55. CEUX QUI PARLAIENT
Adel marchait vers moi, le visage lumineux, ses cheveux châtains clairs ramenés légèrement en arrière. Mon cœur battait plus fort à chaque mètre qu'il franchissait pour venir vers moi. Allais-je regretter de l'avoir fait venir ici ? Je n'allais plus tarder à le savoir. Il ajusta le sac à dos qu'il portait sur ses épaules et se planta devant moi, levant le nez en l'air, regardant un peu partout autour de nous. J'aimais bien venir ici, près du grand théâtre. À cette période de l'année, la chaleur n'était plus vraiment supportable, trouver de l'ombre en centre-ville était une mission parfois impossible, et un côté des marches de cet illustre bâtiment nous offrait une oasis de fraîcheur que nous ne pouvions refuser.
Comment en étais-je arrivé là ? Je ne le savais pas trop bien moi-même. Hier soir, nous nous étions téléphoné et puis, je m'étais excusé à propos de l'autre jour. J'avais bafouillé quelques mots en m'emmêlant les pinceaux, comme je savais si bien le faire, et je l'avais même tendu soupiré, visiblement las de mon comportement. Mais j'avais tenu à le faire, poussé par le message que j'avais reçu d'Eden. Et parce que je me sentais mal vis-à-vis de lui. Puis, dans ma lancée, je lui avais proposé une sortie. À ce moment-là, j'avais voulu rembobiner cet échange, je m'étais violemment mordu la langue. Il avait hésité, comme s'il avait été surpris, avant d'accepter. Et nous y étions.
Au final, je m'étais dit qu'il valait mieux que les choses se déroulent ainsi. J'avais encore le message d'Eden en tête, et je n'avais aucune envie d'en recevoir un autre, plus sec, m'apprenant qu'Adel me détestait et ne voulait plus me parler. En posant moi-même le rendez-vous, je ne me défilerais pas, et mieux, je ne risquais pas de croiser Adel en ville par pur hasard, vivant alors un moment de malaise intense.
Il souriait, comme un gosse, et je lui tendis une main qu'il s'empressa de serrer aussitôt. Finalement, ce n'était pas si compliqué. Je n'avais plus qu'à chasser mon malaise, et à sourire.
– Je commençais à me dire que tu allais me fuir toute ta vie !
– Quand même pas..., bougonnais-je.
Adel haussa les épaules et prit place à mes côtés, et attrapa une paire de lunette de soleil dans son sac, avant de me les tendre.
– Je vois que tu oublies toujours les tiennes...
Avec un sourire gêné, je m'en saisis, avant de les poser sur le bout de mon nez. J'avais beau avoir des yeux fragiles, j'oubliais en permanence cette foutue paire de lunette solaire posée sur mon bureau. Cela faisait beaucoup rire Adel – qui avait des yeux bien plus résistants que les miens – qui avait alors pris le plis d'emmener ses propres lunettes en permanence quand nous sortions ensemble un jour un peu trop ensoleillé.
– Plus sérieusement Louis, je sais pourquoi tu fais ça.
– Ah ?
– Tu penses que je t'en veux toujours, c'est ça ?
Je ne répondis pas. Évidemment qu'il s'en doutait. Évidemment qu'il avait vu juste, une nouvelle fois. Le problème n'était pas que nous n'étions plus ensemble. Le problème était que j'avais une peur bleue de ce qu'il pouvait penser de moi, de ce qu'il avait pensé de moi au moment où j'avais décrété que tout était terminé. J'avais fait taire ce sentiment de culpabilité quelques temps après notre séparation, et il était revenu malgré moi à son retour en France. Je l'avais ignoré, dans un premier temps, avant de comprendre qu'il était complètement en train de me bouffer.
– Je ne t'en veux pas, ok ? Louis, ça fait des mois. Je suis passé à autre chose. Et puis, crois moi, je t'ai suffisamment maudit et insulté là-bas, je n'ai plus l'énergie, ni l'envie de le faire.
Il avait le mérite d'être franc, comme toujours.
– Je n'avais pas envie d'être mal à l'aise., lâchais-je.
– Comment ça ?
– Tu sais comment je suis... Le regard des autres m'importe toujours autant.
– Me fuir n'était pas vraiment une bonne solution.
– Je sais. Je suis désolé, vraiment.
– Et tu es entouré de gens compréhensifs, tu sais ? Ils ne vont pas nous regarder avec peine ou je ne sais pas quoi si on se retrouve tous les deux dans la même pièce, tu le sais ça, non ?
