Chapitre 19 : Sauvetage
Le lendemain matin :
Le jour se lève. Le ciel est d'un bleu vif, pas un nuage, pas une brise de vent. C'est la magie de la montagne. Le temps peut changer du tout au tout en moins de quelques heures. Le soleil commence à se lever. Les rayons du soleil commencent à apparaitre doucement.
L'igloo d'Alex est facilement reconnaissable face au bloc rocheux granitique.
Dans l'igloo, Alex et Marie dorment encore. La lumière du jour fait peu a peu son apparition, rendant la neige jaunâtre, au coin des rainures faite par Alex pour assurer une ventilation naturelle de l'abri et ainsi éviter l'asphyxie.
Marie ouvre les yeux. Il dort encore. Elle bouge légèrement, le faisant réagir. Il ressert son étreinte contre elle, avant d'ouvrir les yeux.
- Coucou.
- Salut chérie, bien dormi ?
- Ouais et toi ?
- Nickel. T'as pas eu trop froid ?
- Non j'ai rien senti en fait.
- Ça j'ai vu, rigole-t-il, la montre à sonner deux fois, ça t'as pas réveiller, petite marmotte.
- J'étais trop épuisée pour faire quoi que ce soit.
Il sourit.
- C'est fini ?
- Ça a l'air. On va aller voir ça.
Alex enlève la couverture de survie et les manteaux avant d'ouvrir le zip de la fermeture éclairent du sac de couchage, libérant Marie. Elle se relève doucement, tremblant légèrement à cause du froid ambiant. Il ne peut pas s'empêcher de passer sa main sur la petite partie de son ventre découvert par la friction des vêtements.
Elle sourit, avant de se pencher pour l'embrasser.
- Hum, dis-moi, je ne t'ai jamais fait l'amour dans un igloo ?
- Non, rigole telle, et ce n'est pas prés d'arriver.
- Pourquoi ?
- Parce que ça caille ! lâche-t-elle dans un rire.
Il sourit. Avant de se relever.
- T'as raison, vaut mieux que je te construire un palais de glace avant, avec des peaux de bêtes, ça serai pas mal ça dit-il en lui attrapant les hanches.
- Ça se négocie, sourit–elle.
- Chiche.
Il se fixe, complice avant d'éclater de rire. Ils se rhabillent et Marie range les affaires dans le sac à dos, alors qu'Alex récupère son piolet.
- Bon voyons voir ce que ça donne.
Il se positionne sur une des extrémités de la paroi de glace avant de taper, plusieurs fois. Un bloc de glace tombe de l'autre coté. Il passe la tête et constate que le soleil est levé et avec lui aucun nuage et pas l'ombre d'une bourrasque de vent.
- Il fait beau, on va pouvoir rentrer.
- On n'en a pour combien de temps ?
- Si c'est praticable je dirais 4h30 jusqu'à la grange.
Alex finit par casser le mur de l'igloo sur une partie. Ils rassemblent le matériel.
Par précaution, il l'encorde de nouveau à lui, même si la pente est beaucoup moins raide.
Marie s'apprête à avancer mais Alex tire sur la corde fermement, la retenant.
- Non !! Attend.
- Quoi ?
- Bouge pas.
Marie le fixe ne comprenant pas. Alex avance prudemment avant de s'enfoncer littéralement jusqu'à mi-cuisse.
- Oh la vache.
Il se dégage tant bien que mal avec l'aide de Marie qui lui tend ses bras. Il remonte sur une surface plus plane et compacte. Alex frotte son pantalon humide.
- Ça va ?
- Ouais, je vais juste être un peu au frais, rigole-t-il
- C'est une blague là ? demande Marie en voyant l'étendue devant elle.
- C'est les congères ça.
Alex la fixe avant de comprendre qu'à ce rythme là, ils en ont pour plus d'une dizaine heure, si tenter que ça s'améliore dans la forêt.
- Comment on va faire ? demande Marie inquiète.
Alex observe l'environnement, avant de voir qu'il il y a un petit sapin isolé.
- Il n'y a pas trente six solutions.
Il sort son couteau suisse dans la poche basse de sa veste avant de donner du mou sur la corde, il s'avance jusqu'au sapin.
- Tu m'expliques ?
