chapitre 18 : nuit glaciale

1heure plus tard :

L'hélicoptère revient sur le tarmac à cause des conditions météo. Hugo a bien remarqué le stratagème d'Alex. Grâce aux jumelles, il a pu voir le câble métallique, les trois cordes dans le vide, ainsi que le matelas de grimpe posé sur le Mont Sarroc.

Ils ont cherché pendant pas loin de quatre heures Alex et Marie, sans succès. Au grand désespoir d'Hugo.

Il a bien essayé de convaincre le pilote d'attendre encore un peu. Mais face à la dépression qui a forcit, le pilote à préféré renoncer.

Il ouvre la porte de l'hélicoptère. En descendent Hugo et Maxence.

Ils rentrent dans le bâtiment en face avec la devanture GENDARMERIE.

C'est alors qu'ils retrouvent Manon et Franck.

—Alors ?

—Vous les avez trouvés ? demande Manon inquiète

-—Non, toujours pas.

—Le pendulaire vous l'avez trouvé ? Il a bien fonctionné ? demande Franck

— On a retrouvé les cordes et le matelas les a biens réceptionné, il y avait les traces d'impact. Mais on ne les a pas encore retrouvés.

—Vous y retournez ?

—Non l'hélicoptère n'a pas pu continuer les recherches. La tempête souffle là haut, dit le commandant.

—Ce n'est pas possible dit-elle en retenant ses larmes.

— Calme-toi. Connaissant Alex, il leur a trouvé un abri pour passer la nuit.

— Quel abri ? T'as dit que le refuge du Bastan était trop loin.

—Alex a d'autres ressources, demain je partirai à sa recherche.

C'est alors qu'Hugo prend Maxence par le bras discrètement.

—T'inquiètes pas ça va aller.

—Il fait chier ton pilote, il pouvait au moins progresser encore une demi-heure sans risque.

— Je n'ai pas le choix. C'est lui qui décide si on peut voler ou pas, je peux rien faire.

—Il s'en fou ou quoi qu'il y est deux personnes en pleine tempête.

***

2heures plus tard :

La nuit est tombée. La tempête souffle encore en rafale. Dans l'igloo, la jeune femme est couchée sur le dos, blottit dans le sac de couchage, endormie. La vapeur d'eau réchauffe l'atmosphère. Elle ouvre les yeux et regarde sa montre. Elle indique 21h00 et une température de 12,8°. Alex a coupé la chaleur du tube plastique. Pour l'économiser.

Comme à son habitude, il sait gérer en montagne. Son abri est solide. A croire qu'il avait prévu cette solution de replis.

A chaque ascension, il a toujours un plan B pour survivre en montagne. Comme cette fois là où il avait repéré un ancien abri de berger qui leurs avaient permis d'éviter la pluie glaciale lors d'une promenade. Alex avait pas hésité à donné sa veste à Marie et était resté en T-shirt pendant plus de deux heures. Pas une fois, il a perdu son calme ou râler, il avait même réussi à la faire rire.

Elle l'observe il est occupé au réchaud en train de préparer à diner. Il lève les yeux et sourit.

—Bien dormi ?

—Hum, tu fais quoi ?

—Le diner : je te propose pâte bolognaise, dit–il en montrant un sachet de nourriture sous vide.

Très utile pour cocotter un repas en course.

—La tempête s'est un peu calmée mais il fait nuit. On va dormir ici, poursuit-il.

Quelques instants plus tard, Alex verse les pâtes dans deux petits ramequins et une fourchette et une cuillère. Alex avale une première bouchée.

— Quand est ce que tu as pensé au balancier ?

— En discutant avec Franck et après le film qu'on a vu à la grange. Je me suis dit que ça aller mal finir.

—Tu l'as fait avec lui quand vous êtes partie ?

— Ouais.

— Et Hugo ? Il était au courant ?

— Non, je n'avais pas envie de l'emmerder avec ça...Il va être papa il a autre chose à penser.


Flashback:

5 jours plus tôt

Franck arrive au niveau exact où doit se trouver le futur dispositif. Alors qu'Alex dépose une partie du matériel au sol, Franck lève la tête et observe au soleil la paroi de granite au-dessus de sa tête sur le Mont Sarroc. Le Grand Baou en face est guère plus accueillant avec sa roche humide et sa glace qui fonds lentement, laissant entendre le clapotis des gouttes.

—T'es sûr de toi ?

—Oui j'ai vérifié les calculs  trois fois, c'est là-haut je te dis.

— Franchement, je n'ai pas ton niveau en grimpe, on aurait dû demander à Hugo, lui il aurait gérer.

— Mais non tu vas très bien t'en sortir. Tu vas m'assurer et moi je gère le reste.

—Ok... dit Franck peu convaincu

—T'inquiète pas, t'as juste à faire ce que je te dis.

—D'accord.

—A la moindre question tu me demandes, c'est super important que les ancrages soient bien installés.

— Ok.

Alex sort une corde verte de son sac et la porte sur son épaule en bandoulière, avant de porter un sac de sport noir rempli de corde et matériels de grimpe.

—Fais gaffe il est super lourd.

En effet le sac pèse environ trente kilogrammes.

—Je vais monter installer le matelas. Je grimpe. Arrivé en haut je te balance la corde et t'accrochera le matelas. Je le tirerai.

—  Ok.

Alex prend de la magnésie avant de parcourir les 70 mètres de voies. Il arrive à un petit promontoire plat d'environ un mètre carré. Il s'accroche à la paroi avant de balancer la corde à Franck.

— Va y, chope la corde et fait un nœud de huit sur les lanières du matelas.

Franck s'exécute.

—C'est bon.

