Chapitre 1

Note :

Au moment où je poste cette note, la saison 2 de Miraculous Ladybug est en cours de diffusion. Pour rappel (ou pour info pour ceux qui ne le sauraient pas encore ;) ), JE NE VEUX PAS ETRE SPOILEE.

Ce qui veut dire que je ne veux voir AUCUN élément concernant les épisodes non diffusés dans les commentaires. Pas de noms, pas d'événement de grande ou moindre importance, RIEN. Et faites aussi attention pour les épisodes déjà diffusés, il est possible que je ne sois pas à jour alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant de parler d'un des nouveaux épisodes. Promis, je ne mords pas ^^ .

J'estime que ce n'est pas trop demander, alors s'il vous plait faites attention.

Merci d'avance et bonne lecture ^^ .



- « Marinette, tu as un bleu sur le bras », lance brusquement Alya à sa meilleure amie. « Tu t'es cognée quelque part ? »

Assise à ses côtés, Marinette jette un regard surpris à son avant-bras droit. Sur sa peau laiteuse s'étend une vilaine marque d'un bleu violacé, presque pourpre. Ses immenses yeux s'écarquillent aussitôt de stupeur, tandis que ses joues s'empourprent délicatement.

- « Ah, heu, oui », bafouille-t-elle. « Je... J'ai glissé dans ma salle de bain ce matin. Sur une flaque d'eau. J'ai dû me faire mal en me rattrapant... Je suis vraiment maladroite ! », conclut-elle en haussant les épaules d'un geste un peu trop tendu pour être naturel.

- « Encore ? », insiste Alya en haussant un sourcil suspicieux. « La semaine dernière, tu étais tombée dans tes escaliers. Et la fois d'avant, tu t'étais prise les pieds dans le tapis de ta chambre... ça commence à faire beaucoup de chutes, tu ne crois pas ? », conclut-elle d'une voix soupçonneuse.

- « Haha, qu'est-ce que tu veux, je suis vraiment très maladroite », riposte Marinette avec un petit rire nerveux.

Alya n'est guère convaincue par la piètre argumentation de son amie. Loin de là. Très, très, TRES loin de là. Marinette est une fille géniale, elle en est absolument convaincue. Mais c'est définitivement une piètre menteuse.

Poussant un léger soupir, Alya se penche vers sa voisine de classe.

- « Si je ne te connaissais pas, je jurerais que tu me caches quelque chose... », lui souffle-t-elle à voix basse.

Marinette sursaute violement, comme traversée par une décharge électrique.

- « Moi ? Te cacher quelque chose ? », réplique-t-elle d'une voix un peu trop aigüe. « Non. Non, non, non. Que... Qu'est-ce que je pourrais bien te cacher, haha... Oh ! », s'exclame-t-elle en brandissant ostensiblement son téléphone pour l'agiter sous le nez de son amie. « Tu as vu l'heure ? J'ai promis à mes parents de les aider au magasin, je vais être en retard ! A demain ! »

Sans perdre une seconde de plus, Marinette enfourne précipitamment ses affaires dans son sac. Crayons, livre, cahiers, elle fait tout glisser pêle-mêle sans prendre ne serait-ce qu'une seconde pour s'assurer qu'elle n'abîme rien, balbutie un rapide au revoir puis se rue hors de la pièce.

Alya la suit du regard, soucieuse. Et une fois Marinette hors de vue, elle laisse échapper un nouveau soupir.

En dépit de son jeune âge, elle se targue d'être une excellente journaliste. Peu de choses au monde la passionnent autant que de dénicher un scoop - à part peut-être se mêler de la vie amoureuse de sa meilleure amie. Elle adore trouver des indices, les décortiquer, les analyser, les tourner et retourner dans tous les sens jusqu'à parvenir à une conclusion.

Pour elle, les choses sont désormais claires.

Marinette lui cache quelque chose. C'est l'évidence même. Alya réfléchit à la question depuis déjà de nombreuses semaines et elle n'a désormais plus aucun doute sur ce sujet. Avec un acharnement admirable, elle a disséqué chacune des paroles de son amie. Chaque hésitation, chaque incohérence, chaque mensonge. Elle a recoupé les faits, analysé la manière dont Marinette réagissait à certaines de ses remarques, examiné à la loupe le moindre évènement qui lui semblait sortir de l'ordinaire.

Le secret de Marinette est comme un puzzle.

Alya en a cherché les moindres pièces, les a étudiées avec attention, avant de les réunir une par une. Puis, rapidement, une image limpide s'est dessinée devant elle.

Et le résultat de ces réflexions ne lui plait guère.





