Chapitre 13 - Nouveau style, nouvelle chance

Je commence à douter du bien fondé de l'idée de Dahlia. Parce que bon, c'est bien gentil d'organiser une fête d'anniversaire... encore faut-il que le principal concerné ait les pieds sur Terre.

- Poussez-vous, faites place au dieu de cette soirée !

Ouais, une soirée en l'honneur de la personne la plus narcissique que je connaisse (à égalité avec Xavier, n'abusons rien) n'était peut-être pas une idée si brillante que ça. En plus, comme Byron est beaucoup plus populaire que Dahlia (enfin disons plutôt qu'il aime "gracier" le plus de gens possibles de sa présence, qu'ils soient consentants ou non), il y a beaucoup plus de gens qu'il y a deux semaines. Et, on commence à se connaître vous et moi, je ne porte pas exactement la populace dans mon coeur. Sauf que, évidemment, Dahlia oblige, aucun alcool n'est présent à l'horizon pour que je puisse noyer mon asociabilité.

Mais bon, comme on dit, il faut positiver dans la vie ! A la place de l'alcool, j'ai du jus d'orange leaderprice qui traînait dans le frigo de l'orphelinat depuis six mois parce que Dave a été trop radin pour acheter une nouvelle bouteille, et j'ai la chance d'écouter la conversation la plus passionnante au monde !

- Hunter, pourquoi y'a une goutte bizarre sur mon muffin ?

- Je crois que c'est censé représenter une aile d'ange Jordy.

- Ooooooh, d'accord ! Qui a fait le glaçage ?

- Moiiiiii !!!

- Ooooh, salut Mark !

Tuez-moi.

Et là, je vous entends déjà venir à trois kilomètres. "Mais enfin Caleb, pourquoi tu ne rejoins pas Jude ? C'est bien pour rattraper ta connerie de la dernière fois que t'es là, non ?" Et bien sachez déjà que je vous emmerde, ce n'était pas une connerie mais une erreur de parcours. Et pour votre information, Jude joue les abonnés absents. Comment ça se fait, vu que maintenant il habite chez Dahlia me direz-vous ? Et bien je me pose la même question. Coeur de pirate m'a dit qu'il était sorti et qu'il reviendrait dans la soirée. Elle m'a sorti ça il y a une heure, j'attends toujours. Et une heure, quand on écoute les commentaires de Jordan Etchebest sur chaque type de nourriture présent sur la table, c'est très long.

- Si tu veux une corde, je crois que le Castorama est encore ouvert.

- C'est gentil mais je n'accepte que les cordes Idea.

- Bon courage alors mon vieux.

Merci pour ton soutien Joe, ça fait plaisir. Depuis que je suis revenu en cours, je le croise beaucoup plus souvent pendant les pauses. Il est vraiment sympa et chill comme gars, c'est agréable. Et ça permet aussi de contrebalancer la personnalité de Dahlia, qui frôle la crise cardiaque s'il manque son stylo vert de rechange dans sa trousse. Je crois qu'il faut qu'elle arrête le café, ça lui réussit pas. Non je déconne, pour rien au monde il ne faut arrêter de consommer cette boisson plus divine que Byron et Xavier réunis (vous me direz, c'est pas bien compliqué).

En parlant de Xavier, je le vois un peu plus loin, visiblement en pleine tentative de séduction avec un gars que je connais pas et que j'ai la flemme de connaître. Oui oui, il est encore là, et oui oui, il n'a pas abandonné son objectif de pécho avant la fin de l'année. L'espoir fait vivre, comme dirait Jordan.

Elliot aussi est là d'ailleurs, avec Acker. Je me suis dit que ça lui ferait du bien de sortir un peu de sa tanière pour une fois, alors je l'ai invité. Les deux tourtereaux sont actuellement en train d'observer la tentative lamentable de notre dieu frauduleux préféré de trouver l'amour, et même d'ici je peux voir qu'Elliot se retient fortement d'éclater de rire. Bravo pour l'effort mon pote, perso je me serais pas gêné.

- Et après il ose dire que c'est lui le vrai dieu de ce monde...

