Une veille de Pâques comme une autre

Hello ! Ici Agaroche, la seule membre de la FSA qui a l'air assez sérieuse pour rendre les choses à l'heure (je ne vise personne (*  ̄︿ ̄) ). Au passage, cette histoire est clairement une mise en bouche face aux monstres (non je ne te vise pas Lili).(alors ça c'est moche et c'est gratuit T^T#Lily) (C'est que de l'amour~ tu sais bien que je t'aime~)

Aussi, c'est un OS tiré d'une histoire réelle, je vous laisserai démêler par vous-même le vrai du faux. Il a été écrit sous de la musique country, chinoise, electro-chill, Billie Eillish et dernièrement sous les musiques de Narnia. Rien à voir avec le thème de Pâques donc.

Enjoy~ !

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En une douce journée d'Avril, Rampo, avec son air rarement autoritaire, avait convoqué Dazai et Atsushi pour leur mission de la journée. Rapidement réunis autour de la table du Sherlock Holmes japonais, ce dernier leur avait ordonné d'aller chercher des chocolats en leur tendant une longue liste sous le nez accompagnée d'une enveloppe bien remplie. Si Dazai n'avait pas été offusqué de la longueur de la liste, Elise faisait des listes similaires lors de la période de Pâques, le tigre blanc avait visiblement pâli en imaginant les coûts gigantesques que cela allait représenter. Gazouillant, l'ancien mafioso attrapa la liste et remercia vivement le détective pour lui éviter la corvée d'être avec Kunikida pour la journée, suscitant une vive réaction de son partenaire blond. Mais bon, il n'en attendait pas moins de lui. Traînant l'adolescent avec lui, il fit un signe de main aux membres de l'Agence présents, à savoir tout le monde excepté Fukuzawa, réfugié comme toujours dans son bureau à faire qui savait quoi et Yosano, trafiquant ses instruments de torture dans l'infirmerie.

C'est ainsi que commençait l'histoire de la veille de Pâques du brun au trench-coat et de l'orphelin naïf.

Dazai marchait d'un pas guilleret dans les rues de Yokohama. Accompagné de son protégé, Atsushi, ils se rendaient tous deux dans une nouvelle chocolaterie française qui avait ouvert peu de temps auparavant et qui portait pourtant un nom tirant étrangement de l'allemand. Cette chocolaterie était le nouveau nec plus ultra de Yokohama, toute la bourgeoisie et noblesse japonaise allait dans cette succursale française pour commander leurs chocolats. Le brun avait parfois vu des habitants du quartier chic de la ville se balader avec des ballotins, accompagnés de leurs petits chiens et enroulés dans leurs boas et autres vêtements fait de fourrure. L'agence avait elle-même reçu un carton d'échantillons envoyé par la nouvelle boîte dans un geste commercial. Tout le monde avait goûté le savoir-faire culinaire français.

Dazai était ouvertement gai : il était accompagné de son cadet avec qui il n'avait pas eu de mission depuis longtemps, la ville était calme et épargnée des intempéries humaines et météorologique, et, par-dessus tout, il avait le sentiment que cette corvée allait être particulièrement drôle. Il avait noté le style qu'avait les clients de la chocolaterie, un style qui ne correspondait absolument pas à leur dégaine. Les membres de l'Agence n'étaient pas pauvres, mais ils n'étaient pas riches non plus. Ils devaient faire un peu d'économie pour s'acheter quelque chose de luxueux, mais étaient logés par l'Agence pour une somme raisonnable alors qu'ils vivaient en centre-ville.

L'ex membre de la mafia siffla, son pas devenant de plus en plus joyeux à mesure qu'ils approchaient du magasin, tandis que son élève se recroquevillait de plus en plus sur lui-même en comprenant dans quelle partie de la ville ils étaient. Le brun regarda une nouvelle fois ses vêtements et ceux d'Atsushi, gloussant, un sourire dément ornant lentement son visage. Arrivés devant l'enseigne, Dazai tapota doucement l'épaule du jeune homme et lui tendit la liste et l'enveloppe, un air innocent plaqué sur son visage. Le regard de pure terreur que lui envoya le cadet l'obligea à utiliser toutes ses ressources pour ne pas exploser de rire. A la place, il prit un air compatissant :

« Dis-toi que c'est un entraînement pour tes compétences sociales Atsushi-kun. Parfois, un agent doit aller dans ce genre d'endroit même s'il n'est pas à l'aise. Tu comprends ? Il hocha la tête en silence. Bien, maintenant inspire. Il attendit qu'il se conforme. Expire. »

Après quelques exercices de respiration, son cadet, bien plus détendu, hocha la tête d'un air confiant, le remerciant avec un sourire solaire. Son cœur se serra un peu en sachant dans quel piège il envoyait son protégé mais il se rassura en se disant qu'il allait passer un bon moment et qu'il resterait dans l'histoire de l'agence. Discrètement, il alluma son téléphone et le mit en mode vidéo, commença l'enregistrement et le plaça dans sa poche de telle manière à ce que le portable capture un moment qu'il sentait magique.

