65. CEUX QUI SE RETROUVAIENT
La soirée avait pourtant bien commencé. Avant de se terminer en eau de boudin.
Maya criait dans tous les sens. Ou devrais-je dire, Maya essayait de chanter, mais sa voix était cassée depuis deux jours, et la prestation qu'elle nous offrait était plus proche d'un gros massacre musical qu'une interprétation brillante. Inès se bouchait les oreilles, pleurant à moitié de frustration en entendant notre colocataire massacrer l'une de ses chansons favorite. Mais Maya, elle n'en avait pas grand chose à faire : elle battait ses œufs en s'arrachant les cordes vocales, sans penser à nos pauvres tympans. D'un geste de la tête, Inès me fit signe qu'elle allait s'affairer au rangement de notre salon, et je la suivis sans rechigner. Je pris soin de refermer la porte de la cuisine, laissant Maya seul avec sa cuillère en bois, ses œufs, et son enceinte que l'on entendait à peine.
– Mon dieu, quelle horreur...
– À qui le dis tu... je crois que je suis devenu sourd d'une oreille.
J'avais réellement une oreille bouchée, je n'exagérais rien.
– J'ai hâte qu'ils arrivent, qu'elle la ferme pour de bon...
– Parce que tu crois que la présence des gars va l'arrêter ?
Inès me lança un regard presque apeuré, et je mis à rire dans ma barbe inexistante en voyant son visage se décomposer.
Inès avait changé – encore – de coupe de cheveux ce mois-ci. Ses cheveux, qui avaient repoussé, formaient désormais un carré court impeccable. Elle avait elle même coupé sa frange, très courte au-dessus des sourcils, et si ce genre de coupe ne retenait pas franchement mon attention en temps normal, je devais bien avouer que là, j'étais bluffé. Cela était peut-être dû aux cheveux d'un bleu foncé qu'elle arborait. C'était Eden qui lui avait fait sa coloration, et je me souvenais encore de son stress intense quand il avait commencé à lui appliquer les produits sur les cheveux. Si tu deviens chauve... ça sera de ma faute, oh mon dieu... Et Inès avait ri, en disant que cela était de toute façon une fatalité pour les femmes de sa famille. Et Eden était devenu encore plus blême. Maya avait été présente ce jour là, et en bonne amie, elle avait évidemment tenu à donner ses conseils. Maya voulait que Inès ait les cheveux orange vif, ce que cette dernière avait refusé catégoriquement. Je ne vais pas ressembler à une citrouille pour tes beaux yeux !, avait-elle dit en râlant. Finalement, Maya s'était battu pour sa couleur citrouille, et Inès avait désormais une mèche orange solitaire à l'avant dans ses cheveux. Croyez le ou non, le mélange était absurde, mais rendait étrangement bien. Évidement, Maya avait clamé qu'elle était un génie coloriste en devenir, et tout le monde avait soufflé par le nez.
– J'ai fini mes gâteaux !, beugla ma meilleure amie en sortant de la cuisine.
– À la bonne heure !
– Vous faites quoi ?
– On range.
– On te fuit.
Je donnais un coup de coude à Inès, qui n'avait pas été très synchronisée avec moi. Dans quelques minutes, Simon, Adel et Eden qui avaient pu se libérer pour ce soir, allaient arriver et notre petit nid douillet était fin prêt. Je filais prendre une douche rapide, puis me changer pour le débarrasser de ce tee-shirt sentant bien trop fort après mon après-midi à suer dedans. Inès et Maya m'imitèrent, et peu de temps après, le premier coup de sonnette retentit dans l'appartement. Ce fut Maya qui se rua sur la porte pour ouvrir, et Eden qui apparut le premier. Aussitôt, son expression faciale m'intrigua, et quand il s'avança vers moi pour me saluer, je ne pus m'empêcher de lui demander si tout allait bien.
– Mmh, ouais ouais.
En langage Eden, non, ça n'allait pas.
– Isaac va bien ?, demanda Inès, tout sourire.
– Je pense.
Oh bon sang. J'eus une subite envie de m'enterrer très loin d'ici. Car maintenant, je comprenais, il ne m'avait pas fallu longtemps, la cause de ce visage empli de tristesse. Eden continua, sur un air morne qui ne lui ressemblait pas.
– Il ne pouvait pas venir, il était complètement claqué.
