chapitre 5 : secours sur piste


Alex ouvre une porte en fond du couloir, la salle de repos des pisteurs. Il y a un coin cuisine, un canapé, une long table.

Il l'invite à s'installer à la table.

— Que puis-je faire pour toi ?

—  J'aurai besoin que tu me dises si tu vois des mouvements suspects du coté de la frontière, explique Maxence.

—  Vers la frontière ?

— Ouais on suspecte des trafics de diamant et cocaïne et du blanchiment d'argent qui va avec. Ils sont assez nerveux en haut lieux.

Maxence sort une carte de la poche de  son blouson.

—  D'ailleurs, je t'ai apporté une carte. D 'après-toi ils peuvent passer par où ?

Alex récupère la carte, avant de la déplier et de la poser quelques secondes plus tard sur la table.

— Tout dépend. Tu sais la quantité ? demande Alex.

—  Ils se baladent léger, précise Maxence.

Alex regarde la carte, réfléchit pendant quelques secondes puis finit par prendre la parole en indiquant de son doigt sur la carte, ses propos.

—  Pour moi t'as pas trente six chemins possibles.... Les baronnies il y a deux mètres de neiges partout. Niveau discrétion c'est pas top en motoneige. En varappe, les combes d'Auros c'est mort c'est impraticable... il reste le Baou, mais ça m'étonnerait.

— Pourquoi ? questionne le gendarme.

—   A moins d'être inconscient, c'est suicidaire. Il faut être bon alpiniste pour y aller. C'est compliqué de se frayer un chemin sur le glacier et la roche, surtout avec du matos à traîner.

—  Ok... ça te dérangerait de jeter un coup d'œil. Quand tu passes sur les crêtes si tu vois pas un truc louche ?

— Non bien sûr, mais genre quoi ?

—  Tout ce que tu pense qu'il n'a rien à faire là.

—  Ok, s'amuse Alex.

—  C'est gentil à toi d'avoir pris 5 minutes. Dit Maxence en se relevant et rangeant sa chaise.

Alex fait de même.

— T'inquiète, je te tiens au courant. De toute façon , il faudra qu'on se face une soirée un de ses quatre.

— Ouais avec plaisir.

—  J'en parle à Marie et on se fait ça. Tu m'excuses,  j'ai la fermeture à faire.

— Ouais pas de soucis à + et merci.

—  T'inquiète.

Maxence part en direction de la petite rue qui mène au parking pour remonter dans le véhicule tout terrain de la gendarmerie, alors que sur l'esplanade du QG, Alex chausse ses skis pour aller fermer le secteur de l'Adret.

A quelques mètres de là, Marie est à son bureau. Elle pose sont stylo avant de s'essuyer les yeux, fatiguée par sa journée.

La nouvelle année commence sur les chapeaux de roue. Elle a dû faire face aux gueules de bois sur les pistes. Ces dernières sont envahies par les classes de neiges des écoles primaires de toute la région. Pour ne rien arranger la neige est tombée en grande quantité. Même si c'est une excellente nouvelle, il faut réussir à déneiger les routes d'accès à la station, la stocker et sécuriser les pistes.

L'horloge numérique placée sur le meuble à droite en entrant dans le bureau de Marie indique 17 :40 en rouge. La jeune femme est occupée à son bureau sur les différents papiers pour la station. La radio est posée à l'extrémité gauche du bureau. Comme à son habitude, elle écoute les communications d'ouverture et de fermeture, pour s'assurer que tout se passe bien.

Alex coordonne ces périodes de la journée. Elle surligne de  son stabilo  jaune son papier lorsqu'elle s'arrête en entendant, la conversation émanant du Toki Woki.

—  Alex pour Thomas?

— Ouais je te reçois.

—  Euh  il faudrait que tu viennes à la balise 5 des Sapins.

—  Pourquoi ?

— On a un problème.

—  Ok je viens dit le chef pisteur.

Marie à cet instant récupère la radio avant de se brancher sur le canal 33,  celui  d'Alex.

—  Marie pour Alex?

— Oui  je t'écoute.

—  J'ai entendu Thomas, tu me tiens au courant de ce qu'il se passe.

—  Ouais ne t'inquiète pas.

***

Un quart d'heure plus tard, Alex arrive au couché de soleil à l'emplacement indiqué par Thomas un pisteur de la station. Il reconnait immédiatement l'homme en combinaison rouge, un moniteur de colonie de vacance qu'il lui a littéralement pourri une heure de son temps ce matin à l'ouverture.

Alex dérape, s'arrêtant à moins d'un 3 mètres de son collègue.