Dix jours plus tard, Alya note une nouvelle marque sur le bras de Marinette. Le gauche, cette fois. Cette ecchymose est moins prononcée que la précédente, mais elle reste malgré tout suffisamment visible pour ne pas échapper à sa vigilance.

Alya tend la main vers son amie et tapote légèrement sa peau du bout du doigt, un centimètre à peine en dessous de cette nouvelle blessure.

- « Encore un bleu ? », lance-t-elle d'un ton incisif.

- « Hein ? », sursaute la jeune fille, avant de baisser vivement les yeux sur son bras. « Oh, je n'avais même pas vu... »

- « Marinette, tu es sûre que tout va bien ? », reprend Alya d'une voix pressante. « Tu sais que tu peux tout me dire. Si tu as des problèmes, je suis là pour t'aider. »

- « Problèmes ? », répète machinalement Marinette. « Quels problèmes ? Je n'ai pas de problèmes. Absolument pas. Je suis juste... »

- « Maladroite », complète Alya à la place de son amie, se retenant de pousser un soupir exaspéré. « Je sais, tu n'arrêtes pas de le répéter. Mais n'imagine pas que je n'ai pas remarqué que- »

- « Bon, on parle, on parle, mais on va être en retard en sport ! », la coupe Marinette en se levant brusquement. « Je pars devant ! »

Joignant le geste à la parole, la jeune fille traverse la salle de classe aussi rapidement que si elle était poursuivie par une horde de chiens enragés, manque de se prendre les pieds dans le sac d'Adrien, se rattrape en lançant un « Tu vois ? » essoufflé par-dessus son épaule. Puis, sans un mot de plus, elle passe la porte et disparait dans le couloir.

Alya a envie de hurler.

Elle adore Marinette.

Sincèrement.

Mais certains jours, son amie la rend folle.

Non. Pas tout à fait. Il n'y a pas que son amie qui menace de lui faire perdre la tout bon sens. Il y a aussi ce qu'elle est certaine d'avoir découvert sur elle. La seule explication logique qu'elle voit à son attitude étrange, à son refus de communiquer et à ces bleus qui constellent ses bras.





Depuis son propre bureau, Adrien a suivi malgré lui cet étrange échange. Non pas qu'il veuille particulièrement espionner les conversations de ses voisines de derrière, mais la voix d'Alya a tendance à porter quand elle se met à aborder un sujet qui lui tient à cœur. Manifestement, son petit interrogatoire rentrait parfaitement dans cette catégorie. Ainsi, sans le vouloir, Adrien a pu saisir les moindres mots de sa camarade de classe.

Les paroles de cette dernière l'intriguent. L'inquiètent, même.

Le jeune homme échange un bref regard avec Nino. Au vu de l'expression perplexe qui se peint sur les traits de son ami, il n'est pas le seul à se poser des questions. Une discussion silencieuse s'installe entre les deux garçons à grand renfort de haussement d'épaules interrogatifs, d'ondulations de sourcils improbables et de mimiques à la limite du ridicule.

Puis, n'y tenant plus, tous deux se tournent d'un même geste vers Alya.

- « Hey, ça va ? », lui demande Adrien en lui jetant un regard inquiet.

Il n'aime pas particulièrement s'immiscer dans les affaires des autres, mais là, la situation le préoccupe trop pour qu'il veuille fermer les yeux. Alya s'en fait clairement pour sa meilleure amie et son inquiétude déteint sur Adrien.

D'autant plus qu'il a beaucoup d'affection pour Marinette.

Elle est la première personne qu'il a considéré comme son amie, doublée d'une apprentie-styliste de talent dont il admire énormément la créativité. S'il n'y avait pas sa Lady, peut-être même l'aurait-il considérée différemment.

- « C'est à propos de Marinette », répond Alya en faisant nerveusement tourner son téléphone entre ces doigts. « C'est... Avec elle, c'est compliqué en ce moment. »

- « On s'en doutait », réplique aussitôt Nino. « Les choses ont l'air d'être tendues entre vous depuis quelques semaines. »

- « Oui », soupire lourdement Alya, tout en jetant un regard lourd de regrets à la place désormais vide à côté de laquelle elle est assise.

Puis, brusquement, une lueur déterminée s'allume dans son regard. Alya se lève légèrement de sa chaise, s'agrippe inconsciemment au rebord de son bureau et se penche en direction de ses voisins de devant.

- « Je pense... Non, je sais que Marinette me cache quelque chose », leur chuchote-t-elle d'un ton conspirateur. « Quelque chose de grave. Et je crois que je sais de quoi il s'agit, mais elle refuse de me parler. »

- « Tu es sûre que tu ne te fais pas d'idées ? », rétorque Nino en haussant un sourcil intrigué.

