Chapitre 43
TW : Scène de torture !
Chapitre long, car il mêle deux chapitres en même temps !
« Avec le temps, j'avais appris à me dire que les miracles n'existaient pas. »
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Les membres meurtris et le dos adossé au mur froid et terne, je papillonnais des cils pour ne pas sombrer une nouvelle fois, le crâne parcouru d'élancements, et la bouche sèche.
Les ténèbres m'avaient emportée deux fois depuis que j'étais ici tant j'étais épuisée.
Je ne me souvenais de rien, si ce n'était de l'assaut de ces hommes dans mon repaire, et de mes innombrables pertes de conscience depuis que je m'étais réveillé dans ce qui me semblait être une cellule vide et glaciale.
Personne n'était venu me voir.
Je ne savais pas ce que je fichais ici, ni ce qu'on me voulait.
Mais j'étais terrifiée à l'idée qu'on me fasse subir des atrocités...
Comment pourrais-je me défendre dans mon état meurtri et la fatigue qui m'écrasait ?
Un bruit désagréable s'éleva jusqu'à mes oreilles et je remarquai bien vite qu'il s'agissait de mes dents qui claquaient à cause de la température de ce lieu obscur, où aucune source de lumière ne me tenait compagnie. L'odeur du renfermé et de mon propre sang malmenait mon estomac, et je devais furieusement lutter pour ne pas vomir.
Pas encore.
D'un œil un peu moins trouble, je scrutai les alentours en ignorant les ténèbres qui m'encerclaient en avalant péniblement ma salive pour balayer ce goût acide qui obstruait ma trachée.
Un soupir m'échappa avant que je ne presse mes paupières, terrassée par ma migraine.
Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais ici. Je n'avais aucun repère... Le fait que personne ne soit encore venu me voir n'aidait en rien... J'avais faim, et j'avais la vessie pleine... Je ne savais pas combien de temps je pourrais tenir.
Je gémis quand je fis un léger mouvement, les tempes endolories et le corps semblant pesant une tonne.
Ces hommes, dans mon repaire, ne m'avaient pas loupée...
La porte s'ouvrit dans un grincement sinistre et me contraignit à rouvrir les yeux. La lumière du couloir illumina un instant ma cellule pour m'aveugler et dévoila la silhouette intimidante d'un homme qui s'approcha de moi. En remarquant qu'il tenait un flingue, je sentis la déception titiller ma langue, mêlée à la terreur.
Peut-être pourrais-je essayer de le désarmer ?
— L'Impitoyable est prêt à te rencontrer..., m'annonça-t-il. D'abord, c'est l'heure du bain.
L'Impitoyable ? Un bain ?
Je m'agitai en cherchant une solution pour m'enfuir.
Quand d'autres voix s'élevèrent, je déglutis.
Non. Si je m'attaquais à lui, ça alarmerait les personnes qui se trouvaient à l'extérieur.
De plus, je n'avais aucune idée du lieu dans lequel j'étais...
L'homme m'empoigna avant que d'autres inconnus ne me traînent. Je me débattis avec violence et parvins à donner un coup à l'un d'entre eux, mais un autre m'asséna une gifle pour me faire taire. Sonnée, je ne réagis plus quand ils continuèrent de me guider je ne savais où, le goût âcre du sang dans ma gorge.
Bien vite, on se retrouva dans une salle rappelant une cave tant elle était sombre et poussiéreuse. Je sentis la panique m'envelopper quand les hommes m'encerclèrent en approchant leurs mains de mes vêtements. Furibonde, je m'agitai et frappai dans le tas, aveuglée par la peur et la colère, avant que l'un d'entre eux ne m'agrippe violemment les cheveux, quand un autre me retira mon haut. Ma respiration s'affola davantage et ma vue s'assombrit quand celui qui me maintenait tira davantage sur ma crinière.
Bientôt, un autre m'enleva mon jean, et je me retrouvai en sous-vêtements devant eux, la respiration chaotique et les yeux irrités. Je ravalai les larmes de peur en scrutant vivement les alentours.
Non, non...
Il fallait que je me rhabille, que je fuis loin avant qu'ils ne puissent malmener mon corps...
Quand l'inconnu le plus près posa sa main sur mon épaule, je n'hésitai pas. Je frappai avec violence son entre-jambe en feulant comme une furie, avant que des bras ne m'empoignent. Je mordis sa chair jusqu'au sang avant de recevoir un coup contre la tempe. Sonnée, je papillonnai des cils avant que mon corps ne se fasse projeter comme s'il ne pesait rien le long du sol froid.
— Arrête de t'épuiser pour rien ! gronda un homme en s'agenouillant devant moi pour attacher mes poings dans mon dos.
Et quand j'aperçus son sourire cruel, je tressaillis, inquiète quant au sort qu'ils allaient me réserver.
Par pitié, non. Je ne voulais pas qu'ils me voient nue.
