Suite

Quand cela m'était-il arrivé la dernière fois ? À part avec Enza, je ne me...

Oh merde Enza !

Absorbée par la conversation, j'ai complètement oublié de lui envoyer un message !

Je saisis mon portable en m'excusant auprès de Sebastiane puis je constate les innombrables appels en absence d'elle et Gabe puis envoie vite de quoi rassurer ma meilleure amie. Gabe peut attendre. Il est même probablement déjà reparti dans ses occupations.

" Tout va bien, je passe un merveilleux moment, Cacahuète."

La réponse arrive dans la seconde.

"Plus pour longtemps. Je suis désolée, j'ai eu peur pour toi."

Catalya ça va ? Tu es livide !

Un fracas détourne notre attention vers l'entrée sur un Gabe furibond.

- Putain tu peux savoir ce qu'il t'est passé par la tête ?

Qu'est ce qu'il fiche ici ? Comment il a su ? Et puis c'est quoi cette crise ? Les questions se bousculent. Mon regard ahuri se pose tour à tour sur Sebastiane et Gabe.

Le serveur sort en trombe et en demandant ce qu'il se passe ici.

J'essaie de rassurer tout le monde, tout va bien, tout ce passe bien, tout... Tu parles, tout est fichu de ce rendez-vous ! Abruti de Gabe, il aurait mieux fait de garder son nez entre la paire de seins siliconés de l'autre !

Une deuxième fois, je demande à Sebastiane de bien vouloir m'excuser et j'embarque la grande masse de Gabe par le bras, dehors.

- Tu peux me dire pourquoi tu étais injoignable ?
- Et toi tu peux me dire comment tu m'as retrouvée ?

Lèvres pincées, bras croisés, j'attends sa réponse. Sensation de déjà vu avec le jour où je suis arrivée à l'aéroport sauf que cette fois-ci il ne se laisse pas démonter. Et me demande à quoi me sert mon putain de téléphone et ce que je fais ici avec cet homme. S'il veut jouer à la surenchère se sera sans moi. Il ressemble à un petit copain jaloux qui viendrait me prendre en plein délit de tromperie.

C'est une blague ou bien ?

Exaspérée et surtout pressée de retourner auprès de mon rendez-vous, j'explique brièvement à Gabe. Je hais le fait de me sentir obligée de me justifier mais son ton et ses yeux en disent long et je sais qu'il est capable de m'embarquer sous son bras si je ne le convaincs pas tout de suite.

Une sacrée discussion va s'imposer avec Gabe et j'ai quelques questions à poser à Enza mais en voyant Gabe tourner les talons je suis juste contente de rejoindre Sebastiane. Le pauvre. Pour quoi doit-il me prendre maintenant ?!

Heureusement pour moi, l'homme ne semble pas se fier aux apparences. À moi de jouer et de lui expliquer ce qu'il doit savoir. Le baby sitting forcé de Gabe depuis mon arrivée à Chicago. L'absence de mon frère à cause de ses recherches. Le manque de ma meilleure amie. La solitude.

En vrai, je lui déballe un tas d'informations qu'habituellement j'aurais gardé pour moi face à n'importe qui mais Sebastiane n'est pas n'importe qui. Aucune idée de comment l'expliquer mais le courant passe plus que bien, une véritable alchimie passe entre nous . Je ne me sens ni jugée ni diminuée en lui expliquant les hauts et les bas de ma vie. Un instant j'hésite même à lui parler de ma mère puis me ravise.

Comme s'il lisait dans mes pensées ou simplement qu'il sentait que les sujets me pesaient bien plus que ce que les mots laissent penser, il me questionne sur mon enfance. Sur le début de mon amitié avec Enza.