- « Certaine », réplique-t-elle d'une voix offusquée, clairement outrée que quiconque puisse mettre en doute ses déductions. « J'ai découvert un truc à son sujet. Quelque chose de sérieux. De vraiment, vraiment sérieux. Et je... Je ne suis pas certaine de savoir quoi faire de cette information. Chaque fois que j'essaye d'aborder le sujet avec elle, elle s'enfuit. »

- « Si tu veux, tu peux nous en parler », lui propose Adrien, tandis que Nino approuve d'un vigoureux signe de tête.

Tant qu'il ignore ce qui préoccupe tant Alya, Adrien ignore s'il pourra réellement lui venir en aide.

Mais peu importe. Il est plein de ressources, que ce soit en tant qu'Adrien ou que Chat Noir, et le moins qu'il puisse faire est de proposer son soutien à son amie. D'autant qu'au vu de l'expression désespérée qui se dessine à présent sur le visage de la jeune fille, cette dernière en a clairement besoin.

Alya jette un regard nerveux en direction de la porte, remonte machinalement ses lunettes sur son nez, et finalement, se penche un peu plus en avant. Son regard brille d'une lueur étrange, où la détermination se mêle à présent à la colère.

- « Je pense que quelqu'un bat Marinette », souffle-t-elle enfin.





Si la situation n'était pas aussi dramatique, Alya aurait presque pu rire devant l'expression abasourdie qui se peint aussitôt sur les traits de ses amis. Mais elle est d'humeur à tout sauf à plaisanter.

Elle voudrait se tromper. Elle voudrait tellement, tellement se tromper. Mais pourtant...

Durant un bref instant, Alya se perd dans ses souvenirs. Avec une précision dont elle se passerait volontiers, elle revoit le visage couvert de larmes de Marinette quand, l'hiver dernier, sa meilleure amie lui a confié avoir surpris une conversation entre Nino et Adrien.

Conversation durant laquelle l'élu de son cœur avouait être amoureux fou d'une fille.

Quand Alya a tenté de consoler son amie en lui affirmant qu'Adrien parlait peut-être d'elle et qu'il était tout à fait possible que leurs sentiments soient mutuels, Marinette s'est mise à pleurer de plus belle. Entre deux sanglots, elle a alors expliqué à Alya qu'aucun doute n'était malheureusement possible. Paralysée par le choc, elle n'avait pu qu'assister avec impuissance à toute la discussion et quand Nino avait demandé plus de précisions à son ami, ce dernier avait clairement confié que celle qui s'était emparé de son cœur était une collègue de travail.

Une mannequin, certainement, supposait Marinette. Ou une photographe, une maquilleuse, une styliste, une stagiaire, peu importe.

Quelqu'un qui n'était pas elle.

C'était tout ce qu'elle avait besoin de savoir.

C'était tout ce qu'il fallait pour lui briser le cœur.

Alya ne se souvient que trop bien des longues heures qu'elle a passé à réconforter Marinette. A parler abondamment avec elle, à tenter de lui changer les idées, à tout faire pour l'aider à réparer son cœur meurtri. Petit à petit, Marinette a commencé à aller mieux. A sourire de nouveau, à rire aussi. Voire même à réussir à parler à Adrien sans s'enfuir dans les minutes qui suivaient pour se cacher quelque part et fondre en larmes.

Et, un jour, Marinette a annoncé à Alya être tombée de nouveau amoureuse.

D'un autre garçon, lui a-t-elle expliqué. D'un de ses amis qui nourrissait des sentiments pour elle depuis leur rencontre, mais à qui elle n'avait jamais donné de chance tant elle était obnubilée par Adrien. D'un de ses amis qu'elle commençait enfin à considérer différemment.

D'une voix où la joie de vivre était palpable, Marinette a longuement expliqué à Alya combien ce jeune homme était extraordinaire à ses yeux. Comment il la faisait rire, à quel point avait le sentiment de pouvoir compter sur lui quelles que soient les circonstances, combien il était devenu le centre de son univers.

Puis, en arrivant un matin, les joues rouges et le regard pétillant de joie, Marinette a confié à sa meilleure amie sortir enfin avec ce garçon qui faisait désormais battre son cœur.

Alya se rappelle avec une certaine amertume à quel point elle avait été heureuse que Marinette tourne enfin la page.

Bien sûr, elle a toujours trouvé étrange tous les mystères dont son amie entourait cette nouvelle relation. Aujourd'hui encore, Marinette refuse de laisser échapper quoi que ce soit qui concerne le garçon qui partage désormais sa vie. Nom, âge, école... Alya ne sait strictement rien de lui. Et ce n'est pas faute d'avoir cherché. Ces secrets chatouillent son instinct de journaliste, la poussent à creuser, creuser, et creuser encore.