– Ouais...
– Louis, sérieusement, j'ai pas envie de te perdre. Ça me fait chier que tu penses ça de moi. Je suis souvent très con, mais tu sais, j'ai réalisé que notre relation te pesait vraiment, et que tu avais réfléchi. Beaucoup auraient laissé traîner, n'aurait rien dit, serait même juste allés voir ailleurs, mais pas toi. Tu as eu le courage de choisir ce qui te convenait le mieux. Et j'avoue que si au départ, je t'ai insulté de tous les noms, en évitant d'y inclure ta mère naturellement, j'ai fini par me faire une raison. Je mentirais en disant que tu ne m'as pas manqué, en te disant que je ne suis pas triste, mais... C'est la vie, non ?
– Rien arrive jamais par hasard, c'est ce que tu disais souvent à Eden, non ?
– Ouais. Je suis partisan du fait que toutes les rencontres que nous faisons dans une vie nous apportent quelque chose. Tu m'as apporté beaucoup Louis, et t'as intérêt à continuer parce que je ne veux pas te perdre.
J'esquissais un sourire, sentant mes joues chauffer.
– Tu sais, j'avais hésité à venir te voir au musée. Je m'étais dit que là-bas, tu n'aurais pas pu t'enfuir ni te planquer, et que j'aurais enfin pu avoir une conversation normale avec toi.
– Ça aurait été mesquin.
– Un peu, mais... C'était tentant.
– Tu ne l'as pas fait.
– Non, parce que saint Eden m'en a dissuadé.
Je pouffais.
– Mais... Maintenant que je te tiens. Samedi, viens passer la soirée avec nous. Ça me ferait vraiment plaisir de revoir notre groupe d'amis au complet...
J'acquiesçai, et Adel se frotta les mains, visiblement heureux de ma réponse.
– Si tu veux, tu peux ramener ton nouveau pote là...
– Simon ?
– Ouais.
– Je lui proposerais.
Qu'est-ce qui te prend Adel ?, avais-je envie de lui demander. Parce que oui, je le connaissais, et je savais très bien ce que cette voix, celle qu'il avait prise pour parler de Simon, signifiait. Adel avait une voix traînante et blasée au quotidien. Elle se muait rarement en quelque chose d'autre, sauf quand il était agacé, très en colère, ou peiné. Ou bien, lorsque nous étions juste tous les deux. Mais cette intonation, c'était celle d'un gars qui avait des idées en tête, et qui voulait y voir plus clair. Et je le connaissais déjà suffisamment pour savoir qu'il se faisait des idées sur Simon et moi.
Naturellement, il allait être déçu.
* * *
– Tu angoisses ?
Je me retournais vers Simon, assit sur le siège passager derrière moi. À ma droite, Maya pouffa et ouvrit la portière de la voiture pour s'étirer une fois dehors. Inès leva les yeux au ciel et je fronçais les sourcils, agacé d'être aussi prévisible.
– Pas du tout.
– Ta tête ressemble à la tête d'un mec qui stresse. Ça devrait être moi pourtant, je connais personne de votre groupe. Je devrais être en train de m'inquiéter de mon sort.
– Ça va aller, ils ne sont pas méchants. Vraiment.
– Oh je me doute !
Nous sortîmes à notre tour de la voiture et je vis Maya se presser pour aller sonner chez les parents d'Adel, tout sourire. Je savais que Maya adorait venir ici. Parce qu'elle adorait leur maison, leur piscine, et ses occupants. Inès avait insisté pour faire des gâteaux (des tonnes de gâteaux) avant de se rendre à la soirée. Quant à moi, j'avais hésité trente ans devant mon armoire sur comment m'habiller, puis me coiffer, quelle chaussure porter. Maya s'était moquée de moi, en m'assurant que personne ne jugerait mon look de la soirée, mais c'était plus fort que moi, j'avais eu mon quart d'heure de remise en question totale devant ma garde-robe.
Ce fut Eden qui nous ouvrit la porte, avec un immense sourire scotché sur le visage. Évidemment, il se rua sur le nouveau venu qui ne sut pas trop bien comment réagir, mais Eden étant Eden... Simon se sentit très vite à l'aise. Il fallait dire que peu de personne lui résistait, et peu de personne se retrouvait à être insensible à son charme. Ce dernier opérait sur tout le monde. Tout. Le. Monde. Je saluais d'un signe rapide de la tête Isaac qui se tenait non loin de là, avant de me diriger dans le salon où je déposais mes affaires. J'aperçus Flora, dans la cuisine, en grande discussion avec Inès qui l'avait déjà rejoint. Je notais que Victoire était absente ce soir-là, et je ne pus m'empêcher de me demander si cela était normal ou non. Flora ne venait jamais aux soirées sans sa petite amie...