Qu'ils me fassent du mal comme Joe.
— Laisse-nous te décrasser, connasse ! siffla un autre en me forçant à me relever.
Je cherchai à me débattre encore, furieuse, mais je reçus une autre gifle. Meurtrie, je fus contrainte à m'asseoir sur une chaise en bois, avant qu'on m'attache les jambes à ses pieds, et la corde maintenant mes poignets fut également accrochée au siège.
Tremblante, je m'agitai avant que de l'eau froide ne soit projetée sur moi, ce qui me figea. Trempée, je retins mon souffle avant qu'on ne me vide une autre bassine glaciale. Mes épaules se tendirent alors que je pressais mes paupières, les lèvres agitées et le souffle de plus en plus court, la chair de poule parcourant ma peau frigorifiée.
Quand de l'eau froide écrasa à nouveau mes épaules, je me mis à suffoquer, gelée, avant que les hommes ne continuent ce petit manège pendant un moment qui me sembla être une éternité.
L'un des types s'avança, une bassine impressionnante entre ses mains, alors qu'un autre saisissait ma nuque pour plonger ma tête dedans. Mon souffle se coupa avant que je ne me débatte, mais mon crâne fut maintenu fermement. La panique accéléra les battements de mon pouls.
Mes lèvres s'entrouvrirent d'elles-mêmes quand je sentis le souffle me manquer, et de nombreuses bulles remontèrent à la surface.
Libres.
Libres.
Et moi aussi, je voulais être libre.
Des images s'immiscèrent sous mes paupières closes alors que je m'acharnais encore, espérant qu'il me relâche. Une lumière aveuglante sembla traverser les ténèbres qui m'enveloppaient pour me guider, comme une main tendue prête à me secourir. Mes épaules se détendirent quand je me mis à suffoquer, les poumons vides, le cœur battant un peu moins vite, essoufflée.
Soudain, on releva ma tête avant de m'asperger de l'eau dans laquelle j'avais le nez plongé juste avant, et la douleur que je ressentis sur mon échine m'arracha un hoquet de surprise. Je papillonnai des cils en inspirant profondément l'air afin de m'emplir les poumons, l'esprit troublé et assourdie par le martèlement de mon sang contre mes tempes.
— C'est bon, elle est assez propre pour voir l'Impitoyable.
On me libéra de la chaise et de mes entraves avant de me balancer un vieux tissu crasseux pour que je me vêtisse. Et, malgré son odeur nauséabonde, je m'empressai de l'enfiler, toujours haletante et ma migraine d'autant plus intensifiée, mes plaies m'élançant, le corps tremblant, menaçant de s'écrouler.
Et, même si je n'étais pas séchée, un homme saisit mes poignets pour traîner encore. Mes jambes flageolèrent sous mon propre poids avant que je ne titube, mais il serra sa prise avant de me tirer pour me traîner le long d'un dédale sombre pour m'emmener dans une salle opposée à celle d'où on venait. C'était un bureau de direction. Le plafond et le parquet étaient d'une blancheur éclatante s'opposant aux murs noirs.
Mon cœur s'accéléra d'appréhension et, quand l'homme me relâcha, j'eus un mouvement de recul, et avant que je ne puisse essayer de foncer vers la porte, une voix féminine claqua :
— Tu comptes partir sans me laisser le temps de me présenter ?
Je me mordis les lèvres jusqu'au sang avant de me tourner vers mon interlocutrice, que je n'avais pas remarqué, trop troublée par la pièce. Assise gracieusement devant son bureau, elle me contemplait de regard de jais avant que ses lèvres ne se retroussent en un rictus glacial. L'homme qui m'avait emmené ici recula, alors que les autres se placèrent à côté de l'inconnue, le dos droit et l'œil scrutateur, prêts à me tirer dessus au moindre faux pas.
— Melina, je t'en prie, approche, m'ordonna-t-elle.
L'homme me saisit par l'épaule et me força à m'asseoir, ses doigts s'enfonçant dans ma peau. Un léger vertige me troubla la vue avant qu'un dégoût profond ne remonte dans ma gorge. La femme remarqua probablement mon teint plus livide, car d'un signe de main, elle lui indiqua de s'éloigner.
Bientôt, je me mis à réfléchir, et je compris à qui je faisais face.
Le choc teinta mon visage, et je contemplai la femme à travers mes cheveux humides.
— Vous êtes..., sifflai-je finalement entre mes dents encore tremblantes. Je pensais que...
— Que quoi ? m'interrogea-t-elle en croisant ses jambes, les yeux brillants. Que j'étais un homme ?
Je ne répondis rien, la langue lourde.
Oui. Oui, depuis le début, je pensais que l'Impitoyable était un homme...
Personne ne savait qui il était, et j'étais maintenant sûre que cette femme avait préservé son anonymat en ayant un petit entourage connaissant sa véritable identité, tout en donnant des ordres à ses autres membres à travers ses plus fidèles sbires...
