Écho et Max existent-ils l'un sans l'autre ?

Je suis seule, allongée dans la neige. Le vent glacial me caresse les joues et disperse mes cheveux sur le sol. Ici, nous avons l'habitude des températures extrêmes et je ne sors jamais lorsque le thermomètre descend en dessous de -15 degrés. Cependant, ce matin, j'avais une terrible envie de me changer les idées, de laisser le vent sécher mes larmes et faire s'envoler mes pensées négatives.

Au loin, le soleil couleur braise brise le dôme blanc qui m'entoure et m'éblouie presque. J'aperçois, dans le coin de mon œil, ma mère me faisant signe de me dépêcher de rentrer mais je ne veux pas la suivre, je ne veux pas l'écouter, je ne veux plus qu'on m'accorde de l'attention et je veux à la fois qu'on me prenne dans ses bras. Personne ne peut comprendre la douleur que je ressens, alors, je m'élance dans la sombre forêt, laissant les branches me fouetter le visage puis je m'écroule.

Je ne sais pas exactement combien de temps j'ai passé à moitié évanouie mais quand je reprends mes esprits, il fait nuit et tous mes membres sont engourdis. Je me lève difficilement et essaie de me souvenir des évènements des derniers jours. Un bruit lointain me sort de mes pensées, ce bruit me rappelle vaguement quelque chose ou quelqu'un...

Le bruit semble se rapprocher de plus en plus et je suis maintenant sûre de quel bruit il s'agit : un aboiement. Soudain, le nom de celui que tout cela m'évoquait  me revient à l'esprit et au même moment, ce dernier arrive au détour d'un grand pin et accoure à mes pieds. Je m'écris :

"Max !"

Pourtant, ce n'est pas mon petit chien qui répond à cet appel mais ma mère qui hurle mon prénom à l'entrée du bois. Je suis le son de sa voix et arrive rapidement à ses cotés. Je me retourne mais Max a disparu. Avant même que ma mère ne prononce une syllabe, je vois des paroles s'envoler et m'étrangler.

Echo va devoir vivre sans Max.

J'aurais beau mentir et prendre des trains à travers les plaines pour m'enfuir, cette vérité restera là et bien réelle.