Eden s'affala dans le canapé et je le rejoignis immédiatement. J'attendis que les deux filles retournent voir la cuisson de leurs petits gâteaux pour me pencher vers lui, inquiet.
– Il y a un problème ?
– On s'est pris le chou. Pour un truc con.
– Oh euh... Tu veux en parler ?
Il regarda par-dessus son épaule, comme pour s'assurer ne de pas être écouté, et soupira.
– C'est pas grand chose.
– Mais tu as l'air touché.
– Je suis trop sensible, murmura-t-il.
– Eden, commence pas...
– Je lui ai proposé d'aller nous faire dépister, histoire d'être... Plus tranquille. Si tu vois ce que je veux dire...
– Vous ne l'aviez toujours pas fait ?
– Bonne déduction Sherlock.
J'eus envie de me donner des claques.
– Et il ne veut pas ?
– C'est pas qu'il veut pas... c'est... Disons que... Je ne sais pas. En fait, je ne sais pas. Merde, ce n'est pas comme si on allait se marier ou quoi !
Je commençais à voir le problème ; Isaac avait toujours eu peur de l'engagement. Et Eden, de son côté, pensait bien faire. Eden avait l'air dépité, et je ne savais pas vraiment quoi lui dire.
– Bon, euh... Dis toi que ce n'est pas trop grave, vous pouvez en parlez et -
– Je sais que ce n'est pas grave. Mais ça me fait chier.
Et pour que Eden en devienne grossier, je voulais bien le croire.
– Bref, c'est pas grave. Oublie. Je ne vais pas plomber ta soirée avec ça, c'est idiot.
Je m'apprêtais à répliquer quand les filles revinrent dans le salon, en rigolant à propos de la malformation de leurs sablés. Maya nota aussitôt la tête d'enterrement de Eden, et lui sauta sur les genoux, en lui proposant de se faire une soirée « pont » prochainement pour parler de tous leur malheurs. Je ne savais pas vraiment ce qu'était une soirée « pont », je me doutais que cela avait à voir avec leur balade nocturne, mais je ne voulus pas poser plus de questions. Dans notre groupe d'amis nous avions tous des moments privilégier les uns avec les autres, je ne voulais pas m'incruster dans le leur.
La sonnette retentit à nouveau, et ce fut Simon qui apparut, tout sourire, les bras chargés de boisson alors que nous avions tous les spécifié de ne rien apporter. Simon n'appendrait donc jamais. Fidèle à lui-même il nous salua d'une voix timide avant de se ruer dans la cuisine pour poser ses bouteilles de soda. Maya s'empressa de le suivre pour lui dire de ne surtout pas toucher à ses gâteaux et lui faire de la place dans notre réfrigérateur. Et deux minutes après, ce fut le tour de Adel. Il entra, nous salua, râla à cause du manque de place dans notre quartier, Inès lui répondit qu'il n'avait qu'à venir en bus, et Adel râla encore plus à propos des « horaires nuls de la seule ligne de bus qui passait près de chez mes parents ».
Je le suivis du regard jusqu'à qu'il s'affale aux côtés de Eden, qu'il salua d'un geste de la tête. Ces deux-là ressemblaient vraiment à deux vieux potes, amis d'enfance, et je peinais parfois à croire tout ce qui avait bien pu se passer entre eux.
– J'ai hâte de retrouver un chez-moi, j'en peux plus de vivre chez mes parents, lâcha Adel.
– Ils sont cool tes parents..., marmonna Maya.
– Peut-être, mais quand tu as été habitué à vivre ta vie pépère, crois-moi, tu as vite envie d'y retourner !
Je hochai de la tête, je ne pouvais être que d'accord avec lui. J'avais beau bien m'entendre avec les miens, mon père plus que ma mère, j'appréciais aussi me retrouver dans mon cocon, sans figure parentale au-dessus de moi.
Mes yeux ne s'étaient pas détachés de lui depuis qu'il avait passé le pas de la porte, aussi, Maya me tira dans la cuisine prétextant avoir besoin de mon aide.
– Tu devrais le mater de manière encore moins discrète.
– Tu as vu comme il est fringué ? je chuchotais.
– Oui ? Il est bien habillé ? C'est Adel ?
– Oh... Non non non, je vois que tu ne perçois pas le problème...
