64. CEUX QUI DOUTAIENT


Je fixais depuis une bonne minute le petit pendentif lunaire de mon bracelet. Et depuis une minute, mon cœur battait plus vite. Je ne cessais de repenser à ce moment, au café, où Adel avait remarqué le bijou à mon poignet, et s'était penché sur ce dernier pour l'effleurer du bout des doigts. Mes joues rosirent légèrement, et un petit rire m'échappa. J'avais l'impression de retomber bêtement amoureux. Et depuis cette sortie avec Adel, je ne cessais de me flageller mentalement : à quel moment avais-je cru bon de terminer notre relation ? 

– Pitié, me dis pas que tu ressasses encore...

Et évidemment, j'avais mis ma meilleure amie au courant. Elle roula sur le lit pour venir se coller contre moi, et fronça les sourcils.

– Je te l'ai déjà, mais je vais me répéter... C'était nécessaire.
– De quoi ?
– Ne fais pas comme si tu ne repensais pas encore à votre rupture. Et que tu te demandes encore si finalement, tu n'as pas fait une énorme connerie. La réponse est non, tu en avais besoin. 

Elle n'avait pas tort, et je le savais, mais pour l'heure...

– Oh, et ôte moi cet air gaga du visage !

Je quittais mon bracelet des yeux, et me tournais vers elle, agacé.

– Vous êtes épuisants. Tous autant que vous êtes. Entre Flora et sa copine qui ne sont plus ensemble, mais encore un peu quand même, Eden qui se prend le chou pour une stupide date d'anniversaire de couple, Adel qui n'a d'yeux que pour toi, mais qui ne l'admettra jamais... Vous êtes tous si compliqués.

Cette fois-ci, je me redressais complètement dans mon lit, les yeux ronds.

– Tu as dit quoi ?
– Je dois vraiment tout répéter ?
– Sur Adel.
– Tient, étonnant que cette partie t'intéresse plus que les autres..., s'amusa-t-elle.
– Du coup ?
– Du coup, on en parlait avec Simon, l'autre jour.
– Vous parlez avec Simon... de Adel...
– Et de toi. C'est une vraie commère, j'adore ce gars ! Et je me suis souvenue de ce qu'il t'avait dit, à la soirée de Adel, il y a quelques semaines. Sur les sentiments de notre petit Adel envers toi, et j'avais très envie de connaître son point de vue. Avec quelques explications, cela me paraît évident. 

Je soupirai, avant de me laisser tomber à nouveau sur mon matelas. Elle n'avait pas tort, Simon également : Adel me l'avait lui-même confié.

Maya passa une main dans mes cheveux, dans un geste presque maternelle. Elle avait un regard vaguement désolé, et j'avais envie de lui certifier que tout allait bien. Mais les mots ne venaient pas, et je me contentais de soupirer, et de fixer de nouveau le plafond au-dessus de nos têtes. 

– Maya... Je peux te confier quelque chose ?
– C'est une vraie question ça ?

Je rigolais. C'était une question bête, évidement. Maya était comme mon coffre au trésor, je savais pertinemment que ce que je lui confiais ne ressortait jamais.

– Il veut partir à nouveau.

Cette fois-ci, ce fut à son tour d'avoir l'air étonné. Les caresses dans mes cheveux se stoppèrent, et elle pencha son visage sur le mien, un air grave sur ce dernier. 

– Tu n'es pas sérieux ?
– Si.
– Mais...
– Il a une super opportunité là-bas. Et il hésite. Mais je ne suis pas stupide, je sais qu'il en meurt d'envie.
– Eh bien... Nous serions les pires amis du monde de l'en empêcher mais... comment tu l'as pris ?

Je haussai les épaules.

– J'étais surpris, et puis... je ne sais pas. Et puis je... Ah ! Maya, pas de câlin il fait quarante degrés !

Mais le mal était fait, ma meilleure amie m'avait pris dans ses bras.

