chapitre 11 : Ascension


La nuit suivante :

La nuit est claire, c'est la pleine lune. Son reflet s'éclaire dans les eaux du lac d'Axel et éclaire la chambre sans rideaux de la grange.

Marie dort blottis contre Alex qui est contre son dos.

La main gauche d'Alex est posée sur son ventre.

Le silence règne dans l'habitation. Seul les crépitements de la dernière bûche mise par Alex avant d'aller se coucher, pour maintenir une température agréable, se fait entendre.

Une vibration retentie. Le téléphone d'Alex en position réveil. Il indique 3h15. Alex finit par entendre le son qui émane du Smartphone.

Il tourne la tête vers la gauche. Sa main gauche récupère l'appareil posé sur la table de nuit. Il appuie sur un bouton arrêtant ainsi la vibration.

Il la regarde un instant. Elle dort à point fermé. Il s'écarte d'elle doucement, sans un bruit avant de sortir du lit, habillé d'un simple boxer noir.

Il récupère ses vêtements, préparés la veille avant d'aller se coucher, posés sur la commode blanche.

Il descend l'escalier en colimaçon qui le mène dans la pièce à vivre.

Quelques instants plus tard, le voilà habillé, pantalon de sport imperméable noir et un T-shirt moulant gris.

Il se fait un café dans la cafetière italienne, sur la gazinière. Il avale un croissant, acheté la veille à la boulangerie, et un verre de jus d'orange.

Une dernière gorgée de café et il s'avance en direction de la cheminée. Il ouvre l'insert, bouge les quelques braises et la buche calcinée avant de remettre en place deux buches , pour permettre à Marie de ne pas avoir froid quand elle se réveillera d'ici environ quatre heures.

Il se relève et récupère les deux sacs pour les préparer.

Alex regarde sa montre. Elle indique 3h45. Comme à son habitude quand il part en course, il place deux fusées de détresse dans la poche la haute de sa veste, celle qui se trouve au niveau de son cœur. Ce sont des fumigènes et bâtons lumineux qui permettent de le voir s'il tombe dans une crevasse et permet également de provoquer une source de chaleur pour se réchauffer pendant six heures.

Il pose le plateau qu'il a préparé pour Marie sur la table avant de monter à l'escalier, habillé de son blouson de guide et d'une polaire qui cache la dorsale qu'il a mis pour se protéger, d'une éventuelle chute. Cette course ne lui dit rien de bon.

Elle dort. Il s'approche et se penche sur le lit. Il embrasse sa chevelure avant de remonter la couette sur ses épaules dénuées.

Il s'apprête à faire demi-tour lorsque sa main est retenue par celle de Marie.

—  T'es parti ?

— Oui, dit –il en se rapprochant avant de déposer ses lèvres sur sa bouche, rendort-toi, chérie.

Il l'embrasse à nouveau.

— Tu fais attention à toi.

— Toujours.

—  Tu rentres à quelle heure ?

— Pour 15h00.

— Ok.

Marie se relève pour l'embrasser pendant plusieurs secondes.

Il finit par quitter la chambre, puis la grange.

Il allume sa lampe frontale puis installe un premier sac à dos sur les épaules, le sien, avant de porter le deuxième à l'horizontale au-dessus du premier.

Les crampons à ses pieds. Il prend la piste. Un chemin forestier en été qui permet d'accès aux différents lacs de la vallée. Le point de départ de plusieurs balades et plusieurs pistes. Au bout de ce chemin se trouve le parking indiqué par Alex à Octave.

***

Il est 4h29 sur le compteur de la voiture.

—  Qu'est ce qu'il fout ce con ? Et s'il ne vient pas ?

—  Il viendra répond Octave.

Il regarde autour de lui le paysage à travers la vitre, seuls les phares offrent un peu de visibilité. Bien que la lune soit pleine, ce petit parking se trouve dans une clairière de sapin rendant le lieu sombre. Tout ce qui n'est pas dans les projecteurs semble noir et peu accueillant. Les sapins sont à peine visibles. Lorsqu'une lumière blanche apparait en face d'eux dans le chemin en pente.

Octave sourit.