C'était commun, chez les chefs d'un gang, de rester tapis dans l'ombre...
Mais que me voulait cette femme ? Je ne la connaissais pas...
Je la dévisageai à nouveau en m'attardant sur son visage marqué par les coups de la vie, dévoilé par ses cheveux roux attachés en un chignon strict. Sa peau pâle ressortait davantage les taches de rousseur couvrant ses joues creuses, et une cicatrice plutôt discrète entaillait son arcade sourcilière.
Et, alors que je l'observais, une colère destructrice gronda dans ma poitrine. Cette femme, aussi redoutée soit-elle, était une lâche.
— Tu ne devrais pas me regarder de cette manière, Melina... Ce petit bain ne t'a donc pas calmée ?
Je me crispai en retenant mon souffle. La femme plissa le nez d'amusement et se laissa retomber contre sa chaise dans une position nonchalante, son regard scrutateur continuant de me transpercer.
— Nous allons discuter un peu, si tu veux bien..., me dit-elle.
Ses lèvres s'incurvèrent davantage. Elle se releva pour contourner son bureau, et elle s'y adossa en croisant les bras pour m'observer à travers ses cils maquillés, l'air calculateur.
— Tu sais, ce n'est pas contre toi, tout ça..., m'apprit-elle. Toi, tu es seulement... Comment dire ?
Ses yeux s'embrasèrent avant qu'elle ne siffle :
— Tu es la proie d'une personne qui ressent beaucoup de rancœur à ton égard... Faut dire qu'elle a ses raisons.
En me rappelant de cette violente trahison, je m'agitai avant qu'un homme ne place sa lame sous ma gorge, me contraignant à tenir en place. Je déglutis en observant l'Impitoyable qui souriait.
— Faites-le entrer, ordonna-t-elle.
J'entendis la porte s'ouvrir dans mon dos. Et, malgré la colère que je ressentis, je ne daignai pas me tourner pour croiser son regard.
Dans quel cas, j'avais peur de laisser mon visage se fendre en deux et dévoiler tout le chagrin que je ressentais.
Quand ses pas se rapprochèrent, mon souffle se fit de plus en plus sifflant. La femme me faisant face rit devant mon air mauvais avant qu'elle ne s'approche de moi, son doigt caressant ma joue. Soudain, elle fit pivoter ma tête, me contraignant à croiser le regard du traître.
La fureur en mon sein s'intensifia encore quand mes yeux se plongèrent dans les siens, et j'aboyai, incontrôlable :
— Comment as-tu pu ? Putain, pourquoi tu nous as trahis ?
Ses iris aciers luisirent de colère et, à cette constatation, je sentis ma vue s'assombrir de rage. Je m'apprêtais à m'élancer, mais l'homme à mes côtés pressa mon épaule pour m'asseoir alors que l'Impitoyable riait.
— Tu devrais lui expliquer, Naël, tu ne crois pas ?
Naël, le visage tordu par un sentiment que je ne lui avais encore jamais vu fit un pas avant que son regard ne me passe en revue. Ses épaules se tendirent avant qu'il ne siffle :
— Tu mérites tout ça, Melina... Tu mérites l'enfer que tu vas vivre, ici...
Et ses lèvres se tordirent en un sourire cruel quand il ajouta :
— Et je te tuerai, lorsque le moment sera venu. Je te tuerai, comme tu l'as tué...
Ses paroles me glacèrent le sang. Je cessai de m'agiter, la bouche entrouverte. La lueur meurtrière dans ses yeux s'intensifia face à mon air perplexe, et il dégaina son flingue, prêt à me foncer dessus pour m'achever, mais l'un des hommes l'arrêta en lui lançant un regard d'avertissement.
L'Impitoyable secoua la tête, moqueuse, et souffla :
— Attachez-la et emmenez-la dans le débarras pour lui expliquer un peu les choses, je ne voudrais pas salir mon bureau...
Et sans que je ne puisse me défendre, on m'entrava à nouveau avant de me ligoter à une chaise dans une pièce exiguë. Je serrai la mâchoire en ignorant ma respiration sifflante, perdue, écrasée par la déception, embrasée par la colère.
L'Impitoyable, adossée à la porte, lança un coup d'œil entendu à Naël et lui dit :
— Naël, fais-toi plaisir. Amuse-toi un peu...
Et elle lui tendit une lame qu'il déplia, un rictus cruel fendant son visage enfantin. Je me figeai quand il s'approcha, et il s'agenouilla pour river ses yeux dans les miens.
Cette lueur tendre que je lui connaissais n'était plus là. Il n'y avait plus rien, à part une haine profonde à mon égard.
— Combien de personnes as-tu tué, Melina ? m'interrogea-t-il.
Surprise, je balbutiai :
— Qu...
— Tu as bien compris, m'interrompit-il en serrant la mâchoire. Combien de personnes as-tu tué ?
