50. CELUI QUI DEVIENT CEUX

J'avais un job. Ou plutôt, j'avais un job pour les trois mois à venir, dans quelque chose qui me plaisait plus ou moins et ça, pour tous les week-end. La nouvelle était tombée le jour de mon dix-huitième anniversaire, pile-poil. C'était à peine levé (à cause de la chaleur étouffante de ce foutu mois de juillet) que j'avais regardé mes mails sur mon portable, et c'est là que je l'avais vu. Perdu dans mes courriers indésirables se trouvait la réponse d'un des musées de ma ville qui me proposait le boulot de surveillant de salle. Alors oui, ce n'était pas glorieux. Cependant, je ne disais pas non. Je m'étais empressé de dévaler l'escalier et d'aller annoncer la bonne nouvelle à mes parents. Ils m'avaient félicité et puis... c'était à peu près tout. Rien de plus, rien de moins.

N'était-on pas le dix-sept juillet aujourd'hui ? N'était-ce pas l'anniversaire de leur première enfant chéri ? Pourquoi tout le monde faisait comme si... cette journée n'était pas spéciale ? Je n'aimais pas ça. Et pour deux raisons. Si mes parents et ma sœur faisaient semblant d'avoir oublié mon anniversaire, c'est que quelque chose se tramait. Et je le savais ! Et pour une raison qui m'échappait encore, Maya faisait de même. Sous mon propre toit. La fourbe, la traître. Comment tout le monde arrivait à faire comme si de rien était ? Je reçus quelques messages sur facebook, de gens dont je me foutais éperdument, soyons honnête. Du genre, des gens à qui je ne parlais plus depuis des années, ou Sixtine et Clara,que je n'aimais pas. Cependant, rien de mes plus proches amis, ou encore, de mon équipe de volley. Depuis le temps que j'étais dans l'équipe... Aucun des gars ne ratait jamais l'anniversaire de l'un d'entre nous. Et dans trois jours, nous allions jouer le dernier match de notre année, le plus important et eux... Eux restaient silencieux. J'étais frustré.

Et puis quand arriva le repas de midi, je compris. Que non seulement mes parents s'étaient arrangées pour réduire tous mes amis au silence, mais en plus, en plus ! Ils osaient me préparer un anniversaire surprise.

Un.
Foutu.
Anniversaire.
Surprise.

À croire qu'ils ne me connaissaient pas. Pourtant, ils le savaient ! Tout le monde savait ! J'avais une sainte horreur des surprises ! Et pour que mon propre petit ami ne réponde pas à mes messages, pour qu'Inès l'imite et que Maya me lance des regards en coin toute la journée, ça devait être quelque chose de gros. J'en tremblais d'avance. Comprenez-moi, j'étais le genre de personne à faire des listes de cadeaux pour mon anniversaire, parce que je n'aimais pas, les surprises. J'étais le genre de personne à vouloir tout savoir en avance. J'étais comme ça, point barre. Les surprises m'oppressaient. Pourquoi ? Hé bien parce qu'avec les surprises, il fallait être bon acteur. Si quelque chose ne me plaisait pas, et que je n'en avais pas eu connaissance avant, j'allais devoir feinter d'être heureux, alors qu'au fond, pas du tout.

Et ils étaient là, tout fiers, tout heureux, pensant que je n'avais rien vu venir. Oh, ils se trompaient ! C'était bien mal me connaître ! Cependant, je devais avouer qu'ils poussaient le jeu très loin. Mon père passa la journée à nettoyer la maison de fond en comble. Maya et Sacha eurent une soudaine envie d'une virée shopping à laquelle je ne fus pas convié. Et comme par hasard, ma mère faisait son grand nettoyage de jardin. Personne ne s'occupait de moi. Personne ne faisait attention à moi. Et puisqu'ils voulaient la jouer comme ça... j'allais rentrer dans leur petit jeu tout nul. Non mais.

En début d'après-midi donc, je décidais de quitter la maison pour m'aérer l'esprit. C'est tout naturellement, la musique dans les oreilles, que je pris un bus en direction du centre-ville pour aller marcher un peu. Personne ne chercha à me retenir dans la maison. Grand bien. J'étais prêt à parier qu'ils allaient tout installer en mon absence, j'allais donc jouer le jeu. Et alors que je m'étais confortablement installé dans ma libraire fétiche, mon portable sonna. Pour la première - oui, la première - fois de la journée. Intrigué, je vis le nom de ma petite sœur s'afficher sur l'écran. Elle avait pourtant connaissance de ma peur du téléphone, pourquoi m'infligeait-elle un appel ?

« - Louis ! »

Elle hurla mon prénom et j'éloignais un peu l'appareil de mon oreille.