Maya passa sa tête par l'encadrement de la porte de la manière la moins discrète qui soit et revint vers moi, les sourcils froncés.
– Il a de nouvelles baskets ?
– Tu le fais exprès.
– Louis, je trouve Adel très mignon, hein, mais c'est pas mon ex, et je ne suis pas foncièrement attiré physiquement par lui...
Je manquais de m'étouffer et levais les yeux au ciel.
– Est- ce que... tu as vu... Son short. Et son débardeur.
– Oui.
– Et ?
– Et ça lui va bien ?
– Beaucoup trop bien ! Comment je fais moi ?
– Tu penses avec ton cerveau et pas avec ton engin, et ça devrait aller pour le reste de la soirée.
Je fronçai les sourcils, et Maya me fit un large sourire, avant de me tapoter la tête.
– Aller, bon courage mon chouchou !
J'avais envie de hurler, Maya ne m'était d'aucune aide.
– Parce que..., me glissa-t-elle juste avant de retourner dans le salon. Je dois bien avouer qu'il est drôlement sexy comme ça.
Elle me narguait, je le savais, mais n'en pensait pas moins. Je n'avais pas pour habitude de rester bloqué sur ce genre de détails, en temps normal. Je me contentais de me dire qu'il était bien habillé, que ça lui allait bien. Je passais mon temps, par exemple, à me dire que tout allait à Eden, et qu'à chaque fois il portait une tenue le mettant toujours très en valeur. Adel... C'était différent. Mais aujourd'hui, sans que je ne sache pourquoi, mon cerveau était bloqué sur ses épaules fines apparentes, et... sur tout le reste.
Quand je revins dans le salon, Eden avait déjà proposé une idée de jeu, et tout le monde était partant. Je me joignis donc à la partie, en espérant que cette fois-ci, je n'allais pas me retrouver dernier, comme la dernière fois. Maya installa son enceinte et lança une playlist de musique qu'elle avait composée avec les goûts de tout le monde dans le groupe. Nous passions ainsi de morceau de musique classique pour elle qui en raffolait, à de la pop coréenne pour Inès qui ne put s'empêcher de chanter à tue-tête les refrains en anglais, accompagné de Adel qui sifflotait dans son coin, à du rock pour Simon, et d'une multitude d'autres chanteurs et chanteuses variés.
À mon plus grand soulagement, la soirée se déroula sans encombre. De temps à autre, je sentais le regard lourd de Adel sur ma personne, mais je tâchais de l'ignorer le plus possible. Je me sentais mal à l'aise quand il me fixait avec ce regard-là. Je me mis à maudire Eden quand nous changeâmes de jeu, et qu'il trouver marrant de nous mettre en équipe tous les deux. Cela ne me gênait pas tellement, avant, mais ce soir... Il y avait quelque chose de différent. Je ne savais pas si cela était lié à ce que nous nous étions confié ces derniers jours, ou bien au moment passé chez lui lors du déménagement de son rez-de-chaussé... Mais il y avait quelque chose.
Il le sentait. Je le sentais.
*
Il était trois heures du matin, quand la soirée toucha à sa fin. Simon qui dormait debout il y a à peine quinze minutes décida de partir, et Inès et Maya le raccompagnèrent toutes les deux à sa voiture, non sans avoir insisté pour qu'il passe la nuit chez nous. Mais Simon leur assura de rentrer sain et sauf. Nous avions l'habitude de le voir partir comme un zombie après chacune de nos soirées. Comme d'habitude, il avala un café avant de prendre le volant et Maya râla sur son imprudence.
– Je veux un message quand tu es chez toi !, glapit-elle avant qu'il ne referme sa portière.
Il lui adressa un clin d'œil et elle gonfla les joues, un peu agacée. Eden, lui, accepta notre invitation, et s'étala de ton son long sur notre canapé, sans l'avoir déplié, et s'endormit comme une masse. Adel ronchonna et Maya nous souhaita bonne nuit sans chercher un seul instant à me sortir de cette mouise.
– Tu veux dormir où Adel ?
– Là où vous avez de la place. J'peux dormir par terre dans le salon.
– Certainement pas ! Tu vas mourir de chaud !
Et sur ces mots, elle rapprocha le ventilateur du canapé où Eden dormait déjà à poings fermés.
– Louis, laisse lui ton lit !
– Pardon ?
