sur la plage



les mots à caser : carrelage, madelaine, mousquetarie, pelle, monokini.


Un samedi matin alors que le soleil se levait à peine.

Eloïse, hissée sur un des tabourets, se trouvait près du bar le regard perdu vers l'extérieur sa tasse de thé à la main. Tout était calme, le ciel était dégagé, ça allait être une belle journée. Alors qu'elle portait la tasse à ses lèvres, un Théo tout sourire mais pas trop réveillé fit son apparition dans la cuisine. Elle sourit aussi, attendrie, et le regarda s'installer en face d'elle, de l'autre côté du meuble.

- Salut toi. Debout depuis longtemps ?

- Depuis une heure je dirais. Il va faire beau aujourd'hui, ça te dit de sortir pour en profiter ?

- Hm, pourquoi pas. Tu veux aller où ?

En lui posant la question il s'était levé pour aller se préparer un café et en passant près de la brune, il lui embrassa le front alors que cette dernière réfléchissait à ce dont elle avait envie.

- La mer ! J'ai envie de voir la mer.

- Oh oui ! Va pour la plage alors !

Ils se lancèrent mutuellement un sourire et le calme se réinstalla, chacun sirotant sa boisson en silence. Après tout, c'était encore le matin, tout le monde avait besoin de se mettre en route progressivement.

Au bout de quelques minutes, Théo termina sa tasse d'un seul coup et se leva en criant avec entrain qu'il devait réveiller Margot. Il se précipita dans le couloir en direction de la chambre de cette dernière et esquiva de justesse un coin de mur au moment même où Eloïse hurlait : « Attention ! Tu sais très bien que le carrelage est glissant quand tu as des chaussettes aux pieds !! ». Il rit, lui disant de ne pas s'inquiéter et elle, secoua la tête tout en levant les yeux au ciel alors qu'elle buvait aussi sa dernière gorgée de thé.

Le garçon revint bien vite, tenant la mascotte de la maison dans ses bras. Margot n'était pas vraiment du matin, cette petite boule de poils devait sûrement attendre à la porte avec impatience depuis un petit moment.

- Madame est partie se préparer. Sans surprise je me suis fait insulter par tout plein de noms d'oiseaux mais c'était pour la bonne cause haha. Maman était ronchon, pas vrai toi ?

- Tu n'as pas dû faire les choses en douceur surtout.

Eloïse s'approcha d'eux et l'animal profita toute contente des papouilles de ses deux humains.

Une fois tous prêts, des sandwiches, des boissons et d'autres choses à grignoter dans une glacière et affaires de plage dans le coffre, tout le monde n'attendait plus que Margot démarre la voiture et se mette en route. Les filles étaient à l'avant et Théo à l'arrière avec Madeleine – ce petit labrador tout mignon tout doux adopté par la casa il y a quelques mois – lui tenant compagnie, aussi excitée que le garçon.

Après un trajet d'un peu plus d'une demi-heure plein de joie et de musique tout aussi positive, ils arrivèrent finalement à destination.

- Allez hop, tout le monde descend !

Théo se pencha vers l'avant et embrassa bruyamment la joue de Margot qui après avoir coupé le contact de la voiture venait de s'écrier.

- Merci cheffe !

- C'est ça oui, tu mérites encore que je te noie pour la façon dont tu m'as réveillée ce matin !

- J'attends de voir ça très chère.

S'en suivit un regard meurtrier de la conductrice puis le duo sortit en trombe de l'habitacle en direction de l'eau. Le garçon était hilare, se déshabillant en courant et Margot à ses trousses faisait de même. Heureusement, il n'y avait pas foule sur la plage et les gens déjà présents était assez espacés pour que cette course poursuite se fasse sans encombre et sans gêner personne.

Habituée aux chamailleries des deux autres, Eloïse s'était contentée de lancer un regard exaspéré mais amusé à Madeleine, qui l'attendait sagement sur la banquette arrière. La pauvre se retrouva alors seule – le chiot étant incapable de porter une glacière pleine - pour descendre les affaires de la voiture, fermer cette dernière et leur trouver un coin de libre pas trop proche des autres pour s'installer. Elle avait même eu la gentillesse de ramasser les vêtements dont ils s'étaient débarrassés sur leur trajet.

Quand un drap fut déposé sur le sable et maintenu par leurs sacs de plage, la jeune fille prit son temps pour se mettre en maillot de bain, s'étaler de la crème solaire sur le corps et se dirigea enfin vers l'eau elle aussi, toujours suivie de près par le labrador. En s'approchant, elle distingua un peu mieux les deux énergumènes se battre. L'un coulant l'autre, puis l'autre remontant à la surface en mettant tout son poids sur les épaules de l'un et ainsi de suite, s'arrosant, se crachant de l'eau au visage, le tout dans une bonne humeur très enfantine.

- Prêt à les rejoindre ? dit-elle en se tournant vers Madeleine, puis en élevant la voix pour s'adresser à ses amis. Eh, sympa de m'avoir attendu tous les deux !!

