Le Sacrifice de la Reine

Le jour se lève. Jamais de ma vie, je n'avais autant repoussé la lumière du Soleil. Jamais je n'avais eu autant conscience du passage inexorable du temps. Jusqu'à ce que chaque seconde ne me vole un peu des instants précieux qui nous restent. Qui lui restent, à elle...

Le visage plaqué contre les barreaux, je voudrais l'appeler encore. Je la regarde à travers l'obscurité des cachots, mais elle me tourne le dos. Elle n'a pas bougé depuis que Malefoy est parti. Tout ce que je peux apercevoir, ce sont ses cheveux en désordre qui s'enroulent autour des grilles...

Malefoy, ce sale enfoiré de fils de pute. La seule mention de son nom soulève une vague de haine au creux de mon ventre. Les images de son échange avec Hermione, là, juste sous mes yeux...

Je n'ai pas compris ce que j'ai vu. J'ignore ce qu'il a pu lui dire pour la contraindre à le toucher comme elle l'a fait, à le laisser la toucher comme il l'a fait... Hermione n'aurait jamais permis un tel contact, jamais, et certainement pas avec un Mangemort et un traître...

Mais je les ai vus. J'ai insulté Malefoy, j'ai tenté de les appeler, mais... C'était comme si je n'existais pas. Et ce qui me terrifie, ce que je n'arrive pas à admettre au fond de moi... C'est cette forme de douceur que j'ai ressenti dans les gestes d'Hermione. Pendant qu'elle le caressait, et qu'il la caressait... Ils se sont embrassés. Enlacés, murmurant à l'oreille l'un de l'autre, leurs mains parcourant leurs cheveux, leur peau... Quel genre de menaces pourrait susciter une tendresse aussi naturelle pour un ennemi juré ?

Hermione a été l'amour de ma vie. Je l'ai compris trop tard, je le sais aujourd'hui. A présent que le couperet est tombé sur nos destinées, jamais je ne connaitrai la chaleur de son corps contre le mien. Jamais je ne goûterai à un seul de ses baisers, ni à sa peau, ni à ses seins, ni au trésor entre ses cuisses que j'ai tant fantasmé...

Tout cela, elle l'a donné à Malefoy. Au soir de sa vie, alors qu'on l'a condamnée à mourir... Lui a-t-il promis de la libérer en échange de ce service ? S'est-il servi de son désespoir pour l'humilier, pour assouvir une pulsion malsaine longtemps refoulée, pour se jouer de sa perte et de son malheur ?

Hermione ne se serait pas laissé faire. Elle ne se serait pas laissé détruire ainsi... Et il y avait tant de douceur, dans ses gestes...

Cette douceur, je l'ai vue s'exercer au quotidien, presque tous les jours de ma vie. J'aurais dû y prêter plus d'attention. Dans toutes nos épreuves, les petites comme les grandes, Hermione a toujours été là pour moi. Elle était la main qui me rassurait à l'infirmerie, la plume qui sauvait mes devoirs, l'oreille attentive soucieuse de notre bonheur à tous, et surtout du mien... Oui, surtout du mien... Elle était si présente pour moi que peut-être ai-je fini par la prendre pour acquise. J'ai cru qu'elle serait là pour toujours. Et dans quelques heures, elle sera partie...

La révolte se débat en moi. Une créature noire et sauvage qui me déchire l'abdomen, sans que je ne puisse rien y faire. Je ne me suis jamais senti aussi impuissant de toute ma vie... Hermione ne peut pas mourir, c'est impossible...

A nouveau, mes yeux vagabondent, tentent d'apercevoir ce visage que je voudrais tant serrer contre moi. Hermione, pourquoi est-ce que tu ne me réponds plus ? Pourquoi as-tu donné à Malefoy ce que j'ai toujours rêvé d'obtenir de toi, sans jamais me l'avouer ? Sans jamais l'assumer, sans jamais oser... Jusqu'au bout, j'aurai été un perdant. Aujourd'hui, alors que mon meilleur ami et mon frère sont morts, que la guerre est perdue et que tous nos espoirs semblent s'être envolés, je suis incapable de penser à autre chose qu'à Malefoy et toi enlacés à même le sol de cette prison, aux yeux de tous... Tu vas mourir bientôt, ces salopards vont t'assassiner, et toi, tu fais l'amour avec l'un d'eux... Je ne comprends pas, je ne veux pas comprendre...