– C'est notre invité, fait un effort.
Je levai les yeux au ciel, et Adel me suivit jusque dans ma chambre. Je me félicitais d'avoir rangé cette dernière en début de matinée.
– Eh bien, prends place, prend place...
Adel ricana, voyant mon air dépité.
– Sérieusement Louis ?
– Tu veux te serrer dans le lit de Inès ?
– Pourquoi pas ?
– Bon courage.
Adel leva un sourcil.
– C'est un lit simple, ajoutais-je.
– Oh.
– Ouais. On a déjà dormi ensemble..., soufflais-je. Je ne vais pas te manger.
– Et c'est toi qui me dis ça, la bonne blague.
– Pardon ?
– J'ai cru que tu allais me tuer pendant toute la soirée.
– Hein ?
– Tu me regardais bizarrement.
– Tu peux parler ! rouspétais-je à voix basse.
Il haussa les épaules, et je partis me changer en vitesse dans la salle de bain. Quand je revins, Adel était sur son portable, installé de son côté du lit. Certaines choses ne changeaient donc jamais. Il avait l'air très concentré, aussi, je ne pris pas la peine de rebondir sur notre sujet de conversation : je savais que cela ne servait à rien. Il était buté, moi aussi, nous ne ferions qu'envenimer la chose.
– Louise est en train de se foutre de moi., murmura-t-il.
– Ah ?
Il ne rajouta rien. Mais cela avait piqué ma curiosité. Louise, c'était sa Maya. Il lui confiait tout. Et j'avais envie de savoir ce qu'il avait bien pu lui dire pour qu'elle pense cela. Je restais ainsi avec un air interdit sur le visage, en attendant la suite, mais rien ne vint. Agacé, je finis par me saisir de mon portable pour retirer les réveils et désactiver mes réseaux.
– Bonne nuit.
– Mmh, ouais.
Et je me roulai en boule, dos à lui. J'avais envie de bouder, parce que j'étais un gosse vraiment immature par moment, et Adel continua de pianoter sur son portable encore quelques minutes.
– Il est tard Adel.
– Ça va, ça va, j'ai terminé...
Il termina par poser son portable, puis s'allongea, en prenant bien soin de s'étirer dans tous en tirant un peu la couette vers lui. Je soufflais, agacé.
– Tes cheveux deviennent sacrément longs derrière...
– Ouais, je sais. Faut que je les coupe.
Et puis, tout à coup, je le sentis. Ses doigts sur ma nuque, qui effleuraient mes cheveux. Je me raidis immédiatement, et Adel ne parut pas s'en soucier.
– J'aime bien moi.
C'était tout lui. Me balancer ce genre de remarque, dans ce genre de situation... Je sentis mes joues chauffer, ainsi que les oreilles quand il descendit ses doigts un peu plus bas jusqu'à la naissance de mon cou. Mon souffle se coupa, quelques secondes, avant que je ne parvienne à articuler quelques mots, péniblement.
– À quoi tu joues...
Je pouvais l'imaginer parfaitement hausser les épaules, comme si de rien n'était. Et puisqu'il ne semblait pas avoir l'air de vouloir arrêter, je me retournais, les sourcils froncés, avant de le dégager d'un coup sec.
– Chui sérieux !
J'avais du mal à chuchoter, à garder mon calme. J'étais parfaitement réveillé, mes joues étaient en feu, et avec la lumière de la lampe de chevet Adel le percevait complètement, et, pire que ça ! Je râlais alors qu'au fond, je mourrais d'envie qu'il continue. Ses yeux me dévisagèrent l'espace d'un instant, avant de se plisser, plein de méfiance. Et je connaissais que trop bien ce regard. C'était le regard de Adel qui pesait le pour et le contre, qui se demandait si ce à quoi il pensait était une bonne idée ou non.
– Moi aussi., se contenta-t-il de murmurer.
Et l'instant d'après, ses lèvres étaient sur les miennes. Pour une fois, je n'étais pas celui qui initiait quoi que ce soit. Et j'allais finir par croire que nous laisser seuls tous les deux dans la même pièce était une mauvaise idée. Enfin, tout compte fait...