- Elooo ! Tu es témoin, c'est Marg' qui m'a poursuivi hein, je t'aurais aidé à décharger la voiture sinon tu le sais ça.

- QUOI ?! Tu es sérieux Théo, même sans ça tu n'aurais jamais levé le petit doigt je te rappelle, incapable va. Merci Elo, t'es adorable, comme toujours.

Cette dernière était finalement entrée dans l'eau et s'était doucement rapprochée alors qu'ils s'étaient calmés. Une énième fois, elle leva les yeux au ciel en secouant la tête et pour la peine, elle les éclaboussa sans qu'ils s'y attendent, la chienne jappant joyeusement près d'elle. Et une nouvelle bataille fut lancée.

La matinée passa, les filles s'étaient rapprochées du bord et discutaient d'un peu de tout et de rien alors que leur ami faisait la planche et se laissait porter par le courant, ses lunettes de soleil sur le nez. C'était paisible, agréable, et ils en avaient besoin. En début d'après-midi, quand Théo revint vers elles en geignant d'avoir faim, tous se dirigèrent vers leur place et commencèrent par s'échanger une bouteille d'eau glacée – sans oublier d'hydrater la boule de poils également – tout en sortant la nourriture.

Le temps de digérer, Margot avait décidé d'entamer un château de sable, aidée de sa meilleure assistante à quatre pattes alors que les deux autres s'étaient allongés sur le drap de plage. Théo semblait assoupi et Eloïse lisait un livre, profitant du calme et de l'environnement.

- Madeleeeeiiine ! Mais qu'as-tu fait de ma pelle ? Elle est passée où ???

Margot regardait tout autour d'elle. A peine trois minutes avant elle avait ce fichu bout de plastique dans les mains. Elle avait beau tourner dans tous les sens, elle ne voyait rien tandis que l'animal tournait joyeusement autour d'elle, ce qui avait le don de la faire perdre patience. Théo se releva alors en demandant ce qu'il lui arrivait pour qu'elle s'excite ainsi. Evidemment, ça le fit rire ce qui ne fit qu'énerver la blonde. Ils étaient donc repartis pour s'embrouiller mais Eloïse décida d'intervenir.

- Marg' ! c'est qu'une pelle, rien de grave. Elle a dû l'enterrer quelque part.

La dénommée souffla et décida d'abandonner, le garçon se moquant encore d'elle et la chienne tournant joyeusement autour d'elle.

- C'est ça oui, fait la maligne toi. Tu as de la chance d'être mignonne. Et toi, s'adressant à Théo, arrête de rire tu m'énerves !

- Eh ! toi arrête de râler ! Tu vas finir comme la mamie désagréable dans son monokini kaki qui nous a hurlés dessus tout à l'heure.

Margot exagéra un air offusqué, se retenant tout de même de rire alors qu'elle repensa à la réprimande que la femme leur avait faite.

C'est vrai que plus tôt dans la journée pendant que les filles n'avaient que le bout des pieds dans l'eau sans vraiment faire attention à lui, Théo était allé chercher le seau en plastique qu'ils avaient ramené. Il l'avait rempli et les avait aspergées d'eau salée sans qu'elles ne le voient venir. Après un cri strident, elles le poursuivirent en furie sur presque toute la plage, esquivant les familles et autres personnes profitant du soleil. Pourtant, et c'était prévisible, en passant trop près d'une femme allongée sur le dos, le grand idiot lui avait projeté tout plein de sable sur les jambes. Celle-ci s'était alors écrié qu'à leur grand âge ils n'étaient plus censés jouer à ce genre de gamineries et leur avait sommé de cesser de déranger toute la plage. Pas du tout honteux, ils lui avaient lancé un piètre « pardon » et étaient repartis morts de rire. En revenant sur leurs pas, Eloïse avait ramassé le seau dont Théo s'était débarrassé pendant sa course – oui, encore – et lui avait frappé l'épaule avec en lui criant que c'était de sa faute et qu'il ne savait pas du tout faire attention à ce qui l'entourait. Cela restait tout de même très drôle.

L'après-midi passée, Eloïse - qui était partie se promener le long du bord de mer -, revenait tranquillement vers les autres. Elle les retrouva en train de grignoter, Madeleine endormie sur les jambes de Margot, cette dernière lui caressant distraitement le crâne. Elle était heureuse d'avoir proposé de passer la journée ici. C'était en effet une belle journée.

En la voyant revenir, Théo lui sourit et lui fit signe de venir près de lui. Elle obéit et se cala contre lui, le bras du garçon se refermant sur ses épaules.

- Tout va bien ma belle ?

- Super. C'était cool d'être là, avec vous.

- Oh mais nous aussi on t'aime, fit-il en lui ébouriffant les cheveux. T'inquiète pas , on se refera ça. Vous voulez rentrer maintenant ou on attend le coucher de soleil ? Personnellement, les deux me vont.

Margot ne voulant pas repartir tout de suite, les trois mousquetaires étaient alors restés là, assis côte à côte, profitant des derniers instants de rayons de soleil.

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