– C'est fou hein, rien n'a changé en deux ans, fit une voix juste derrière moi.
Je me retournais pour voir Adel, les mains dans les poches de son bermuda clair.
– J'aurais au moins pensé que mes parents auraient changé deux trois meubles, mais non. Visiblement, ils ont tenu à ce que je ne sois pas trop dépaysé en revenant.
Je plissais les yeux, percutant que quelque chose avait encore changé chez lui, plus précisément, sur sa tête, et il le remarqua aussitôt.
– Ça date de ce matin.
– Tu vas finir chauve.
– Mais non, j'ai des cheveux résistants !
Je levai les yeux au ciel.
– J'aime bien.
– Vraiment ? Cool. Parce que j'ai hésité à refaire du blond, et finalement, j'ai opté pour cette couleur parce qu'Eden m'a dit que le marron glacé m'irait bien !
Et je remerciais secrètement Eden, d'une part parce qu'en effet, cette couleur lui allait à merveille, et d'autre part, mon cœur n'aurait jamais pu résister une nouvelle fois à la couleur blonde sur lui, c'était bien trop lui demander.
Un grand bruit en provenance du jardin nous informa que Maya se trouvait déjà dans l'eau, et Adel m'attrapa par le bras et me tira en avant. Flora attendait sur le bord de la piscine, trempant un orteil dans l'eau pour tâter sa température. Sa peau mate était mise en valeur à la perfection avec le maillot de bain jaune qu'elle portait, et je ne pus m'empêcher de voir qu'elle avait même assortis ses boucles d'oreilles à ce dernier. Elle m'adressa un sourire, presque timide, avant de se retourner vers Inès qui arrivait en braillant que personne ne devait la pousser, qu'elle plongerait toute seule comme une grande. Mais Maya, loin d'être de cet avis, lui envoya une gerbe d'eau avant d'éclater de rire, et de retourner toucher le fond de la piscine pour ne pas entendre les hurlements de Inès. Simon s'était déjà changé, et observait leur petit manège avec intérêt.
– Il va peut-être falloir que j'aille me présenter... En attendant, change-toi, Louis, si tu es toujours habillé comme ça dans deux minutes, je te pousse là-dedans tout habillé., me lança-t-il en s'éloignant.
Je lui tirais la langue, comme un gosse, et me mit à espérer très fort que Simon et lui accrochent.
– Tu compte rester là à tous nous regarder ?, fit la voix de Isaac derrière moi.
– Je suis pas super chaud pour une baignade..., marmonnais-je.
– Tu sais qu'il ne va pas te laisser le choix ?, fit-il en désignant Adel d'un geste du menton.
– Et puis, il fait beaucoup trop chaud !, me lança Eden qui venait de débarquer, sa serviette sur l'épaule.
Je dû me faire violence pour ne pas le zyeuter des pieds à la tête, et Isaac le remarqua bien, et lâcha un rire gêné.
– Tu fais de l'effet chéri.
– J'en fais toujours !
C'était dans ces moments-là que je me disais qu'Adel avait trop déteint sur Eden.
Attends, quoi ? Il l'a appelé comment là ?
Eden et Isaac étaient déjà passés à autre chose, et dix secondes plus tard, ils étaient tous les deux dans la piscine, riant aux éclats. Entre temps Flora avait plongé, et Inès avait glissé avec sa serviette autour du cou et ses chaussures. Cependant, mon cerveau restait bloqué sur le « chéri » que je n'avais jamais entendu dans la bouche d'Isaac, ou d'Eden. Depuis quand se donnaient des surnoms pareils ces deux-là ? J'avais raté quelque chose. Et dire que je n'avais jamais osé donner de surnoms, ni à Eden, ni à Adel. Parce que je trouvais ça très niais, d'une part, et que pour une raison qui m'échappait, cela me mettait un peu mal à l'aise. Il y avait bien eu des exceptions, évidemment. Dans l'intimité j'en avais beaucoup trop usé avec Adel, mais uniquement pour l'embêter, et il en avait fait de même.
– Je vois qu'on n'est toujours pas en tenue !
