20. On est pas amis ?

Je l'entends, plus que je ne le vois, sourire lentement. Il vient sûrement de comprendre le cheminement de mes pensées et donc a ma futur et prochaine acceptation. J'ouvre alors mes pupilles vertes pour fixer les siennes, chocolat ? Noisette ? Marron ?

Y : Ton sourire satisfait en est agaçant.
S : Je suis sûr qu'au fond tu l'aime bien.
Y : Alors très, très,très au fond. Tellement au fond qu-

Propose un doigt sur mes lèvres m'intimant de me taire et j'obéis avec a mon tour ce même sourire satisfait. Alors bien entendu, dans le parfait petit rôle-inversé c'est à son tour dorénavant de s'en trouver agacer. J'en profite pour me soustraire à sa main toujours posée sur ma joue et repartir vers ma chambre.

S : Que fais-tu ?
Y : Je ne porte actuellement que mon pyjama. Je vais donc me changer.

Un léger "oh" témoigne delà compréhension de son lent cerveau et il cesse de me suivre, s'arrêtant jouer avec mon chiot. Une dizaine de minutes plus tard, et une bataille acharnée  contre mon reflet remporté, je me place à nouveau devant lui, bien mieux vêtu.

S : Tu es..-
Y : C'est seulement une robe noir 
S : Sublime. 

Je croise les bras en lui lançant un de mes fameux regard noir avant qu'il ne me fixe un mélange de légère crainte et de " de toute façon c'est pour rire ". Alors mon sourire s'agrandit et il pose, puis attrape mes affaires.

Y : Où va où ?
S : Si je te le dis, ça ne sera plus une surprise.
Y : Aller...s'il te plaît !
S : Non ! Ne fais pas cette tête ! Je ne vais pas céder.

Je croise les bras, attrape mon chiot qui s'évertue donc à se blottir contre moi et léchouille mon cou.

Y : On reste ensemble Smooth ? Hein ? On reste pas avec ce méchant Soan.
S : Je suis gentil !
Y : Ne l'écoute pas.

Il grogne, non pas le chiot, mais plutôt le garçon derrière moi qui s'approche de moi pose son nez contre mon cou avec un sourire narquois.

S : Tu verras, tu ne me boudera plus quand tu verras ma surprise !
Y : Okay, dis moi au moins ou sait !
S : Nous allons juste marcher, ça prendra Smooth ! Puis on ira manger un morceau au parc, puis se promener à la fête foraine et..on verra.

Je me tourne et l'observe de côté avant de pianoter sur mon téléphone.

{Conversation par Message }
Yuma : Hey ! Si tu rentres plus tôt ne panique pas, je suis avec un ami.
Jeanne : Un ami ? Le soir de la saint Valentin.
Yuma : Bien sûr ? Et que fais-tu avec ce téléphone ? Pose le donc et profite.
Jeanne : Pourquoi James est aussi un ami.
Yuma : Vu comment il te regarde j'en doute.
Jeanne : De même pour toi ?
Yuma : Hein ?
{Fin de la conversation par Message}

Je repose mon téléphone les sourcils fronces en réfléchissant au mots de ma tante.

S : Que faisais- tu ?
Y : Je prévenais ma tante d'ou j'etais. Ça te dérange pas ? A moins que ce soit un enlèvement ?
S : C'est totalement un enlèvement.
Y : Pas crédible. Bon on y va ?

Je me dirige vers la sortie et ferme derrière lui alors qu'il râle sur le fait qu'il est " totalement crédible ", un soupire, néanmoins amusez, traversé mes lèvres.

Y : Mes parents sont morts, tués, une enquête est ouverte à ce sujet et tout le monde est au courant. Ils étaient policiers et avocats. Et ma tante est policière, sans compter que son rencard est L'inspecteur en charge de l'enquête et ils savent que je suis avec toi. Tu es vraiment sûr que tu veux que ce soit un enlèvement ? Non car ce serait suicidaire Soan.

Je plante mon regard dans le sien et un léger froncement de sourcil lui vient alors qu'il assimile mes mots.

S : Tu as tout prévu comme si j'allais te kidnapper ?
Y : Si tel était le cas, je ne t'aurais rien dit.
S : Ils ont des suspects ?
Y : Pour mon faux enlèvement ?
S : Non Yuma ! Pour tes parents.