« - C'est bien lui..., je répondais d'une voix plate.
- Je suis à Mollat*.
- Oh.
- Pourquoi ?
- J'avais besoin de toi.
- Je t'écoute...
- Mais si tu es occupé... »

J'avisais le manga que j'avais entre les mains. Actuellement, j'étais assis sur une marche, en plein cœur du rayon bande-dessinée et manga. Non, je n'étais pas occupé. J'avais même tout mon temps. Je rêvais franchement de mieux pour le jour de mon dix-huitième anniversaire. Et il était quinze heures. Pfft.

« - Dis moi tout Sacha.
- Est-ce que tu pourrais venir me chercher chez ma pote Sarah vers dix-huit heures ?
- Tu es au courant que je n'ai le permis, ni un scooter ou je ne sais quoi ?
- Je sais bien, gros bêta. Mais elle déménage à la fin de cet été, et elle a fait un gros tri d'affaire chez elle. Et j'ai pas assez de bras pour tout porter.
- Papa ou maman ne pouvaient pas venir en voiture ?
- Je ne te demanderais pas sinon. Papa est partit bosser, avec la caisse. Mais si tu ne veux pas, ce n'est pas grave...
- Donne moi l'adresse. »

Elle s'executa, et je jetais un coup à son message.

« - C'est à une heure de transport de là où j'me trouve..., râlais-je.
- C'est pour ça, si tu ne veux pas, c'est pas grave, j'irais prendre le reste des affaires un autre jour et je... je ne voulais juste pas les encombrer et...
- Ça va, je vais venir. Dix-huit heures, tu dis, je ferais au plus vite.
- Tu es génial, merci !
- Mouais. À toute à l'heure. »

Rectification : je rêvais clairement mieux pour ma journée d'anniversaire. Enfin, j'avais parfaitement compris leur combine : me faire rentrer le plus tard possible chez moi. Je me remis donc à bouquiner, sans me poser plus de questions. Il me restait donc encore trois heures à tuer. J'allais lire tout le rayon.

* * *

J'envoyais un message à ma sœur vers dix-sept heures. Mon bus avait du retard. Mais elle me rassura bien vite, ce n'était pas grave. Quand enfin, je vis le véhicule pointer le bout de son nez, je soufflais de soulagement. Je me ruais sur un des rares sièges encore libre, et enfonçais mes écouteurs dans mes oreilles.C'était parti pour une bonne heure de transport, qui débutait dans les bouchons bordelais. J'adorais ça. Que ne ferais-je pas pour ma petite sœur !

Quand nous nous éloignâmes du centre-ville, je me rendis compte que je me rendais dans un coin que je ne connaissais pas du tout. J'habitais déjà bien excentré du cœur même de Bordeaux. Mais là, c'était autre chose. C'était dans ce genre de moment où je me sentais rassuré d'avoir un plan continuellement en poche, grâce à mon portable. Parce que, il fallait bien se l'avouer, j'étais du style à me perdre très facilement, et absolument partout. Je jetais un regard à ma montre en descendant. Dix-huit heures trente. J'avais trente minutes de retard, et ça ne me ressemblais pas. Et d'après mon cher ami le GPS, depuis l'arrêt où me laissa mon bus, j'avais encore une quinzaine de minutes de marche. Soudain, je me surpris à maudire très fort cette Sarah d'habiter dans un coin aussi paumé.

Je crus bien tourner des heures dans ce quartier où toutes les maisons se ressemblaient. Avoir tourné au détour d'une énième petite allée portant un nom nature du genre « l'allée des épicéas » ou « allée des bois fleuris » je finis par trouver la bonne, et poussais un soupir de soulagement. Je jetais encore un regard à l'adresse envoyée par ma sœur, de peur de sonner par mégarde au mauvais portail. La maison de Sarah était la toute dernière de la rue. Le petit portail laissait entrevoir une belle pelouse bien coupé, un gros arbre au tronc massif et une maison comme on faisait des centaines dans la banlieue bordelaise. J'envoyais rapidement un message à Sacha, qui ne tarda pas à m'ouvrir, le sourire aux lèvres.

- Ah, enfin !
- Désolé, retard de bus, et bouchons sur la rocade...
- Merci d'être venu, vraiment...

Je levais les épaules. Oh bah, puisque je n'avais rien d'autre à faire.

- Les paquets sont dans l'entrée !, me lança t-elle en me montrant le chemin.

Je la suivis, en silence. Connaissant ma sœur, elle avait bien dû vider la moitié de la penderie de sa pauvre copine. Sacha était le genre de personne avec qui il fallait peser ses mots quand on lui disait « vas-y, sert toi, fait toi plaisir. », c'était un risque à se retrouver dépouillé, de la tête aux pieds.

Et, pour une raison qui m'échappait, le temps que je me retourne pour fermer la porte d'entrée, ma sœur avait disparu. Quand je fis de nouveau volte face, j'étais seul dans l'entrée, avec effectivement deux pauvres poches de courses qu'elle aurait très bien pu porter toutes seule. Oh bordel, si tu m'as appelé pour ça frangine, ça va barder..., pestais-je intérieurement.