Il y a longtemps de cela – presque deux ans maintenant – Luna m'avait averti de ce qui se passait dans le secret de ton cœur. Elle m'avait dit que tu en aimais un autre. Sur le moment, je n'avais pas voulu la croire, mais la peur était déjà plantée en moi, et elle a grandi... Elle a pris racine lors de notre errance sous la tente avec Harry. Dans ces moments-là, en voyant la distance qui s'établissait entre toi et moi, j'ai compris avec horreur que Luna avait vu juste. Tes pensées ne m'appartenaient plus. Ni tes regards, ni ton cœur... Tout cela, tu le dédiais à un autre, un autre que je refusais de voir, d'admettre et de connaitre... Cet autre, aurait-il pu être Malefoy ?

Non... Jamais de la vie je ne pourrais admettre une telle abomination. Jamais tu n'aurais pu t'enticher d'un tel connard... Pourtant, j'ai été un connard, moi aussi...

Je ne sais plus, je ne veux plus. L'aube se rapproche et mes pensées divaguent. Je ne veux pas qu'on te prenne à moi. Je ne sais pas quoi faire pour te sauver. A présent qu'Harry est mort, toute ma famille emprisonnée, tu es tout ce qu'il me reste, Hermione, tout ce qu'il me reste... Je ne veux pas qu'on te fasse du mal. Je ne veux pas affronter le monde sans toi. A quoi bon survivre sous le joug des vainqueurs, si tu n'es pas là pour m'aider à le supporter ? Ces barbares veulent t'assassiner comme un animal... S'ils savaient à quel point tu es belle, Hermione... S'ils savaient à quel point tu es belle...

La poignée tourne à l'entrée des cachots, annonce l'arrivée du bourreau. Tout le monde se redresse et recule dans sa cellule. Mais pas toi. Tu te redresses, très droite. C'est un Mangemort vêtu de noir qui vient te chercher :

- Il est l'heure, dit-il avec un sourire dans la voix.

- Non ! je m'exclame.

Il ne m'écoute pas. Personne ne m'écoute. Mon père, ma mère, ma sœur et mes frères se pressent à mes côtés contre la grille pour faire entendre leur voix, mais Hermione ne dit pas un mot, elle reste debout à attendre son sort, debout face à son destin. On ouvre la grille qui la retient, on la fait passer la première. D'autres Mangemorts s'emparent d'elle, l'entrainent dans un défilé macabre où l'agneau sacrifié au matin, ce sera elle. Ils se tournent vers les autres prisonniers de la cellule :

- Sortez tous, en file indienne, fait le premier Mangemort.

Il fait de même avec toutes les cellules, jusqu'à arriver à la nôtre :

- Tiens-toi tranquille, Weasley, articule-t-il en pointant sa baguette sur moi. Ou le Seigneur des Ténèbres découpera ta petite amie morceau par morceau avant qu'elle ne meure.

- Espèce de...

On me frappe au visage. Ma vision se brouille, tout n'est plus que douleur, douleur et désespoir atroce...

Je m'engouffre dans le couloir à défaut de pouvoir faire autre chose. Dans mon esprit, il n'y a plus qu'Hermione : la rejoindre, la voir, lui venir en aide, par tous les moyens... Je ne peux pas croire que cela va se finir ainsi, je ne peux pas y croire... Ils ne vont pas la tuer, ce n'est pas possible...

On nous conduit jusque dans la grande cour du château. Voldemort n'a pas pris la peine de faire enterrer les morts : ils pourrissent en plein Soleil, et leurs chairs en décomposition empuantissent l'atmosphère... J'aperçois déjà trop de visages connus, volés par la mort. Hermione ne peut pas les rejoindre... Devenir l'un de ces cadavres dont les traits se fondent dans les vers et l'oubli... La chair que j'ai tant aimée de loin, rêvé de caresser, d'embrasser, ne peut pas noircir et pourrir sous l'indifférence de tous...

