34. CELUI QUI RESTAIT BLOQUÉ

Le mois de février passa à une vitesse folle. Blaise avait bien fini par revenir – à mon grand désespoir – mais je sentais que quelque chose avait changé. Clairement, plus rien n'était comme avant. Louis numéro deux était revenu immédiatement vers lui, mais il me semblait bien avoir vu Julien hésiter. Finalement le trio s'était reformé une semaine après, et restait à l'écart du reste de la classe. Je ne m'étais pas mangé un seul regard mauvais de la part de Blaise et ses deux toutous. Ni Eden. Ni Inès. Ni personne en fait. Il était devenu aussi sage qu'une image, et je me demandais bien ce qui avait pu le motiver à changer ainsi. Je ne priais que pour une chose, que ce changement soit permanent.

Pour l'heure, mes pensées étaient ailleurs. Sacha était assise en face de moi, et mangeais sans appétit une pizza quatre fromages. Mes deux parents étaient absents ce soir-là, et nous en avions profité pour nous commander des pizzas, rien que pour nous deux. Cependant, je sentais bien que quelque chose n'allait pas, et ma sœur était muette comme une carpe depuis dix bonnes minutes, malgré mes nombreuses tentatives de faire la conversation.

– Tu veux me dire ce qui ne va pas Sacha ?

Elle leva les yeux vers moi, et afficha une moue agacée.

– On est quel jour demain, Louis ?

– Le quatorze. Le quinze, Maya revient ici, c'est trop bien !

– On s'en fiche du quinze !, s'écria-t-elle.

Elle tapa sur la table avec le plat de sa fourchette. Je me ratatinai sur mon siège l'espace de deux secondes, les yeux ronds.

– Il se passe quoi le quatorze février Louis ?

– Perso j'ai un devoir de maths.

– Tu le fais exprès, c'est ça ?

– Euh je...

Oh bordel. Oui. Le fameux quatorze février. La Saint Valentin. La fête qui, tous les ans, me permettait d'aller au cinéma de mon quartier moins cher car elle offrait cinquante pour cent sur les tickets quand on venait en couple. Et évidemment, Maya et moi venions en couple. Toujours. On ne reculait devant rien pour une promo sur une place de cinéma. C'était donc ça qui la mettait dans tous ces états ?

– Tu voulais faire un truc pour la saint-valentin ?

– Oui.

– Ah.

– Je voulais inviter le garçon dont je t'ai parlé pour aller boire un verre.

– Et ?

– Et il a refusé.

Ok. Qui était le garçon qui avait OSÉ faire ça à ma précieuse petite sœur ? Avait-il seulement idée de la perle à côté de laquelle il venait de passer ? Comment pouvait-on refuser ça à ma petite sœur ? Elle était si... parfaite.

– Sacha, je suis désolé...

Et en face de moi, son visage se décomposa.

– Ce n'est pas grave. C'est un con.

Je ne sus pas trop quoi répondre. Elle était triste, je le voyais bien. Mais dans l'absolu, je ne pouvais rien faire pour elle. Sauf...

– On aura qu'à passer la soirée tous les deux si tu veux !

– Ça te dérange pas ?

– Sacha, j'ai rien de prévu. Maya n'est pas revenu, donc pas de cinéma pour nous. Et tu sais ô combien je me fiche de cette fête.

Ses yeux se remirent à briller.

– On se fera un ciné ensemble alors ?

– Carrément. Tu choisis le film.

– Vraiment ?

Je sentais que j'allais regretter ma décision, mais je ne pouvais pas résister à son regard brillant et heureux. Maintenant, je ne pouvais plus faire demi-tour, Sacha était refaite, et me parlait déjà des cinquante milliards de film actuellement en salle et qui lui donnaient envie. J'étais foutu. Mais je fis mine de rien : c'était mon rôle de grand frère non ? Elle avait toujours été là quand quelque chose n'allait pas pour moi, il était temps que je lui rende enfin la pareille.

– Bon, donc demain, je termine très tôt mes cours. La fac organise des portes ouvertes, et j'ai promis à Inès de l'accompagner. Du coup, je te rejoindrais après à Talence . Mon tram m'y enmène, et toi, tu as un bus qui t'y amènes pas très loin. Ce n'est pas notre ciné de quartier mais... Il est cool aussi.

– Si tu veux, merci Louis !

Elle sauta de sa chaise pour me prendre dans ses bras et me serrer fort contre elle. Je me surpris à sourire bêtement : elle et moi n'avions pas fait de cinéma entre frère et sœur depuis un bail. J'avais déjà hâte.