- Sacha ?

Pas de réponse. Je levais les yeux au ciel.

- Sérieux les filles, on a plus douze ans...

Je m'avançais donc dans cette maison inconnue, traînant des pieds. Le couloir de l'entrée menait dans le salon, où toutes les lumières avaient été éteintes.

- Sacha ?

Je m'avançais encore un peu, agacé par la situation.


Et tout à coup, toutes les lumières du salon s'allumèrent.
Et des gens - beaucoup trop de gens - jaillirent d'absolument partout à la fois pour me hurler dessus.

- BON ANNIVERSAIRE !

Je manquais de faire une attaque en reculant trop brutalement contre un meuble du salon. Je me cognais le pied, manquais de m'étaler comme une crêpe et... mon cœur me lâcha une fraction de seconde. Bordel de merde. Les yeux encore ronds d'étonnement, le souffle court, je vis Sacha au centre de la pièce, un sourire jusqu'aux oreilles. Ils étaient tous là. Et par touts, j'entendais vraiment tous là. Mon père sois disant en déplacement professionnel, ma mère, Adel, Eden, Inès, Maya, tous mes coéquipiers du volley et même ma grand-mère.

Immédiatement, le visage cramoisi, les larmes me montèrent aux yeux, ma bouche s'ouvrit pour bégayer quelque chose, mais aucun son n'en sortit.

- J'vous avez dit qu'il allait pleurer.
- Et moi que mon excuse était géniale.
- Elle était pas géniale Sacha, elle était vraiment nulle ! S'il y a cru, c'est parce que c'est Louis...

Surpris, je l'étais. Ému, également. Ma mère s'avança pour me prendre dans ses bras et mon père l'imita. Bientôt, tout le monde se succéda pour me souhaiter un bon anniversaire, m'embrasser. Et se moquer de moi aussi, en ce qui concernait Inès et Maya. Tout le salon avait été décoré. De manière très sobre, mais en quantité. Et ce fut là que je compris que tout le monde dans cette pièce avait été complice de ma journée tristement banale. Adel me déposa un baiser furtif sur le coin des lèvres et passa une main autour de ma taille.

- Je.... je suis pas chez Sarah, hein ?
- Pas du tout, annonça Eden.
- Tu es chez mes parents, m'indiqua Adel.

Il me désigna d'un geste du menton deux personnes, les seules inconnues au bataillon d'ailleurs, en grande discussion avec ma grand-mère et mes parents. Maya se rua sur moi, et enroula ses bras autour de mes épaules.

- Je leur avais dit que tu 'étais pas fan des surprises, j'te jure. Mais, c'était drôle à organiser. Alors j'ai participé, j'avoue.
- Moi, ça m'a fait mal de te laisser tout seul aujourd'hui..., se plaignit Inès.

- Lèche botte va. C'était super drôle ! Il s'est plaint par message toute la journée qu'il s'ennuyait !
- Maya...

Eden rigola et je l'imitais, nerveusement. Je notais qu'il se trouvait là, à moins de deux mètres d'Adel, dans la même maison. Et mon cœur se sentit alors soulagé. Soulagé de les voir ensemble, se parler sans se crêper le chignon ou de manière distante. Je quittais mon petit groupe d'amis pour me diriger vers l'équipe, au complet.

- Les gars vous... Merci d'être là.
- On allait pas rater ça, quand Eden nous a vendu le truc avec ta sœur, on a pas pu résister.

Je grimaçais, imaginant Eden et Sacha en train de leur expliquer leur plan pour ma surprise d'anniversaire.

- On a adoré aller chercher la déco.
- C'est de vous ?
- Ouais, ainsi que l'installation. Inès, Adel et ses parents étaient en cuisine toute la journée. Eden et Maya en mission nettoyage de maison. Et ta sœur et tes parents devaient... juste faire en sorte que tu penses que quelque chose se tramait, mais chez toi.

Bon sang. Ils m'avaient tous roulé. Et bien en plus. Je n'avais rien vu venir. Et oui, ils s'étaient tous surpassé. Heureux, je l'étais.

- Vous êtes géniaux.
- Tu nous diras ça quand on aura remporté notre match ultime dans quelques jours.
- Comptez sur moi.


Un peu plus tard, Adel me fit rapidement visiter la maison de ses parents. Dans le salon, la petite fête organisée battait son plein.

- Ma maison était la seule de dispo, et du coup, j'me suis dit que c'était peut-être l'occasion pour que tu rencontres mes parents...

Il était vrai que, jusqu'à maintenant, ses parents avaient été une sorte de mythe pour moi. Adel n'en parlait jamais à outrance, il restait discret à leur sujet. Ses parents étaient... adorable. Je ne sus pas dire à qui il ressemblait le plus, mais j'accrochais immédiatement à leur personnalité, et ils semblèrent accrocher à la mienne. Sa mère, une toute petite femme, avait des cheveux décolorés blonds, et long, ce qui me surprit. Le regard était celui de son fils, à ne pas en douter. Elle avait une bouche en cœur, un visage très doux, et je n'eus aucun mal à comprendre comment son mari avait pu tomber raide amoureux d'elle. En levant à présent les yeux vers son père, je compris que le mètre quatre-vingt de son fils était justifié.

