Chapitre 1 - Racaille de l'espace
- Putain Glaçon il est où mon sac !
- Là où tu l’as laissé Tulipe !
Ça y est, je crois que je suis en enfer. Ah non, c’est juste ma chambre.
- Caleb bouge ou tu vas être en retard pour ton premier jour à Raimon !
C’est gentil de t’inquiéter pour ma personne Jordan, mais je m’en branle. D’ailleurs, je vais tranquillement gratter cinq minutes de dodo en plus. Le sommeil, c’est sacré.
Sauf que quelques secondes plus tard, je me prends un oreiller en pleine tronche. La pistache qui partage ma chambre me fait un grand sourire, avant de me rappeler à nouveau de bouger mon fessier si je veux pas me faire massacrer par Lina. Je laisse donc mon corps rouler dramatiquement jusqu’au sol, parce que la vie c’est de la merde. Evidemment, je me fais mal en tombant.
A peine un pied posé hors de ma chambre, et je me fais déjà agressé par Claude qui visiblement n’a toujours pas retrouvé ses affaires. Le pire c’est qu’il m’accuse de les avoir volé ce parano. Comme si j’en avais quelque chose à foutre de son sac orange moche et de sa trousse pleine d’encre.
Sinon, bienvenue à l’orphelinat du soleil, l’endroit qui porte mal son nom puisqu’il s’agit en réalité d’un asile où on se demande qui sera le premier à se faire arrêter ! Perso je pencherai plus pour Isabelle, mais libre à vous de faire vos propres pronostics.
Le pire, c’est que je suis là depuis seulement quelques semaines, et toutes les conneries qui me passent sous les yeux me paraissent déjà normales. Vous avez déjà vu deux personnes débattre sur la probabilité qu’on survive à une invasion extraterrestre à 7h du matin ? Franchement je sais pas ce qui me retient d’aller acheter une corde à Ikea.
- Ah, salut Caleb. Tes affaires sont prêtes ?
Hunter, t’es gentil mais actuellement j’ai envie de plonger tête la première dans mon bol de céréales, pas de parler de ma future entrée en enfer.
- Ouais, je réponds avec une éloquence digne de Victor Hugo.
- Si jamais il te faut quelque chose, hésite pas à venir voir l’un d’entre nous pendant les pauses, d’accord ?
- Hunter, il va au lycée, pas faire la seconde guerre mondiale.
Merci Dave pour ton intervention ô combien pertinente. Relax Hunter, personne ne viendra me voler mon goûter à la récré. En fait, c'est plutôt moi qui vait voler les goûters des gens. Me regardez pas comme ça, la bouffe c'est sacré et tout le monde ne la mérite pas.
- Je sais, je sais. Bon, on y va dans cinq minutes alors ?
Ah. C’était pas prévu au programme ça. Bon ben adieu bol de céréales, c’est pas que je t’aime pas mais on a pas le temps d’apprendre à mieux se connaître donc tu vas gentiment rejoindre mon estomac au plus vite. J’vous jure, les choses qu’on doit faire à cause du lycée.
En plus, comme si ça suffisait pas, je suis obligé de passer dans le bureau du principal avant les cours. Ouais, j’arrive deux semaines après la rentrée, c’est pas drôle sinon. Je vous raconterais bien pourquoi ma présence en ces lieux s’est faite désirer, mais Hunter va s’énerver si je suis pas prêt à temps. Et, croyez-moi, vous ne voulez jamais voir Hunter en colère.
Cinq minutes plus tard, je pars donc en direction de ma future prison accompagné de Hunter, Jordan, Bryce, Claude (qui entre temps a récupéré son sac moche), Dave et Isabelle. On est les seuls lycéens de l’orphelinat. Apparemment, avant, il y avait beaucoup plus d’enfants de notre âge, mais ils ont tous été adoptés. On a donc la team des survivants ici. Ou des rejetés, au choix.
Une fois sur place, je kidnappe Jordan pour me servir de guide jusqu’au bureau du principal. C’est qu’il est grand le bahut, même Google maps pourrait se perdre là-dedans. Franchement faut pas s’étonner qu’on soit tout le temps en retard en cours, quand les bâtiments font 3km de long et que les sadiques qui font les emplois du temps s’amusent à nous faire courir à l’autre bout d’un cours à l’autre.
Heureusement, le GPS intégré de Jordan n’est pas trop cassé, donc on réussit à arriver à bon port. Évidemment, comme je suis la personne la plus appréciée de cette planète, il compte m’attendre bien gentiment le temps que le principal me déblatère toutes ses conneries de “Bienvenu dans notre établissement, j’espère que vous vous plairez ici bla bla bla”.
- Bon je te laisse je dois rejoindre l’amour de ma vie !
Non, il ne parle pas de Hunter mais des paquets de pistaches en vente à la cafétéria. Ça doit rapporter un max vu sa consommation journalière. Je serais pas surpris d’apprendre que le bahut en vend juste pour lui. Dans tous les cas, adieu mon pote, ça fait plaisir de se sentir soutenu. Allez Caleb, c’est l’heure de sortir ton meilleur sourire de faux-cul parce que ça serait con de faire mauvaise impression dès le premier jour. Non je déconne j’en ai rien à foutre, j’entre avec ma tête de blasé. Déjà j’ai fait l’effort de frapper à la porte, faut pas trop m’en demander non plus.
La directrice me regarde entrer comme si elle voyait un être humain pour la première fois. Oh merde, si ça se trouve Jordy avait raison et tous les gosses de l’orphelinat sont en réalité des extraterrestres venu envahir la Terre grâce à leur météorite doppante. Ou alors cette vieille madame n’apprécie pas trop de voir un élève qui porte un bonnet à l’intérieur des bâtiments. Pour ma défense, j’essaye de cacher ma dernière catastrophe capillaire. Je pense que si elle voyait la tronche de mes cheveux à moitié rasés en dessous, elle ferait un AVC la pauvre vieille.