* * *

Le début de cette journée nulle (pardon, de la saint-valentin, fête très importante pour les fleuristes et vendeurs de chocolats) passa rapidement. Au début. Jusqu'à quatorze heures. Puis, Inès et moi sautâmes dans un bus pour nous diriger vers la faculté qu'elle visait pour l'an prochain. Elle avait insisté, en disant que peut-être cette journée de portes ouvertes me donnerait des envies pour l'an prochain. Mouais. Je n'étais pas super-convaincu, mais je me laissais tenter.

La fac n'avait pas changé évidemment depuis la dernière fois où j'y avais mis les pieds. Cet endroit était aussi triste qu'un cimetière, malgré les tentatives des étudiants de le rendre un peu plus conviviale. Inès savait exactement où aller. Elle m'a traîné dans ce dédale de couloirs gris, ou peint de couleursvraiment immondes, de salles en salles. Je notais l'effort cependant : quelques amphithéâtres avaient été refaits dans les bâtiments des lettres. Bon, il ne fallait pas pousser non plus, le chauffage était aux abonnés absentes et certains endroits du plafond laissaient penser que l'endroit avait souffert de quelques inondations.

– Vous voilà !

Une voix que j'avais oubliée me fit me retourner. C'était la blonde d'Adel. Ses yeux marrons me dévisagèrent un instant avant qu'elle ne pose son regard sur Inès. Elles se connaissaient ? Visiblement. Et elles avaient l'air amies. J'avais encore raté un truc moi.

– Louise, tu vas bien ?

– Très, est-ce que tu as vu notre stand ?

– Non, pas encore, je vous cherchais !

– Suivez-moi alors !

Elle m'adressa tout de même un signe de la tête et tourna les talons. Je poserais mes questions plus tard à Inès. Louise poussa la porte d'un énième salle de cours, décorée pour l'occasion. Une petite dizaine de personnes s'y trouvaient déjà. Des élèves, un ou deux professeurs, et de futures recrues pour la licence qu'il vendait. Je ne pu m'empêcher de lever les yeux au ciel quand je le vis. Adel, qui agitait ses bras dans tous les sens pour expliquer je ne savais trop quoi à un lycéen qui le regardait comme un dieu vivant.

– C'est quoi qui t'intéresse Inès ?, demanda Louise.


– Un tas de trucs !

Les deux filles s'éloignèrent un peu et bientôt je me retrouvais tout seul, planté au milieu de la salle. Dans la poche arrière de mon jean, mon portable vibra. Eden. 

« Alors, les portes ouvertes ? »

« Je crois qu'Inès va revenir encore plus indécise xD »

« merde xD Tu as vu Adel ? »

« Il est en face de moi. »

« Passe-lui mon bonjour ! Et à Louise aussi ! » 

« Cette fille est terrifiante. »

« Mais non ! »

« Je t'assure ! »

« C'est sa meilleure amie, dis-toi. Elle est géniale une fois qu'on la connaît. »

« Je ne savais pas que c'était sa meilleure amie. »

« Dis-toi que lorsqu'il parle d'une blonde ou de « sa blonde » c'est elle dont il parle. »

« Je note. Bon, je te laisse, il m'a vu et je ne peux pas m'échapper. »

« Tu m'épuises Louis... xD »

– Hey, salut Louis !

– Salut.

– Inès a l'air d'avoir trouvé sa voie !

– On dirait bien.

– Et toi alors ?

– Je suis totalement indécis quant à mon avenir proche.

– Je l'étais aussi, je compatis.

Et pourtant aujourd'hui il avait l'air d'adorer ce qu'il faisait. Inès et Louise revinrent vers nous, tout sourire. Évidemment, Louise ne put s'empêcher de me dévisager, comme si je venais de gifler son précieux ami, et lui lança un drôle de regard que je ne sus pas vraiment interpréter. Puis, elle insista pour nous faire un tour complet de la fac, ce qu'Inès ne refusa pas et moi également.

* * *

– Adel, tu te charges de remonter tout ça au bureau de notre professeure adorée ?

– Yep. Louis, tu m'aides ?

Il avait les bras chargés de cartons et je me vis pas refuser. J'acquiesçai et m'emparai de plusieurs boîtes de prospectus et autres matériaux qu'ils avaient descendus pour les portes ouvertes. Rapidement, je jetai un œil à ma montre. J'étais large. Ma séance commençait dans une heure.