—  Encore vous ! s'exclame agacé  Alex à l'intéressé.

A sa tête, il constate que c'est grave.

—  Faut m'aider, s'il vous plait.

—  Qu'est ce qui se passe ? demande Alex.

—  Au secours ! crient des voies derrière le filet de protection.

— Il a envoyé les gosses dans le ravin. Je fermais la piste quand je l'ai vu se pencher derrière les filets.

— Quoi ? ! dit Alex surpris.

—  Ben c'est-à-dire qu'ils voulaient faire la piste des indiens, je n'ai pas pu leur dire non.

La piste des indiens est une piste connue des moniteurs de ski de la station et des accompagnateurs de colonie. Il s'agit d'un endroit dans la forêt qui permet aux enfants de faire du hors piste en toute sécurité car le terrain de jeu est sécurisé des avalanches.

—  Mais vous en loupez pas une vous ! s'énerve Alex en récupérant sa radio.

—  Vous faite quoi ?

—  Je préviens ma patronne !!

A l'autre bout de la station, Marie est dérangée par un membre du staff.

—  Excusez moi, il manque un mono qui nous a pas confirmé son retour.

—  D'accord merci, dit Marie.

Lorsque la radio retenti :

—  Marie pour Alex?

— Oui je t'écoute.

—  On a trois gosses dans le ravin de Sapin.

—  Quoi ?! tu les vois ? demande Marie.

— Non je ne suis pas encore descendu je les entends, tu peux m'envoyer deux trois gars.

—  D'accord je le dis à Yann.

Alex sort une lampe torche de son sac à dos de secouriste, décroche ses skis et récupère une corde pour s' aider à descendre dans la poudreuse abondante. Il passe sous le filet tasse légèrement la neige avant de s'enfoncer littéralement jusqu'à mi cuisse.

— Oh Putain !

Il arrive à difficilement à avancer de cinq mètres, lorsqu'un enfant se fait entendre.

—  Je suis là, dit le petit.

—  Bouge pas, bouge pas j'arrive. Thomas ! Passe-moi la pelle.

Il n'est pas loin de 18h45 lorsque Marie rejoint Alex sur la piste. En effet, la gendarmerie a été prévenue et en tant que directrice elle est responsable de la sécurité sur les pistes.

— Vous avez prévenu la police ?

—  Je suis désolée, c'est la procédure Monsieur, dit Marie.

—  Je vais me faire licencier.

Le dernier enfant est sorti par Alex avec l'aide de Thomas, lorsque Maxence arrive.

—  Salut Marie, dit-il en lui faisant la bise

— Salut.

— On s'en occupe, répond le commandant.

—  Thomas ! dit Alex en claquant des doigts.

Thomas s'exécute en lui envoyant une couverture en laine. Il l'attrape au vol avant de s'approcher de Marie et de son ami Maxence qui sont en train de discuter.

— Tu ne le connais pas ? demande Maxence.

—  Non, je dois pouvoir te retrouver son nom dans le trombinoscope, répond Marie

— Re Max, dit Alex en s'avançant vers Marie et venant déposer  la couverture sur les épaules de la jeune femme pour pas qu'elle attrape froid.

Maxence sourit à cette image. Marie remercie Alex en lui adressant un sourire.

—  Et toi Alex ? Il te dit quelque chose ? T'en a déjà entendu parler ?

— Je ne connais que son prénom, Thibault, répond Alex.

A cet instant Marie s'étonne.

—  Quoi c'est le type qui a en l'espace de ce matin à  boucher pendant  trois quart d'heure  une file de forfait, fait dérailler le Pas ?

— Ouais.

***

Flashback

Le matin même à 10h00 :

Alex descend la piste de débutant de l'Husky, il se dirige en bas du télésiège après avoir été appelé à la radio. Il dérape sur la neige avant d'arriver à la cabane. Le perchman qui l'a prévenu quelques instants plus tôt avance à sa rencontre. Il observe la situation en direction des portiques de forfait.

Qu'est ce qui se passe ?

—  On est tombé sur une vedette là je crois. Je sais plus quoi faire c'est pour ça que je t'ai appelé.

—  Allons voir ça.

Alex déchausse ses skis, avant d'avancer au niveau des portiques. Devant lui, une dizaines d'enfants à coté d'un moniteur de colonie de vacance qui semble complétement dépassé.

—  Bonjour.

—  Je vous ai dit Mr qu'il faut récupérer les forfaits auprès du servies de la télécabine.

