Chapitre 5
Strasbourg, le 20 avril 2020
Edan,
Mes phrases vont-elles avoir un sens ? Je n'en ai très sincèrement aucune idée, seul mon cœur va s'exprimer. Il va délibérer ce tout que je contenais en moi depuis si longtemps, mais surtout, il va exploser comme jamais tu ne l'auras vu.
Les débris de cœur seront à même le sol, les sentiments seront projetés contre le mur, la raison d'elle-même sera éclatée contre ton visage, le tout sera éparpillé comme une explosion fatale, mais primordiale.
La simple et banale vérité, est que tu m'as porté vers le haut dès le départ, de tes regards, de tes paroles, de tes silences compréhensifs, tu m'as réconcilié avec moi-même finalement, tu m'as grandi plus que je ne l'aurais imaginé.
Avant, jamais je n'ai eu peur de te perdre, je savais qu'on était lié plus que l'incommensurable lien qu'on avait, je savais que rien ne pouvait nous détruire... et pourtant aujourd'hui, je t'ai perdu.
Je rêve parfois de te retrouver, de te parler assis côte à côte de tout et de rien, comme au bon vieux temps, puis très vite je réalise que seules des chaudes larmes sont présentes à mes côtés. Un mélange de profonde tristesse, aux intenses regrets. Je pensais que j'étais prête à tout pour toi, même à trop pour toi, tellement que tu pouvais être toxique, et malheureusement c'était le cas. Tu m'es devenu toxique. Au point où j'ai suffoqué et je t'ai quitté.
Je suis partie de cette toxicité, mais aujourd'hui, mes larmes me rappellent que ce lien qu'on avait, même s'il était d'une puissance révolue, qu'il le manque, comme un besoin vital pour vivre. Tu m'as brisé le cœur, je te l'ai brisé, et l'on s'est reconstruit, mais je veux pouvoir rire, pleurer, m'énerver être folle de rage, puis te regarder. Te regarder comme auparavant, et me dire que tout va bien, que mes émotions hors contrôles ne sont que passagères, j'aimerais pouvoir être là, prêt de toi, et te parler avec confiance, car... c'est fou, improbable même, mais malgré le temps, et nos dernières paroles pleines de menaces, il n'y a qu'en toi que j'ai confiance.
Je sais très bien que tu n'attends plus rien de moi, que je suis morte pour toi, et je te comprends. Tu aimais tout de chez moi, et j'aimais tout de chez toi, c'est marrant quand on y pense, parce que déjà avant je ne pouvais vivre sans toi, ni vivre en sachant que tu étais loin, aujourd'hui, je ne peux vivre sans toi, malgré mes nombreux efforts à t'oublier, à passer outre.
Récemment on m'a dit une phrase, et je vais te la citer : « Je serais prête à mourir pour toi, non, c'est trop facile, je serais prête à vivre pour toi. C'est faux, je serais prête à mourir pour toi et à rester en vie pour toi. » Comme une contradiction, mais qui nous résumes finalement. J'étais prête à mourir pour toi, et à vivre pour toi, mais je n'ai plus réussi à vivre pour toi. Comme un gouffre qui m'a emporté, et ma enlevé de toi. Cela paraît égoïste finalement, mais avec toi, je vivais comme je mourrais.
Le temps à beau passer, assise en tailleur dans le coffre de ma voiture, tout ce dont je rêve, c'est t'avoir à me côtés. Non pas comme tu le penses, mais en pure, belle et simple amitié, comme ce lien fusionnel de frère et sœur que l'on avait.
Tu le sais, je me suis souvent senti dépourvu de ma famille, et tu as toujours été le seul en qui j'ai eu confiance, je ne sais pourquoi, mais c'est toi et toi seul qu'il me faut pour vivre, mon âme sœur. Un lien différent des autres, qui certes te bouffe parfois, mais putain, qui te fait vivre et te donne cette partie que personne finalement n'arrive à te donner, car la vie te choisie et c'est ainsi.
Jusqu'à il y a quelques jours, je n'ai plus réussi à parler de toi à qui que ce soit, comme renfermé, inexistante, et j'ai eu un déclic. Le déclic de comprendre pourquoi depuis que l'on s'est réellement quitté, que je ne suis plus heureuse, du moins, plus comme avant. Ce sont tes menaces qui m'ont fait rire, puis qui m'ont mis un coup de poignard, ce sont les colères, la haine, la non-compréhension de moi-même qui ma détruite de l'intérieur jusqu'à déraper et faire une connerie qui ma montrer pourquoi je suis ainsi. Ce sont ces émotions refoulées depuis que l'on s'est quitté qui m'ont détruite à petit feu sans que je ne remarque rien. Se sont mes agissements changés radicalement qui m'ont alerté et inquiété une amie, ce sont ces silences gardés qui m'ont réduite à ne jamais te recontacter et te dire la vérité, ce sont ces menaces qui m'ont gardé en otage sans ne pouvoir te donner d'explication, sans pouvoir te dire aide-moi à sortir de là je ne veux pas te quitter. Ce sont un mélange de grand tout qui m'a fait perdre pied et qui nous à détruit, au point ou la haine en vers moi t'habite et voudrais me détruire à jamais.
Parfois, j'ai envie de m'envoler vers toi, de tout lâcher, mais malgré tout ça, on m'a transmis tellement d'espoir que je ne peux pas. Grâce à toi, j'ai pu apprendre à me connaître davantage, j'ai pu réaliser que partir n'était pas qu'un besoin, mais une envie. J'ai pu comprendre qu'aider les autres était un besoin vital pour moi, mais désormais, je sais garder mes distances émotionnellement, j'ai pu m'ouvrir au monde, partir à l'aventure seule, grâce à toi, j'ai pu me retrouver, et malheureusement, pour me retrouver totalement, il me manque une pièce importante. Toi.
Simplement toi...
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Suite de la lettre au prochain chapitre ♥
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