Mais je n'en savais rien... Trop, pour que je puisse avoir la conscience tranquille.
Trop, oui, mais ces personnes le méritaient...
Muette, je gardai mes yeux rivés dans les siens, incapable de lui répondre. Cela accentua la rage qui l'animait, et après un moment où il resta figé, il amena sa lame contre ma joue, et il pressa le tranchant pour qu'elle entaille ma peau. Une goutte de sang perla, sous son regard brûlant. Je serrai la mâchoire en me débattant, sans pourtant qu'il ne s'éloigne.
— Beaucoup, hein ? rit-il froidement. Je suis sûr que tu ne pourrais même pas me dire leur nom, ni me décrire leur visage... Tu t'en fous, de tout ça. Tu t'en fous, d'avoir tué des gens.
— Tu en as tué aussi, Naël, grinçai-je.
Furieux, il fronça les sourcils et serra fermement la lame entre ses doigts, se retenant probablement de me tuer dès maintenant. Il finit par cracher :
— Parce que le gang m'imposait de le faire !
— Tu crois que ce n'était pas mon cas ?
— Non ! rugit-il en se redressant, furieux. Non, ce n'était pas ton cas !
Haletante, je lançai un coup d'œil à l'Impitoyable qui observait la scène d'un œil jouissif, entourée de ses sbires armés. Naël passa une main dans ses cheveux bouclés et tourna autour de moi, le regard brillant de haine.
— Tu as tué des personnes qui n'étaient pas concernées par le Tabu ! Tu les as tués par plaisir !
— Je n'ai jamais tué par plaisir ! rétorquai-je.
— Et mon frère ? claqua sa voix dans un tremblement. Tu ne l'as pas tué par plaisir, peut-être ?
Son... Son frère ?
L'incompréhension peignit mes traits alors qu'il se postait à nouveau devant moi. Je scrutai attentivement ses traits avant qu'il n'envoie sa main claquer mon visage dans un bruit sourd, probablement agacé par mon mutisme. Ma vue se troubla un instant avant que je ne secoue la tête, choquée par son geste. Le silence plana, seulement perturbé par nos souffles haletants. Naël réafficha bien vite un air meurtrier et m'envoya, ses pupilles étincelantes de fureur :
— Tu l'as tué il y a deux ans ! Tu l'as tué en laissant son corps traîner dans une ruelle comme s'il ne valait rien ! Comme une merde !
Mes sourcils se froncèrent un instant alors que je réfléchissais à ses propos et, bientôt, je repensai aux personnes que j'avais éliminées en dehors du Tabu.
Il y en avait peu. Du moins, pour moi, c'était déjà trop...
Elles le méritaient, pourtant...
Et je me souvenais, oui, je me souvenais.
De son frère.
Deux ans avant, j'avais bien tiré sur un homme, et ce meurtre m'avait hantée longuement.
J'avais fini par en parler à Ayoub en éclatant en sanglots.
Son visage ne m'avait pas quitté pendant un an...
Parce que je l'avais tué à cause de mes propres démons.
Parce que j'avais perdu la raison.
Oui, je m'en souvenais...
Je m'étais acharnée sur cet homme, furieuse, comme contrôlée par un esprit malveillant, avant de tirer sur lui jusqu'à ce que je m'écroule.
Je me pétrifiée ensuite en repensant à Ayoub.
Putain, comment allait-il ? Je n'avais pas réussi à le sortir du repaire...
L'inquiétude me noua la gorge.
— Ah... Tu t'en souviens, pas vrai ? finit par demander Naël devant mon air troublé.
Je reportai mon attention sur lui, blême, et avalai péniblement ma salive.
— Il..., balbutiai-je.
Il le méritait.
Il méritait son sort...
Bon sang, oui, il méritait même pire.
— Il avait..., hésitai-je en relevant les yeux vers lui.
Et, devant son regard humide, je crachai, ignorant la pitié qui me dévorait :
— Il méritait de mourir !
Mes paroles le firent vaciller. Ses pupilles s'égarèrent un instant et, avant que je ne réagisse, il fonça vers moi pour me menacer de sa lame, prêt à me trancher la jugulaire.
Je soutins son regard, la tête levée, la bouche sèche, et sifflai :
— Il avait abusé d'une femme...
Oui, je l'avais tué parce que je l'avais vu abuser d'une prostituée qui le suppliait d'arrêter.
Cette image m'avait rendue dingue... Je n'avais pas réfléchi. Je m'étais élancée sur lui pour le passer à tabac, extériorisant toute la colère qui m'embrasait.
Je l'avais frappé jusqu'à ce qu'il en pisse le sang, et que j'en perde davantage la raison, malgré ma conscience qui me suppliait de me reprendre.
En vain. J'avais fini par lui tirer dessus, encore et encore, insensible.
— Naël, nous avons encore besoin d'elle ! claqua la voix de l'Impitoyable quand Naël m'asséna une autre gifle et qu'il leva sa lame, prêt à en finir.
