Ma
Comment ai je pu être aussi aveugle ?
Tu faiblissais de jour en jour, et ton sourire, ce si beau sourire s'éteignait lentement.
Je le voyais bien que tu essayais de le cacher, t'efforçant de me montrer uniquement ce côté de ta personnalité.
Mais tu avais aussi le droit de baisser les bras de temps en temps. Tu ne détenais pas à toi seul la joie du monde entier.
Bien que ta joie de vivre était ce qui me donnait la force d'avancer, si tu arrêtais de rire l'espace d'un instant, les choses ne changeraient pas, la terre continuerait inexorablement de tourner et la lune continuerait d'ensoleiller nos nuits.
Je t'ai posé la question une fois. De tes mains tu as formé une croix pour me prouver que ça va. Rien ne clochait avec toi. Peut être le problème venait de moi.
J'absorbais ton énergie comme un trou noir aspire même la lumière.
Alors comme ça, ta lumière n'etait pas assez forte pour lutter contre mes ténèbres ?
Si toi tu n'y arrives pas, personne ne le pourra.
Je pensais à m'éloigner jusqu'à ce que je te demande.
Où est ce que tu te rends chaque mercredi quand la nuit tombe ?
La première fois, tu m'as dit que tu faisais du tennis.
Je te voyais bien taper dans la balle, les gouttes de sueurs perlant sur ton polo gris.
Mais mon intuition me fit vite douter.
Quelques semaines plus tard, je te reposai la même question.
Apparemment tu fais de la natation tous les mercredis, et ce depuis déjà plusieurs années.
Tu vis à mon visage que je n'y croyais pas. Et quand je te dis
"Jimin, s'il te plaît, dis moi ce qui ne va pas."
Le mouvement de ta tête s'inclinant en avant me fit comprendre que j'avais raison.
Tout est de ma faute. J'aurais dû le deviner.
Les petits tics de tes doigts quand tu parlais, ta paupière gauche qui des fois se fermait et ton corps qui souvent se figeait.
Mais comme aurais-je su ? Comment aurais-je su qu'une telle affection existait, grignotant chaque jour un peu plus ton cerveau et faisant disparaître avec lui les souvenirs de nos sorties tous les deux.
Tu devais détester tout ça. Tu m'avais confié avoir en horreur l'odeur des hôpitaux. Mais tu t'y rendais chaque semaine pour voir l'évolution de ton cerveau, jusqu'à ce que tu t'eteignes, sûrement emporté par un arrêt de son fonctionnement.
Non. Je n'aurais pas pu le deviner.
Mais au moins j'aurais pu insister.
Je ne reproduirerais plus les mêmes erreurs, tu ne t'y rendras jamais plus sans être accompagné.
Pourquoi ne m'as tu pas dit que tu finirais pas me quitter ?
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