Peut-être que, après tout, Adel et moi n'étions tout simplement pas fait pour être ensemble ? Peut-être que je m'étais trompé quant à la deuxième chance que voulait nous donner le destin ? Pourtant, j'avais cette impression que nous partagions bel et bien quelque chose en plus, tous les deux. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que tout semblait vouloir nous séparer l'un de l'autre ? 


– Vous en avez parlé ?, me demanda Maya d'une petite voix.
– Mmh, pas vraiment.
– Vous devriez.
– Non, je ne vais pas l'empêcher de partir s'il en a envie...
– Mais tu vas être triste.
– Et lui le sera s'il reste ici.

Maya souffla, et se détacha de moi, avant de plonger ses yeux noisette dans les miens.  

– Louis, tu es toujours amoureux ?

Je ne répondis rien, un air interdit sur mon visage. De toute façon, je savais que Maya lisait en moi comme dans un livre ouvert, et qu'elle percevait bon nombre de choses que je n'étais même pas capable de prédire. Elle devinait tant de choses à propos de mon futur, de mes relations, que je ne préférais ne rien dire. De toute façon, jamais elle n'aurait été convaincue. 

– Tu sais déjà ce que je vais te répondre.
– Alors laisse moi te dire que tu es une sacrée tête de mule. Et que pour le moment... Tout se passe comme je l'avais imaginé.
– Le retour de la voyante à deux sous.
– Ose me dire que jusqu'à maintenant, je n'avais pas vu juste.
– Chut.

Elle pouffa et je préférais alors couper court à la conversation. Par réflexe, mes doigts se retrouvèrent à tripoter mon bracelet, dans un geste nerveux. Et puis cela me rappela que c'était son anniversaire dans un peu moins de trois semaines, et que je n'avais toujours rien prévu. Je voulais trouver quelque chose qui marquerait le coup, pour la première fois depuis des années où je pourrais fêter son anniversaire avec lui. 


* * *


Nous étions épuisés. Il faisait une chaleur à mourir, et pourtant, nous étions tous là, en pseudo tenue de chantier, à nous tenir dans le jardin des parents de Adel. Son père possédait une énergie sans borne, que je jalousais sans le cacher. Qu'est-ce qui nous avait pris d'accepter de l'aider dans le réaménagement complet de son rez-de-chaussé ? Je n'en savais aucune idée. Dehors, Eden nettoyait la piscine avec la mère de Adel, qui parlait depuis quinze bonnes minutes sans s'arrêter. Mais nous connaissions tous Eden pour savoir que cela ne le dérangeait pas le moins du monde.

Nous étions tous les trois, Eden, Adel et moi ce jour-là. Et une chose était sûre, le père de Adel était heureux de nous avoir en tant que main d'œuvre. J'entendais d'ici ma sœur rigoler, me disant que je m'étais bien fait avoir... Mais elle pouvait parler, ce n'était pas moi qui allais devoir accompagner nos parents faire une balade dans les bois avec cette chaleur. 

– Les garçons, vous pouvez descendre ces cartons à la cave ? Il nous faut faire de la place ici !
– Mmm, ok..., marmonna Adel.

Adel avait l'air – encore – mort de l'intérieur, mais cette fois-ci, je lui pardonnais aisément. Nous nous mîmes à entamer alors des allers et retour dans le sous-sol, où, il fallait bien l'avouer, il faisait bien plus frais.

J'aimais assez le sous-sol des Kang. Ils l'avaient aménagé pour en faire une chambre d'amis, à la toute base, et avait installé un poste de télévision, un lit beaucoup trop confortable, et une petite bibliothèque en bois qui rendait le tout extrêmement cosy. Et ce fut donc sans grande surprise qu'au bout de nos sixième aller-retour, Adel se laissa tomber sur le lit, les bras écartés, en poussant un soupire à fendre l'âme. 