Un homme saisit Naël avant qu'il ne puisse m'abattre et l'éloigna. Le jeune garçon se débattit avant d'être plaqué contre le mur. Il relâcha sa lame, et un autre inconnu s'en saisit en me couvrant d'un regard cruel.
L'Impitoyable s'agenouilla devant moi et me releva le menton, ignorant mon souffle saccadé.
— Je dois avouer que j'ai hésité à rendre service à ce charmant garçon... Mais il était tellement désespéré, quand il a réussi à me trouver. On a donc passé un marché.
Elle sourit, et mon cœur s'accéléra d'inquiétude quand son pouce caressa ma joue entaillée.
— Je lui ai dit que je l'aiderai à te piéger, à condition qu'il me donne toutes les infos concernant le Tabu. Il m'a été d'une grande aide. Sans lui, votre repaire n'aurait pas été pris d'assaut.
Et elle lança un coup d'œil luisant à Naël qui était toujours maintenu, la respiration sifflante et les yeux meurtriers.
— Naël a été parfait en tant que taupe. Dommage, on a eu pas mal d'empêchement.
J'assimilai ses propos, sous le choc.
Bien sûr... Naël, depuis le début, était un traître.
En rejoignant le Tabu, son but était déjà de me détruire...
Lors de la mort de Rosa... Quelqu'un avait prévenu les flics.
C'était lui. Il l'avait fait pour éloigner les autres dans l'espoir que les hommes du NAP puissent m'emmener.
Mais la police était revenue trop vite pour qu'ils y parviennent.
Je me souvenais du jeune garçon, quand il m'avait retrouvée dans le pub, blessée.
Son regard, en me voyant toujours là, aurait dû me faire tilter...
Ou lorsque j'avais été traqué avec Kyle... Naël avait dû être mis au courant que j'étais toujours dans le centre-commercial... Quoi de mieux pour être assaillie ?
L'entrepôt qui avait pris feu. C'était Naël, qui nous avait dit qu'il y avait du mouvement. C'était lui, qui nous avait poussé à nous jeter dans la gueule du loup et qui avait ensuite appelé les flics pour qu'on dégage, laissant l'opportunité au NAP d'agir...
Et la dernière réunion, il était évident que c'était lui qui avait prévenu l'Impitoyable. Personne, à part les membres, n'étaient au courant que nous étions pratiquement tous dans notre repaire.
Tout était clair...
Cette personne qu'il voulait venger, c'était son frère, et c'était moi, sa proie.
C'était moi, qui avais alimenté sa fureur...
Je relevai un regard vitreux à Naël, les membres tremblants de colère, mais également de déception.
Bon sang, depuis le début, il nous manipulait.
Il m'avait menti...
Et je n'avais rien vu venir...
Il soutint mon regard en inspirant profondément avant que l'homme ne le sorte, laissant ainsi l'Impitoyable avec moi, ainsi que deux titans.
— Allez, elle me semble bien calmée. Ramenez-la dans sa cellule et occupez-vous des autres prisonnières, certaines sont prêtes à être vendues, ordonna-t-elle d'une voix froide.
D'autres prisonnières ?
Je tiltai en repensant à ces femmes enlevées.
Au trafic.
Ma gorge s'obstrua encore.
Bientôt, on me balança dans ma cellule. Je m'empressai de ramener mes genoux contre moi, assaillie par d'innombrables questions, mais également par le chagrin.
Naël nous avait trahis...
***
Un long hurlement traversa l'orée de mes lèvres quand l'homme entailla mon ventre. Du sang perla de cette nouvelle balafre pour s'écouler sur le sol dans un bruit sec. Ma mâchoire se crispa quand il rit amèrement, et je laissai ma tête retomber en avant, les larmes menaçant de s'écouler.
Mais il était hors de question que je cède...
— C'est bon, ça suffit, claqua la voix de l'Impitoyable qui esquissa un sourire. On va la laisser un petit peu se reposer.
Ligotée à une chaise, en sous-vêtements, je relevai difficilement le nez vers elle avant de retenir mon souffle quand elle se posta face à moi, l'œil lubrique.
J'étais épuisée, chaque jour était un enfer. Je ne savais pas depuis quand j'étais ici, mais mes geôliers trouvaient toujours une nouvelle idée pour me faire souffrir.
Le fouet. Le passage à tabac. L'eau froide. Tant d'autres choses.
Je ne savais pas pourquoi on me maintenait en vie. Naël m'avait à nouveau fait face pour m'interroger, et à chaque fois, il perdait le contrôle. On l'éloignait constamment avant qu'il ne m'achève.
Mais pourquoi ? Il pouvait l'avoir, sa vengeance... Qu'il en finisse...
— Tu es bien pâle, joli cœur, me souffla l'Impitoyable. Je te le répète, mais ce n'est pas contre toi.
