Une nouvelle de Kasumi_HOSHINO

Je me rendais à la tombée de la nuit du 31 octobre 2000, à mon cours de médecine qui se déroulait dans la salle 161 de mon université. Tous les élèves présents dans l'amphithéâtre, notre professeur commença : - Ce soir, nous allons étudier le fonctionnement du cœur, et nous avons le privilège d'avoir un réel cobaye, nous annonça-t-il en nous désignant un corps étendu sur une table à proximité, son visage recouvert d'un lige blanc. « Approchez-vous chers élèves. » Sans que je ne sache pourquoi, la vue de ce cadavre me mis mal à l'aise, moi qui habituellement raffolais de ce genre d'expérience glauque. Je n'écoutais que d'une oreille les explication de mon maître, trop obnubilée par les membres livides de l'homme mort, que je vis soudain tressauter avec horreur. Je tournai la tête vers les autres étudiants, mais personne n'avait remarqué ce mouvement surnaturel. Une trentaine de minutes plus tard, la sonnerie retentit, me libérant partiellement de ma tourmente. J'attrapai mes affaires et sortis en trompe de la salle, pressée de quitter l'université et son atmosphère angoissante. Mais alors que je tournais à l'angle d'un couloir, je me rendis compte que j'étais seule. La frayeur me paralysa sur place et mes tremblements s'accentuèrent lorsque les lumières se mirent à clignoter, avant de s'éteindre complètement. Quand je regardai devant moi, j'aperçus une ombre immobile, faiblement éclairée par la pleine lune ainsi que par les lumières vertes des issues de secours. Avec horreur, il me sembla qu'elle s'approchait de moi, me dévoilant un peu plus son visage à chaque pas, jusqu'à ce que je reconnaisse le cadavre que nous avions étudié précédemment en cours, devenu un mort-vivant. Mais ce qui me fit pousser un cri d'épouvante, c'est que cet homme tout droit sortit des enfers portait le visage de Maxime, mon ex-petit-ami, mort dans un accident étrange il y a un an tout pile ... Mon regard plein de frayeur, se riva sur sa main blanchâtre qui s'enfonçait dans sa propre poitrine béante, pour en extraire son cœur sanguinolent, avant qu'il ne me le tend avec un sourire machiavélique. J'eus un haut de cœur, la bile me brûlant la gorge. Je reculai précipitamment jusqu'à ce que mon dos heurte le mur derrière moi. Je m'appuyai dessus pour ne pas tomber au sol, mes jambes tremblantes comme des feuilles. Je ne réussis même pas à crier tant ma gorge était nouée, mes hurlements bloqués en moi. Maxime, toujours face à moi avec son cœur ensanglanté entre ses mains, je clignai désespérément des yeux, espérant le faire disparaître. Vraisemblablement, mon vœu se réalisa quand j'ouvrai les yeux et que le couloir était de nouveau éclairé et vide. Mon cœur battait encore la chamade quand je me décollai du mur, soupirant de soulagement. Soudain mon regard tomba sur une marre de sang où se trouvait auparavant le revenant. Un morceau de papier échoué juste à côté attire mon attention. Je le lis avec désarroi : « Je suis là... M. ».