Je soupire lourdement, attaché la laisse à smoothie et prends un soin des plus consciencieux à vérifier que oui c'est bien attacher. Après cela je me relève sous le regard de Soan et nous commençons notre route alors que le soleil décline lentement sa descente dans le ciel.

Y : Ils font des interrogatoires, repassent la vie de chaque personne en détail.

Il attrape ma main en signe de réconfort et je la lui serre, même si j'en ai pas de grand besoin. Ce que j'aime le plus dans son geste c'est qu'il prend la parole et change de sujet. Sur le reste de la route nous parlons donc d'abord du lycée, puis de nos théories sur les professeurs et une chose en entraînant une autre une discussion sur l'après mort commence.

Y : Donc si je t'écoute et te comprends bien, ce qui est compliqué, fait pas cette tête c'est vrai !
S : Mais-
Y : Laisse-moi finir ! Tu dis que mes parents seraient quelque part dans le même monde que moi mais..sous une autre forme. Un bébé qui vient de naître ou même un animal.
S : C'est possible.
Y : Donc ils pourraient être Smoothie, ou même une fourmis que j'ai écrasé.
S : Si..
Y : J'y crois pas.
S : Et que crois-tu alors ?
Y : Qu'ils sont morts.
S : Tu ne crois à rien d'autre ?
Y : Quand j'étais plus jeune..je pensais que les âmes si elles n'étaient pas en paix errer sur terre en quête de quelque chose.
S : Et pourquoi as tu arrêté d'y penser ?

"Car il n'est jamais revenu "  La petite, et perfide dans mon cas, voix de ma conscience retentit dans tout mon cerveau. Si bien que j'en oublie même de répondre et me replonge dans mes ténèbres. Mais la pression, douce et chaleureuse, de sa main sur la mienne semble me ramener.

Y : Disons que j'ai grandi.
S : Et d'après toi que pense la petite Yuma de tout ça ?
Y : Oh..elle devait bien rire de nous.
-J'en témoigne ! Ça fait 10 minutes que je vous écoute. Mais absolument rien ne ressemble à une commande les amoureux !

Nous relevons tous les deux le regard vers un homme dans la trentaine et des plus amusé et chaussé un sourcil avant de comprendre.

S & Y : Oh...la commande !

Il éclate de rire et rougissant légèrement nous commençons à commander avant de repartir avec tous nos produits sous son regard. Et bien sûr, pour bien faire partie d'un roman a l'eau de rose il lance un " Bonne soirée les amoureux " qui me fait grincer des dents et qui fait rire cette idiot de Soan .

Y : Cessé de rire ! C'est clichés !
S : Le cliché n'as pas toujours du mal !

Je lui lance un regard noir et nous nous asseillons face à face. J'observe nos chocolats chauds, hamburger et frite avec un appétit grandissant. Le flash d'un appareil photo me surprend et je relève un regard noir, enfin vert colérique, vers lui et il éclate de rire.

S : A.D.O- AIE !

Je souris fier de moi alors qu'il se frotte la jambe boudeur. Je donne un bout de viande à mon chiot affamé, enfin je ne pense pas qu'il le soit mais..il en mourrait d'envie. Nous finissons donc par déguster nos repas avec une ambiance légère. Une ambiance parsemée de mes plaintes lorsqu'il me volait de la nourriture et de ses renseignements alors que je le faisait en retour. Attendez ! On me vole pas répercussions moi !

Finalement nous avons jeté les emballages à la poubelle avant de partir vers..la grande roue je crois. Le chiot est fatigué et Soan parfait gentleman il l'as porté. Alors que nous marchions dans le noir mon regard ccesr glissé sur ses mains et j'ai sentit plutôt inconscienccement mon doigt venir à la recher de sa main. Il n'a pas relevé la tête, mais lentement sa main s'est tournée, comme prête à ce que je la prenne. J'ai pesé le pour et le contre dans mon esprit avant de glisser doucement ma main dans la sienne. C'est beaucoup plus chaud et agréable que de rester les bras ballants. Je fais taire cette pseudo consciente et à nouveau nous nous plantons devant la personne qui nous offrira, après de l'argent de notre part, un tour sur la grande roue. Cette fois c'est une femme, plus vieille, plus douce et avec un éclat de malice.

-Bonjour ! Alors les amoureux font un tour de grande roue ?