- Vous êtes bien Caleb Stonewall, le nouvel élève ?
Non je suis un alien venu de Falam Orbius.
- Oui.
Gros silence gênant. Finalement elle se décide à m’inviter à m’asseoir (merci, je sentais plus mes jambes à cause de l’autre con qui m’a obligé à me grouiller) et commence son speech :
- Je suis Mme Keeneye, la directrice, et je vous souhaite la bienvenue dans notre établissement. Votre tutrice m’a parlé de votre situation, alors j’espère que vous pourrez trouver vos marques ici. N’hésitez surtout pas à vous tourner vers vos professeurs ou vers le conseil des élèves au moindre problème, ils sont là pour ça.
Je commençais tout juste à m’endormir devant de discours ma foi passionnant, quand quelqu’un d’autre frappe à la porte. Un élève avec des dreadlocks châtains et des lunettes tout droit sorties de Décathlon entre. Et après c’est moi qu’on juge pour mon style ? Là c’est pas la directrice, c’est Cristina Cordula qui fait un arrêt cardiaque. Les dreadlocks je veux bien, mais par pitié chéri enlève-moi ces lunettes ça va pas du tout.
Le mec me lance à peine un regard avant de se tourner vers Mme Keeneye, qui soit dit en passant de sourcille même pas face à ce manque affligeant de goût. C’est officiel, je vis dans un monde de tarés. Je devrai peut-être retourner avec mes semblables dans l’espace. Mon dieu qu’est-ce qu’il m’arrive, je me mets à croire aux théories du complot de la pistache. Sortez-moi d’ici, cet endroit est clairement néfaste pour ma santé mentale.
- Caleb, je vous présente Jude Sharp. Comme votre situation est particulière, j’ai jugé préférable de demander à un élève de vous aider à prendre vos marques. Jude est un élève très intelligent et volontaire, il pourra vous soutenir dans votre apprentissage et répondre à la moindre de vos interrogations. Cela vous convient-il ?
En gros, elle me colle un baby-sitter. Franchement, je m’en passerai bien. Mais comme j’ai pas envie de taper un scandale dès le premier jour, je me contente d’hocher la tête pour enfin pouvoir sortir d’ici.
Une fois à l’extérieur du bureau, Jude me tend mon emploi du temps puis pointe une direction du doigt.
- Ton premier cours est en salle 118, c’est juste au fond du couloir.
Et il commence à partir comme une fleur. Visiblement, il est aussi emballé que moi de devoir s’occuper d’un parfait inconnu. Sauf que lui, il avait le droit de refuser quand on lui a proposé d’avoir un gosse à charge, donc je vois pas trop de quoi il se plaint. En plus, s'il se casse il va être en retard. Dans ma grande bonté, je lui rappelle ce fait dont je n’ai moi-même pas grand chose à faire, tout ça pour qu’il me réponde :
- On n’est pas dans la même classe.
Mais c’est des génies ces profs ! Non seulement ils me collent le gars le moins motivé de la Terre pour m’aider à m’intégrer, mais en plus ils choisissent quelqu’un que je ne verrai même pas 90% du temps ! Franchement qu’on leur offre un diplôme, à ce niveau on a affaire à de l’art en matière de connerie ! Jude devine visiblement ce à quoi je pense, puisqu’il ajoute :
- On est d’accord, ça n’a aucun sens. J’ai pas vraiment eu mon mot à dire non plus, donc te sens pas obligé de venir me demander de l’aide.
Oulah, on se détend binocles ça va bien se passer ! Je croyais que l’idée de la directrice était à chier, mais clairement comparé à lui je le prends bien. En tout cas ça fait plaisir de se sentir bien accueilli hein. Finalement, heureusement qu’il n’est pas dans ma classe parce qu’après cinq minutes j’ai déjà du mal à le supporter.
- T’inquiète, je comptai me débrouiller de toute façon, je réponds histoire qu’il se casse aussi vite que possible.
Mais non, malgré son hostilité monsieur n’est quand même pas décidé à me foutre la paix. Si bien qu’il se permet d’ajouter avant qu’enfin je n’ai plus à supporter la vue de ses lunettes du démon :
- Tant mieux, je préfère ne pas avoir à traîner avec des racailles dans ton genre.
Venant d’un gars qui porte des lunettes plus colorées qu’un tee-shirt Desigual, j’avoue que je le prends assez mal. En plus, excuse-moi monsieur le gosse de riche, mais je suis pas une simple racaille. Je suis une racaille DE L’ESPACE. Donc excuse-moi si le port du bonnet en intérieur t'arrache les yeux, mais crois-moi que le jour où je retrouverai mon fragment de météorite hypnotisante, là tu deviendras vraiment aveugle.
Peut-être que j’aurais dû me noyer dans mon bol de céréales finalement.
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Voilà voilà, ceci est ma nouvelle fanfic, j'espère qu'elle vous plaira. Je poste le prologue et le chapitre 1 en même temps pour le démarrage, mais autrement ça sera un chapitre par semaine tous les dimanches.
J'essaye un nouveau style plus décalé et humoristique avec cette fic, j'espère que c'est un minimum drôle parce que ça serait con sinon. J'utilise aussi les noms vf, de base j'étais parti sur la vo mais après réflexion la vf me semblait mieux coller au ton de l'histoire. Du coup si au début vous trouvez un nom jap ici et là, c’est normal, j'ai tout changé en cours de route et possible que j'ai raté un ou deux noms ici et là.
Sur ce, bonne fin de journée, et ne faites pas comme Caleb, dégustez vos céréales au lieu de vous noyer dedans.
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