XIV
Tout va redevenir comme avant. Je ne parlerai plus à Lise, même pour lui demander sa gomme ou quoi que ce soit à moins que ça soit urgent et voilà. Mieux ainsi.
Le Eddie d'avant la semaine passée refera surface et nous serons toujours voisins, comme nous l'avons été depuis le début de cette année scolaire.
Mais, même avec toute la volonté du monde, rien ne sera plus pareil. J'aurais souhaité pouvoir continuer à lui parler et la présenter à Tim mais le destin en a voulu autrement.
Il a fallu qu'elle ne veuille plus me parler. Pourquoi d'ailleurs ?
J'aimerais tant pouvoir lui poser cette question mais elle reste bloquée au fond de moi, comme si elle avait peur de sortir de ma bouche. J'ai plutôt peur de la réponse. Surtout le fait d'être déçu.
Je n'arrive pas aussi à la regarder. C'était trop pour moi après ce qui s'est passé avant-hier. J'ai même rêvé de ça hier nuit. Et cette fois-ci, on s'était vraiment embrassé. Ça m'a posé quelques problèmes pendant la nuit aussi.
Mais trêve de bavardage. Madame Tulipe va enfin nous donner nos feuilles qu'elle avait sur elle depuis des décennies. C'est ce genre de prof qui prend des mois pour un seul devoir.
Je ne m'attendais pas à une superbe bonne note parce-que je n'avais pas bien révisé et pourtant j'eus 14/20.
Lise eut la meilleure note. Et c'est normal, elle est douée en histoire. Ou plutôt elle est passionnée par l'histoire.
Je la regardai discrètement pendant qu'elle rangeait sa feuille dans son classeur. Elle était si belle avec son sourire victorieux.
Elle avait l'air si épanouie et si contente. Bon j'aurais réagi de la même façon : elle a eu un vingt et Mme Tulipe lui a ajouté un bonus.
Mais putain j'ai tellement envie de lui parler mais j'ai peur de sa réaction. J'ai vraiment fait quelque chose de mal ?
Ah si. Hier. J'ai bien vu qu'elle avait eu les larmes aux yeux. Ça m'a fait culpabiliser mais sur le coup j'étais plutôt content.
Je suis taré... Je me réjouis de la tristesse des autres.
Elle a dû remarqué que je la scrutais depuis un moment parce-qu'elle se tourna vers moi en me dévisageant aussi, d'un air interloqué. Ou du moins c'est ce que je pensais.
Son sourire s'est effacé, laissant place à une face dénuée de sentiments.
Elle était redevenue la Lise de d'habitude. Je dois faire pareil aussi.
C'est vrai quoi ! C'est pas parce qu'on s'est dit plus de deux mots la semaine dernière qu'on doit devenir amis.
Je mis fin à cet échange visuel et j'ai ensuite soupiré longuement en concert avec Seb.
Ça m'a fait rire. J'imagine qu'il n'a pas eu une bonne note pour soupirer comme ça.
Je pourrais peut-être l'aider. Ça me changerait les idées et en plus ça fait longtemps qu'on ne s'était pas parlé.
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