– Je suis mort., souffla-t-il d'une voix abattue.
– Et moi donc...
– Je m'octroie une pause.
– Ça m'aurait étonné...

Je continuais donc d'amener quelques petits cartons dans la cave, ignorant les plaintes répétitives de Adel, qui ne cessait de geindre sur son sort et sur ô combien la vie pouvait être injuste avec lui. 

– Tu ne cesses donc jamais de te plaindre...
– Dit-il..., arqua-t-il., Et puis, j'aime trop ça, ça me détend.

Je levai un sourcil et déposais mon dernier carton au pied du lit. 

– Ton père a compris que tu lézardais sur le lit, tu le sais ça ?
– Mon père a vu juste.
– Il a râlé. Il m'a dit de te dire que tu n'étais qu'une grosse feignasse.

Adel se boucha les oreilles et ferma les yeux, un sourire fin sur le visage.

– Je n'entends pas les rageux...
– Bon sang.... Mais tu as quel âge ?
– J'ai dit que je n'entendais pas l... AAAAH !

Cela avait été plus fort que moi, je venais de lui flanquer un petit coup de pied dans les mollets. 

– Ma jambe !
– Debout !
– Je souffre !
– C'est pas vrai... Mais quel empoté...

Adel me lança un regard noir, mais pas méchant, et soudain, se redressa pour m'attraper le poignet.

Empoté ?

Et sans que je ne le vois venir, il me tira sur le lit en poussant un drôle de cri. Je le connaissais assez bien pour savoir ce qu'il comptait faire aussi, je m'empressais de protéger mes précieuses côtes chatouilleuse, et il râla, furieux de s'être fait devancer. Une tape sèche sur le bras le fit s'arrêter et je retombais mollement sur le matelas.

– Tu vois, on est bien là. On a le droit à une pause.
– Feignasse.
– Ça t'arrange bien. 

Je haussai les épaules. Peut-être, mais j'étais trop fier pour l'avouer.

Adel avait raison, il faisait frais, il faisait bon, et mes bras endoloris ne demandaient qu'un peu de répit après des heures de boulot. Je laissais donc mes paupières se clore, et ma respiration se calmer, en rythme avec celle du garçon à mes côtés. Soudain, je sentis une main agripper ma hanche, et une tête se caler contre mon épaule. Je me figeais aussitôt, sentant son souffle chaud beaucoup trop près de mon cou. Ça n'allait clairement pas le faire.

– Je crois que je vais m'endormir..., me souffla-t-il.
– Si ton père te voit pioncer, il va s'énerver...
– J'compte sur toi pour me réveiller quand il arrive alors...

Je m'apprêtais à répliquer quand je le sentis s'affaisser pour de bon contre moi. C'était la meilleure. Adel venait vraiment de s'endormir, comme une masse. Et moi, je restais raide comme un bâton, incapable de bouger, mes jambes pendantes dans le vide. 

Je devais bien l'avouer, j'étais bien. J'aimais le contact rassurant de sa main sur ma hanche. J'aimais entendre sa respiration calme et régulière si proche de moi. Depuis la nuit où nous avions dormi proche l'un de l'autre à Biarritz, je devais bien avouer que ce genre de contact m'avait manqué. Adel respirait tout doucement, et j'eus envie de le serrer contre moi, et de lui embrasser les joues et le cou. J'avais envie de poser mes mains sur lui moi aussi, et de plonger aux pays des rêves en écoutant son cœur battre contre le mien.

Mais je résistais.

J'entendis au loin la voix de monsieur Kang nous demander si l'on comptait remonter un jour de cette maudite cave, mais je n'eus pas le cœur de hurler pour lui répondre ; je ne voulais pas le réveiller. Il dormait comme un gosse après une journée éprouvante, ses poings serrés contre moi et ses yeux en amande clos contre mon torse. Il remuait un peu, mais pas beaucoup, et je ne pus résister à l'envie de caresser ses cheveux avec douceur. Pourquoi est-ce que tu veux t'envoler à nouveau, hein ?