– On va prendre l'ascenseur, j'ai la flemme de me taper les trois étages à pied.

– Sérieux...

Mais je ne cherchais pas à le contredire : je faisais mine de rien, mais au fond, ça m'arrangeait. Avant que la porte ne se referme Inès me salua, et me souhaita une bonne soirée. Louise me mitrailla une dernière fois du regard et je finis vraiment pas de me demander si j'avais tué son père ou sa mère dans une autre vie. Est-ce que cette fille pouvait avoir l'air aimable avec moi au moins une fois ?

– Comment va Eden au lycée ?, me demanda Adel en sortant de l'ascenseur.

– Ça va. Blaise est revenu, mais il n'a pas ouvert son clapet une seule fois.

– Bon. Tant mieux.

Nous déposâmes les affaires dans le bureau de sa professeure et Adel referma la porte avec précaution. Deux minutes plus tard nous étions de nouveau dans cet ascenseur qui menaçait sérieusement de tomber en panne ou de se décrocher à chaque instant.

– J'avais peur que ça recommence comme l'an dernier. Je suis soulagé, me confia-t-il.

Je ne répondis pas : Eden m'avait vaguement raconté comment s'était déroulé sa dernière année de lycée: mal. J'envoyais un message à ma sœur pour lui indiquer que je quittais bientôt la fac et elle me répondit immédiatement par une myriade de smileys heureux et amoureux.

– Quelqu'un est pressé de te voir ce soir, souffla Adel qui ne s'était pas gêné pour regarder ma conversation.

Je plaquais mon portable contre mon torse, dans une tentative vaine de lui cacher ça et fronçais les sourcils.

– Ma sœur.

– Ah. Autant pour moi.

– Pourquoi on descend plus ? répliquais-je pour changer de sujet.

– Hein ?

– L'ascenseur.

– Mmmh.

Adel appuya de nouveau sur le bouton du rez-de-chaussée et fronça les sourcils. Ok. Là, je commençais sérieusement à m'agacer. Et à angoisser en prime. Cet ascenseur était beaucoup trop petit, moche (ok, ça, c'était jute un détail) et ne m'inspirait pas confiance. Était-il au moins révisé une fois par an ? Parce que maintenant, je doutais sérieusement qu'il soit toujours aux normes de sécurité.

– On est coincé.

Il venait de me balancer ça tranquillement, les yeux plissés, comme si tout était parfaitement normal. J'ouvris de grands yeux.

– Pardon ?!

– Ça va, ne t'en fais pas, ça arrive ! J'ai appuyé sur le bouton d'urgence. Je te promets que la cage ne va pas se décrocher.

– Parce que arrive souvent ?

– Non. Mais c'est déjà arrivé paraît-il il y a quelques années.

– Oh bordel. Je vais te tuer.

– Je n'ai rien fais !

– Si !

– Non !

– Bordel de merde !

Adel sortit son portable de sa poche et tapota un message rapidement.

– Voilà, j'ai prévenu Louise.

Et puis, il se laissa glisser contre la paroi de la cage d'ascenseur et s'assit par terre. Je levai les yeux au ciel et lâchai un soupir d'agacement avant de l'imiter.

– Je suis maudi.

Il haussa les épaules. Bon sang, rien de tout ça n'avait l'air de l'agacer ! Pourquoi restait-il aussi stoïque ? Il n'avait même pas l'air d'angoisser, ne serait-ce qu'un tout petit peu. 

– Oh, ça va, ce n'est pas la mort... Tu aurais pu être coincé avec un inconnu., rajouta-t-il.

Je ne répondis pas. C'était quoi le pire ? Être coincé avec l'ex de mon ex ou un illustre inconnu ? Franchement, la deuxième option m'avait l'air bien mieux. J'avais vaguement l'impression de me retrouver dans un de ses téléfilms américain qu'ils diffusaient toujours à la télévision, la veille de Noël.

– Le temps qu'ils viennent dépanner, on peut parler !

– J'ai pas envie.

– Moi qui tentais d'être sociable, pour une fois, ronchonna-t-il. Tu es toujours comme ça ? Ou c'est juste avec moi ?

– Ferme-la deux minutes, tu veux ?

– Il faut que je parle Louis, où je vais angoisser comme un dingue. Et tu ne veux pas me voir faire une crise d'angoisse, crois- moi.