- Nous sommes vraiment très heureux d'enfin faire ta connaissance, Louis, me dit-il avec un sourire qui m'en rappela un autre.

J'étais heureux aussi, et étonnement, je n'eus aucun mal à tenir une conversation avec ces deux-là.

* * *

Ma bulle. J'étais dans ma bulle. Autour de moi, on avait éteint les lumières le temps du gâteau. En face de moi, sur la grande table de la salle à manger, on avait posé un magnifique gâteau. Avec dix-huit bougies, de ma couleur favorite. Autour de moi, on chantait ce chant ringard, mais dont personne ne se passait à travers le monde. Je fermais les yeux, juste avant de faire mon vœu, et de souffler mes bougies. Je ne croyais pas vraiment à ces choses-là, mais aujourd'hui, j'avais envie de leur laisser une chance. Mon vœu était tout simple, très clair, et maintenant, j'avais de grands espoirs de le voir se réaliser. Un jour, peut-être. Sous la table, la main d'Adel frôla la mienne. Et je rouvris les yeux sous les applaudissements de tout le monde.

Évidemment, ma sœur voulue connaître mon vœu, que je ne révélais surtout pas, et on s'attaqua au cadeau, avant même que je puise finir ma part de ce gâteau, beaucoup trop délicieux. Et, pour la première fois en dix-huit ans d'existence, personne n'avait fait de fausse note. Pourtant, dans le genre maudit en cadeau d'anniversaire, il n'y avait pas pire que moi. Je me retrouvais toujours avec ce fameux cadeau empoisonné, dont je n'avais que faire. Pour la première fois donc, c'était un sans-faute. Ma sœur avait commandé cet art book d'un mangaka que j'adulais, en me précisant bien que ce dernier avait mis un bon mois à arriver, et qu'elle avait eu la peur de sa vie quand le colis s'était retrouvé coincé à la frontière. Je remerciais donc à tour de rôle toutes les personnes présentes dans la pièce, ému.

Un peu plus tard dans la soirée, alors que tout le monde se disait au revoir, Eden m'attira dans un coin, le sourire aux lèvres.

- Alors, ça a été ?
- Carrément. Et ton cadeau...
- Il te plaît ?
- Évidemment !

Comment ne pourrait-il pas ? Il s'était cotisé avec Maya et Inès pour me dégoter l'appareil photo dont je rêvais depuis des années.

- C'était ton idée, la surprise, hein ?
- Comment tu as deviné ?
- Je te connais un peu, c'est tout.

Il rigola.

- Interdiction de me faire la même chose le mois prochain. Je prendrais ça comme un plagiat !
- Mince. Me voilà bloqué.
- J'ai vraiment adoré organiser ça, tout le monde a joué le jeu, c'était génial.
- Merci pour Adel.
- Adel ?
- Tu sais très bien de quoi je veux parler, soufflais-je.
- Ah. Tu sais... On en a parlé. Et vraiment je... Je veux que ça marche entre vous. Mais s'il te fait du mal, je serai le premier à l'étriper, c'est clair ?
- Comme de l'eau de roche, pouffais-je.
- Parfait.

Et sans que je m'y attende, il me prit quelques secondes dans ses bras. J'en profitais pour me pencher un peu plus sur lui, et lui souffler ces quelques mots à l'oreille :

- Et toi, tu as toutes tes chances avec le guignol qui me sert de coéquipier. Alors fonce.

Eden piqua un fard et cela me fit rire. Il salua les personnes restantes dans la maison, s'attardant un peu avec Isaac, et quitta les lieux avec Inès.

Adel m'attrapa la main et se pencha vers moi, son air malicieux plaqué sur le visage.

- Toi, tu restes.
- Mais...
- Tes parents sont déjà partis, avec ta sœur et Maya.
- Oh.

Les fourbes. Ils m'avaient lâchement abandonné sans rien me dire !

- J'ai une autre surprise pour toi à l'étage.

Je le suivis, en silence, et curieux de voir ce qu'il avait à me montrer. Lors de ma visite de toute à l'heure, l'étage m'était resté inconnu, c'est ainsi que je découvris sa propre chambre, beaucoup trop bien rangé.

- Fait pas gaffe à la déco, ça fait très gamin.

Je haussais les épaules. Pas tant que ça. Comme à son appartement, Adel avait des livres et des mangas absolument partout. Je vis dans un coin de la pièce une valise imposante, et mon cœur se serra un instant à cette vision. Le bruit de la porte qui se referma derrière lui me ramena cependant à la réalité. D'un geste du menton, il m'intima de m'asseoir sur son lit, ce que je fis. Je le regardais fouiller dans son armoire, curieux avant de le voir revenir vers moi avec une petite boite noire.