Je manque de renverser mon jus d'orange sur une meuf random qui passait par là en découvrant Byron qui se tient à ma gauche. Depuis quand il est là lui ?! Il s'est téléporté, c'est pas possible. Pitié non, me dites pas qu'il a vraiment des pouvoirs divins. Je veux pas vivre dans un monde gouverné par un être qui passe deux heures chaque matin à choisir sa tenue et se prend pour Cristina Cordula dès qu'il voit quelqu'un avec un style douteux.

- Mon cher Caleb, ceci est ma fête d'anniversaire, alors je te prierais de faire l'effort de sourire.

- Oh, pauvre bouchon, t'es pas capable de t'amuser si je tire la tronche ? Je pensais pas que tu me portais dans ton cœur à ce point.

- Voyons, quel genre de dieu je serais si je ne prenais pas soin de tous mes sujets ?

J'abandonne, c'est trop tard pour le faire redescendre sur Terre. Une fête dédiée à sa personne était CLAIREMENT une mauvaise idée.

- Pourquoi t'irais pas retrouver Shawn tiens ? Comme ça t'auras plus à voir ma tronche et moi la tienne.

- Mon chou, on ne se débarrasse pas de moi aussi facilement.

- J'avais remarqué.

Soudain, ce sale fou me tire par le bras et m'entraîne au milieu du banc de sardines se trémoussant au milieu de la pièce. Mon dieu, quand c'est pas le drogué de football, c'est la divinité fashionista. Je vais finir par porter plainte pour atteinte à mon intégrité physique et mentale. Physique, parce que j'ai autant d'endurance qu'une palourde au 100 mètres, et mentale, parce qu'entraîner quelqu'un au milieu d'une foule d'inconnus devraient être classé comme une torture dans la convention de Genêve.

Le pire c'est qu'une fois m'avoir traîné bien au milieu de l'amas de population, ce fils de jardinier me plante là pour aller retrouver Axel. C'est officiel, le jour de sa mort je danserai sur sa tombe. D'ailleurs en parlant d'Axel, je sais toujours pas ce qu'il se passe entre lui, Shawn et Byron. Faudrait que je me renseigne un de ces quatre. Bah tiens, pourquoi pas maintenant ? On va aller chercher Nathan, il devrait savoir quelque chose. Allez hop, fuyons cet endroit ni vu ni connu.

Sauf qu'en me retournant, je sens soudain quelque chose de froid et liquide dans mon cou. D'un simple coup d'œil, je reconnais la couleur du jus d'orange leaderprice de Dave. Dois-je préciser que je porte une chemise blanche ? Bah oui, ça serait pas drôle sinon. Bon, qui a été assez con pour ramener son verre en plein milieu de la piste de danse, que je le-

- Oh mon dieu désolé Caleb ! J'ai pas fait exprès !

Shawn ! Comment ça va mon bichon ? Hein, ma chemise ? Oh, t'inquiète pas pour ça, les accidents ça arrive ! Remets donc ton adorable sourire sur ton visage, et va retrouver Byron là-bas, d'accord mon chou ?

Bon ben j'ai plus qu'à passer par la case salle de bain moi. C'est que ça colle cette merde, je commence à regretter d'en avoir ingurgité plus tôt, je sais pas si c'était vraiment propre à la consommation en fin de compte. Adieu les amis, je vais décéder d'une intoxication d'ici quelques heures. Je désigne Aitor comme légataire de tous mes biens sur mon testament. Je compte sur toi pour prendre ma relève mon petit, continue de bien faire chier Claude en mon honneur.

Et là, surprise ! Je trouve la personne que j'étais parti chercher dans la salle de bain. Le destin a trouvé une bien étrange façon de nous réunir. Et vous voulez savoir le plus drôle ? Il est actuellement en train de frotter une tâche sur son tee-shirt. La seule différence, c'est que son haut est vert, du coup avec le orange du jus de fruit ça donne une couleur marron douteuse.

- Tiens, un camarade d'infortune ! lance Nathan en riant.

- Tu t'es fait arroser par qui toi ?

- Bryce, il a balancé son verre en se disputant avec Claude.