— Ah mais c'est-à-dire que normalement la colo a dû vous prévenir de notre arrivée.  Ah !  Vous êtes le directeur de la station ? demande le moniteur à Alex en le voyant.

— Euh non, le responsable sécurité. Qu'est ce qui se passe ?

— Ce Mr n'a pas pris ses forfaits. Il ne comprend pas pourquoi je ne lui autorise pas l'accès au télésiège, dit Lætitia, la jeune femme blonde qui s'occupe du télésiège.

Alex lève les yeux au ciel.

— Je suis Thibault enchanté, dit –il en tendant la main à Alex.

—  Alex.

—  Je suis désolé c'est la première fois qu'on m'envoie en classe de neige. Je suis un peu perdu. Il faut que j'aille au poste de la télécabine alors ?

Oui, à la boutique avec le nom de la colo. Ils vont vous donner les forfaits.

—  C'est-à-dire qu'on m'a pas briefé. On m'a dit tout est réglé. La station est au courant.

—  Oui mais ça empêche pas que les forfaits sont obligatoires pour circuler sur les pistes.

D'accord, je peux vous confier les gosses ?

— Euh ouais, enfin vous les mettez sur le coté. Vous allez me bloquer l'accès au télésiège là.

Le moniteur rassemble sa troupe d'élèves avant de remonter la piste, non sans se casser la figure.

—  SUR LE COTE! gueule Alex en lui faisant signe d'emprunter l'extrémité de la piste.

Il fixe les deux perchmen.

—  C'est un boulet ce type.

—  Ouais, grave. Je vais prévenir les autres qu'on a un phénomène là, rigole Alex.

C'est alors que sa radio sonne.

—  Marie pour Alex ?

Oui je t'écoute.

—  T'as réglé le problème sur le Pas ? Faut que Lætitia et David accélèrent les passages. Yann a déjà fait ralentir la télécabine mais faut que ça circule.

—  C'est bon c'est réglé. Ça repart là. On est tombé sur un boulet. Il avait pas compris qu'il devait prendre des forfaits pour ses gosses de la colo.

***

Une heure plus tard :

Alex arrive sur le téléski sur de la Ludette en panne,  encore. Il fronce les sourcils en reconnaissant l'homme à la combinaison orange.

Oh putain. Mais qu'est ce qui se passe encore ?

— Ben c'est-à-dire je ne comprends pas...

—  Il a collé les gosses dans le téléski sauf qui leur a interdit de lâcher. Résultat il me la collé en carafe. Dit l'homme du service mécanique.

Ben que vu le monde j'ai pas envie de devoir refaire la queue.

Non mais c'est pas comme ça que ça se passe !! s'énerve Alex

***

Fin du Flashback

— Ouais, il m'a bien emmerdé.

— Moi je l'embarque je n'ai pas d'autre choix, on a quand même un gosse en hypothermie.

—  D'accord, tu veux des papiers particuliers ? demande Marie.

— Euh peut-être les papiers de la colo, je t'appelle demain ?

—  Ok, dis va-y molo quand même,  il avait l'air en panique.

— D'accord dit Maxence

Alex la scrute. Le gendarme les salue avant de les laisser seuls.

— T'es cool franchement, il m' a ruiné ma journée.

— Il débute ça peut arriver les conneries dit la directrice.

—  Ah ce point là,  il est balaise lui, moufte Alex.

Marie sourit.

—  On rentre ?J'en ai assez pour aujourd'hui.

— Ouais, je vais chercher la motoneige.

Au même moment:

Un taxi s'arrête au hameau de Kaïlos. Il s'agit d'un hameau composé de 5 anciennes granges, dont une un peu plus isolée que les autres, sur les hauteurs des coteaux est du village d'Arrangue. Deux hommes en descendent, dont Joachim.

Ils récupèrent leur bagages, avant que le taxi ne fasse demi-tour sur le chemin déneigé.

—  Qu'est ce qu'on fou là sérieux ? J'ai les oreilles bouchées par l'altitude.

— Arrête de râler, on va s'éclater à faire du ski tout en rendant service à Octave.

— C'est lequel ?

—  Je pense que c'est celui là-haut.

Ils empruntent un sentir damé de quelques centimètres à travers le champs de neige, pour arriver au plus élevé des chalets.

Ils finissent par rentrer dans le chalet froid car  inoccupé.

—  Appelle  le pour lui dire qu'on est arrivé.

—  Ok.

Le jeune homme sort son téléphone prépayé. Il compose un numéro de téléphone qu'il connait par cœur.

—  Ouais, patron c'est Théo on est bien arrivé... D'accord on s'en occupe demain.

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