J'abandonne le fait de leurs expliquer que " Non ce n'est pas mon amoureux " et Soan discute avec elle avant de lui confier la garde du chien. Bien évidemment, on ne peut pas le monter. Je râle et rechigne à le lui laisser mais elle m'assure avec son sourire maternelle qu'il restera avec elle en sécurité. Y'a intérêt la vioc. Elle semble comprendre mon regard car elle se fait plus vigilante alors que je monte dans la nacelle.

J'observe le ciel couvert d'étoiles et je souris longuement. Arriver tout en haut alors que je tournais mon regard vers Soan, je le vis déjà en train de me regarder. Bien sûr, cela fis s'empourpra mes joues de rouges.

Y : Oui ?
S : Peux tu..ne pas bouger ?
Y : Je ne compte pas sauter ? Je ne suis pas suicidaire.

Il roule des yeux, semblant s'amuser de mes mots avant de doucement se rapprocher de moi. Ses mains douces et étonnement voluptueuses glissent une de mes mèches de cheveux hors de mon visage et je penche la tête de côté. Soan..ne fais pas ça.. il ne m'écoute pas. Bien sûr, puisqu'il ne m'entends pas. Alors lentement il se rapprocha, ne se souciant pas que la nacelle se tournait de plus en plus de mon côté, emportés par nos deux poids. Si j'avais voulu fuir, ça aurait été impossible..et pourtant..je veux fuir. Je ferme les yeux, et bientôt je sens son souffle aux effluves de barbe à papa s'échouer contre mes lèvres. Contre mon gré, de longs frissons se glissèrent dans mon dos et un instant mon visage se rendit vers lui.

Mais avant qu'il ne dépose enfin ses lèvres sur les miennes, je glisse une main entre nos corps et pose un doigt gelé sur ses lèvres.

Y : S-Soan..non..
S : Pourquoi…

Je le sens frémir, et sa voix.. sa voix est bien plus grave, bien plus basse..bien plus tentante.
Je ferme un peu plus fort les yeux me cachant entre mes murs.

Y : On est pas amis ?
S : Amis ?

La roue descend, j'ouvre les yeux, et directement le vert du miens se noie dans le marron. Dans le marron bien plus dur, tout son être semble être plus dur mais..pas méchamment. Pour se protéger ? J'évite les questions, m'excuse prestement et sort de la nacelle a peine nous le pouvons. J'attrape mon chiot et fuis, je fuis et cours alors que mon nom résonne derrière moi. Mais je l'ignore, je l'ignore et je pars chez moi. Étrangement une dizaine de minutes plus tard je me trouve échoué dans mon lit entièrement chamboulé. Ce n'est pas l'amour qui donne des ailes, c'est la peur.

Mon téléphone sonne, je l'ignore. Il résonne, je l'ignore. Au bout de la troisième fois, passablement agacé je l'attrape.

Y : Quoi?!
-Wow, je ne pensais pas autant de froideur, d'interrogation et d'exclamation dans une même phrase possible.

Je soupire lourdement et la pression ne s'efface pas, non elle semble plutôt se taire juste pour un moment.

Y : Que se passe t-il Léo ?
L : Je sors de mon rencard avec Lila..
Y : Oui ?
L : ..je me suis enfui.
Y : Tu t'es ...enfui ?!
L : Oui, on est au resto, puis à la grande roue et en redescendant je l'embrasse. C'était génial, elle était tout contre moi et ses lèvres avaient la saveur la plus sucrée que je connaisse..mais..
Y : Mais tu as pris peur, et tu t 'es enfui.

Un silence se fait, et je le sens se jeter sur son lit. Il doit sûrement être comme moi, sur le dos à fixer son plafond. Alors je souris, je souris ironiquement.

L : Il t'as invité n'est-ce pas ?
Y : Comment tu le sais ?
L : Il me l'avais dit..tu t'es enfui ?
Y : Lui n'as pas eu le temps de m'embrasser…

Il ne répond pas, non, c'est ça que j'aime chez lui. Alors il se tait un moment, et alors que je me plonge un peu plus entre mes draps il commence le récit d'un de ses romans. Peu à peu mes paupières se ferment et je m'endors. Un instant je pense entendre le bruit de clé, espérons que ce ne soit pas un kidnappeur..ou un assassin. Ce serait ironique.

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