The Wedding

C'est n'importe quoi vraiment. Mais d'un côté je préfère me retrouver là plutôt qu'entre les griffes de Trager ou les crocs de Frank le taré à la scie circulaire.

Je vais me marier. En enfer et avec le diable. Je me sens comme un agneaux donné en sacrifice...! Comme avec ma jambe il m'était assez difficile de marcher, Eddie a décidé de me porter, passant ses mains sous mes genoux et dans mon dos, comme une foutu princesse. Cet "amour" m'a même rendu ma caméra, et pendant qu'il nous emmène je ne sais où je me permet de la consulter afin de vérifier son état. Une chance qu'elle ne soit pas cassée mais en revanche...

- Hum... T'as foutu quoi de mes piles ?

Il se les ai quand même pas carrées dans le c-

- Oh pardonne moi darling ! Je les ai jetées.

Tu fais chier Eddie.

Face à la mine désolée que m'affiche le psychopathe, je pousse un léger soupir avant de hausser les épaules. Des piles, j'en retrouverais alors peu importe.

Nous approchons d'une porte à double battant que le marié défonce d'un coup d'épaule. Nous y sommes presque d'après ses dires. D'un coup d'oeil je reconnais le vieux gymnase puis mon regard se pose sur le plafond. Merde, merde, merde ! Mais c'est quoi ça !? Comment il a pu- !? Sous le choc j'en lâche la caméra qui tombe au sol, je cède à la panique et me débat entre les mains d'Eddie. C'est lui ! C'est ce putain de taré qui les a tous pendus ! Il les a saignés comme des porcs, les a foutus à poil pour une opération chirurgicale complètement pétée et les a pendus ! C'est un putain de monstre !

- Darling ! Je t'en pris calme toi ! Tu sais comment un homme peut être quand il veut connaître une femme... Mais elles m'ont déçues. Toi je sais que tu es différente. A moins que tu ne sois juste une autre de ses putes ?! Je t'en pris darling ! Ne soit pas comme ces salopes. Ne soit pas cruelle !

Ne pas être cruel !? Bordel de merde mais il se fou de ma gueule !? Moi aussi il va me pendre. Il va me buter et il va me pendre. Merde ! Merde...Je veux pas finir comme ça ! Je refuse ! Je dois me barrer d'ici pour toujours et au plus vite.

Brusquement le marié me laisse tomber à terre avant de s'assoir sur mon bassin, m'empêchant de m'échapper. Il ressort son couteau déjà couvert de sang, semblant prêt à me poignardé.

- Sale pute ! Toi aussi tu abandonnes !? Pourquoi vous voulez toutes me quitter hein !? Grogne-t-il en brandissant sa lame. Tu ne vaux pas mieux que les autres... et dire que je pensais que tu te souciais de notre famille... de nos enfants. Tu ne mérites pas d'être pendue. Tu n'es la mère de personne !

Il grogne de nouveau puis abat violemment son arme dans ma direction. Mais en dépit des larmes qui brouillent ma vision j'ai le réflexe de dresser ma main entre le couteau et ma poitrine. La lame perce ma chaire, me fais hurler de douleur mais au moins je suis toujours en vie. Frustré, le marié retire son arme de ma main, le sang coule à flot, il s'apprête à réitérer son attaque mais je ne dois pas lui en laisser le temps. Je décide de le prendre par surprise et me redresse autant que je le peux, passe mes bras autour de son cou et me sert contre lui.

- Eddie stop ! Je t'en pris... Je veux rester à tes côtés o-ok ? Pour toujours. Je t'aime Eddie. Je t'en pris ne me quitte pas ! Implorais-je d'une voix tremblante tout en m'aggripant fermement au marié.

Bon dieu (bien qu'a présent je doute plus que jamais de son existence) faite qu'il y crois. Qu'il m'épargne pour la confession d'un amour qui n'est pas. Une de ses mains se pose doucement sur mon épaule droite, je ne vois pas son visage, impossible de savoir s'il va me tuer ou non. Puis sa lame vient se frotter a mon dos. Lentement. Doucement. Il hésite.
Je ne peux pas attendre qu'il se décide ou non à me trucider alors rapidement je redresse la tête pour déposer un baiser sur la joue de ce malade, joignant ainsi le geste à mes propos. Et putain ça marche ! Je ne sens plus le couteau dans mon dos mais la deuxième main d'Eddie. Je vais vivre ! Pour combien de temps encore je l'ignore mais je ne crèverais pas tout de suite ! Bordel oui !

- Pardonne-moi darling, je me suis laissé emporter, murmure-t-il à mon oreille avant de poser ses mains sur mes épaules, m'éloignant de son torse.

Délicatement il vient saisir ma main blessée puis sort un mouchoir relativement propre de sa poche pour faire un garrot et empêcher l'hémorragie de perpétuer. Dans un silence stressant il me reprend dans ses bras et reprend sa route l'air de rien. Laissant ma sainte caméra derrière nous.

Bon sang j'ai eu chaud. J'ai bien faillit y laisser ma peau dans ce gymnase des horreurs. D'un coup de main maladroit je sèche mes larmes et tâche de me reprendre. D'abord ma jambe et maintenant ça putain. Merde ça fait mal mais je dois prendre sur moi. Je vais le faire. Je le jure ! Je sortirais d'ici vivant.