—  Le voilà.

Ils sortent de la voiture noire, un 4x4 Rang Rover de location.

—  Ce n'est pas trop tôt, râle le comparse.

Alex le fixe un instant.

— J'avais dit 4h30. Il est 4h30, affirme t-il.

—  Alex voici Aurélien.

Alex salut timidement d'un hochement de tête.

—  Bon comment ça se passe ?

Alex descend le premier sac et sort deux paires de crampons.

—  Mettez ça sur vos chaussures, dit Alex en leur tendant les crampons.

—  Ça sert à quoi ? demande Aurélien.

—  A ne pas glisser sur la neige et la glace.

Il les équipe ensuite d'une lampe frontale d'un baudrier chacun, puis d'une corde. Il choisit une corde bleue de trente-cinq mètres.

—  On sera là-haut à quelle heure ?

— Normalement 11h00 si ça se passe bien, répond Alex, en faisant un nœud sur le baudrier d'Aurélien.

— Vaudrait mieux pour toi, répond Octave, montrant l'air de rien, une arme longée dans son pantalon.

Alex avale sa salive.

— C'est par où ?

— Par-là, affirme Alex en indiquant un chemin à peine visible, avant de poursuivre, les cordes c'est la ligne de vie faut toujours qu'elle soit tendue.

—  Pourquoi tu nous attaches ? C'est un chemin, rigole Aurélien.

—  Il y a quarante cinq mètres de ravin à coté, ça glisse. Maintenant si tu veux je te détache ! s'agace Alex.

C'est Alors qu'Octave intervient.

—  Non c'est bon on fait comme t'as dit, et toi tu la fermes, répond t-il à Aurélien.

Après une dernière vérification, Alex passe devant, en tête, pour monter à travers le chemin forestier, à peine éclairé par les lampes frontales. Après un virage dans la forêt, une petite maison en granit et ardoise noire apparaît. Il s'agit d'un ancien refuge abandonné, plus utilisé depuis longtemps. Une vieille plaquette en bois de chêne indique encore son nom « le refuge du Pas du Loup ».

Il ne sert qu'aux égarés perdu dans la tempête, lorsqu'ils redescendent par les lacs et que le vent du nord s'engouffre dans la combe donnant un froid ressenti de l'ordre de -5 à -8 degrés lorsque la température réelle est de 0degrés. C'est ce qu'indique Alex à Octave qui s'étonne de trouver cet abri provisoire ici.

***

Il est 8h15 à la grosse pendule du salon, lorsque Marie emprunte l'escalier en colimaçon.

Elle s'avance vers la table et découvre une table de petit déjeuner dressée par Alex. Elle sourit à cette image.

Il pense à tout : un verre de jus d'orange pressé, un sachet en papier de boulangerie contenant une chocolatine et un bol de café, et même un petit mot écrit de sa main :

« Bonjour mon Edelweiss, tu trouveras du café prés à être à chauffer sur le réchaud. J'ai mis deux buches dans la cheminée.  j'ai essayé de faire au mieux et j'espère que t'aura pas froid en te levant. J'aurai préféré rester avec toi dans le lit plutôt que courir en pleine nuit. J'arriverai ici pour 15h. Passes une bonne journée. Je t'aime »

Elle sourit à cette lecture. Elle observe l'insert il reste encore des braises fumantes. Alex a toujours était aux petits soins pour elle. Il a le don d'anticiper ses moindres désirs. Jamais encore elle n'a eu à lui reprocher son manque d'attention. Elle pourrait lui demander n'importe quoi, il le ferait sans hésiter.

Elle va à la cuisine et découvre la cafetière italienne. Elle allume le réchaud. En quelques minutes, son café est prêt.

Elle revient à table avec la cafetière et entame son petit déjeuner, en regardant le pic du Grand Baou, dans un léger brouillard.

Même si elle sait qu'Alex est un excellent guide et qu'il ne prend jamais de risque démesuré. Cela ne peut pas l'empêcher de repenser à cette sortie en montagne qu'il avait effectuée à deux. Une simple randonnée en montagne, qui avait virée à la tempête.