- Faut qu'on arrête de s'enfoncer sur la neige, sinon on va galérer et s'épuiser inutilement. Je vais nous faire des pseudos raquettes.
Il commence à scier une branche d'environ un mètre cinquante avant de casser plusieurs petits bouts de bois.
- Tu peux me passer les cordelettes, coté droit dans le sac ?
- Ouais.
Marie lui ramène les cordelettes après les avoir trouvé dans le sac parfaitement rangé d'Alex.
Ce dernier bricole des raquettes de fortune lorsque après vingt minutes ces dernières sont prêtes.
Il les attache aux pieds de la jeune femme avant de faire la même chose pour lui-même. C'est alors qu'il rapproche le sac de Marie après avoir mis le sien sur ses épaules.
- Essayes voir ce que ça donne.
Mais Marie reste interdite. Elle semble ailleurs, face à ce grand désert blanc. Son esprit vagabonde. Elle revoit l'arme d'octave, l'ascension marathon d'Alex, le regard noir et insistant de Joachim. Son cœur s'accélère.
C'est alors qu'Alex lui dépose un baiser sur ses lèvres pour la faire réagir.
Elle revient à elle. Il lui sourit.
- Hein ?
- T'étais parti loin là. Ça va ?
- ... Ouais...
- Fais un pas
Marie s'exécute avançant d'un pas. Les raquettes sommaires ont l'air de fonctionner.
- Ben parfait, bon ce n'est pas des vrais mais ça fera le taf.
C'est alors que Marie vient poser fougueusement ses lèvres sur celles d'Alex, le faisant légèrement basculer en arrière sans pour autant tomber. D'abord surpris, il répond favorablement à cette marque d'affection, en posant ses mains sur les fesses de la jeune femme et lui rendant son baiser. Ils s'embrassent pendant de longue secondes avant que Marie ne pose son front contre le sien.
- J'en avais besoin pour me donner du courage.
- Hum, dit-il en l'embrassant, c'est bientôt fini, t'en fais pas, je vais t'aider.
Un dernier baiser et Alex soulève le sac de Marie qu'il place sur son dos au dessus du premier à l'horizontale.
- Tu prends les deux ? Je peux en prendre un.
- Ouais, ça sera plus simple pour toi, tu suis mes traces.
Alex vérifie une dernière fois la corde qui la relie à lui, avant d'avancer lentement dans la neige.
La progression est lente, et malgré le bricolage d'Alex, la promenade risque de s'avérer éprouvante.
***
Après plus d'une demi-heure de marche, Alex s'arrête.
- Ça va ?
- J'en ai plein les chaussures, mais ça va à peu prés.
- On va essayer de prendre la pente, il y en aura moins normalement.
- Et les avalanches ?
- Pas dans une pente aussi faible. On risque rien.
Alex fait un pas mais Marie ne bouge pas.
- Alex ?
- Quoi ?
- Écoutes.
- ...Je n'entends rien.
- Mais si, le grondement là, on dirait un hélicoptère.
Alex scrute le ciel. Avant de distinguer un point dans le ciel.
- Vite faut les prévenir.
Alex tire le zip de sa poche de combi avant de récupérer le second fumigène.
Il l'allume. Une fumée rouge apparait dans le ciel.
Au même instant, dans l'hélicoptère :
- Vous pensez qu'ils peuvent être où ? demande le pilote
- Dans un endroit dégagé des pentes pour éviter les avalanches et à coté de tout ce qui peut servir d'abri, un arbre courber, un rocher, dit Hugo dans le casque.
- Là ! dit Franck en voyant la couleur rouge sortir du fumigène.
- C'est lui ! C'est Alex !
Au sol, l'hélicoptère se rapproche.
- ils nous ont vu, ils arrivent ! dit Marie enthousiaste, en prenant Alex dans ses bras.
Alex sourit.
Après un dernier tour, l'hélicoptère reste en stationnaire à une dizaine de centimètre de la neige qui vole. Hugo ouvre la porte et en descend.
- Alex !
- Putain je suis content de te voir dit–il en lui faisant une accolade.
- Marie ça va ?
La jeune femme sent ses jambes vaciller, elle a un coup de mou. Alors qu'Alex dépose les sacs dans l'hélicoptère, Hugo l'appel.
- Alex !!
Ce dernier se tourne avant de voir Hugo porter Marie à bout de bras.