— Pourquoi me gardez-vous en vie ? demandai-je faiblement.
Un rire me répondit avant qu'elle ne penche la tête sur le côté, ses lèvres rouges étirées en un rictus froid.
— Pour Naël... Il veut encore te garder vivante. Il voudrait te torturer encore un petit moment.
— Et vous... Quel est votre intérêt ? Asseoir votre pouvoir ?
— Pas seulement, me contredit-elle en se redressant pour reculer de quelques pas, son regard soutenant le mien.
La vue assombrie, j'essayai de l'observer avant que ma tête ne retombe en avant, ne supportant plus de porter le poids de mes tourments. Les talons de l'Impitoyable claquèrent contre le sol avant qu'elle ne poursuive :
— Tu sais, mes hommes m'ont dit que tu t'étais battue comme une lionne pour défendre ton ami... Tout ça pour quoi ? Pour que ton repaire et tes amis ne se fassent exploser.
Exploser ? Ma respiration se coupa, comme si on m'avait donné un coup. La femme ricana devant mes yeux révulsés, et elle posa une main sur mon épaule, son parfum s'infiltrant dans mes poumons serrés.
Ils étaient morts...
Ils étaient morts...
Mon regard se perdit dans le vague alors que je sentais mon esprit s'éloignait, fuyant cette douleur qui m'écrasait.
— Oh, j'avais oublié de te dire que ton repaire avait été explosé. Pardon. J'ai beaucoup de choses en tête. C'est difficile de gérer mes hommes et mes affaires.
— Vous...
— Inutile de te fatiguer, m'interrompit-elle en enfonçant ses ongles dans mon épaule nue. Je voulais seulement te tenir au courant. Le Tabu a été démantelé par mon gang. Et ça ne sera pas le dernier à l'être...
Mais que voulait-elle, bon sang ?...
Pourquoi se montrer aussi cruelle ?
Pourquoi était-elle au pouvoir, d'ailleurs ? Qui était-elle ? Finn était l'ancien meneur du NAP, oui, mais qui était-elle, pour lui ?
Mon sang se glaça quand le doute m'assaillit.
Pouvait-elle être sa femme ? Sa sœur ? Ou qu'en savais-je ?
Voulait-elle se venger de lui ?
— Qui était Finn pour vous ? osai-je.
Quand un éclat malveillant illumina ses yeux noirs, je compris que c'était bien pour lui qu'elle agissait.
Elle lui était liée...
Mon cœur se serra ensuite.
Et si elle cherchait à se venger de Finn, alors Kyle était dans son viseur également...
— Tu es bien curieuse, Melina...
D'un claquement de doigt, elle ordonna à l'un de ses membres d'approcher.
— Fais-lui comprendre qu'elle n'a pas le droit de me poser des questions sans mon accord.
D'un mouvement rapide, il frappa dans mon estomac. Je gémis en sentant la chaise basculer en arrière et, alors que je papillonnais des cils en sentant un goût métallique titiller ma langue, il m'asséna un coup de poing dans la mâchoire. La douleur m'arracha un cri avant que je ne crache du sang, suffocante. L'Impitoyable fit un mouvement de la main avant de s'agenouiller face à moi, ses yeux brillants.
— Mais comme je suis de bonne humeur, et que Naël va bientôt en finir avec ton cas, je peux te répondre, je pense.
Un souffle amusé lui échappa quand elle effleura ma mâchoire rougie et meurtrie, avant qu'elle ne s'approche. Mon cœur s'endiabla de rage quand elle murmura à mon oreille :
— Finn était mon amant...
Je restai immobile.
Mais il était réputé pour être cruel, avec les femmes...
Pourquoi chercherait-elle à le venger ?
Lui était-elle dévouée parce qu'il l'avait manipulé ?
— Son bâtard l'a tué pour une raison stupide, et je compte bien lui mettre la main dessus pour qu'il rejoigne mes rangs. Il faut du cran, pour tuer son père. J'ai besoin d'hommes comme lui auprès de moi.
Non, elle était complètement ravagée...
Vouloir Kyle dans son gang ?
C'était de la folie...
— Ou je le tuerai, à voir..., ajouta-t-elle avant de rire amèrement. Tout dépendra de mon humeur.
Perdue dans ses pensées, elle serra la mâchoire avant de poursuivre d'une voix blanche, le regard hanté :
— Finn l'a nourri, et ce chien l'a mordu...
La colère mugit dans mes veines, grondant comme un orage. Je me débattis soudainement, mais elle me lança un coup d'œil meurtrier et sortit sa lame pour l'amener contre ma tempe. Surprise, je me figeai avant qu'elle ne l'entaille. Pour ne pas gémir, je contractai la mâchoire, ignorant ses yeux déments.
— Tiens donc... Tu n'apprécies pas qu'on insulte ton pathétique petit-ami ? Tu devrais l'oublier, après tout ce qu'il a fait...