Nous voilà arrivés dans la salle de cérémonie arrangée par Eddie. Un tapis blanc parcourt la salle entourée de chaises en bois ici et là, et mène à ce que je présume être l'autel. Le marié me dépose à l'entrée de la pièce puis ferme à clef la porte derrière moi. Simple précaution. Sinon c'est trop simple. Gluskin se tourne vers moi avec un sourire puis me fait signe de rester là le temps qu'il parcourt la salle. Arrivé près de l'autel, j'aperçois vaguement le taré chopper une radio qui bientôt laisse échapper la même mélodie que j'ai entendu plus tôt. Devant l'oeuvre d'Eddie mettant en scène un accouchement des plus sanglant.

When I was a boy my mother often said to me
Get married boy and see how happy you will be

Le marié fredonna les paroles par dessus la radio, semblant les connaître par coeur.

I have looked all over but no girly can I find
Who seems to be just like the little girl I have in mind

Il se tourne vers moi et me fais signe de le rejoindre. Je n'ai pas le choix. La mariée va bientôt rejoindre le marié même si c'est en boitant.

I will have to look around
Until the right one I have found

Oh merde ça me revient !

I want a girl just like the girl
That married dear old Dad

Eddie ! Eddie Gluskin ! Le putain de marié ! Comme j'ai pu l'oublier ! C'est lui ! C'est ce type !

She was a pearl and the only girl
That Daddy ever had

Le type qui s'est mit à bander quand j'étais chargé de le laver ! Bordel de merde c'était lui ! Je ne l'ai pas vu très longtemps puisqu'il a rapidement été transféré au labo. Une preuve que ma mémoire est remarquable c'est qu'elle efface automatiquement les souvenirs traumatisants de mon existence. Merde... Je suis sûr qu'il s'en rappelle ! Il avait l'air de me reconnaître tout à l'heure !

A good old-fashioned girl
With heart so true
One who loves nobody else but you

J'arrive enfin face à cet homme plus timbré qu'une enveloppe. Lui me sourit alors je tente d'en faire de même. Bon sang faite que cette comédie cesse au plus vite.

Pendant que la musique continue de résonner dans la piece, Eddie se penche vers moi pour humer la senteur que je dégage. Chacun son truc. Je dois me faire violence pour ne pas faire un bon en arrière et rester bien en place.

- Tu sens si bon darling. Je pourrais te dévorer sur place.

Je sent un mélange de transpiration, de pisse et de vomi, mais si tu veux. Par contre t'es mignons mais tu va dévorer que dalle.

- C'est parfait ! S'exclame-t-il en se redressant. Pardonne moi j'ai tellement rêver de cette journée que j'ai le tract.

Et moi donc bébé.

- Il ne nous manque qu'un prêtre...

Et mon consentement.

- Mais peu importe darling.

Je me doute que tu t'en cogne de mon avis.

Il s'éclaircir la gorge puis prend une grande inspiration avant de se lancer et prononcer les mots tant attendu par les jeunes tourtereaux mais surtout pas moi.

- Peter Allen voulez vous prendre pour époux... moi ?

- Évidement que..

Non.

- Oui ! Eddie Gluskin vou-

- Oui.

Rapide. Laisse moi finir au moins connard. Pas étonnant que personne ne veuille t'épouser si tu gâches la cérémonie comme ça ! Fait ça correctement mer- Putain mais pourquoi je m'en soucis moi !?

- Pardonne ma précipitation mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Peter Gluskin. C'est si mélodieux... S'exclame-t-il dans un soupir d'aise à la limite du gémissement.

Il me fait flipper je vous jure... Puis de sa poche il sort deux anneaux dorés. Des alliances qu'il a sûrement récupéré sur des cadavres à en croire les taches de sang. Il m'enfile littéralement la bague au doigt avant que je n'en face de même. Je suis si nerveux que j'ai faillit la faire tomber. Mais qu'est ce que je suis en train de foutre de ma vie serieux ? J'ai le sentiment de me prostituer pour survivre.

- A présent il est temps d'embrasser la mariée tu ne crois pas ? Reprend Gluskin dans un sourire.

Vraiment pas non. Merde. Il vient de poser une main dans le creu de mes hanches et me tire déjà à lui. Nos visage se rapproche comme au ralentis. Je sens son soufle contre ma peau. Mon coeur s'accélère. Pas encore putain non. Que-BOUM Qu'est ce que c'était ?

BOUM

Mon mari (enfin si on veut) se stoppe, signe que lui aussi a entendu ce bruit. A l'unisson nous tournons notre regard vers la porte à double battant située à l'opposé de la pièce. Celle-ci se gonfle méchamment sous les coups du monstre qui tente de l'enfoncer. BOUM Le bois craque. BOUM Encore un coup et la porte cède. Putain de merde c'est quoi ça encore !? BOUM- CRAC Les portes s'ouvrent et dévoilent la créature qui vient de les défoncer avec une force monstrueuse. Ce gros enculé de Chris Walker est de retour et quelque chose me dit qu'il n'était pas invité.

Eddie chérie protège moi !

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