Alex n'avait alors pas hésité à lui donner son blouson alors qu'il ne faisait que quelques degrés. Il avait trouvé un petit abri de pierre. C'était un abri qu'il avait repéré juste au cas où. Alex a toujours un plan B. Ils étaient restés plus de 3h00 dans cet abri à attendre la fin de la tempête de neige.

Pas une fois Alex a perdu son calme. Il avait même réussi à la faire rire.

***

La forêt a laissé place au glacier. Voilà une heure qu'ils se trouvent maintenant dans ce désert blanc. Mais les nuages ont commencé à se lever. Alex s'arrête, regarde autour de lui, essayant de trouver un passage au milieu des crevasses.

—  Je vais monter en tête, vous m'attendez ici, je vous dis quand avancer.

Il récupère une seconde corde. Puis attache Aurélien à cette deuxième corde, avant de récupérer Octave. Il s'engage sur la partie du gauche du glacier, plus à l'ouest et donc encore froide, car les rayons du soleil qui passent par intermittence n'ont pas encore chauffer la glace.

Il s'engage sur une pente d'une dizaine de mètres. La neige est à la fois compacte et glacée. Ses pas forment un petit escalier à travers le blanc. Il n'hésite pas à s'arrêter plusieurs fois, non par difficulté mais pour tester les cristaux de glaces. Tous les deux mètres il prend un peu de neige dans son gant, bouge les flocons de neiges, les observent avant de progresser.

Après une dizaine de minutes, Alex arrive en haut du premier pont de glace.

Il manœuvre les cordes.

—  Allez y, passez bien dans mes pas, ordonne Alex.

Les deux lascars s'engagent dans la pente. Les premiers mètres se passent bien jusqu'à que Octave glisse.

—  Merde !

Alex le bloque avec l'Assureur.

—  Tranquille, montez vos pieds.

Su les conseils d'Alex, il finit par arriver au relais.

—  On est encore loin ? demande Octave.

—  Il reste encore 1h30 de grimpe, on va passer par le rocher.

***

A 6km plus au nord :

—  Bonjour Marie ?

L'intéressée, qui est venu faire un petit tour au QG par acquis de conscience, se retourne devant la voix, quelle reconnait.

—  Monsieur le Maire ? Vous êtes déjà de retour ? demande telle.

—  Pardon ? Je ne suis pas parti, rigole t-il.

—  Je ne comprends pas, vous deviez ne pas être en course avec Alex ?

— Ah non il y a méprise.

—  Ah excusez moi j'ai dû mal comprendre. Vous avez trouvé ce qu'il vous fallait ? demande-t-elle en tentant de reprendre ses esprits.

— Oui Yann m'a donné ce que je souhaitais, dit–il en montrant une chemise rouge cartonnée.

—  D'accord

—  Aller je vous laisse. A la prochaine.

— Au revoir, ditYann, devant le vide laissé par Marie, perplexe face au mensonge d'Alex.

—  Ça va ? demande Yann devant la tête déconfite de Marie.

—  Tu peux demander à Hugo de venir me voir ?

— Euh ok. Mais il y a un problème ?

— Fais ce que je te dis, dit-elle avant de s'enfermer dans son bureau.

Marie se pose sur la chaise de son bureau. Elle sort son téléphone, appui sur l'icône en forme d'étoile jaune pour accéder à ses contacts favoris. Elle clique sur « mon cœur » la numérotation se fait avant d'appuyer sur le téléphone rouge. Elle se ravise. Elle n'appelle jamais pendant une course. C'est leur règle. Seul lui peut l'appeler. Cela afin d'éviter que la sonnerie ne perturbe  Alex dans son ascension. Règle stupide. Pourquoi a-t-il menti ? Il est où ? Que fais-t-il ? Et surtout avec qui ?

Elle regarde le ciel au travers de la baie vitrée. Le vent a poussé les nuages, qui sont désormais plus haut dans le ciel. Ce qui a première vue est plutôt bon signe. Mais où est –il ? Est ce qu'il est bien sur le Gand Baou ? Est-ce que ça se passe bien ?

C'est alors qu'on frappe à la porte. Cette dernière s'ouvre sur son meilleur ami.