Il n'était donc pas infaillible. Je sortis mon portable, relisant une nouvelle fois la réponse heureuse ma petite sœur. J'espérais que l'affaire soit rapidement réglée : je ne voulais pas la décevoir. Je l'informais de la situation, tout en la rassurant au maximum. En parallèle, je ne pu m'empêcher de raconter ça à Maya, qui ne tarda pas à répondre, visiblement morte de rire à l'autre bout du fil. Celle-là alors... En face de moi, Adel cherchait visiblement à captiver mon attention, le tout en me jetant des regards curieux.

– Louis ? Tu m'écoutes ?

Ah, parce qu'il me parlait en plus ?

 – Ouais ouais.

– Moi qui pensais qu'on s'entendait bien.

– On s'entend bien, regarde.

– C'est quoi qui te bloque chez moi au fait ? Crache le morceau mec.

Très bonne question. Adel m'intriguait depuis le premier jour. Il m'était sorti par les trous de nez, puis je m'étais surpris à le trouver sympa malgré tout, et je m'étais détesté pour ça. Il avait été adorable après la soirée de Noël, et je me sentais toujours redevable pour ça. Et ça me foutait mal, pour de vrai. Avec lui, je ne savais juste pas sur quel pied danser, quoi dire, quoi faire, quoi penser, et j'avais horreur de ça. Il me déstabilisait depuis le début.

– Rien.

– Ah, ravi de l'apprendre. Franchement, je me demande bien ce que Eden peut te trouver..., marmonna-t-il.

Ah, nous y étions.

– Bah j'me pose la même question, répliquais-je.

Ok, je n'avais rien de mieux en stock. Ses yeux en amande s'ouvrirent en grands et il me fusilla du regard.

– Pardon, c'était une réplique facile.

Je baissais la tête, un peu honteux. Franchement. Ce que je pouvais être gamin parfois. En face de moi, Adel soupira et se frotta les mains.

– On est sur la bonne voie pour devenir de bons amis Louis. Ça lui ferait plaisir. Et ça me ferait plaisir aussi. Tu crois qu'on peut mettre de côté ce qui s'est passé entre nous avant ?

– Si tu veux.

– Tu es sûr ?

– Tu veux vraiment essayer ?

– Ouais.

Ses yeux s'étaient mis à briller et je soupirai. Attends, quoi ? Il a dit quoi là ? Que ça lui ferait plaisir ? Je m'apprêtais à rebondir dessus, mais trop tard, Adel avait lui aussi sortit son portable et avait lancé une vidéo Youtube, un écouteur dans une oreille. D'accord, fin de la discussion.

Quinze minutes plus tard, nous étions toujours assis l'un en face de l'autre. Il regardait toujours ses vidéos, et quant à moi, je parlais avec Maya et Eden en même temps, pour faire passer les minutes un peu plus vite. Ce dernier avait lui aussi trouvé la situation très drôle. Au final, ma sœur n'était pas inquiétée ni agacée, elle aussi se foutait royalement de moi. Bien. En fait, personne n'en avait rien à faire que je sois coincé dans un ascenseur. Parfait. Je pouvais déjà rayer trois noms de mon testament tient. Pfft.

– Eden se fou de moi, murmura Adel.

– Ah, il te cause aussi ?

– Évidemment, je lui ai raconté. Et Louise est en train de péter un boulon.

– Tu la connais depuis longtemps, Louise ?

– Depuis ma deuxième année de lycée. Elle ne connaissait personne quand elle est arrivée, je suis le premier vers qui elle s'est tournée...

– Vous êtes vite devenu amis ?

– Mmh, mouais.

Je pouffais en entendant cette réponse.

– C'est compliqué. On s'est tourné autour pendant plusieurs semaines, on est sorti ensemble et finalement, nous avons convenu que nous étions mieux amis.

– Oh.

Celle-là, je ne l'avais pas vu venir.

– Et je confirme, nous avons bien fait. C'est une des meilleures amies que j'ai pu me faire ces dernières années. C'est une nana vraiment géniale. Même si tu as encore des doutes.

– Ah ça c'est clair... Elle ne m'apprécie pas vraiment.

– Je sais, rigola-t-il.

Mon portable vibra une nouvelle fois, me faisant sentir que bientôt, il allait me lâcher. Sérieusement, maintenant ? Hélas, le petit « 15% » s'affichait déjà en haut de mon écran et je retins un gémissement plaintif. Sale traître.

– Ah, le dépanneur est en route !

– Maintenant seulement ?

J'allais être en retard. Grave en retard.

– T'étais pas le seul à avoir une soirée de prévu tu sais...

– Ma sœur comptait sur moi.

Adel haussa les épaules.

– Et toi, tu fais quoi ?