C'est drôle, j'aurais plus parié sur l'inverse. Claude a vraiment une influence néfaste sur les gens. L'autre jour, Hunter a lâché un gros mot parce que monsieur avait la flemme de passer l'aspirateur. Et je rappelle que si la petite boîte où on doit mettre une pièce chaque fois qu'on lâche une injure n'avait pas déjà été inventée avant notre naissance, c'est clairement Hunter qui l'aurait créée.

J'enlève ma chemise et commence à frotter la tâche sous l'eau, seulement pour la voir s'étaler encore plus sur le tissu. Génial. Je crois que j'ai plus qu'à choisir entre me balader à moitié à poil ou avec une tâche plus grande que ma volonté d'écraser la bouteille de jus d'orange sur le crâne de Dave. Pour me faire oublier ce désastre, j'essaye d'engager la conversation avec Nathan.

- Au fait, tu sais ce qu'il se passe entre Shawn, Axel et Byron ?

- Ah, oui, ils sortent ensemble.

- Les trois ?

- Ouaip.

Bon, dans ma mésaventure on dira que j'ai au moins répondu à cette question. C'est fou comme l'être humain cherche le positif dans chaque situation dans l'espoir d'oublier que nos existences insignifiantes ne sont qu'un enchaînement de coups bas du destin. Parce que certes, si je n'avais pas eu à me rendre dans la salle de bain je n'aurais jamais trouvé Nathan, mais je n'aurais pas non plus eu à me trimballer avec une chemise désormais plus orange que blanche, ni à frotter ladite tâche sous l'eau comme un con dans l'espoir qu'elle finisse par magiquement disparaître.

Soudain, on entend les voix venant du salon se taire en même temps, suivies de quelques exclamations. Bon, tant pis pour la chemise, y'a plus important là. J'abandonne l'idée de ressembler à quelque chose pour le reste de la soirée, la renfile vite fait, et sort pour assouvir ma curiosité. Bon, en vrai, c'est probablement juste une histoire à la con du genre quelqu'un a cassé un truc précieux, ou s'est cassé la gueule, ou- Oh.

Il est là.

Bon, comme on est pas dans un film Hollywoodien, la raison pour laquelle les autres idiots ont tous fermé leur gueule c'est à cause de Claude s'est étalé par terre pour des raisons que j'ignore. De toute façon, j'en ai rien à foutre de la tulipe, parce que moi il n'y a que lui que je vois. Lui, à côté de Dahlia, son sac encore sur l'épaule, et surtout ses lunettes très, très loin de ses yeux envoûtants.

Il est beau putain.

Je m'approche, et, comme on n'est toujours pas dans un film cliché, les gens ne s'écartent pas sur mon passage et je dois les pousser pour réussir à arriver jusqu'à lui. Je finis par y parvenir, après avoir failli faire tomber Dave à la renverse et forcé Isabelle à le retenir in-extremis. Bien fait pour sa gueule. Jude aussi m'a remarqué, et lorsque j'arrive enfin à son niveau, il me sourit. Est-ce qu'un sourire est capable de tuer quelqu'un ? Parce que c'est l'impression que ça donne avec le sien.

- Salut. Tu testes un nouveau style ?

Ah, oui, avec tout ça j'oubliais que j'ai l'air de sortir d'une bataille de peinture à l'eau eco+.

- Ouais, le style orange périmée. T'aime bien ?

- C'est original.

J'ai l'impression que cette phrase résume un peu ma vie en ce moment, pour le meilleur comme pour le pire.

- T'as pas l'impression d'être à la bourre sinon ? je remarque, histoire qu'on ne s'attarde pas plus sur ma tenue qui ferait criser Byron s'il n'était pas trop occupé à dévorer Shawn du regard.

- Désolé. J'ai passé l'après-midi avec Célia, on a pas vu le temps passer.

- T'inquiète, t'as pas raté grand chose.

Il était avec sa sœur, donc. Rien que de les imaginer tous les deux, dans un café, en train de rattraper le temps perdu me fait sourire malgré moi. Ouais, peu importe si Jude était en retard, parce qu'il a bien mérité de passer tout le temps qu'il veut avec Célia. D'ailleurs, en parlant du loup...

- Ah, c'est bien toi Caleb ?