Pas de retour en arrière possible, pour UNE fois j'ai envie de me sentir bien et entière auprès d'un homme. Je lui explique la maladie de ma mère. Les aller-retour perpétuels entre l'hôpital et la maison dans un premier temps. Les analyses, celles dont Gio a refusé de connaître les résultats pour sa part. Les séjours de plus en plus longs et les examens de plus en plus lourds pour maman. La méchanceté dans ses propos lorsqu'elle était au plus mal mais les quelques moments tendresse que nous partagions de temps à autre quand elle se sentait un peu mieux. Le poids que j'avais l'impression de représenter pour mon frère qui devait jouer l'homme, le frère, le psy, le prof,...

Trois heures et beaux nombres de cafés se sont écoulés quand vient le moment de retourner chacun à nos vies, Sebastiane et moi. Est-ce que je suis censée lui proposer un dernier verre chez moi ?

Non trop cliché. Puis c'est à l'homme de proposer ça non ?

N'importe quoi, comme si j'étais du genre à me soucier des codes de relations humaines.

Je propose quelque chose ou pas ? Oui, non ?

La main posée sur ma voiture pour l'ouvrir je sens la chaleur du corps de Sebastiane à proximité du mien. Mes hormones s'affolent et partent dans tous les sens lorsque sa main glisse lentement sur ma hanche puis me retourne pour lui faire face.

Son visage s'avance vers le mien et le contact que tout mon être réclame depuis que mes yeux sont tombés dans les siens arrive. Ses lèvres sont dures mais son baiser est doux. Ses mains coulent comme du miel le long de mon corps et je pourrais m'envoler tellement je me sens légère.

M'aggrippant à ses larges épaules je l'attire contre moi afin qu'il ne reste plus rien de la distance entre nous deux. Nos langues se découvrent, dansent ensemble, se quittent pour mieux se retrouver à chaque fois. Ses mains sont posées dans mon dos comme si j'allais m'échapper s'il desserrait notre étreinte et finalement me relâchent.

- Catalya... J'ai rêvé de ce moment à la seconde où je t'ai vue, il me murmure à bout de souffle.
- Viens chez moi, j'ose proposer.

Mon ton que j'aurais voulu neutre sonne plus comme une supplique mais tant pis, de toute façon il accepte.

- Je suis garé à cent mètres d'ici, laisse-moi le temps d'arriver et je te suis ma puce.

L'air béate, je hoche la tête. Ma puce ? C'est aussi rapide que ça les petits surnoms normalement ?

Mes doigts pianotent sur mon volant avant de trouver une meilleure occupation. Éviter un énième problème. Je sors mon portable de ma poche et tape vite-fait un texto à Enza.

Tout va toujours bien. Je rentre mais pas dispo. Ne m'envoie pas Mister CIA. Bisous.

Même si je compte bien parler avec ma meilleure amie du problème de tout à l'heure, je l'aime bien trop que pour lui en tenir rigueur. Je sais qu'elle a voulu faire pour un mieux. Puis c'est Enza. La personne qui compte le plus au monde pour moi. Avec Gio.

Ma seule famille.

Sebastiane revient avant que je puisse recevoir une réponse de ma Cacahuète, s'engouffrant dans la circulation je pourrais sortir du véhicule pour cogner sur chaque lambin de la route. Mon coeur bat la chamade et mes mains sont de plus en plus moites. Si je n'étais pas aussi pressée de rentrer, je m'inquièterais certainement de ce que je suis sur le point de faire mais on ne vit qu'une fois après tout. Dans cinq mois ma vie ici s'arrêtera et tout redeviendra comme avant. À Venise.

Aucune raison de m'inquiéter.

Garée dans le parking souterrain de chez moi, j'entame une technique de respiration zen le temps qu'il se gare également puis nous prenons l'ascenseur jusqu'à mon étage.

Nos regards sont fiévreux. Le moment n'est plus aux bavardages, je le veux, j'en ai envie plus que de n'importe quoi d'autre en cet instant précis.

Mes clés tombent deux fois avant qu'il m'aide avec la serrure et nous nous engouffrons chez moi. Bouches collées, langues mêlées, toute délicatesse disparaît, ne reste que notre envie brûlante l'un pour l'autre.

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