- Tu vas me demander en mariage ?

Il leva les yeux au ciel, l'air mi agacé, mi amusé.

- Tu es aussi drôle que ton copain dis donc...

J'attrapais le paquet, léger, et l'ouvris.

- Tu croyais quand même pas que je n'allais rien t'offrir, n'est-ce pas ?

Adel le savait, je n'étais pas du tout branché bijou. Cependant, s'il y avait bien quelque chose pour laquelle je faisais exception, c'était les bracelets. Ils étaient tous à mon poignet gauche, au nombre de trois, et avaient tous une valeur inestimable à mes yeux, une histoire que je voulais emporter partout avec moi.

- Il te plaît ?

S'il me plaisait ? J'en étais dingue. Je sortis le petit bracelet de son écrin, les yeux humides, ce qui le fit sourire. Il attrapa mon poignet avec douceur et me l'attacha sans même que je n'eus le temps de lui demander.

- Comment tu as su ?
- Qu'il te plairait ?
- Oui...
- Je suis fou de toi, c'est peut-être ça.

Je détachais les yeux du précieux cadeau pour les poser sur son visage en face de moi. Sans plus attendre, il déposa un baiser tout doux sur mes lèvres, les effleurant à peine, mais faisait courir un millier de sensations sur tout mon corps.

- Encore un très bon anniversaire Louis.

Je l'enlaçai immédiatement, enfouissant mon visage dans le creux de son cou. On s'embrassa à nouveau, plus passionnément cette fois-ci, et je le laissais m'allonger sur son lit, son corps surplombant le mien. Ses mains passèrent sous le tissu de mon tee-shirt et je le laissais faire, appréciant le moindre de ses gestes. Nous avions refait l'amour de nombreuses fois depuis la première. Et à chaque fois, je m'étais émerveillé de toute la douceur que Adel mettait dans ses gestes. J'avais adoré les baisers qu'il déposait absolument partout sur mon corps. J'avais adoré sa manière d'amener la chose, à chaque fois. Je retirais mon haut entièrement, pour lui laisser un accès plus important à mon torse et ses lèvres remontèrent jusqu'à ma gorge.

- Ça fait aussi parti de mon cadeau ?, soufflais-je.
- Si c'est ça, alors considère que c'est ton anniversaire quand tu veux, n'importe quand dans l'année.

Je rigolais un peu, avant qu'il ne dépose à nouveau ses lèvres contre les miennes. Il venait de retirer son propre haut quand je l'arrêtais soudain, rattrapé par la réalité de la situation.

- Euh... tes parents...

Il haussa les sourcils, comme surpris de ma réaction.

- Leur chambre est au rez-de-chaussée.
- Mmh...
- On a une maison super bien insonorisée.

Je levai les yeux au plafond. Monsieur avait toujours réponse à tout. Mais celle-ci me plaisait, alors je lui intimais de poursuivre, ce qu'il fit sans plus attendre.

Si au départ l'excuse de la maison insonorisée m'avait parut peu crédible, il fit bien vite en sorte de me faire oublier ma gêne grandissante. Adel ragea légèrement en retirant mon bas, pestant sur le fait que je portais des jeans trop compliqués à retirer et je pouffais, lui donnant un léger coup de genou au passage. Il m'intima de rester allongé, la tête sur les coussins, ce que je fis. Je levais mon bras gauche, juste assez pour admirer encore une fois mon précieux cadeau. Un petit bracelet en argent (puisque c'était la seule couleur de bijou qui se mariait avec ma couleur de peau), aux mailles fines. Discret, et élégant. Mais ce que j'appréciais pas dessus tout, c'était le petit pendentif qui s'y trouvait. Adel connaissait ma fascination pour l'espace, son esthétique, et tout ce qui se rapportait de près ou de loin aux astres. La petite lune qui se trouvait à mon poignet était belle, finement travaillée et je l'aimais comme un dingue. Le sourire aux lèvres, je relaissais tomber mon bras le long du corps, fermant mes yeux pour apprécier les caresses de mon petit ami, qui n'avait pas attendu trois heures avant de retirer le dernier bout de tissu qu'il me restait sur le corps.

- Impatient va..., je murmurais.

Il ricana, et son souffle, si près de l'intérieur de mes cuisses me fit frissonner. J'étais terriblement sensible à cet endroit-là de mon corps (là, et deux autres zones que je ne comprenais pas d'ailleurs), et il le savait bien. Et j'avais peut-être parlé un peu trop vite à l'instant, car Adel fit durer la chose, beaucoup trop longtemps. Il prit un malin plaisir à me torturer, vraiment, baisotant mon ventre avec une lenteur calculé, remontant ensuite sur mon torse, avant de redescendre entre mes jambes, le tout - je l'imaginais parfaitement - avec ce sourire narquois qui ne le quittait plus.