Je n'allais pas me plaindre. Parce que je le laissai faire, répondant à son baiser avec un peu trop d'ardeur pour un gars qui voulait se la jouer ronchon il n'y avait même pas deux minutes. Ses mains n'avaient pas quitté ma nuque et mes cheveux trop longs, et moi, je me pressais contre lui comme si j'avais peur qu'il s'envole à nouveau.
Il allait s'envoler. Je le sentais. Je le savais.
Alors je l'embrassais, comme si c'était la dernière fois, me laissant emporter dans un tourbillon d'émotion que j'avais enfouis bien trop longtemps. Je me fichais totalement que mon corps se réveille maintenant, de craquer complètement. Je savais de qui j'avais envie, et c'était de lui. Ses mains glissèrent sous le tee-shirt que je portais ce soir-là, et les miens l'imitèrent. Bientôt nos torses nus se retrouvèrent pour la première fois depuis plus d'un an, et ni lui ni moi ne nous inquiétâmes du fait que nos amies soit dans le même appartement que nous.
Nous étions de nouveau dans notre bulle, et personne, oui, personne, ne pouvait la faire éclater. Son corps m'avait manqué. Ses caresses aussi. Ses baisers, partout dans mon cou, à cet endroit sous l'oreille que j'aime tant aussi. Son souffle mêlé au mien... Je n'avais aucune intention de le stopper. Je n'avais pas l'impression de déraper, j'avais l'impression de nous libérer.
– Lou...
Entendre mon surnom acheva de me faire sombrer. Je le voulais. Je le voulais tellement que j'avais envie de le hurler. Il le répéta, une fois, deux fois... En m'embrassant sur le bout du nez, puis sur les joues, avant de revenir sur mes lèvres qui n'attendaient que les siennes.
On continua de s'embrasser, de se toucher aussi, jusqu'à que le bruit d'une chasse d'eau ne nous rappelle soudainement à l'ordre. Aussitôt, nos gémissements – discrets – se turent, l'obscurité fut faite dans notre chambre, et Adel retomba sur moi, une main autour de ma hanche. Il embrassa encore longuement ma main qu'il tenait fort dans l'une des siennes, sans la quitter du regard. J'avais le souffle court, une main perdu dans sa chevelure que je ne voulais plus arrêter de caresser. Et puis, soudain, je sentis les baiser cesser, tout doucement. Sa main retomba mollement sur mon torse bouillant, et Adel souffla. Il s'endormait, et moi, je continuais mes douces caresses dans ses cheveux. Je savais qu'il aimait ça. Et quand je sentis sa poigne se desserrer un peu de mes hanches, je compris qu'il venait de tomber pour de bon dans les bras de Morphée.
*
La chaleur dans ma chambre était écrasante. Hier soir, je n'avais pas pensé un seul instant à ouvrir un peu les fenêtres, ou à placer un ventilateur dans cette dernière. J'en subissais les conséquences de plein fouet. Seulement, la chaleur allait bientôt être la dernière de mes préoccupations. Les souvenirs de la nuit dernière, pas si lointaine ; me revinrent d'un seul coup. Et je me surpris à sourire tout en m'étirant, émergeant ainsi de mon sommeil. Je sentais encore ses lèvres sur les miennes, ses mains partout sur mon corps... Alors, à tâtons, je cherchais son contact dans le lit. Mais je ne le trouvais pas. Alerté, j'ouvris les yeux, et je le vis. Adel était assis, dans mon lit, les yeux rivés sur un bout de papier qu'il tenait entre ses mains.
– Del ?
Pas de réponse. Alors je me redressais, et enfin, il tourna les yeux vers moi. Et le regard qu'il me lança me pétrifia. Ses yeux étaient humides, à n'en pas douter. Je me penchais légèrement, et il se recula, avant de se lever du lit, comme piqué aux fesses par une punaise.
– Tu m'expliques, ça ?
Et j'ouvris de grands yeux en voyant de quoi il retournait. Parce que le bout de papier que Adel m'agitait sous le nez, les sourcils froncés et les yeux à deux doigts de pleurer, c'était le numéro de Simon, agrémenté d'un petit mot laissé il y a des mois de cela dans ma table de chevet.
Et je compris que Adel venait de faire une méprise monumentale.
* * *
Mais... ne serait-ce pas une deuxième update dans la semaine ? Hé hé hé ~ Tardive en plus de ça, avec moi, c'est rarissime. Et oui, j'vous laisse sur ça. 8D À la semaine prochaine ~
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