Et merde. Adel était prêt à faire le grand saut, lui, et visiblement, il comptait me couler avec lui. J'eus à peine le temps de tâter mes poches de short pour m'assurer que mon portable ne s'y trouvait pas, que déjà mes pieds quittèrent le sol.
– Pose moi par terre putain !
Il éclata de rire, suivit de à peu près tout le monde (même Simon, le traître, il était censé être de mon côté!) et puis, il sauta. Avec moi dans ses bras. C'était comme si je ne pesais rien, et bientôt, nous nous enfonçâmes tous les deux dans l'eau. Mes habits se collèrent immédiatement à ma peau tandis que je bouchais mon nez, tout en me débattant d'un bras pour remonter à la surface.
Adel éclata de rire, je le fusillais du regard, mais fini par perdre le peu de sérieux qu'il me restait pour rire à mon tour. Maya me sauta sur le dos, s'agrippa à mes épaules et vint se coller comme une sangsue contre mon dos. Simon me fit un signe désolé des deux mains, comme s'il l'était réellement.
Et puis, l'espace d'un instant, j'eus envie de mettre ce moment sur pause. Parce que je me sentais incroyablement bien. Même avec ma meilleure amie qui appuyait comme une forcenée sur mes épaules dans l'espoir de me faire couler. Je souriais, et de joie, sans me forcer. Je souriais parce que je me rendais enfin compte que j'avais dépassé mes peurs et mes appréhensions. Adel avait raison, Simon avait raison : personne n'allait me faire culpabiliser de quoi que ce soit. J'étais bien, avec tous mes amis, les anciens comme les nouveaux, à créer de nouveaux souvenirs un soir de juin beaucoup trop chaud pour la moyenne.
*
La nuit était tombée depuis une petite heure déjà, que nous étions à présent dans le salon, les cheveux encore humides pour certains, à jouer à un jeu de cartes dont Isaac peinait à nous expliquer les règles. Il fallait dire que Maya n'arrêtait pas de le couper pour lui expliquer sa version à elle, qu'il renchérissait en lui expliquant lui, avait appris de la sorte... Bref, nous ne nous en sortions pas. Amusé, Adel se leva pour aller chercher les gâteaux que nous avions apportés. Je n'hésitais pas deux secondes avant de fuir cet enfer : je me décidais à aller l'aider.
– Un coup de main ? demandais-je une fois dans la cuisine.
– Ça devrais aller. Avoue que tu fais plutôt ça pour fuir la furie qui te sert de meilleure amie.
– Mmm, pas faux. Et en parlant de meilleure amie, où est la tienne ?
– Chez son mec.
– Oh.
– Ouais. Il ne me plaît pas celui-là.
– Il y en a t-il un qui t'a jour plu ?
– Très bonne question...
– Il est sans doute très sympa.
– J'en doute.
Je plissais les yeux, amusé.
– Adel...
– Quoi ? J'y peux rien si elle tombe toujours sur des pépites, mais pas dans le bon sens !
– T'es sûr que tu n'es pas jaloux ?
– Ah non. J'ai donné avec Louise, merci bien.
Il ouvrit de grands yeux, et se retourna vers moi avec le plat rempli de gâteaux dans les mains.
– Ok, ne lui répète jamais que j'ai dit ça, comme ça.
– Promis
– Plus sérieusement, on aurait été incapable de construire quoi que ce soit ensemble, de cette manière-là. Nous sommes dix fois mieux ensemble en tant qu'amis.
J'opinais du chef, avant de le suivre de nouveau dans le salon où l'ambiance semblait s'être apaisée. L'espace de quelques secondes l'intégralité des regards furent tournés vers nous, avant que Maya se gratte bruyamment la gorge.
– On a trouvé un compromis, pour les règles du jeu.
– Génial, on va peut-être jouer avant que la nuit ne passe du coup ?, lança Flora, amusé.
Maya lui tira la langue, et Isaac distribua les cartes, en reprenant de zéro l'explication des règles pour ceux qui n'avaient pas suivis toute l'affaire.
Le jeu était beaucoup trop prenant et addictif. Et tandis que Isaac et Eden ne lâchaient rien (leur esprit de compétition était bel et bien présent), je sentais Inès piquer du nez sur l'épaule de Flora qui elle, dormait déjà, la tête renversée sur le canapé et les lèvres entrouvertes. Simon était dans un état de concentration tel qu'il semblait ne plus rien entendre autour de lui. Quand à moi, je ne cessais de perdre, Maya m'envoyait des piques, et Adel s'enfilait des gâteaux à n'en plus finir. Il nous proposa à tous de rester dormir, ceux qu'Inès accepta avec joie. Elle réveilla Flora pour qu'elles montent s'installer dans une chambre à l'étage et nous embrassa tous avant d'aller se coucher. Le nombre de chambres n'étant pas extensibles, Isaac et Eden allèrent dans la chambre parentale, et Adel nous proposa la sienne pour Simon, Maya et moi.
