Voilà le conseil qui doit prévaloir sur tous les autres. Peu importe que vos personnages soient clichés, votre récit truffé de fautes, pas cohérent avec l'univers de JK ... du moment que vous prenez plaisir à écrire.

· Ecrire pour soi.

Vous écrivez d'abord et avant tout pour vous. C'est un plaisir personnel, quelque chose que vous allez faire pour décompresser, un exutoire, quelque chose dont vous allez tirer fierté et apaisement. Vous écrivez ce que vous écrivez parce que ça vous fait du bien, parce que vous aimez ça.

Ne vous dénaturez pas dans votre récit. Parfois des lecteurs vous dirons « j'aurais pas fait ça ... », c'est votre droit d'écrivain de dire « oui mais j'en avais envie » (mais si ça heurte le canon on précise en début de fanfic amen). De même, n'écrivez pas pour plaire aux lecteurs, pour gagner des votes ou pour devenir populaire : écrivez pour vous. Sur ce qui vous plait, sur vos idées, sur votre perception des choses. Ecrivez parce que ça vous fait du bien.

· Ecrire sur soi.

L'écriture, c'est fantastique. L'écriture, c'est le partage et particulièrement quand on publie. Chacun a une expérience à partager, quelque chose qu'il a au fond de lui.

N'hésitez pas à écrire sur vos expériences, sur des choses que vous avez vécues, qui vous ont marquées. Ça donne plus de réalisme à ce que vous écrivez puisque ce sont des sensations que vous avez ressenti, vécues : aucun risque de cliché si c'est authentique.

Mettez un peu de vous dans chacun de vos personnages pour pouvoir en parler de façon voilée : c'est aussi ça l'écriture, raconter sa vie de façon cachée. C'est aussi pour ça que c'est exutoire, une sorte de catharsis qui nous purge, parce qu'on se met à nu.

· Ecrire sur ce qui compte.

« Les mots c'est bien, Marcus. Mais n'écrivez pas pour qu'on vous lise : écrivez pour être entendu ».

La citation suivante est tirée de La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, excellent livre que je conseille à tout le monde, j'ai fait une nuit blanche dessus.

Vous allez publier. Des gens vont vous lire. Alors même si c'est une fanfiction, c'est aussi le moment de dire des choses, des choses qui vous tiennent à cœur, des choses que vous n'avez pas lues adolescent.e et que vous souhaitez mettre en avant ... Ecrire et publier, c'est la meilleure façon de faire entendre sa voix, d'une manière ou d'une autre.

Vous avez peut-être un combat à mener à travers votre écrit. Si vous sentez que vous pouvez le faire, n'hésitez pas (un peu à l'image de ce que j'ai fait avec l'aspect mémoriel de la Shoah). Ecrire et développer un personnage homosexuel parce que ce n'est pas assez accepté selon vous, combattre le racisme, sensibiliser sur le handicap ... C'est un beau but que d'écrire pour cela.

Je rappelle simplement qu'on n'écrit pas pour cela juste pour le faire. Il faut que ça s'intègre dans l'histoire, que ce soit cohérent, et surtout que ce soit développé, que cela ait du sens.

· Ecrire pour les autres.

Ce n'est pas la première visée, mais j'avoue que c'est quelque chose que je commence à faire par petite touche. Je vais prendre un exemple type : la première fois de Victoria dans O&P. J'ai absolument voulu faire ça pour dédramatiser les adolescentes qui liraient sur ce moment censé être important dans la vie d'une jeune fille. La première fois de Vic n'était pas douloureuse, ce n'était pas non plus l'extase, le plaisir s'acquiert avec l'expérience. Ce n'est pas un acte sacré qu'il faut absolument attendre avec impatience, vous allez être déçues. J'en ai parlé avec quelqu'un qui m'a dit « j'aurais aimé lire ça avant parce que ça m'aurait rassuré en temps qu'adolescente sur la première fois, vraiment » et ça m'a vraiment touché parce que c'était l'effet voulu.

D'où l'idée d'intégrer de la normalité : parler des règles, parler (de façon prude) de sexualité, de féminisme, du rapport à la maternité également (dédramatiser sur le fait que toute les femmes n'ont pas cette volonté absolue d'être mère) : ce sont des choses que j'aurais aimé lire adolescente et qu'on peut choisir de traiter pour aider les adolescent.e.s futur.e.s.

Vous ne faites pas un livre pour les autres : je maintiens qu'on écrit principalement pour soi. Mais on peut intégrer ce genre de petites choses sur lesquels on voudrait communiquer, des choses qu'on aurait voulu lire ados mais qui ne s'écrivaient pas, ou alors qu'on a lu uniquement de façon totalement romantiser ... Ecrire, c'est aussi une manière de communiquer. Ecrire, c'est aussi une manière d'éduquer.