Nous déambulons paisiblement dans les ruelles enneigées de Pré-au-Lard, Hermione, Ron et moi, savourant un moment de répit loin des soucis de Poudlard, lorsque soudain, Drago Malefoy surgit de nulle part. Avec une brutalité qui me prit par surprise, il me bouscula si violemment que je chutai lourdement sur le sol glacé.

"-Alors Potter, on a perdu l'équilibre ?" me nargua-t-il avec un sourire suffisant, tandis que ses acolytes habituels, Goyle et Crabbe, éclataient d'un rire gras et moqueur.

Hermione, toujours prompte à aider, me tendit la main pour me relever, pendant que Ron, le visage cramoisi de colère, les inondait d'un flot d'insultes. Hermione, d'une voix ferme et avec une maturité qui lui était propre, tenta de désamorcer la situation avant qu'elle n'escalade.

"Tu devrais avoir honte, Malefoy !" s'exclama-t-elle, mais Drago, fidèle à lui-même, riposta avec mépris, refusant toute leçon d'une "sang-de-bourbe".

Ron, bouillonnant, ne put contenir sa rage et brandit sa baguette, prêt à en découdre, mais Hermione, dans un geste de sagesse, retint son bras, lui rappelant que cela n'en valait pas la peine. Nous finîmes par nous éloigner, laissant derrière nous les rires moqueurs de Drago et de ses sbires.

Je m'éloignai, honteux de mon inaction, me traitant de lâche dans le silence de mon esprit. Mais ce qui me tourmentait le plus, c'était cette vérité que je refusais d'admettre, même à moi-même : j'étais épris de Drago Malefoy, l'architecte de tant de mes tourments.

En contemplant mes pieds, je remarquai une racine saillante. Un frisson me parcourut en réalisant que, dans ses assauts, Drago avait toujours évité de me blesser sérieusement.

"-Ne te berce pas d'illusions, Harry, il te hait", me sermonnais-je, tentant de repousser ces pensées dangereuses.

Cependant, l'instant d'après, un individu au regard empli de malveillance s'avança vers Drago, baguette levée, prêt à frapper. Mon cœur s'emballa. Malgré tout ce qu'il avait fait, malgré la douleur infligée à mes amis, l'affection que je lui portais refusait de mourir.

Poussé par un élan irrépressible, je me précipitai vers Drago pour le protéger, ignorant les appels inquiets d'Hermione.

"-HARRY! Qu'est-ce que tu fais ?"

Mais rien ne pouvait m'arrêter. J'étais prêt à tout pour sauver Drago Malefoy, car, contre toute raison, je l'aimais d'un amour fou, un amour que je ne pouvais ni ignorer ni refouler.