Il y a bien une estrade, pourtant. Une esplanade en bois qui ressemble à celle que Gilderoy Lockart avait fait installer dans la Grande Salle lors de notre deuxième année. Tout cela me semble si loin désormais...

Hébété, j'assiste en spectateur incrédule à l'exécution qui se met en place. Tous les prisonniers sont convoqués hors de leur cellule et appelés à assister à la mise en scène qui ne manquera pas d'avoir lieu. Les Mangemorts, eux, se réunissent en droites lignes noires pour nous empêcher de nous enfuir. Nous sommes tous fermement maintenus en joue, pieds et poings liés pour certains, sous la menace de nos propres baguettes. Il règne une agitation malsaine qui cède place au silence lorsque le Seigneur des Ténèbres fait son entrée.

Voldemort a l'air plus vivant que jamais. C'est comme si la mort d'Harry lui avait conféré une nouvelle jeunesse. Sa peau d'ivoire brille à la lueur du Soleil, déjà ses traits s'étirent en un sourire monstrueux, et ses yeux cherchent le regard de tous pour y déceler de la peur. Il s'en nourrit, il la sent : il veut la creuser et la faire saigner tout au fond de nous...

- Mes amis ! s'exclame-t-il de sa voix si douce. Nous sommes réunis aujourd'hui pour fêter notre victoire. Tous ensemble ! Et marquer l'avènement d'une nouvelle ère... Aujourd'hui... Nous commençons à purger notre monde des Sangs-de-Bourbe qui l'ont corrompu depuis des années.

Un signe de sa part, et les Mangemorts s'écartent pour laisser passer Hermione.

Elle ne se débat pas. Elle marche, encadrée par deux hommes en noir, des larmes ruisselants sur son visage lisse. Elle pleure, mais elle ne leur concèdera rien de plus.

Mon cœur cesse de battre à la seconde où je la vois. Un murmure abominable traverse la foule : horreur et angoisse mêlées, à l'idée de ce que nous nous apprêtons à voir, de ce qui ne manquera plus d'arriver... Hermione est entrainée de force en haut de l'estrade, et on la ligote à un pilier central.

Elle ferme les yeux. Sa respiration s'accélère, je le vois. Je voudrais crier, me débattre, me jeter vers elle, mais les Mangemorts qui se sont assurés de me placer aux premières loges me retiennent fermement et étouffent mes efforts.

- Hermione ! je crie.

Elle me regarde. J'aperçois comme un sourire d'excuse se former sur son visage, mais je n'obtiens rien de plus. Déjà, ses iris sont ailleurs, perdus loin au-dessus de la foule, à la recherche de tous ces gens venus assister à sa mort... Les Mangemorts la raillent, la haïssent, se moquent d'elle et exhortent leur chef à mettre fin à son existence. Voldemort se délecte du spectacle qu'il donne. Moi, je bous de rage, mais Hermione ne souffre rien de tout cela. Son regard s'est fixé sur un point devant elle, et je la vois s'y plonger, comme un dernier sursaut avant l'éternité...

C'est Malefoy. Je reconnaitrais sa chevelure blonde entre mille. Il se tient bien droit, ce salopard, dans son complet noir impeccable, perdu au milieu de ses pairs. Lui aussi est au premier rang, et je parie qu'il n'en ratera pas une miette... Son regard est soudé à celui d'Hermione, et je sens passer entre eux un message, une étreinte, un langage connu d'eux seuls, comme lors de cet instant étrange dans la cellule du cachot...

L'angoisse me paralyse et déchire tous les organes de mon corps. Je suis écartelé entre l'imminence de l'instant, la poigne de mes ravisseurs sur mes bras, et la compréhension qui se fait jour en moi, malgré toutes mes réticences...