Ce fut à ce moment-là que je réalisais que j'avais besoin de lui. Nous avions appris de nos erreurs, tous les deux. Nous devions être prêts à rebondir. Le premier chapitre de notre histoire avait été chaotique, et s'était mal terminé. Je refusais tout simplement de ne jamais commencer le second, et de laisser filer cette seconde chance qui nous était sans doute offerte.

Tu sais, dans un couple, tu as des hauts, et des bas. Que ce soit en amour ou non, par ailleurs. Vous avez le droit de dire stop, de faire une pause, de prendre du recul. Et de tout recommencer. Ou bien, de prendre des chemins différents. Rien n'est gravé dans le marbre. Je ne comprendrais jamais les gens qui se complaisent dans une routine qui les tue.

Les mots de Maya n'avaient jamais sonné aussi juste dans mon esprit que maintenant. Mes doigts se portèrent à nouveau sur mon bracelet, que je me mis à tripoter nerveusement.



– Les gars, vous faites quoi ?

La voix de Eden me tira de mes rêveries. Il venait de descendre les marches menant au sous-sol, et Adel ne remua pas d'un pouce. Il se stoppa net en nous voyant ainsi allongé sur le lit, puis un sourire mince s'étira sur son visage. Il se rapprocha, à pas de loup, et grimpa sur le lit avec une délicatesse qui lui était propre.

– Je vois qu'il fait bien meilleur ici... Tu sais que le papa Kang a jeté l'éponge ? Il boit son café frais..., me chuchota Eden.
– Oh...
– Il dort vraiment ?
– Ouais. C'est un pot de colle.
– Plains toi donc..., me dit-il en levant exagérément les yeux au ciel.

Il s'allongea à mes côtés et passa un bras par-dessous sa tête, les yeux rivés vers le plafond. À côté de moi Adel dormait toujours à poings fermés, et je le sentais sombrer de plus en plus profond dans son sommeil. 

– Louis...
– Mmh ?
– Tu te rends compte que cela va faire trois ans maintenant ?
– Le temps passe à une allure...
– Je voudrais faire quelque chose pour son anniversaire, tu m'aiderais à l'organiser ?

Je hochais de la tête, et Eden tourna sa tête vers moi, souriant. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu'il avait déjà quelques idées en tête. Eden avait déjà dû se faire des films, motivé Isaac pour l'aider, ainsi que les autres de la bande, et il ne devait rester plus que moi à convaincre. Il savait que je n'aimais pas vraiment organiser des anniversaires surprises...

Cette année, j'avais passé le mien loin de lui, loin d'eux tout court, par ailleurs. J'avais détesté mon anniversaire, pour la première fois depuis des années, parce que je ne l'avais pas vraiment fêté. J'étais encore un peu en froid avec Adel, je bossais ce jour-là, et tout le monde avait été très occupé. Nous avions simplement fini dans un petit restaurant que j'aimais bien, avec ma sœur, Maya et mes parents. Et Eden m'en avait voulu. Il avait râlé pendant une semaine, me l'avait rappelé deux ou trois fois pendant nos vacances à la plage. En apprenant que j'avais fêté mon anniversaire dans le plus grand des silences, Inès s'était offusqué d'avoir encore oublié que c'était le dix-sept juillet, mes nouveaux amis avaient été très étonné, et Adel n'avait rien dit, à ce moment-là. Mais cette année, je n'avais eu envie de rien. 


– On pourrait fêter le tien en même temps...
– Ça n'a pas de sens, c'était il y a presque un mois.
– Histoire de marquer le coup...
– Non.
– T'es chiant.