Je me tourne vers la fille qui vient de débarquer à côté de nous, un verre de Sprite à la main. Bon choix ma petite, bon choix. Ne touche pas au jus de fruit.

- En personne, je réponds. Et toi c'est Célia, non ?

- La seule et l'unique ! Enchantée !

Elle me tend la main, et je la serre avec un sourire. La sœur a l'air de bien plus déborder d'énergie que le frère. Tant mieux, avec un peu de chance sa joie de vivre est contagieuse et finira par déteindre sur Jude. Ça lui fera pas de mal. A moi non plus, remarque. Je crois qu'au fond, on a tous besoin d'une Célia dans notre vie.

- Bon, je vous dérange pas longtemps, vous devez avoir des trucs à vous dire, dit-elle alors en lançant un clin d'œil en direction de son frère. A plus, au plaisir de vous revoir !

C'est moi où elle insinuait quelque chose là ? Non, je dois me faire des idées. Je deviens parano à force de vivre avec Jordan qui pense que n'importe quoi est un indice montrant qu'une personne vient de Falam Orbius. Ouais, ça doit être ça. Ne pas se faire de faux espoirs, ne pas se faire de faux espoirs, ne pas... Ah, trop tard. Je vous jure j'ai l'impression d'être devenu un collégien en plein crush actuellement.

- On va dehors ? me propose alors Jude, ce à quoi je ne peux qu'acquiescer.

C'est drôle, les parallèles qu'on peut trouver entre aujourd'hui et l'autre fois. Deux semaines plus tôt, on s'est aussi retrouvés à une fête d'anniversaire. Sauf que Jude portait encore ses lunettes, et que je suis parti bien plus tôt que prévu. Aujourd'hui, il les a déjà enlevées, et moi j'ai bien l'intention de rester jusqu'au bout. L'autre fois, j'ai eu peur de son regard. Aujourd'hui, il m'envoûte, me convainc de rester aux côtés de Jude à jamais.

Le silence s'installe sans qu'on s'en rende compte. On sait tous les deux qu'on a des choses à mettre au clair. Le problème, c'est qu'aucun de nous ne sait par où commencer, s'il doit se lancer ou laisser l'autre parler. Ça pourrait durer longtemps, si aucun de nous ne se décide. Non pas que rester seul à ses côtés dans le petit jardin des Samford soit si désagréable, hormis la brise nocturne encore un peu fraîche en cette fin de mai et ma chemise trempée qui n'arrange rien.

- L'autre fois, tu m'as dit que tu ne savais pas si tu étais prêt à te lancer dans une relation.

Finalement, c'est Jude qui s'est décidé en premier.

- C'est toujours le cas ? il conclut simplement.

J'aime sa façon de poser la question. Il n'y a pas de jugement, ni d'impatience. Si je réponds oui, il l'acceptera sans faire d'histoire, parce qu'il sait que certaines blessures ont besoin de temps pour guérir. Et peut-être, même sûrement, que les miennes n'en sont qu'au début de la cicatrisation. Et pourtant, c'est cette question pleine de bienveillance qui me mène à répondre :

- Non. Enfin, peut-être que je suis pas tout à fait prêt, mais j'en ai marre d'attendre d'être sûr à 100%. A ce train-là, je vais passer ma vie à rien tenter, et je pense que ça me ferait bien plus chier que de me casser la gueule après m'être raté.

- Je comprends. Et puis, si tu te rates, il y aura toujours quelqu'un pour te rattraper, non ?

- C'est vrai, je réponds en souriant.

J'aime sa façon de penser. C'est vrai que la relation de mes parents a volé en éclat du jour au lendemain. C'est vrai qu'il pourrait m'arriver la même chose. Mais, de la même manière que ma mère a trouvé de l'aide à l'hôpital, moi aussi je peux espérer qu'il y aura une main tendue devant moi si jamais je me ramasse tête la première contre le sol. J'ai jamais été très optimiste, et pourtant, pour une fois, j'ai envie d'y croire. C'est sûrement grâce à celui qui se tient juste à côté de moi.

- Du coup, si je t'embrasse, là, tout de suite, qu'est-ce que tu feras ?