— Tu m'as appelé ? demande Hugo, en passant la tête par la porte.

—  Il est où ? demande Marie un mélange d'agressivité et de crainte dans la voix.

—  ...Qui ça ? dit Hugo en s'avançant pour s'assoir sur la chaise en face du bureau de la directrice.

—  Alex !

—  Ben j'en sais rien moi, je l'ai vu avant-hier soir il est passé prendre du matos à la salle, il t'a pas dit où il allait ?

—  Il m'a dit qu'il courrait pour le Maire et deux de ses amis.

—  Ben alors ? Il est où le problème ?

—  Le problème c'est que le Maire sort d'ici et qu'il avait pas du tout rendez-vous avec Alex.

—  Ah, réfléchit Hugo.

Elle le fixe inquiète. Il récupère sa main.

—  Eh panique pas, il doit forcément y avoir une explication.

Elle le regarde, les larmes sont à la porte.

—  Tu sais comment il est ? Il est prudent. T'inquiète pas.

—  Tu crois ?

— Mais oui, il t'a donné un horaire ?

— Ouais pour 15h00.

Alex a une règle quand il indique un horaire il a deux expressions : la première « a » telle heure indiquant qu'à l'heure dite pile, il est à l'heure. La deuxième : lorsqu'il emploi l'expression « pour , telle heure », il se laisse une minute de delta.

En l'occurrence ici, il se laisse jusqu'à 15h00 et59secondes pour arriver.

— Eh bé tu retournes à la grange et tu l'attends et tu verras il sera à la grange avant 15h01.

Marie le fixe, interdite et peu rassurée.

***

Au même moment sur le Grand Baou :

Alex installe un pont de corde alors qu'Aurélien arrive à leur hauteur. Une bourrasque de vent déstabilise la cordée. Alex les plaques de son bras droit contre le rocher. Après plusieurs secondes, le vent cesse.

— Waouh la vache !! Tousse Aurélien, c'est normal ça?

—  On est à trois milles huit cent mètres et puis je vous avez prévenu.

—  On peut s'arrêter ?

— Non on ne peut pas s'arrêter là faut passer le Rosso.

— J'ai envie de vomir, indique Aurélien en se penchant légèrement devant, tout en toussant.

Alex fronce les sourcils avant de s'avancer. Il regarde Aurélien dans les yeux, avant de constater que ses pupilles sont dilatées.

—  Asseyez- vous dit Alex en laissant un peu de mou à la corde.

Il sort une seringue prés équipée de Dexaméthasone du côté droit de son sac. Mais cela ne plaît pas à Aurélien et encore moins à Octave.

— Oh c'est quoi ça ?!!

— Un immunodépresseur ça va t'aider à supporter l'altitude

— Non je prend pas ça moi !!s'énerve Aurélien et toussant encore plus

—  Dans ces cas là faut descendre.

— Pas question ! On va au bout !! s'énerve Octave en sortant son arme.

—  Votre pote va y passer si on descend pas, explique Alex en essayant de rester calme.

— Je veux pas grever ici.

Alex fixe un instant Octave.

—  Bon d'accord il faut qu'il descende de combien ?

— Au moins trois cent mètres.

—  Je te préviens je te laisse ¼ heure pour revenir passer ce délai tu risques de le regretter amèrement.

 — J'ai besoin de quarante minutes au moins.

—  Je te donne trente  minutes, mais si jamais tu ne reviens pas, ta gonzesse passera un sale quart d'heure.

Alex le fixe, serrant la mâchoire avant de se reprendre.

— Vous bougez pas, vous restez contre le rocher et vous ne touchez en aucun cas ni les mousquetons ni les cordes.

Alex descend son sac de guide et récupère sa plus longue corde. Une corde jaune de 70mètres de long. Il fait un nœud au bout et balance la corde. La corde descend à l'aplomb de la paroi. Il accroche la corde au relais. Il installe sur le baudrier d'Aurélien « un grigri ». Il s'agit d'un descendeur automatique.

—  Pour descendre tu appuie sur la poignée, tu vas à la vitesse que tu veux, les jambes bien tendue contre la paroi, assis dans le baudrier, tu risques rien.