J'étais clairement déjà à bout, mais Adel continuait sa douce torture. Et entendre ses « je t'aime », entre deux baisers mouillés déposés sur mon corps, me rendait complètement fou. Ses mains étaient partout, ses lèvres également, et je dus me retenir à plusieurs reprises pour ne pas gémir son prénom trop fort - ayant toujours la présence de ses parents au rez-de-chaussée en tête. Mon dos se cambra légèrement quand il posa ses lèvres sur mon aine et qu'il continua plus bas, passant à la vitesse supérieure. Le souffle coupé, littéralement, j'ouvris de grands yeux, incapable de relever la tête pour le regarder. Mes pupilles rivées sur le plafond clair de sa chambre, ma poitrine se soulevait de plus en plus vite, et ma respiration était plus forte à chaque seconde. Je bouillais. J'allais exploser et il m'en fallait plus, tout de suite. N'y tenant plus, je me redressais pour l'embrasser et inverser nos positions. Il pouffa contre mes lèvres, mécontent d'abord de ne pas être allé jusqu'au bout, mais heureux de me voir reprendre la main.

Je n'avais plus qu'une hâte, et c'était de me fondre en lui à nouveau. Le voir fermer ses yeux, murmurer mon prénom de mille manières différentes. Je voulais le combler, lui montrer à quel point j'étais fou de lui. Parce que c'était bien de ça dont il s'agissait, je venais tout juste d'avoir dix-huit ans, et je nageais en plein bonheur dans les bras du garçon dont j'étais éperdument amoureux.

* * *

La chaleur étouffante qui régnait dans la chambre me tira de mon sommeil. Hier soir, dans notre précipitation, ni Adel ni moi n'avions pensé à rabattre les volets pour se protéger contre les premiers rayons du soleil. Je voulus me lever pour les fermer, mais une main attrapa mon bras, et me fit retomber sur le matelas dans un bruit mou.

- Mmh... tu fous quoi...
- J'voulais fermer les volets...

Adel ouvrit un œil, le sourcil relevé au-dessus de ce dernier et il m'attira contre lui. J'allais lui préciser que je mourrais légèrement de chaud, mais je manquais d'oublier que je causais à un gars qui dormais avec une couette en plein été. Je me blottissais donc dans ses bras, refusant de briser ce moment complice, et le laissait caresser mes épaules dénudées.

- Tu vas me manquer..., chuchota-t-il.

Et je ne pus m'empêcher de déglutir. Depuis que la nouvelle de son départ était tombée, il n'en avait plus vraiment reparlé. Je remuais doucement à ses côtés, pour me retrouver face à lui et caressai son nez du bout du mien.

- Toi aussi. Mais...
- Mais ?
- Mais c'est une chance incroyable que tu as. Alors profite à fond surtout. Sinon, sois en sûr, je vais t'en vouloir.

Il esquissa un sourire et je passais une main dans sa frange.

- Et pitié, coupe moi ça avant de partir...
- Oui chef.

Il rigola doucement et déposa ses lèvres sur les miennes, les yeux clos.

- Tu seras là ?

- Le jour de ton départ ? Évidemment idiot. Tu rêves si tu penses que je vais te laisser partir comme ça.

Mes mots semblèrent le rassurer, et je compris immédiatement qu'il avait besoin de l'être. Sans cesser mes caresses dans ses cheveux, je ne le quittais plus des yeux.

Ce matin-là, nous mîmes plusieurs heures à quitter le lit, puis sa chambre. Nous passâmes par l'étape douche, ensemble, puisque nous avions découvert tous les deux un goût certain pour nous savonner l'un l'autre. Ses parents étaient au bord de leur piscine, dans leur jardin quand enfin, nous descendîmes au rez-de-chaussée. Son père me lança un regard amusé, et je ne pus m'empêcher de rougir de gêne en pensant à hier soir, et au fait qu'il nous avait sans nul doute entendu. Il fallait dire que nous n'étions pas vraiment discret passé un certain stade de nos ébats. Évidement, j'aurais pourtant dû le voir venir, Adel me balança à l'eau en riant à gorge déployée et j'eus l'honneur de le voir me rejoindre en exécutant une bombe impressionnante.

Cette journée, et toutes celles qui suivirent jusqu'au jour de son départ, je m'appliquais ainsi à lui faire oublier que les jours étaient désormais comptés avant son départ, et avec lui, le début de notre relation à distance.