– Ça ne te regarde pas.

– Oh, monsieur la joue mystère.

– Parce que comment je passe ma saint-valentin t'intéresse peut-être ?

J'avais envie de répondre « oui », parce que j'étais un garçon curieux et que je crevais d'envie de savoir maintenant. Mais d'un autre côté, j'allais lui donner satisfaction, et lui donner cette impression qu'il comptait beaucoup pour moi. Alors même pas en rêve. Je secouais la tête et il soupira. 

Trente minutes plus tard, la voix d'un homme se fit entendre de l'autre côté de la paroi grise. Enfin ! Nous allions être libérés !

– Louis, ce fut un plaisir d'être coincé ici avec toi. À refaire.

– Dans tes rêves.

– On arrive les garçons !

La voix de Louise se fit entendre. Et elle avait dit « les garçons », je me sentais enfin inclus ! La porte couina, et bientôt deux grandes mains apparurent. De l'autre côté, un homme, la quarantaine et les cheveux grisonnant nous jeta un regard bien trop enjoué.

– Alors celle-là, ça faisait des années qu'on me l'avait pas faite !

Et il éclata de rire sous le regard interrogatif d'Adel, et le mien, complètement blasé.

– Vous avez bien profité de votre début de saint valentin les amoureux ?

J'ouvris grand la bouche, mais Adel fut plus rapide que moi. Et évidemment, il nous enfonça tous les deux. J'allais le tuer, le hacher menu, et le jeter en pâture aux cochons du parc bordelais. Si toutefois les cochons voulaient bien de lui.

– Vous n'avez pas idée ! Mais on commençait à se sentir un peu à l'étroit ici, on manquait de place !

L'homme en face de nous éclata de rire et nous fit sortir de là. Il lui donna une grande tape dans le dos. Moi, j'étais rouge écrevisse. Louise serra brièvement Adel dans ses bras, me regarda rapidement des pieds à la tête, comme pour s'assurer que je n'avais rien de cassé et remercia notre sauveur qui ne s'arrêtait plus avec ses blagues à deux balles.

– Le dernier couple que j'ai sorti d'un endroit pareil, je vous raconte pas, ils ont été bien moins sages que vous !

– Nous ne sommes p-

Adel m'agrippa par les épaules, tout sourire. À quoi jouait-il là ?

– Il est un peu timide, les ascenseurs, ce n'est pas sa tasse de thé.

Louise s'étouffa à moitié et moi... Moi j'avais envie de m'enterrer ici même. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur lui et moi ? Je lui lançais un regard meurtrier, lui intimant de me lâcher, ce qu'il fit. Pendant que l'homme rangeait ses outils, Adel se pencha vers moi, tout sourire.

– Tu devrais filer, je crois que ta sœur t'attend.

Je ne répondis pas, toujours rouge des pieds à la tête. J'acquiesçai et saluai rapidement le dépanneur, Louise et ce crétin qui m'avait tenu compagnie plus de trois quarts d'heures. 

Souvent je me faisais la réflexion que Maya lisait en moi, comme dans un livre ouvert. Normal, nous étions inséparables. Mais Adel ? C'était pire que tout. Maintenant, j'avais l'impression que lui lisait en moi comme on lisait une imagerie pour enfants. Ce gars savait exactement quoi dire, quoi faire pour me mettre dans tous mes états. Pas de la même manière qu'Éden. Pas de la même manière de Maya. Oh non, Adel était unique en son genre, et avait visiblement décidé que lui et moi, nous allions devenir les meilleurs amis du monde. Ou quelque chose dans le genre. Je ne savais franchement plus quoi en penser. 

* * *

Bon bon bon. Est-ce que je viens vraiment de vous poster un chapitre se déroulant lors de la saint valentin le 31 décembre ? Totalement xD J'espère que vous avez apprécié, je me suis éclatée à l'écrire ! D'ailleurs je crois que c'est l'un de mes chapitres les plus longs ö 

Voici donc le dernier chapitre de cette fin d'année 2019 ! Un chapitre douceur ♥ Je vous souhaite  à tous de très bonnes fêtes, c'était mon cadeau de fin d'année :3 Je remercie toujours du fond du cœur ma bêta lectrice, les lecteurs, nouveaux comme anciens ! Cette année 2019 a été très chouette pour cette petite fiction, je me suis régalée à lire vos commentaires qui m'encouragent énormément !  A bientôt en 2020, pour la suite de ECLIPSE ! (et de SEVEN + de nouveaux projets ♥)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top