– J'ai mon petit sofa dépliable.
– Je prends !, lança Simon avant que quelqu'un ne mette son droit de veto dessus.
– Parfait, Maya et Louis, je suppose que cela ne vous dérange pas de dormir ensemble, vous prenez le lit ? Maya tu sais où sont mes tee-shirts de sport, tu pourras en prendre pour Simon et toi si vous voulez, pour les bas... Débrouillez-vous, mais ne fous pas le bordel dans mon armoire.
– Avec joie !
Et Maya détala dans l'escalier, suivit de près par Simon qui tenait à s'avachir le premier sur le sofa. C'est ce qui s'appelait avoir une confiance aveugle dans ses amis pour les laisser fouiller dans ses affaires.
– Tu vas dormir où ?, demandais-je à Adel.
– Ici.
J'avisais le canapé d'un regard triste.
– Tu as un lit immense, on peut rentrer à trois.
– Tu te sens de dormir avec moi ?
Je ne répondis rien, un peu gêné par sa question, posée de manière si abrupte.
– J'te taquine Louis, ne prends pas cet air aussi sérieux... Non, je préfère vraiment dormir ici. Tu bouges en dormant, je suis bien placé pour le savoir, tu m'as déjà dis que Maya parlait toute seule... J'ai juste pas envie de finir par terre avec quelqu'un qui me cause dans les oreilles toute la nuit.
– Pas faux...
– Et sinon, tu sais, à propos de la soirée... Je suis vraiment content que tu sois venu.
– Ça m'a fait plaisir.
– Et tu vois, tu n'avais aucune raison de t'inquiéter !
– Oui...
– Il me tapota doucement l'épaule avant de me faire signe de grimper à l'étage.
– Faite pas de bruit, et je veux retrouver ma chambre en un seul morceau !
– T'inquiète paupiette !
Il secoua la tête, amusé par ma répartie, et je tournais les talons.
Maya m'attendait, assise en tailleurs sur le lit, un tee-shirt dix fois trop grand pour elle sur les épaules. Simon était déjà en train de s'enrouler dans un drap léger. C'était la première fois depuis... Que Adel était revenu de Corée du sud lors de sa première année que je mettais les pieds ici. Pas grand chose avait changé, je notais un ajout de manga dans sa bibliothèque. Les mêmes posters que j'aimais beaucoup. Les mêmes couleurs rassurantes. Mon regard dériva pourtant sur son bureau où étaient entassé des livres de cours. Puis sur sa table de chevet, et un peu au-dessus de cette dernière où il disposait les photos de sa famille, et de ses amis. Certaines étaient toujours présentes, mais de nouvelles avaient fait leur apparition. De lui avec ses amis de l'autre bout du monde. Mais surtout, une photo de lui et moi que je ne me souvenais pas avoir déjà vu ici. Depuis quand étaient-elle là ? Elle datait clairement du dernier noël que nous avions passés ensemble, et je me souvenais encore de la soirée qui avait suivi. Ce fut Maya qui me sortit de ma contemplation, en me jetant un coussin dans la figure, que j'esquivais de peu.
– Alors ?, me fit-elle en haussant les sourcils.
– Alors ?
– Avoue, ça t'a fait plaisir de venir.
– Maya...
Simon pouffa de son côté et Maya lui jeta un regard amusé. Je me changeais en quatrième vitesse, avant de la rejoindre. Nous éteignîmes les lumières, et quelques minutes plus tard à peine, la voix de Simon s'éleva dans la demi-obscurité de la chambre à coucher.
– Au fait, Louis...
– Oui ?
– Tu ne m'avais pas dit pour Adel.
– À propos de ?
– Du fait qu'il soit toujours amoureux de toi.
* * *
Je ne pensais pas avoir le temps de vous poster ce chapitre, mais les astres se sont alignés, m'offrant ainsi la possibilité de le faire ! Amen ! J'espère qu'il vous aura plu, écrire des chapitres tout doux, tout mignons, de réunions entre amis m'avais manqué :3 Je vous dis à la semaine prochaine normalement pour la suite, prenez soin de vous et des autres ! :)
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