C'est lui qu'elle aime, c'est bien lui... Est-ce qu'il l'aime, lui aussi ? Non, je ne veux pas l'envisager, et pourtant... Pourtant, l'urgence de la situation prime sur tout. Elle balaye mon dégoût comme un fétu de paille et m'impose l'espoir. Si Malefoy l'aime, s'il l'aime vraiment, alors peut-être pourra-t-il la sauver... C'est un Mangemort, c'est l'un des leurs, il en aura peut-être le pouvoir... Par toutes les forces qui existent sur Terre, je vous en prie : je suis prêt à croire à cette vérité répugnante si cela peut lui permettre de lui sauver la vie...

- Drago, fait la voix de Voldemort, et mon cœur fait un bond. A toi l'honneur. Je sais que tu en rêves depuis longtemps.

Tous les regards se tournent vers Malefoy. Sa mère dissimule mal son épouvante, mais lui n'exprime rien. Il tourne un visage lisse sur son maître. Un bon soldat recevant ses ordres. La situation est en train de basculer à cet instant, et je sens mon corps fondre en lui-même... Malefoy monte sur l'estrade. Il se positionne à l'extrémité et sort sa baguette. Rien ne saurait décrire le silence qui s'abat sur la grande cour du château à cet instant. Quelques secondes plus tôt, ce n'étaient que cris, indignations, suppliques et pleurs, mais maintenant... Maintenant, les gens ont compris que Voldemort irait jusqu'au bout. Hermione Granger va mourir. Hermione Granger va mourir, sous les yeux de tous ses amis, et nous ne ferons rien...

Malefoy... Jamais encore de toute ma vie, je n'avais placé ma foi en toi. Je n'ai plus le choix aujourd'hui. Je dois croire que tu es celui qu'Hermione a aimé, celui qui a su l'enlever à moi, me la dérober, aussi subtilement qu'un voleur dans la nuit. Je dois croire que c'est vers toi qu'allaient ses pensées lorsqu'elle avait peur, lorsqu'elle pleurait la nuit, lorsque je l'ai abandonnée et lorsque Bellatrix Lestrange la torturait au péril de sa vie... Je dois croire que tu es celui à qui elle s'est donnée, et à qui elle aurait voulu se donner tous les autres jours de sa vie. Je dois croire tout cela, si je veux qu'elle vive. Si tu peux la sauver. Je t'en prie, Malefoy, sauve-la...

Il lève sa baguette. Il y a de la dureté dans ses iris gris. Hermione ne le quitte pas des yeux, et lui non plus. Elle inspire une dernière fois.

- Avada Kedavra.

C'est à peine murmuré. Je n'arrive pas à y croire. Pourtant c'est déjà fini : un éclair vert qui s'élance et qui frappe, parfait, calculé, létal. Hermione le reçoit de plein fouet. La seconde d'après, elle n'est plus.

La foule éclate en un sanglot gigantesque. Moi, je tombe à genoux. Je ne réalise pas. Je devrais être mort, et pourtant, la scène se déroule encore devant mes yeux, intolérable. Pourquoi est-ce que je vis et respire encore ? Pourquoi suis-je encore en vie ? Hermione est morte.

Hermione est morte !

Mon père et ma mère fondent en larmes auprès de moi. Les sortilèges fusent : les Mangemorts harcèlent la foule pour la forcer au calme, nous forcer à contempler le corps sans vie sous nos yeux...

Hermione est morte. Ses muscles se sont détendus d'un seul coup : seules les cordes la maintiennent debout accrochée au pilier, ses longs cheveux cascadant devant son visage. Elle n'a pas crié, elle n'a pas supplié pour sa vie. Elle a plongé son regard dans celui de son ennemi, et son ennemi l'a assassinée.

Irrésistiblement, je suis attiré vers Malefoy. Il se tient toujours sur l'estrade, contemplant avec un dédain mêlé d'indifférence la foule qui l'agonit d'injures et cherche à l'atteindre. Il les affronte comme un récif essuie une vague. Sans bouger. Glacé. Alors, quelque chose d'autre que de la colère se cristallise en moi. Une haine viscérale.

Jusqu'à la dernière seconde, j'y ai cru : j'ai cru que tu l'aimais, espèce d'enfoiré, j'ai cru que tu avais un plan pour la sauver ! Elle le croyait elle aussi, j'en suis sûr ! Mais tu t'es servi d'elle ! Tu as abusé d'elle, et maintenant tu l'as tuée, espèce d'enfoiré !