Il fallait dire, qu'en réalité, si j'avais délibérément fait en sorte de ne rien faire, c'était parce que j'avais d'excellents souvenirs de mon dernier anniversaire avant qu'il ne parte. Depuis, je les fêtais juste avec ma famille, sans rien demander de plus. Je restais bloqué sur cette soirée magique que j'avais passée avec mes amis, puis avec lui. Je restais focalisé sur ce que je n'aurais sans doute plus jamais, et cela me rendait triste. Je m'étais dégoûté moi-même d'une date qui importait pourtant beaucoup aux yeux de mes proches.

Adel remua un peu, et je le vis ouvrir ses yeux avec difficulté, le nez enfouis dans mon tee-shirt. D'abord, il se contenta de resserrer un peu son emprise sur moi, puis releva doucement la tête avant de soudain voir Eden, allongé à côté de moi, et de sursauter. Il manqua de se casser la figure, et Eden éclata de rire en le voyant se détacher de moi au plus vite, le feu aux joues.

– Alors comme ça on fait une sieste au frais ?
– Qu'est-ce que tu...
– Je suis venu squatter votre nid d'amour.

J'ouvris de grands yeux avant de lui donner une tape sur la tête, agacé. Ce genre de remarque étaient normalement distribuées par Adel, pas par lui ! Adel bafouilla un truc, quelque chose que ni Eden et ni moi ne comprirent, avant de lâcher une insulte, parfaitement audible. Alors Eden en rajouta une couche, et Adel lui lança un regard assassin avant de se jeter sur lui, tout en essayant de l'étouffer avec un oreiller. Je me décalais rapidement avant de me prendre un coup de coude ou de pied, estimant que faire l'arbitre dans ce genre de débat serait plus prudent. Dans la poche arrière de mon short, mon portale vibra. Maya se languissait visiblement de ma présence, et avait comme une subite envie de parler.


« Tu as bientôt terminé chez Adel ? »

« Ouais je pense ! »

« Eden m'a dit que vous aviez disparu. »

« Quelle balance celui-là. »

« Vous faisiez quoi ? »

« La sieste. »

« À d'autres ! »

« La sieste je te dis ! »

« J'aimerais te voir en face pour voir si tu mens... »

« La confiance règne, j'adore ! Quelle meilleure amie en carton. »

« Hahaha. Dis, on fait une soirée à la coloc dans quelques jours. Invite-les ! »

« une soirée ? Sérieusement? »

« Inès en avait envie. »

« Ah... »

« Hé hé, je savais que tu ne pourrais pas résister, alors je lui ai dit oui ! »

« On reste en petit comité, hein... »

« Évidement, du moment où Simon peut venir. »

« Si tu veux... si tu veux... tu l'aimes bien Simon ? »

« Je t'ai déjà dit que oui :D »

« Bien, bien ? »

« Ne me cherche pas Loulou.... »

« Ok j'arrête xD »

« Alors c'est vendu, je rajoute Eden et Adel à la liste ! »

« Je ne leur ai pas encore posé la question... »

« Mais je connais déjà leur réponse ! »



Je me laissais choir sur le lit, oubliant momentanément les deux autres garçons qui se chamaillaient toujours sur ce dernier. 

– C'était Maya ?, demanda Adel.
– Ouais, vous êtes conviés à une soirée à ma coloc...
– Vendu, on vient !, s'exclama Eden.

Adel ne le reprit pas sur le fait qu'il venait de décider pour deux, et se contenta juste d'un léger soupire qui ne m'échappa pas.

– Les soirées avec vous sont toujours inoubliables !


Oh oui.
Et je ne le savais pas encore, mais celle-ci n'allait pas déroger à la règle. 



* * *

Je vous poste ce petit chapitre depuis mon sous-sol où l'air est encore respirable... ! Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite ♥

(wattpad me casse grandement les pieds pour la mise en page de mes échanges téléphoniques, je m'excuse donc si ces derniers se sont mis tout n'importe comment, je tâcherais de rectifier ça si c'est le cas !)

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