* * *

Et puis, le fameux jour arriva. Celui que je redoutais depuis des semaines. Cet après-midi-là, à quatorze heures pétante, nous étions nombreux à accompagner Adel et ses parents jusqu'à leur hall d'embarquement. Il avait coupé ses cheveux. Finalement. Juste avant son départ, et cela me fit sourire. Cependant, je notais qu'il ne les avait pas teints en rose, comme il me l'avait promis en cas de victoire de mon équipe lors de notre dernier match de l'année. Nous étions champions régionaux quand même ! Mais je lui pardonnais. D'un autre côté, je n'avais pas vraiment envie de le voir tenter cette expérience capillaire. Je le vis vérifier une centaine de fois ses papiers, ses deux valises, son portable. Il était terriblement anxieux, de partir aussi longtemps, mais surtout, de partir tout court. Sa mère lui murmura des mots en coréens que personnes d'autres hormis eux trois ne comprenaient, et Adel sembla se détendre un peu. Et je réalisais seulement maintenant que je ne l'avais jamais vu parler une autre langue que la nôtre, ou quelques mots d'anglais.

Quant à moi, je trépignais. Maya avait posé une main sur mon épaule, dans l'espoir de me calmer un peu, mais ses efforts étaient vains. Adel enregistra ses bagages, et vint le moment pour toute sa petite famille de passer la douane et de monter dans leur avion. C'était le moment. Je saluais ses parents en premier, qui passèrent premier et me laissèrent quelques instants avec Adel. Maya le salua, suivit de Inès. À ce moment-là, Eden, qui était resté silencieux pendant tout ce temps s'avança, les yeux baissés. Le voir dans un état pareil était assez rare et je ne pus m'empêcher de détourner bêtement les yeux quand Adel le prit dans ses bras. Ils se chuchotèrent quelques mots, Eden haussa les épaules, tout tremblant et lui fit un dernier signe de la main.

- Louis, on t'attend près de la grande baie vitrée., me murmura Maya.

Je hochai la tête, et puis, quelques secondes plus tard, je me retrouvais seul face à lui. Les pieds cloués au sol, j'étais incapable de faire le moindre geste.

Ce fut lui qui s'avança, et attrapa mes mains. Il avait les yeux brillants, mais je le connaissais assez pour savoir qu'il ne lâcherait pas une larme. On s'était promis de ne pas le faire. Nous n'eûmes pas réellement besoin de parler. Nous allions nous revoir. Ce n'était pas des adieux. Juste un au revoir. Alors il me prit dans ses bras, m'embrassa passionnément sous le regard amusé de certains voyageurs et mon cœur explosa pour de bon. Je me repris, de justesse : pas de larmes, je lui avais promis. Il resserra la sangle de son sac, et s'éloigna de quelques pas. Et puis, juste avant de passer le dernier portique nous séparant, il m'appela.

- Louis !

Je me retournais, le regard rivé dans le sien. Il souriait, l'air radieux, comme pour m'encourager à vite rejoindre mes amis qui m'attendaient un peu plus loin.

- Saranghaeyo !

Et je n'avais pas besoin de traduction pour comprendre ce qu'il venait de me dire.



Planté devant l'immense baie vitrée de l'aéroport, je fixais son avion d'un air vide. À ma gauche, Maya avait enroulé ses doigts autour des miens, et serrait fort ma main pour m'empêcher de m'effondrer pour de bon. J'étais à fleur de peau, je ne me reconnaissais pas et... j'avais beau me dire que ce n'était pas la fin du monde, j'étais triste. À ma droite, Eden se tenait raide comme un piquet, lui aussi les yeux rivés sur l'engin énorme qui décollerait dans les minutes qui allaient suivre. Sans doute pour se rassurer aussi, il attrapa ma seule main libre et j'esquissai un sourire. Inès avait la tête posée sur l'épaule de Maya, et attendait elle aussi.

Les minutes s'écoulèrent lentement jusqu'à que les premiers passagers embarquent sur le vol. dans l'espoir de distinguer la silhouette de mon copain, je plissais les yeux et je sentis la poigne de mes amis se resserrer, chacun de leur côté. Il me parut encore s'écouler une éternité avant que l'on ne retire la passerelle, et qu'on ferme les portes de l'avion. Et puis, il se mit en mouvement, quittant sa place pour rejoindre la piste de décollage.

Cette après-midi là, je restais les yeux rivés sur le ciel, jusqu'à ne plus voir le petit avion s'envoler très haut dans le ciel. Quand la tâche noire parut s'enfoncer une bonne fois pour toute dans les nuages, que là-haut, ce fut le calme plat, je baissais la tête. Pas de larmes m'avait demandé Adel. Alors je tenais parole. Je m'efforçais de sourire, tandis que Maya caressait le haut de mon dos pour me réconforter. Du bout des doigts, j'effleurais mon bracelet en argent.

Ce n'était pas la fin, c'était un nouveau commencement.

À mes côtés, j'avais les trois meilleurs amis que tout le monde rêvait d'avoir.

La première, qui me supportait depuis des années, mais que je n'avais jamais cessé d'aimer, d'un amour indéfinissable.

La deuxième, une histoire de cœur pas vraiment sérieuse, une fille que j'avais évitée pendant des années à cause des autres. Mais elle s'était arrachée de son groupe nocif. Cette année, elle s'était révélée.