Les mots débordent de mes lèvres, sans même que je ne m'en rende compte. Je me suis redressé. Les Mangemorts tentent de me contenir, mais en vain. Malefoy m'aperçoit qui brise les rangs : je croise son regard de requin l'espace d'une demi-seconde... Et puis la douleur me frappe. Le sortilège Doloris paralyse mes jambes, coupe mon élan, m'effondre. Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour reconnaitre celui qui m'a piégé :

- Ronald Weasley, fait Voldemort de sa voix sirupeuse en s'approchant de moi, sa baguette tendue.

Le calme se reforme aussitôt. Ma mère m'a aperçu et tente de s'élancer vers moi. Voldemort la rassure :

- Je n'ai pas l'intention de verser une seule goutte de Sang-Pur inutilement, madame, dit-il avec un horrible sourire. Mais votre fils va devoir se montrer un peu plus coopératif. Tout comme le reste de vos enfants, d'ailleurs. S'ils veulent trouver leur place dans notre nouveau monde, ils doivent participer à sa création. Et quoi de mieux qu'une petite contribution à nos rangs ?

La baguette s'abaisse. La douleur reflue, mais pas le vide au fond de ma poitrine. Ni la rage qui le remplit...

- Pansy, approche, ordonne le Seigneur des Ténèbres.

Aussitôt, la silhouette pâle de la jeune Serpentard sort des rangs.

- Notre sang a été dilué et se perd depuis trop longtemps. Trop peu de famille au sang absolument pur demeurent aujourd'hui. Il est du devoir de ces familles de faire en sorte que nous dominions à nouveau... En esprit et en nombre.

Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Visiblement, Pansy non plus. Mais il continue :

- A partir de maintenant, chaque jeune homme et jeune femme non marié au sang pur se devra d'épouser un autre Sang-Pur, et ce, afin de perpétuer sa lignée. Ronald... Je te propose Pansy. Elle ne sera peut-être pas à ton goût, mais je t'assure que si tu ne lui mets pas un bébé dans le ventre d'ici les trois prochains mois, tes parents en pâtiront.

Je me sens blêmir. En face de moi, Pansy ne dissimule pas son dégoût, mais je n'en ai cure. Voldemort se tourne vers ma mère :

- Car sauf votre respect, madame... Vous n'êtes plus tellement en âge de produire d'autres héritiers Weasley, je me trompe ?

Il me dévisage, implacable :

- Par conséquent, vous ne m'êtes plus d'aucune utilité.

La menace est claire. J'ai à peine le temps de me remettre du choc de la mort d'Hermione que déjà, on me relève pour me maintenir auprès de ma « fiancée ». Voldemort semble beaucoup s'amuser, et déjà son esprit trouve une nouvelle cible :

- Quant à ta sœur... Charmante, très charmante Ginny.

Ginny est en larmes. Elle aussi a crié et hurlé lorsqu'Hermione est morte. Les mêmes cris déchirants que devant le corps d'Harry... Ginny, que te reste-t-il aujourd'hui ?

- Drago, toi qui t'es montré si prompt et si fidèle, énonce Lord Voldemort. Qui d'autre que toi pour mériter la charmante Ginny ? Un trophée de choix, tu ne crois pas ?

- Espèce de..., s'élance Ginny, mais un Mangemort la retient et la musèle.

Malefoy acquiesce sans rien dire. Ce sale enfoiré de fils de pute...

- N'oublie pas, Drago, conclut Voldemort avec un sourire. Un bébé sous trois mois. Je suis sûr que tu mettras du cœur à l'ouvrage.

Et le Seigneur des Ténèbres fait demi-tour, sans un regard pour celle dont il vient d'orchestrer la mort.

Je ne réfléchis pas alors qu'on me ramène dans ma cellule. Après la rage, c'est l'abattement qui me rattrape, l'abandon, la fin de tout. Dans la lumière sanglante de l'aube, le corps d'Hermione s'incline, ses cheveux ondulent, et le vent caresse son visage immobile. 

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