Le souffle coincé dans ma gorge, j'ignorai mes tremblements en sentant une perle de sang s'écouler le long de ma peau. La femme l'essuya du bout de son pouce et recula en croisant les bras.
— Tu sais pourquoi il a tué Finn, d'ailleurs ?
J'hésitai à répondre, et un souffle étranglé m'échappa.
Il l'avait tué parce qu'il avait commis des atrocités.
Parce qu'il l'avait battu...
L'Impitoyable haussa les épaules et poursuivit :
— Ce pauvre garçon n'a pas supporté la mort de la jeune fille qu'il aimait, en partie.
Quand elle prononça ces quelques mots, mon cœur rata un battement, et je sentis mon âme se fissurer.
La jeune fille qu'il aimait ?
Kyle avait déjà été amoureux...
J'assemblai rapidement les morceaux du puzzle et manquai de m'étouffer, écrasée par le chagrin.
C'était elle qu'il allait voir dans le cimetière...
Mes yeux m'irritèrent, mais je déglutis pour ne pas pleurer, assourdie par mon rythme cardiaque frénétique, suffocante à cause de la boule d'angoisse qui nouait ma gorge.
L'Impitoyable sourit devant mon air vulnérable et siffla entre ses dents :
— Finn l'a tué pour le renforcer, quoi de mieux que de se débarrasser de ce qui pourrait l'affaiblir ? Ce bâtard est devenu fou.
Ma vue se troubla alors que j'essayais de reprendre convenablement mon souffle, les membres endoloris et tremblants.
Non. Ce n'était pas le moment d'angoisser...
Pas devant elle...
— Le pauvre petit a cette manie de s'attacher aux mauvaises personnes... Tout ce qu'il touche finit par se détruire. Quand Naël te tuera, je suis certaine que Kyle sera fou de rage. Assez pour devenir comme Finn.
Mais cette femme était complètement dingue...
Ses paroles me rendaient folle.
Et je ne doutais pas qu'elle faisait exprès de me dire tout cela. Elle voulait que je vrille.
Que je sois davantage piétinée.
Quoi de mieux pour me détruire ?
— Et... Pourquoi vous en prendre aux autres gangs ? demandai-je en ignorant son regard noir.
— C'est comme ça, joli cœur. La guerre des gangs. Comment veux-tu que le NAP se fasse un nom s'il est incapable d'écraser les autres ?
Une lueur enflammée traversa ses yeux quand elle cracha :
— Et les hommes qui ont le pouvoir doivent comprendre qu'ils ne sont pas plus forts qu'une femme. La preuve, ils sont incapables de me faire face...
Le souffle plus court, elle leva la tête vers le plafond, ses cheveux roux retombant jusqu'à ses épaules. Ses lèvres se tordirent un bref instant avant qu'elle ne poursuive plus calmement :
— Tu n'en as pas marre de voir comme les femmes sont si peu considérées, dans les gangs ?
Si, évidemment... Mais était-ce en agissant comme elle que les choses changeraient ?
Depuis que j'étais ici, j'avais vu des choses terribles. J'avais vu des femmes séquestrées, revendues aux plus offrants...
L'Impitoyable n'avait aucune considération pour les personnes de son sexe. Elle se fichait bien de comment nous étions considérées, dans un gang, dans quel cas, elle ne les verrait pas comme de simples objets...
Et je me sentais impuissante. Incapable d'aider ces prisonnières...
J'en avais entendu hurler à la mort, et d'autres supplier leurs geôliers d'arrêter de les faire souffrir.
Si je n'avais rien vu, j'avais pourtant été également replongée dans mes souvenirs en entendant leurs cris.
Et ça me rendait dingue de me dire que je ne pouvais pas les sauver...
— Réveillez-la un peu, ordonna-t-elle à ses hommes. Un petit coup de fouet ne lui fera pas de mal.
Non. Non... Pas le fouet...
En revisualisant la douleur que j'allais ressentir, je m'affolai et me débattis. Sourds à mes supplices, les hommes m'empoignèrent. L'un d'entre eux laissa son regard s'attarder sur ma poitrine couverte de mon soutien-gorge crasseux et ensanglanté, et un violent frisson longea mon échine. La bile irrita ma trachée quand il serra davantage sa prise.
L'Impitoyable me suivit du regard avant qu'elle ne me dise :
— Ce fut un plaisir de discuter avec toi, joli cœur, pour la pipelette que je suis, une présence féminine telle que toi est agréable...
***
Un long sifflement déchira l'air.
Un coup sur ma peau meurtrie. Encore une cicatrice qui resterait à jamais sur ma chair.
Un hurlement m'échappa alors que les larmes me montaient aux yeux.
Un autre coup de fouet. Cette fois, sur mes pieds. Je m'écroulai en tentant de recouvrir mon corps. Erreur. Un autre sifflement retentit et je me pris un autre coup, sur le dos.