—Ok

—  Je descends en premier, je t'appelle pour te dire d'y aller. Tu te soucis pas de la corde.

Alex s'installe au dessus du rocher. Le gaz en dessous de lui domine. Il tourne la tête de droite à gauche pour s'assurer qu'il n'y a aucun danger sur le parcours. Après une dernière vérification sur son mousqueton, il descend d'une traite et de façon régulière les 69 mètres de rappel. Il atterrit sur un petit promontoire rocheux, repéré quelques secondes plus tôt. Il s'encorde autour d'un petit piton, en passant une boucle de cordelette qui permet de le stabiliser. Il prend une deuxième corde dans son sac et installe un système de relais artificiel sur le petit soubresaut du rocher.

—  Vas-y !

Aurélien apparait dans la pente. Il descend tant bien que mal toute la pente. Après trois minutes de descente, il arrive au niveau du guide.

— On va faire la même chose, dit Alex en balançant une corde bleue, plus courte de soixante mètres.

***

Douze minutes plus tard, il ne reste qu'un dernier rappel pour descendre de trois cents mètres, nécessaires pour ralentir les effets de l'altitude. Le mal des montagnes peut être fatal pour des gens peu habitué au manque d'oxygène.

Alex ouvre une dernière fois son sac. Il constate qu'il ne lui reste plus de cordes. C'est la dernière. Il recommence la même manœuvre une cinquième fois.

Alex sécurise Aurélien qui a repris des couleurs. Il lui tend des fruits secs.

— Tu restes là.

—  Tu reviens quand ?

—  Je n'en sais rien. Ça dépend de ton boss. On est à 1heure du sommet. Dans deux heures et demi je pense.

—  Ok.

- Tu ne touches à rien. Et tu ne bouges pas de là. Si le vent se met à souffler tu t'abrites contre ce rocher, main sur la tête en protection des rafales.

Alex retire légèrement sa manche et regarde sa montre. Il ne lui reste que quatorze minutes pour remonter trois cents mètres. Ce n'est pas impossible mais très physique. Il récupère une cordelette et trois mousquetons et deux autobloquants  mécaniques. Il installe le système sur la corde fixe. Ce système réservé aux experts de la montagne permet de remonter sur la corde, sans utiliser la paroi. Il place son pied dans la cordelette, et en tirant sur la corde, ça lui permet de remonter sur la corde.

Alex remonte aussi vite qu'il peut la première corde. Sur une seule corde il pourrait être là haut en moins de dix minutes. Mais là le problème c'est qu'il doit récupérer à chaque fois les cordes et le système d'assurage avant de progresser.

***

Vingt neuf minutes viennent de s'écouler depuis qu'Alex a quitté Octave. Celui-ci fait les cents pas dans le petit périmètre que lui permet la corde de vache. Il est nerveux, tendu. Il n'aime pas du tout le temps que prend Alex pour revenir. Et s'il s'était barré en se débarrassant d'Aurélien? Et s'il  avait réussi à prévenir la police. Il sort son téléphone satellite et compose un numéro. Ça sonne.

— Oui ?

— Théo ?

— Oh ! je suis là !! gueule une voie dans le vide, celle d'Alex.

La corde  jaune bouge au pied d'Octave. Alex apparaît devant Octave. Le visage crispé, les traits tirés, essoufflé.

— Arrêtez ! C'est bon.

Octave le fixe avant de prendre son téléphone.

—  Fausse alerte. Ne fais rien.

Alex se hisse sur le rocher, avant de s'allonger pour soulager le poids du sac et dégourdir ses membres.

—  Dommage, dit l'interlocuteur.

Alex entend ce mot terrifiant. S'il n'avait pas tout donné pour remonter, ces enfoirés s'en seraient pris à Marie. Il le fixe.

Octave raccroche.

— Il s'en est fallu de peu.

—  Ne la touchez pas !! s'énerve Alex.

—  Ça va déstresse. Elle ne sait même pas qu'il est en face de son bureau à l'observer en train de boire un café.

Alex déglutit difficilement avant de serrer la mâchoire.

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