Troisième jour

Troisième jour : superstitions

Attention, ce texte est très fortement inspiré par la chanson TALLULAH, de Fauve, que je vous conseille d'aller écouter après cette lecture... 

-----------------------------------------------

Elle ne fume pas, elle n'a jamais fumé et ne fumera jamais, mais dans sa poche, on peut toujours trouver un briquet. Personne n'a pensé à le lui demander pourquoi, elle a ce briquet depuis tellement longtemps que tous sont habitués à la voir le sortir et faire des étincelles par série de trois. C'est son toc, son réflexe bizarre, qui ne fait de mal à personne, en soi.

Elle sort son briquet, elle fait ses étincelles, presque machinalement, puis elle le range. Elle ne parle pas, lorsqu'elle le fait, et elle est heureuse de simplement pouvoir regarder ceux avec qui elle est, ceux qu'elle aime.

Elle serait perdue, sans ces personnes, sans toutes celles qui ont traversé sa vie et qui lui ont fait du bien, souvent, et parfois du mal, mais qui ont toujours laissé une marque indélébile sur son cœur. Une marque qui lui fait du bien, une chaleur, celle d'avoir aimé passionnément, et, souvent, parfois, d'avoir été intensément aimée.

Toujours ce briquet, dans sa poche, si important, mais elle ne saurait pas expliquer pourquoi avec des mots, c'est trop complexe, trop émotionnel, trop fouillis, trop unique, une multitude de gestes, de phrases, de regards, d'attentions, d'amour, et de silences qui comptent, eux aussi.

Elle voudrait que ce moment ne s'arrête pas, et bizarrement, le fait de faire ces étincelles par série de trois l'aide à croire qu'il durera éternellement.

Ceux qu'elle aime maintenant sont là, avec elle, et c'est magique, elle se sent vraiment bien, complète, elle veut qu'ils restent éternellement à ses côtés, alors elle fait des étincelles par série de trois.

Et ceux qu'elle ne voit plus, ou très peu, elle aime toujours ce qu'ils sont, en fait même plus qu'avant maintenant qu'ils ne sont plus là. Elle peut retenir les sales moment comme les bons.

Dans son briquet, il y a l'énergie de tous ceux qui l'ont aimée, et qu'elle aime toujours, mais que la vie a séparé. Même si elle ne les oublie pas, jamais, elle ne maintenant pense pas à eux mais à ceux avec qui elle partage ce bon moment.

Elle les suivra comme leur ombre, ces gens, ses amis, toujours, même si un jour le ciel s'effondre, si les continents plongent, elle sera toujours là pour eux, tant qu'eux voudront d'elle, ils la trouveront toujours, dans leur sillage, dans les lignes droites et les virages.

Elle a peur, tellement peur qu'ils ne l'aiment pas autant qu'elle les aime. Qu'ils la voient comme une bonne pote, une connaissance avec qui ils aiment passer un bon moment, mais qu'ils n'oseront jamais parler véritablement, que c'est elle qui imagine leur amour dans sa tête, qu'elle va s'accrocher à eux jusqu'à ce qu'ils en aient marre d'elle.

Mais en cette nuit de décembre, assise par terre, une bière à la main, elle est entourée des quatre personnes qu'elle aime le plus au monde, aujourd'hui, maintenant, et elle se sent aimée, profondément, et même si ce moment s'arrêtera un jour, de même que leur amitié, son cœur s'emballe, mais elle se contente de sourire et de jouer avec la pierre de son briquet.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top