2nde - Ecrit d'invention n° 2 : La Bête Humaine

Un devoir de seconde que j'ai oublié de poster, faites vous donc plaisir. J'ai dû avoir 14 ou 15, je sais plus. Bref, voilà !

Consigne : Imaginez une scène de repas entre Roubaud et Séverine en incipit de La Bête Humaine. Vous devrez conserver les éléments donnés par Zola et respecter l'esthétique naturaliste.

Contrainte : 40 lignes maximum (sur feuille, j'ai la chance d'écrire petit donc j'ai fait 41-42 😂)

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Séverine entra dans la pièce de cet appartement à l'impasse d'Amsterdam. Elle vit son mari accoudé à la fenêtre ainsi que les victuailles sur la table. Elle venait tout juste d'acheter un couteau, elle pourrait donc l'utiliser pour couper ce pain et ensuite étaler le pâté. Roubaud se retourna, il était baigné par cette étrange lumière aux couleurs rougeoyantes du coucher de soleil qui parvenait  avec peine à traverser ce ciel gris de milieu de février.

- Ah ! Te voilà enfin.
- Oh, excuse-moi. J'ai mis du temps à revenir du Bon Marché. Je t'ai acheté un petit couteau, mais avant, mangeons ! Nous allons voir son efficacité ! Ce que j'ai faim !

Roubaud s'installa donc à table, tandis que Séverine sortait les couverts. C'était un petite table ronde, faite en chêne, un cadeau offert aux Roubaud pour leur mariage par Grandmorin. Son pied se terminait par quatre petites branches, pour une meilleure stabilité . Séverine rejoignit son mari et déposa assiettes, couteaux et verres  à vin. Roubaud ouvrit la bouteille de vin blanc et versa son contenu dans les verres que sa femme venait de ramener. Il fit preuve d'une singulière précision, chaque verre était rempli exactement de la même quantité de liquide. Le couple prirent tous les deux leur verres et trinquèrent. Séverine commença à parler de sa journée, mais Roubaud l'interrompit en lui disant qu'il avait faim.

- Oh oui, bien sûr. Justement, nous allons pouvoir couper le pain avec ce couteau que je viens juste d'acheter. J'espère qu'il est assez aiguisé.

Elle prit alors le pain et commença à le couper. Elle le coupa aussi vite qu'un boucher tranche sa viande avec un hachoir. Un mouvement de va-et-vient rapide et précis. Le premier bout fut coupé qu'elle s'attaquait déjà au deuxième, mais dans sa précipitation elle oublia de décaler ses doigts. Elle se coupa donc légèrement l'index, mais la douleur lui arracha un petit cri et elle lâcha le pain ainsi que le couteau qui tomba sur le parquet avec un bruit métallique.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? lui demanda Roubaud.

Séverine ne lui repondit pas tout de suite et regarda d'un air fasciné le sang qui coulait de son doigt. C'était un mince filet de sang qui descendait lentement le long de sa main. Aussi loin que remontait ses souvenirs, elle ne s'était jamais blessée depuis qu'elle est née, il y a vingt-cinq ans de cela. Ce filet de sang était comme un mirage pour elle, quelque chose d'impossible. Roubaud en voyant le sang, chercha un mouchoir et le lui donna.

- Ah ! Voilà, mets ça sur ton doigt. Je vais continuer à couper, toi, va te mettre un pansement.
- D'accord...

Séverine sortit de la pièce et alla dans la petite salle de bain. Pendant ce temps Roubaud continua couper le pain de ses gros doigts maladroits. En un seul coup il trancha le pain. Son côté de la table était jonché de miettes tandis que celui de Séverine n'en présentait  presque aucun. Quand sa femme fut revenue avec un pansement à son doigt, il avait fini. Chacun étala le pâté sur ses tranches. Séverine en fit une couche régulière alors que Roubaud mit juste un gros morceau sur son pain et l'englouti tout de suite. Il en avait déjà mangé deux que sa femme venait à peine d'entamer sa première. Il agrémentait le tout en buvant des gorgées de vin.

Séverine ne put s'empêcher de grimacer avec en regardant avec quelle rapidités il ingurgitait toutes cette nourriture et où il trouver la place de la mettre. Quand il fut repu, il se leva et s'accouda à la fenêtre pendant que sa femme continuait de manger. Il regarda par la fenêtre le soleil qui était en train de se coucher. Il entendit le chef de gare qui crier aux voyageurs du dernier train de la soirée de se dépêcher car le train allait partir. Alors que Séverine le rejoignit, il pensa à sa journée du lendemain, qui restera sans aucun doute la même qu'aujourd'hui. Le soleil disparut à l'horizon et la dernière image qu'il vit en se retournant c'est le feu vert qui passait au rouge au moment où le train partait dans la campagne en laissant sur son passage une épaisse fumée grise.

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