Et le troisième était celui qui avait tout balayé sur son passage. Eden et ses beaux yeux verts. Eden et son sourire qui en faisait craquer plus d'un. Mais surtout, Eden qui m'avait ouvert les yeux, et fait rencontré malgré lui le garçon dont j'étais fou amoureux aujourd'hui.

Ce n'était pas la fin, juste le début d'un nouveau chapitre de notre histoire. Que nous affronterions tous les cinq, Maya, Inès, Eden, Adel et moi, comme nous l'avions fait cette année.



Cette année, j'y allais à reculons moi aussi. La boule au ventre à l'idée de rentrer dans ce qu'il appelait tous, « la vie d'adulte ». La fac, mon appartement, mon copain... J'avais peur de ne plus rien pouvoir gérer. Et puis, tu es arrivé. Avec ton sourire, ta franchise. Tu étais toi-même. Tu étais celui qui allait égayer mon année, sans même t'en douter. Ou que je m'en doute.

Louis, tu as éclipsé tout le reste. 




𝓕𝓲𝓷 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓹𝓪𝓻𝓽𝓲𝓮 𝓾𝓷𝓮

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* Mollat est une librairie indépendante bordelaise. Elle se situe en plein cœur du centre-ville. C'est aussi ma libraire favorite, si vous vous rendez à Bordeaux un jour, n'hésitez pas à y faire un tour, elle est magnifique et vous trouverez forcément votre bonheur <3

* * *

HELLO. o/

Bon, je préviens d'avance, cette NDA sera un peu plus longue que d'habitude. (comme ce chapitre d'ailleurs 8D) Tout d'abord, n'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre 50 (que j'ai douillé ma race à écrire, oui oui) et plus généralement, de cette première partie de l'histoire !

Le chapitre 50 c'est donc la fin de la première partie de cette histoire. À la toute base, l'histoire de Louis, Maya, Eden et compagnie devait se terminer ici. Quand, en 2018, j'ai conçu mes premières ébauches de plans pour ECLIPSE, j'avais envie d'une fin ouverte mais positive. Vous vous en doutez, nous en sommes ici aujourd'hui et évidement, au fil de mon écriture, je n'ai pas pu me résoudre à m'arrêter ici. Cependant, pour celles et ceux ne souhaitant pas continuer, je pense avoir offert une petite fin sympathique ! Je comprendrais, parce que j'ai été lente à sortir mes chapitres pendant la première année :/ Et merci à ceux qui lisaient au départ, et qui lisent encore aujourd'hui ! ♥

Du coup, oui, en avant Guinguamp pour une partie deux ! elle est dans les tiroirs, le plans également, et elle arrivera... Je ne sais pas trop quand. /pan

Non, plus sérieusement, l'interlude sera coupée en plusieurs parties (attendez vous à avoir des pdv différents hi hi) et après seulement débutera la seconde partie de cette histoire. ♥

/attention racontage de vie pour la suite de cette nda/

J'ai débuté ECLIPSE pendant l'été 2018, et honnêtement, je ne pensais pas vraiment que des gens allaient lire ou même adhérer. Parce que c'est une fiction juste... simple. Simple, dans laquelle je traite de sujets me tenant à cœur, qui m'a aussi aidé à faire le deuil d'une époque de ma vie que j'ai profondément détesté. Dans cette partie une, je n'ai pas pu traiter de tout ce que je voulais (ah la la, moi et ma manie de prendre trop mon temps), mais soyez en sûr, je le ferais avec la partie deux. À la base, ECLIPSE était l'une de mes fictions "brouillons", qui m'aide à me mettre dans la peau de personnage avant d'écrire mes autres fictions, plus sérieuse. Au final... bah j'me suis attachée à Louis et Eden et bim. J'ai aussi la chance d'avoir une meilleure amie en or (qui lira sans doute cette fic une fois qu'elle sera achevée, j'veux pas qu'elle lise quelque chose pas achevé /pan) qui m'inspire beaucoup pour mes perso. Vraiment beaucoup. Et qui me motive sans même s'en rendre compte, c'est fabuleux ♥

Je profite donc de la fin de cette première partie pour remercie mes lecteurs, d'abords. Et j'ai quelques pseudos qui me viennent à l'esprit, que je vois poper dans mes notifs à chaque chapitres, depuis longtemps maintenant, quasiment dans l'heure qui vient après que j'ai posté.

amareva Taaraa99 Relween NohaEdzave legacystories NekonXIII

&& à tous les autres, vous êtes des lecteurs adorables et géniaux, merci aux petits nouveaux !

(un p'tit big up à ma bêta lectrice SkylarBluewen et à ThaliaBubble qui me supporte derrière son écran depuis des années maintenant, keur sur toi ma belle. tes conseils en matière d'écrits et tes encouragements me font chaud au coeur depuis le jour 1)



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