Alex tire le matelas lourds d'environ trois kilos jusqu'à arrivé au lieu supposé de l'impact.

Il bloque la corde du matelas avant de descendre l'accrocher à la paroi par plusieurs dégaines et mousquetons.

— Tu fais quoi ?

Alex sort une bombe de peinture jaune et entoure plusieurs prises

— Pour me repérer sur la paroi, des  fois qu'après le long courrier je sois dans le rouge.

L'expression "long courrier "est une expression dans le milieu de la grimpe pour indiquer une grande chute.

Alex fini par redescendre.

— Bon maintenant le pendule...

- Comment on va faire faut être minimum trois pour en faire un.

— Je sais mais t'inquiète. On va dérouler l'ensemble du câble. Au milieu on va installer les trois cordes de quatre vingt mètres.

— Elles vont tenir ton poids ?  Et le choc ?

— J'ai pris les plus épaisses pour être sûr et en triplant l'assurage. Ça devrait éviter les problèmes. Et ensuite j'accroche tout le monde avec le câble et on va sur le Baou.

— C'est un boulot de titan ton truc.

—T'as juste à m'assurer, je m'occupe du reste.

Finalement ils arriveront à installer l'ensemble du dispositif en moins de 9 heures.

Fin du Flashback

***

Au moment d'aller se coucher, Alex récupère la couverture de survie. Mais Marie l'interpelle.

—Tu ne vas pas dormir là-dedans ?

—Si t'inquiète pas.

— Non, j'ai une idée. Enlève ton manteau et rentre dans le sac.

Alex lève un sourcil.

— On ne passera pas à deux chérie.

—Va-y je te dis.

Il rigole légèrement avant d'obéir. Il enlève ses couches de vêtements avant de sourire. Il a compris où elle veut en venir.

Il s'allonge et récupère à proximité la couverture de survie, ainsi que les deux manteaux.

— Viens.

Marie s'approche avant d'entrer dans le sac de couchage. Elle s'allonge sur lui. Il sourit.

—Bonne idée, mon Edelweiss.

— Je ne suis pas trop lourde ?

—Non t'inquiète, et toi le matelas est confortable ?

— T'es mon matelas préféré.

Il rigole. Avant de tirer, les manteaux puis la couverture de survie, les mettant à l'abri du courant d'air. Le fait d'enlever les couches de vêtements, permet d'être moins étriquer dans le sac de couchage. Les mains d'Alex se posent sur la chute des reins de Marie, alors que celle-ci pose sa tête sur son torse, les mains dans sa nuque.

—T'es sûr qu'on risque rien comme ça ?

—Non t'inquiète pas. Je me réveillerai pas mettre le fumigène si ça descend trop.

Alex sort un instant sa montre d'alpinisme. Il clique sur deux boutons avant de valider. Elle clignote dans l'obscurité indiquant deux mesures : une de 36° l'autre de 5°. Cela signifie que si la température corporelle d'Alex descend à 36° ou qu'il fait 5° dans l'igloo, la montre se mettra à sonner.

Un vrai bijou de technologie. Alex ne s'en sépare jamais. Elle permet de mesurer l'altitude, la température extérieure, la température corporelle, et a même une petite boussole, ainsi qu'un câble métallique enroulé sur lui-même d'un mètre. C'est un sponsor américain qui lui a donné quand il a ouvert plusieurs voix dans le Yukon, là où les températures peuvent facilement atteindre – 30° en journée.

— Si ça bip c'est qu'il fait trop froid, faudra aviser.

Il repositionne ses mains dans le bas du dos de Marie, l'enveloppant littéralement. Il embrasse sa chevelure, elle dort déjà à moitié.

— Bonne nuit mon cœur.

— Bonne nuit chérie.

De longue secondes s'écoulent avant qu'elle reprenne la parole.

—Je t'aime.

Il sourit.

— Moi aussi, je t'aime ma puce.

Ils finissent par tomber de sommeil dans leur abri de fortune. La montagne est noire. Le vent souffle encore part rafale, faisant des tourbillons dans la neige, la soulevant littéralement. Du blizzard.

***

Un bip retenti. La montre d'Alex. Il finit par ouvrir un œil puis le second. Elle dort. Il sort son bras du sac de couchage et regarde sa montre. Il appui sur la lumière bleu turquoise. Elle indique 4h23, une température corporelle de 36,2°et une température ambiante de 5°. Il pose le dos de sa main gauche dans son cou. Il est chaud. Ce qui est plutôt bon signe. Elle ne semble pas souffrir du froid. Il tend son bras et récupère le fumigène. Elle soupire sans se réveiller pour autant. Il reste interdit quelques secondes avant de poursuivre.

Il l'allume. Quatre petits boutons verts apparaissent, ce qui signifie qu'il reste quatre heures d'autonomie sur les  six heures de charges maximum. Il pousse une petite molette noire sur le coté, elle permet de gérer la diffusion de la chaleur. Il décide de la mettre au trois quart.

Il commence par la mettre dans le sac de couchage, avant de se raviser. Il réfléchit, puis décide de le poser sur le sac à coté.

Après réflexion, il préfère réchauffer l'igloo que leurs corps. La neige fondante par la chaleur va de suite regeler ce qui les isolera un peu plus du froid extérieur. Il enlève sa montre et la pose sur la joue de Marie. Il patiente quelques secondes. Les chiffres descendent avant de s'immobiliser sur 36,1°.

Il regarde. Le fumigène fait son effet. La température de l'abri monte rapidement pour franchir au bout de 5 minutes la barre des 10° ambiant. La température de Marie remonte à 36,5°.

Il replace sa montre à son poignet. Avant de reprendre sa position initiale pour le restant de la nuit.

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