Avec un sourire ému et une voix teintée de la faible énergie qui me restait, je me tournai vers Hermione.

"-Tu as été extraordinaire, Hermione. Malgré ton côté un peu mademoiselle je-sais-tout, tu étais notre pilier, toujours là pour nous relever, nous pousser à nous surpasser. Tu as apporté de la lumière dans nos jours les plus sombres."

Hermione, les yeux brillants de larmes retenues, ne put s'empêcher de pleurer ouvertement, touchée par mes paroles.

Puis, je posai mon regard sur Ron, mon premier véritable ami, celui qui m'avait introduit dans un monde d'amitié inébranlable.

"-Et toi, Ron, malgré tes bêtises souvent stupéfiantes, tu as été le frère que j'ai choisi. Tes histoires, tes blagues pour nous remonter le moral, et ces parties d'échecs endiablées... Tu étais notre refuge de légèreté." Un rire mêlé de larmes s'échappa de lui, comme un dernier hommage à notre complicité.

Les larmes coulant librement sur mes joues, je murmurais un "Adieu" déchirant, pensant que c'était notre ultime adieu.

"-Non !"

La protestation unanime de Hermione, Ron, et, à ma grande surprise, Drago, brisa le silence. Drago, avec une vulnérabilité jamais vue, laissa échapper :

"-Ne me quitte pas, je t'en prie... Moi aussi, je t'aime, Potter. S'il te plaît !"

Sa voix, empreinte d'un désespoir cru, me frappa de plein fouet. Drago Malefoy, l'homme que je pensais incapable d'aimer, m'aimait en retour.

Un rire teinté d'incrédulité m'échappa.

"-Pourquoi maintenant, Drago ?"

Sa confession tombait dans un moment où le voile de la mort semblait inéluctable.

"J'avais peur, avoua-t-il, une sincérité palpable dans sa voix. Peur de ce que je ressentais, alors j'ai choisi de le cacher..."

Ses aveux dévoilaient une vérité que je n'avais jamais osé espérer.

"-Tu as toujours tenté de me protéger, même dans tes actes les plus durs," réalisai-je, une lueur d'espoir naissant dans mon cœur meurtri.

"Je ne supportais pas l'idée de te voir souffrir, confessa-t-il, ses mots résonnant comme une douce mélodie. Même si cela signifiait être l'objet de ta haine, je préférais ça à te voir blessé."

Un silence lourd de non-dits s'installa, marquant la révélation de ses sentiments.

"-Lors du match de Quidditch contre les Serpentard, quand ce cognard t'a brisé le bras... J'étais fou de rage, prêt à détruire tout sur mon passage pour venger ta douleur," continua-t-il, dévoilant l'étendue de son affection et de sa colère impuissante.

"-Approche, Drago. S'il te plaît," lui demandai-je, une dernière requête murmurée avec douceur.

Il s'agenouilla, son visage à quelques centimètres du mien. Dans un geste tendre et désespéré, je capturai ses lèvres dans un baiser volé, un adieu silencieux.

"-Vis ta vie, trouve le bonheur... avec quelqu'un qui te mérite," murmurai-je, un souffle d'amour et de renoncement.

Alors que l'obscurité m'enveloppait, je vis son visage, stupéfait et touché, une lueur rosée témoignant de l'émotion brute de notre échange. Je m'évanouis, un sourire paisible scellé sur mes lèvres, emportant avec moi le souvenir de notre connexion éphémère mais éternellement gravée dans nos cœurs.