Un autre. Synchro avec mon cœur balafré.
Les coups pleuvaient contre ma peau. Tous les jours, j'avais le droit à une nouvelle torture. Mon corps en souffrait, et mon âme ne semblait même plus brûler en mon sein. Elle était morte.
Ma chair était devenu un champ de mine. Coup sur coup.
Marque sur marque.
J'étais épuisée...
Ma vue trouble ne m'empêcha pourtant pas de soutenir le regard de mon assaillant, quand Naël se tenait à ses côtés, l'œil vide. Je déglutis en ignorant mes oreilles bourdonnantes, l'odeur du sang me retournant les tripes. Incapable de me retenir davantage, je vomis, la respiration haletante, et je m'écroulai à plat ventre contre le sol froid, en opposition avec ma peau brûlante et sanguinolente.
Allais-je bientôt mourir ?
Je l'espérais, si ça me permettait de sortir de cet enfer.
Enfer qui durait depuis je ne savais combien de temps.
Après les révélations de Naël, les tortures ne s'étaient plus arrêtées. Des inconnus venaient me voir pour trouver des idées tordues pour me détruire un peu plus.
La porte claqua, ce qui me fit comprendre que les hommes étaient sortis. Je me retrouvai seule, à moitié nue, et à moitié inconsciente. Je tentai de me redresser, en vain. Lorsque je m'écroulai à nouveau, mes membres meurtris m'élancèrent jusqu'à m'arracher un hurlement.
Je n'en pouvais plus.
Les rêves qui me restaient étaient brisés.
Moi qui désirais ardemment quitter le Tabu, de profiter, d'être enfin libre, je voyais mes espoirs tomber à l'eau. S'émietter comme mon cœur.
J'étais à nouveau entravée. Cloîtrée, cette fois, encaissant coup sur coup.
Le fil qu'était ma vie allait bientôt céder.
Au moins, ma souffrance prendrait fin.
Sois optimiste, n'abandonne pas.
Optimiste ? Je n'y arrivais plus. Mes lueurs d'espoirs s'estompaient trop pour ça.
Pourtant, je m'accrochais à mes souvenirs, à l'image de mes proches.
Chris. Dalila. Ayoub...
Ils me manquaient terriblement.
Allaient-ils bien ? Je l'espérais...
Un sanglot me traversa.
Non, impossible qu'ils aillent bien. Ayoub était mort... L'Impitoyable me l'avait dit...
On lui avait arraché la vie, comme on avait arraché mes rêves...
Et les autres membres ? Tiphaine ? Steven ? Ivy ? Aya ? Avaient-ils survécu à l'explosion ?
L'image de Kyle s'immisça dans mon esprit embrumé.
Et lui ? Allait-il bien ?
L'Impitoyable voulait lui mettre la main dessus... Elle voulait se venger de Finn...
Elle n'en avait pas le droit.
Je m'emplis difficilement les poumons en repensant à ce qu'elle m'avait dit.
Il avait aimé une femme.
Et elle était morte...
Je me retins d'éclater en sanglots.
Kyle avait été quelqu'un, et il l'avait perdu.
Tout ça à cause de son monstre de géniteur...
C'est pour cela qu'il ne viendra pas te sauver. Tu n'es rien pour lui..., me souffla ma conscience, moqueuse.
C'était évident. Je n'étais rien pour lui.
Ni pour personne.
Qui étais-je pour qu'on s'inquiète ? Un grain de poussière. Bientôt, une brise m'arracherait la vie.
Une brise mortelle.
Je voulais espérer, mais avec le temps, j'avais appris à me dire que les miracles n'existaient pas...
Si Naël me tuait, ça ferait un déchet en mois. Le monde continuerait de tourner.
C'était ainsi. La terre continuait de tourner malgré ses pertes.
Et moi, je finirais par disparaître de la mémoire des gens, parce que nous étions éphémères, que ça soit dans leurs souvenirs, ou dans leur vie.
Je restai-là, allongée contre le sol, prête à vomir à nouveau, mes sombres pensées m'entravant et se préparant à m'emmener avec elles dans les abîmes.
Ma peau me brûlait, me faisait souffrir, et mon cœur battait lentement, fatigué de lutter.
Une autre voix me souffla qu'il fallait que je lutte.
Je devais survivre. Je devais me battre.
Encore.
Lutter pour ne pas sombrer.
Je voulais revoir mes proches. Les revoir et tout oublier.
Je voulais qu'Ayoub me prenne dans ses bras, entendre le rire de Dalila, et me faire charrier par Chris.
Et je voulais que Kyle me regarde, qu'il m'embrasse et me promette que tout irait bien.
Mais je voulais également que tout cela cesse.
Que mon cœur s'arrête...
Hey !😋
Voici la suite !
Que pensez-vous de Régis ? Vous doutiez vous que c'était lui le « méchant » ? Lâchez vos avis ❤️
~Chapitre revu~
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