J'aime sa façon de demander ma permission alors même que je viens de dire que je me sens prêt à entamer une relation. Avec n'importe qui d'autre, ça m'aurait énervé d'être pris pour une petite chose fragile à manier avec précaution. Avec Jude, je ressens simplement sa volonté de faire les choses bien, pour qu'elles durent aussi longtemps que possible. Le seul problème, c'est que la prudence n'a jamais été mon fort.

- Essaye, tu verras bien.

Je le sens hésiter. Je ne peux pas lui en vouloir. Malgré le chemin qu'il a parcouru ces derniers jours, son estime de soi n'est pas remontée d'un seul coup comme par magie. Ça va lui prendre du temps, de pleinement oser s'affirmer, de pleinement accepter qu'il a sa place dans ce monde et qu'il n'a pas besoin de se faire aussi petit que possible en espérant que ça suffise à lui éviter les ennuis.

Alors je prends les choses en main. Je me penche vers lui, et je pose une main sur sa joue. Je cherche son accord dans son regard écarlate. Il me faut à peine une seconde pour le trouver. Je souris, et il sourit en retour. L'espace qu'il restait entre nos lèvres disparaît d'un seul coup.

Clairement, pour un premier baiser, on aurait pu rêver mieux. On entend toujours la musique de qualité douteuse et les gens en état extatique à l'intérieur de la maison. Ma chemise empeste à cause du jus d'orange, et Jude doit faire attention à où il place ses mains s'il ne veut pas qu'elles deviennent toutes collantes. Sans compter qu'on se sépare très vite, parce qu'on entend Bryce et Claude débarquer par la porte de derrière. Et autant dire qu'avoir leurs disputes en bruit de fond n'est pas l'idéal pour une ambiance romantique.

Tant pis. On aura bien d'autres occasions pour se rattraper.

- Tu veux qu'on rentre ? me demande Jude en riant lorsqu'il voit le regard désespéré que je porte aux deux individus avec qui j'habite.

- Ouais, on se les caille ici.

- La prochaine fois, tu éviteras de te retrouver couvert de jus de fruit.

- Oh, ta gueule.

Et, sur ces douces paroles, on retourne à l'intérieur, en présence de tous ces gens qui ignorent que nos vies viennent de prendre un nouveau tournant. Tant pis pour eux, qu'ils continuent de vivre leur existence banale et insignifiante. Moi, actuellement, je tiens la main de Jude, et je me sens aussi heureux qu'un gosse qui vient de trouver une lettre d'amour pour la St Valentin dans son casier.

Plus loin, je vois Dahlia et Célia qui nous observent toutes les deux, un sourire au lèvres. Je leur fais un clin d'œil. Je sais, elle savent, nous savons tous les trois. Elliot me remarque à son tour. Lui aussi, il sait. Il fait comme s'il s'en moquait, mais je vois bien le petit sourire qui traverse son visage quand nos regards se croisent. Je le connais assez bien pour savoir ce que ça signifie.

Rien n'a changé, et, en même temps, tout est différent. J'ai laissé mon sarcasme de côté le temps d'une soirée, le temps d'être honnête envers moi-même et envers celui que j'aime. Jude me propose d'aller danser. Je n'hésite pas une seconde à accepter. Tant pis pour la foule, tant pis pour Isabelle qui se fout de la gueule de ma chemise en passant, il n'y a que Jude que je vois de toute façon. Et je ne l'ai jamais trouvé aussi beau, aussi captivant que maintenant.

Son regard écarlate, ce n'est pas une malédiction, c'est un envoûtement, et je suis tombé tête la première dedans.

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J'ai menti hier, c'est pas le dernier chapitre, y'a un épilogue. Pourquoi j'ai dit ça alors ? Parce que de base je comptais pas le publier tellement je le trouvais médiocre. Sauf qu'après relecture il me semble passable, donc vous l'aurez demain ou mercredi, à voir.

En tout cas je suis fier de ce chapitre, je me suis senti l'âme d'un poète sur la fin mais ça détonne pas avec le début, au contraire le mix drôle/lyrique fonctionne je trouve. Enfin ça c'est mon avis, je ne serai pas contre entendre le vôtre.

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