Suite
Le temps de parcourir à la va-vite les documents que je n'avais pas encore vus, il est dix heures trente. L'heure d'aller à la rencontrer le reste des employés est arrivée. Deux coups comme précédemment à ma porte et Gabe se matérialise. C'est ma nounou ou bien ?
Dans la salle de pause, un amas de blouses blanches se tournent vers moi. Ils sont combien, une dizaine ? Il en manque un sacré paquet.
Pour avoir étudié leur dossier à chacun, je reconnais la petite blonde, Cary. En fait, elle a ma taille et ma corpulence mais un visage tellement poupon que je me rappelle avoir relu sa date de naissance pour m'assurer de sa majorité. Il y a Frank le grand balaise. Avec ses pattes énormes, je me demande comment il fait pour jongler avec les mini tubes de verres sans les casser.
Au fond, deux brunes et une blonde discutent. La blonde, c'est Barbie, je la reconnais entre tous même de dos. L'une des brunes, de taille moyenne et assez ronde se prénomme Karine et l'autre, très grande toute en finesse, c'est Lory. D'autre visages familiers vont et viennent, me saluant au passage. Je fais connaissance avec la plupart d'entre eux. Seul le groupe de Barbie me reboute. Aucune envie d'aller près de cette blondasse qui me dévisage déjà l'air de rien en me voyant avec son... petit copain ?
Courage, un mauvais moment à passer. Tu peux y arriver sans la virer, allez Lya.
Barbie a la présence d'esprit de partir quand j'atteins leur niveau. Tout compte fait tout se passe au mieux et les deux autres filles me semblent plus sympathiques que prévu.
- J'ai vu tout le monde mister CIA ?
- Je pense poup... Catalya. Beaucoup d'entre eux bossent entre dix à quatorze heures par jour ici. De vrais petits rats de laboratoire. Il n'est pas impossible que dans deux mois, tu remarques qu'une personne ou l'autre t'a échappé.
Dans le creux de mon oreille il souffle "ils ont peur de la lumière du jour, tu crois que ce sont des vampires ?". Impensable de pouffer de rire ici, j'envoie un ptit coup de coude dans les côtes de mon associé et regagne mon bureau.
Du bout du couloir, j'entends un téléphone sonner. Bruit strident et horripilant qui me rappelle l'hôpital. Encore un complot ?
Complot. Comme je le craignais, le bruit vient de mon bureau. Pas encore décroché que l'auteur de cette cacophonie m'agace déjà.
- Cerafi's Labo? Mademoiselle Cerafi, je vous écoute.
Un ton condescendant et "légèrement" antipathique me rabroue un tas de choses. Comprends rien à ce qu'il dit.
Est-ce que j'ai le droit de lui demander de répéter ?
Probablement pas. Restons pro. La voix du bonhomme, malgré son énervement est grave et suave. Il pourrait postuler dans les lignes de téléphone rose sans souci. Son timbre de voix me fait frissonner alors qu'il est, certainement, en train de me passer un savon.
Faut se reprendre ma petite, tu n'es pas là pour te faire marcher sur les pieds et encore moins pour laisser quelqu'un te prendre de haut alors que tu représentes tant d'années d'efforts pour ton frère.
Au bout de quelques minutes, trois ongles rongés et une mine de crayon cassée, je finis par interrompre sa tirade.
- Veuillez me rappeler plus tard. Dans dix ou quinze ans. Lorsque vous serez calmé. Merci et au plaisir de ne plus avoir à faire à vous.
Wouha. Ça fait du bien !
La culpabilité en pensant à Gio m'étreint les entrailles mais tant pis. Non mais c'est quoi ces manières ? Ils ne connaissent pas les Xanax de ce pays ? Ou les cures de Prolax ?
Il faudrait que je demande au type si il rappelle.
La plupart des dossiers épluchés, trois appels vers des fournisseurs et une recherche sur la vente libre des Xanax plus tard, il est l'heure d'aller déjeuner. Que bien nous fasse à tous, j'ai l'estomac dans les talons.
Barbie semble décidée à faire sa première bonne action de la journée car elle pense à frapper à ma porte, à s'annoncer et attendre que je lui dise d'entrer pour le faire. Mais pas seulement. Elle me propose de me ramener un Latte Macchiato du Starbuck non loin d'ici.
J'aurais aimé accepter pour l'encourager dans ce sens mais il est hors de question que je reste enfermée ici. Puis un café en guise de repas, c'est peut-être suffisant pour les p... Elle. Mais pas pour moi. Je fantasme sur une assiette débordant de bouffe en tout genre. Qu'on m'amène à un buffet à volonté. Pitié !
Non ? Rien ? Personne ?
Ce doit être le signe qu'il est temps que je m'aventure toute seule dans cette ville. Mon Dieu...
Emmitouflée dans ma doudoune, je me fraye un chemin sur le trottoir où tous les employés des environs ont l'air d'avoir eu la même idée que moi. Je scanne les environs et jette mon dévolu sur le traiteur chez lequel la file est la plus importante. Si tout le monde y va, c'est qu'il y a une raison. J'ai six mois pour tenter d'autres endroits mais pour aujourd'hui, je vais m'en tenir à ça.
Simple et efficace, le traiteur chinois sera l'idéal.
Les températures trop basses n'incitent pas à flâner ni à s'alimenter à l'extérieur, je reviens vite dans mon bureau, mon repas sous le bras. Je croise Barbie qui a l'air de lorgner sur le logo de mes victuailles d'un air coupable autant que gourmand. Faut se faire plaisir ma grande ! Qu'en dirait Enza ? Elle se marrerait, elle pour qui la nourriture est sa vie. J'exagère mais c'est dans l'idée.
Le tout étalé sur mon bureau après l'avoir débarrassé, maniant des baguettes, la première bouchée est stoppée nette à mi-chemin.
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Retrouve d'autres histoires chez c-lynne et chez DiantreEtPardi !
Merciiiiiii
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