Sujet :

Nous sommes en 2016. À son arrivée à la Chambre des Pairs (l'actuel sénat), Victor Hugo, sous le coup de l'émotion, prend la parole à La Tribune pour faire part de son indignation et plaider pour le sort des migrants. L'île de Chios connaît en effet une arrivée massive de familles fuyant les conflits du Proche et Moyen-Orient, et les enfants sont les premières victimes de cette situation.

Consigne :

Vous rédigerez ce discours en utilisant les procédés d'écriture qui visent à susciter à la fois la compassion et l'indignation de l'auditoire.
Le discours devra tenir sur une feuille recto-verso.

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Messieurs, pour vous, qu'est-ce qu'un enfant ? Vous me direz que c'est un petit être qui ne pense qu'à s'amuser, cela vrai. Vous me direz qu'il ne pense pas aux malheurs de la vie, cela est exact. Mais si je vous disais que certains enfants ne pensent qu'à vivre, ou plutôt, à survivre ? Vous vous révolterez, me disant que j'ai complètement tort, que c'est impossible, que jamais, ô grand jamais, un enfant ne penserait à ça ! J'aurais aimé vous dire que tous les enfants sont heureux, mais c'est faux. Quand je vois le sort de ces anges sur l'île de Chios, cela me brise le coeur.

Je suis allé là bas, sur l'île de Chios, et j'ai revécu le même cauchemar qu'il y a des années de cela. Je suis allé dans un camp de réfugiés, à Viale plus exactement. Pour vous, cet endroit est sans doute un lieu où les enfants peuvent se mettre à l'abri, s ébattre en sécurité. Détrompez-vous, ils cherchent chaque jour qu'à vivre un peu plus. Quand je repense à ce marais noir d'insalubrités, cela me fait tourner la tête. C'est une jungle pleine de campements de fortune. Les insectes grouillent, les enfants marchent pieds nus dans des flaques d'eau croupie. Et parlons de l'état des enfants ! Leurs vêtements sont déchirés, ils n'ont presque plus rien sur leur dos ! Et vous pensez que malgré tout ils s'amusent ? Non. Ils courent, évitent les obstacles, sautent les flaques d'eau... Mais ce n'est pas pour jouer, c'est pour s'enfuir. J'ai voulu parler avec quelques uns d'entre eux, mais ils sont partis en me voyant arriver. Ces enfants sont dans un enfer. Ils n'ont plus confiance en personne. Pourquoi me direz-vous ? Parce qu'ils ont subi des choses horribles, et ne font plus confiance aux adultes. Nous devons faire quelque chose pour eux ! Imaginez-vous que ces enfants soient les vôtres. Comment vous sentiriez-vous ? Indignés ? En colère ? Furieux ? C'est exactement ce que je ressens.

J'ai tout de même réussi à parler à un garçon de quatorze ans. Et ce qu'il m'a dit m'a laissé complètement abasourdi. Ses parents sont morts en Syrie. Il a fui seul, sans aucune aide, ni argent. Il pensait avoir une nouvelle chance en arrivant à Chios. Sottises ! Il m'a avoué que vivre ici était une horreur. Les plus petits étaient à la merci des adultes. Il se faisait voler sa précieuse nourriture. Lui et ses amis n'avaient même plus l'accès à l'éducation, la chose fondamentale pour un enfant. Certains de ses amis avaient quitté le camp, pour rejoindre des gangs qui promettaient de meilleures conditions de vie. Mais cela les mettait encore plus en danger. Ces anges devenaient des criminels. Est-ce normal ? Si nous ne faisons rien dès maintenant, ils seront encore plus en danger ! Mais le pire est que d'autres sont même morts de maladies. C'est une ignominie.

Mais ce n'est pas cela qui m'a choqué le plus, c'est lorsqu'il m'a dit qu'il avait voulu se tuer. Je lui ai demandé pourquoi, pourquoi il avait eu un projet aussi funeste. Ce qu'il m'a répondu m'a laissé pétrifié : « je ne voyais plus aucune raison de vivre ». Je vous le demande à vous ! Est-ce normal qu'un enfant veuille mettre fin à ses jours ? Comment est-ce qu'un enfant peut il penser cela ? Il lui reste toute la vie devant lui ! Tant de choses à découvrir, à faire ! Et au lieu de s'amuser, courir, parler, rire, il ne pensait qu'à aller au ciel pour ne plus vivre cette horreur. Nous devons les sauver de ce monstre hideux qui se cache dans l'ombre de cette jungle.

Vous serez heureux d'apprendre qu'il a renoncé à ses projets. Il a reçu de l'aide et il va maintenant beaucoup mieux. Mais il reste encore des enfants dans cette forêt de désespoir, beaucoup trop d'enfants. Nous devons faire quelque chose. Je ne veux pas voir ces petits êtres innocents devenir des criminels. Je ne veux pas qu'ils soient privés d'éducation. Je ne veux pas qu'ils aient faim. Je ne veux pas les voir souffrir. Je veux les voir vivre et s'amuser dans l'insouciance.

Je vous le demande chers confrères, devons-nous rester stoïques face à cette situation ? Ces petits sont les premières victimes de cette situation. Devons-nous laisser ces enfants dans cette jungle rempli de monstres ? Vous avez une conscience, vous avez un coeur. Mais vous ne faites rien. Comment pouvez-vous vous regardez en face ? Vous savez dans quel état ces petits êtres sont. Mais vous ne faites rien. Mais si cela arrivait à vos enfants, vous feriez quelque chose, vous mettriez tous les moyens nécessaires pour sauver vos fils et vos filles. Je vous demande la même chose. Nous devons réagir ! Nous devons envoyer de l'aide ! Je ne vous demande pas l'inimaginable, tout est possible ! La France peut venir en aide à ses enfants.

Au nom d'eux, et de leur innocence, je vous demande de tout mettre en œuvre pour que l'on puisse leur apporter notre aide. Votez selon votre cœur et conscience.

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836 mots sans le sujet et la consigne. N'hésitez pas à donner votre avis 😉.