- Marie ?! Mais qu'est ce qu'elle a ?
Il se précipite, trébuchant dans la poudreuse.
- Je ne sais pas, elle est tombée d'un coup.
- Chérie ?
Le médecin descend. Il s'agit d'Antoine Magnan, qu'Alex connait bien.
- Antoine ? Qu'est ce qu'elle a ?
Ce dernier l'ausculte rapidement.
- C'est rien, c'est un malaise vagal. C'est le contre coup. On va la mettre dans l'hélico.
L'hélicoptère redécolle en direction du Nord Ouest, vers le village d'Arrangue. Alex aide le médecin à trouvé une veine sur le bras droit de Marie en lui remontant la manche. Antoine la pique. Alex reste interdit avant de demander du regard ce qu'il lui a fait. Le médecin lui explique qu'il lui a administré un peu de sodium et que la jeune femme devrait revenir à elle d'ici quelques minutes.
Dans l'habitacle, le calme règne. Alex caresse la joue de Marie, tout en fixant le vide.
- Vous revenez de loin dit Hugo
- Je sais ...
Alex fixe Hugo. Hugo fixe Alex. Sans se parler, les deux amis savent ce que pensent l'autre.
Hugo sait qu'Alex culpabilise d'avoir mis autant Marie en danger. Même s'ils s'en sont sorti entier. Il pense d'abord à son confort et son bonheur. Et on peut pas dire que passer une nuit dans un igloo après avoir échappé à des tueurs soit idéal. Son malaise n'arrange rien. Protecteur comme il l'est, va pas falloir approcher son Edelweiss pour des futilités.
Alex sait bien ce que pense Hugo. Le pendulaire de quatre vingt mètres, la descente du Mont Sarroc en pleine tempête, la nuit passée par moins 5°, avec Marie, bien qu'elle soit bonne montagnarde, s'était du pure suicide. Ils ont eu une chance incroyable de s'en tirait à si bon compte.
La jeune femme revient à elle. La tête posée sur l'épaule d'Alex.
- On est dans l'hélico ? demande t-elle somnolente.
- Ouais sourit Ale.
- Alors on est sauvé ?
- Oui, T'en fais pas, repose toi, je veille sur toi, dit–il en l'embrassant sur la tempe.
***
L'hélicoptère fini par atterrir sur le tarmac au bout de vingt minutes de vol. Alex aide Marie à descendre en lui offrant sa main. Celle-ci la saisit pour sortir de l'engin volant, alors qu'Hugo et Franck s'occupent des sacs encombrant.
Ils rentrent dans le bâtiment alors qu'Alex soutient Marie en lui tenant la hanche. C'est alors qu'ils aperçoivent Manon. Elle se précipite en voyant arrivait son groupe d'amis.
- Marie ? Comment tu te sens ?
- Ça va, ça va, dit–elle dans un souffle.
- Et toi Alex ?
- Moi ça va, t'inquiète.
Après quelques minutes d'attente, Maxence revient avec des papiers en main.
- Alex, on va avoir besoin de ton témoignage.
- Euh ok
- On t'attend là dit Marie
- Non tu vas rentrer, je ne sais pas pour combien de temps j'en ai dit–il en l'embrassant sur le front avant de s'adresser à son ami.
- Hugo, tu peux la ramener ?
- Ouais bien sur. Où ça ? Chez vous ?
- Non à la grange, s'il te plait, intervient la jeune femme.
Alex reste silencieux, peu étonné face à l'envie de Marie de s'isoler. Hugo questionne Alex du regard. Celui-ci approuve d'un signe de tête.
- Ok c'est parti.
- Je vous accompagne dit Manon.
Alors que Manon et Marie avancent de quelques pas vers la sortie, Alex prend Hugo par l'épaule avant de lui chuchoter à l'oreille.
- Restes avec elle le temps que je rentre s'il te plaît.
- T'inquiète pas.
- Si justement.
Ils s'apprêtent à partir alors que Marie revient sur ses pas, pour enlacer Alex. Ce dernier referme ses bras sur elle.
- T'inquiètes pas ça va aller, je te rejoins dés que je peux, lui glisse-t-il à l'oreille.
- Tu fais attention.
- Toujours.
Alex caresse la main de Marie de son pouce avant de la lâcher difficilement, pour se diriger vers la salle d'interrogatoire.
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