4) Gabe - Nouvelle routine.
Mardi 07 février 2017
Cinq heures du matin, je suis déjà frais. Enfin non, pas frais mais bien réveillé. Une petite montée d'adrénaline au réveil en ne reconnaissant pas immédiatement les murs de ma chambre mais aussi vite redescendue en me rappelant la soirée d'hier. Mince cette fille c'est quelque chose. Qui l'eut cru que trois verres la mettraient dedans. Ou qu'elle sortirait de chez elle sans verrouiller sa porte. Ou qu'elle s'en sortirait si bien lors de son premier jour.
J'explose de rire tout seul. S'en sortir de son premier jour j'exagère un peu. Elle est déjà détestée de tous. Mais avec grâce, il ne faut pas l'omettre. Surtout par Irène. Depuis que Lya m'a confié comment elle l'a surnommée, "Barbie", je ne vois plus que le plastique qui constitue cette femme. C'est dommage, je passais de bons moments avec elle.
Dans tous les cas, Catalya a bien pris ses marques et son rôle au sein de la société, nul doute qu'elle fera de l'excellent travail.
Oui, je focalise sur des idées professionnelles pour ne pas penser qu'elle est allongée dans un lit dans la pièce d'à côté. Elle peut bien être la soeur de mon meilleur ami et mon associée en plus, je ne suis qu'un homme. À un moment il faut bien que j'arrête de me voiler la face. D'autant que plus les jours passent, plus elle s'ouvre et accepte de retirer cette carapace psycho rigide lorsqu'on passe du temps ensemble.
Bien sûr, jamais je ne lui parlerai de cette attirance mais c'est comme ça. Pas de jugements hâtifs, je n'ai rien demandé moi !
D'ailleurs, il est grand temps de reprendre mon rôle d'emmerdeur de première. Sur ce, armé de coussins du salon, j'entre délicatement dans sa chambre. Sans savoir dans quelle tenue elle s'est endormie hier, je n'allume pas mais la bombarde des petits carrés de mousse.
- Bordel, non, quoi, qu'est-ce qu'il y a ? s'écrie-t-elle.
Ca y est, la harpie est réveillée ! Et en forme vu la vitesse à laquelle elle se lève.
Ni une ni deux elle est déjà debout devant moi avec son index minuscule pointé vers moi. J'en reste pétrifié. Pas qu'elle me fasse peur, quoique si, mais sûrement pas pour ce qu'elle croit en l'instant.
La colère lui va très bien. Piquante et toute mignone à la fois, on dirait un chaton. Pour autant, il ne faut surtout pas que je la touche. Une vraie succube, nue, à l'exception d'une petite culotte de dentelle fushia qui fait encore plus ressortir son teint hâlé éclairé par un fin faisceau lumineux en provenance du salon.
Un, deux, trois... Bingo.
- Oh putain, putain, putain, Gabe baisse les yeux !
Ce que je fais sans besoin d'insistance.
- Euh non, retourne-toi. Merde, tu ne sais jamais te tenir ! Laisse-moi le temps d'enfiler quelque chose ! Mieux : sortir d'ici tout de suite !
- Si tu veux mon avis, la seule qui n'a pas de tenue c'est toi, poupée, je rigole jaune.
Au moment où je me retourne pour quitter les lieux, elle s'avance sur moi pour une nouvelle réplique cinglante qui ne vient pas.
Le voilà, ce fameux contact que j'évitais à tout prix et qui ne la laisse pas de marbre non plus. Dans un soupir commun nos corps se plaquent l'un contre l'autre, ma bouche s'empare de la sienne tandis que ses mains remontent le long de mon dos.
Nos soufflent se mélangent, nos mains se débattent avec mes vêtements et déjà je n'en peux plus d'envie de m'enfouir en elle.
Un craquement sec, celui de la dentelle, vient ajouter de l'excitation au moment. Tant bien que mal elle déboutonne ma chemise, mes mains tirent sur ses cheveux pour maintenir sa tête en arrière et accessible. Des boutons atterrissent au sol.
Petite chose pas si fragile qu'elle en à l'air. En deux temps, trois mouvements je suis aussi nu qu'elle et la recouvre de mon corps dans son lit.
Nos voix suppliantes résonnent à l'unisson.
- Préservatif !
Bordel. Ni elle, ni moi n'en avons. Douche froide. Reprise du contrôle sur nous-mêmes et surtout de ce que nous allions faire.
Si savoir qu'elle aussi à envie de moi me ravit, elle n'arrange en rien notre problème. NOS problèmes. Nous bossons ensemble et... Giovanni. Principalement Gio d'ailleurs.
Constamment calme et posé, toujours dans son monde passé au microscope n'en fait pas de lui un grand frère bien différent de ce que je serais si moi aussi j'avais hérité d'une fratrie. Donc nul doute qu'il m'arracherait les couilles si il apprenait que je n'avais, ne serait-ce qu'effleurer les cheveux de Catalya.
À présent chacun dans notre coin, je ne peux pas savoir si ce sont les regrets ou les remords qui déforment son joli minois.
Elle quitte la pièce pour se rendre à la salle de bain, vêtements sous le bras et me rejoint au salon trente minutes plus tard. Pile pour l'heure à laquelle il faut démarrer pour le boulot. J'ai carrément eu le temps d'aller chercher une nouvelle chemise de stock dans mon coffre. Toujours avoir des vêtements de rechange dans le coffre. Très important !
Silence de plomb tout le trajet jusqu'à ce que nous arrivions devant l'ascenseur du parking.
- Gabe, écoute je t'aime bien. Et c'est pas peu de choses de ma part mais ce qu'il s'est passé ce matin...
Inutile de prolonger ce moment d'embarras de toute manière même si ça me fait chier, je sais que ça ne peut pas se reproduire.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, je dois avoir un trou de mémoire. Je ne me rappelle déjà plus, c'est oublié poupée. T'en fais pas.
Pratiquement imperceptible, elle me glisse un merci dans un souffle avant de s'avancer dans la cabine qui nous mènera vers le retour à la réalité.
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