Mais Marinette sait parfois se montrer encore plus têtue qu'elle.

Peu importe les suppliques d'Alya. Peu importe ses questions détournées. Peu importe ses moues boudeuses et ses appels à un quelconque code d'honneur entre meilleures amies. Marinette refuse de dire quoi que ce soit. Avec le temps, Alya a fini par laisser tomber. Tant pis, s'est-elle dit. Marinette est heureuse, et c'est tout ce qui compte.

Du moins, c'est ce qu'Alya a songé jusqu'au retour des beaux jours.

Jusqu'à ce que Marinette ne se remette à porter T-shirts et autres hauts à manches courtes, et qu'elle découvre ces bleus qui marbrent un peu trop régulièrement la peau de son amie.

Même en fouillant profondément dans sa mémoire, Alya n'a pas le souvenir d'avoir vu de pareilles ecchymoses sur les bras de Marinette durant l'automne précédent.

Alya voudrait se tromper. Elle voudrait tellement, tellement se tromper.

Croire que Marinette ne lui dissimule rien.

Mais pourtant... Ses blessures, ses explications évasives voire carrément absurdes, cette vie amoureuse dont elle refuse obstinément de lui parler... Tous ces faits étranges sont bien trop nombreux pour ne pas être liés. Il y a dans l'existence de Marinette trop de mystères, trop de mensonges pour qu'Alya ne les impute à une simple coïncidence.

Pour elle, une unique conclusion s'impose.

Un seul et unique secret se cache derrière les bleus de son amie et le jeune homme avec qui elle sort à présent. Et si ces deux faits sont bel et bien liés à l'autre, cela ne laisse hélas à Alya qu'une seule autre déduction possible. Qui que soit le mystérieux garçon qui partage désormais la vie de Marinette, c'est manifestement quelqu'un de violent qui n'hésite pas à lever la main sur elle.

A la place de son amie, Alya aurait déjà fait regretté à quiconque de lui infliger le moindre coup. Mais Marinette est visiblement dans le déni. Trop amoureuse de ce type pour vouloir le quitter, certainement.

- « Battre... », répète Nino, stupéfait, sortant soudain Alya de ses pensées. « Genre... battre, comme dans des violences conjugales ? »

- « Exactement », approuve Alya en se tordant anxieusement les mains. « Vous savez qu'elle a un copain depuis deux ou trois mois ? Et bien, elle refuse de me dire quoi que ce soit sur lui. », poursuit-elle en voyant ses amis approuver d'un bref signe de tête. « Et comme par hasard, PILE au même moment, elle se met aussi à avoir des bleus dont elle ne veut pas me donner l'origine. C'est ce type, j'en suis sûre », poursuit-elle avec émotion, les yeux brillants de larmes.

- « Tu es vraiment certaine de ne pas te tromper ? », insiste Adrien d'une voix blanche. « Que Marinette est... »

Adrien s'interrompt brusquement, serrant les poings de rage.

Marinette est l'une des filles les plus gentilles, les plus adorables qu'il connaisse.

La simple pensée que quelqu'un puisse lui faire du mal le révulse. Lui donne envie de retrouver le type en question et de lui expliquer sa façon de penser à coup de Cataclysme dans la figure.

- « Il n'y a pas d'autre explication logique », reprend Alya d'une voix tremblante. « Je suis sûre qu'il la frappe mais qu'elle le couvre parce qu'elle est amoureuse. Vous connaissez Marinette », continue-t-elle avec un soupir. « Elle est du genre à être persuadée que tout le monde a un bon côté, quoi qu'il arrive. Peut-être qu'elle est persuadée qu'il va changer, peut-être qu'elle reste avec lui pour je ne sais quelle autre raison, mais... Je refuse de rester les bras croisés ! »

- « Qu'est-ce qu'on peut faire ? », demande aussitôt Nino, tandis qu'Adrien approuvait d'un bref hochement de tête.

- « Je ne sais pas... », soupire Alya. « Je vais déjà essayer d'en savoir plus sur ce garçon avec qui elle sort... Peut-être même qu'elle acceptera de me dire plus précisément ce qu'il se passe entre eux. Et si elle continue de refuser de me parler, alors je passerai à l'étape supérieure. »

Alya se redresse brusquement. Sur ses traits, l'inquiétude a fait place à une colère implacable, et son regard brille d'une lueur déterminée qui fait frissonner ses deux amis.

- « Et j'espère pour ce type qu'elle le quittera avant que je découvre qui il est », conclut-elle d'une voix lourde de menaces. « Parce que dans le cas contraire, je vous jure que je lui ferai payer tout ce qu'il lui a fait. Très, très, TRES chèrement. »

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