Il suivit Atsushi qui entra dans le magasin d'un pas conquérant. Une dizaine de voix les saluèrent mais aucun des vendeurs ne se présentait à eux. Quelques clients, ostentatoirement plus riches, discutaient avec eux, parlant de leurs vies de famille et acceptant avec une gentillesse mielleusement putride les quelques échantillons que leur présentaient les vendeurs. Dazai gémit intérieurement à l'idée qu'aucun vendeur ne vinrent les voir avec ces délicieux chocolats mais il se rasséréna en voyant son protégé s'ajouter doucement dans la file d'attente.

Sentant l'embrouille arriver à des kilomètres, l'ancien protégé du parrain de la mafia portuaire s'installa contre le mur du fond, les bras croisés et s'assurant que la fenêtre de vision de son téléphone était parfaitement claire. Le magasin était relativement grand pour un bâtiment situé non loin du centre : des étagères ornaient les murs, remplies sans excès de compositions de fritures, de chocolats pralinés et, sur certaines étagères, de sculptures chocolatées, tous entourés de paniers en oseilles remplis de lapins et d'œufs. Les caisses étaient situées au centre de la pièce, des chocolats situés sous des comptoirs de verre représentaient la diversité culinaire proposée. Le magasin était dans des tons turquoise et brun, créant une esthétique attrayante sans être trop tape à l'œil. Les vendeurs se divisaient en deux groupes : ceux derrière les caisses et ceux accueillant les clients. Habillés dans des costumes, des gants en coton blanc aux mains et les cheveux tirés en arrière, ils représentaient l'esprit du magasin : sobre, discipliné et hautain.

Se calant le plus confortablement possible, Dazai observa Atsushi commencer à parler à la caissière. Heureusement, il savait parfaitement ce qu'il y avait sur la liste, il n'avait donc pas besoin de se rapprocher pour entendre la conversation. Concentré et plein de bonne volonté, le jeune homme commença à lister ce dont il avait besoin. La caissière, d'abord obligeante, prit consciencieusement en note la demande du tigre-garou avant de commencer à pâlir en voyant le poids demandé et qu'il ne semblait pas s'arrêter. Les clients et autres vendeurs autour d'eux commencèrent un par un à écouter la conversation, de façon plus ou moins discrète. Du coin de l'œil, le brun vit une vendeuse s'échapper par une porte attenante, cachée entre deux étagères.

Se léchant les lèvres, il continua d'observer ce que la foule faisait. Atsushi, aveugle et sourd à son environnement, continua à lister sous le regard paniqué de la caissière. D'après les calculs de Dazai, l'agence commandait pour plus de dix kilos de chocolat, ce qui n'était clairement pas dans les habitudes des vendeurs qui vendaient des ballotins d'à peine une cinquantaine de grammes aux bourgeois de Yokohama. Une tension lourde s'amassa dans la pièce, à ce stade, le magasin était silencieux et tous les regards se portaient sur Nakajima, toujours dans sa bulle et bienheureusement inconscient de la situation. L'ex-capitaine de la mafia nota distraitement que c'était le même type de tension qu'il y avait quand le Boss allait voir un client pour parler « affaire ». Personne ne savait si cela allait finir sur une poignée de main ou une balle dans la tête.

De la même porte qui avait servi de sortie à la vendeuse, le brun vit un homme en costume sortir avec elle, le visage tendu : il devait sûrement être le directeur du magasin. Il semblait être occidental, peut-être français, après tout la marque était française. Il passa derrière le comptoir et observa de loin l'échange avec le client inhabituel, les lèvres serrées. Il n'était pas rare qu'il y ait plus de clients et qu'ils prennent un peu plus qu'habituellement en période de Pâques, mais cela allait au deçà des prédictions marchandes habituelles.

Quand Nakajma eut fini, il attendit avec le sourire aux lèvres que la caissière finisse de noter sa commande. Elle déglutit visiblement et demanda de quelle manière il allait payer après avoir donné la somme faramineuse que représentait la commande. Tout le monde était suspendu à ses lèvres et Dazai était sûr que la conversation avait été parfaitement enregistrée par le téléphone avec le silence de mort qui pesait dans le magasin. S'il répondait par chèque, le magasin devrait craindre que cela soit un chèque de bois et donc une arnaque. S'il répondait par carte, il allait être soupçonné aussi d'arnaque car, avec son jeune âge et sa tenue trop plébéienne, il ne pouvait pas avoir un compte en banque avec autant d'argent. Cependant...

« Je paye en espèce ! Je fais juste une commission pour mon entreprise. Il agita doucement l'enveloppe face à la caissière. »

Le manager, soudainement rasséréné, prit une grande inspiration et cria presque.

« Monsieur paye en espèce ! »

Un soupir collectif traversa la salle et la tension pratiquement étouffante disparue aussitôt. Les clients regardèrent avec indulgence les vendeurs qui se précipitèrent pour emballer la demande gargantuesque de Rampo. Atsushi paya la caissière qui le remercia plusieurs fois, le montant équivalant parfaitement à l'argent dans l'enveloppe. Dazai secoua la tête, impressionné par la déduction du détective qui avait dû deviner le montant au yen près, incluant le geste commercial du magasin qui était d'offrir quelques centaines de grammes dans la commande.

L'agent commença à sortir son téléphone, voulut arrêter l'enregistrement mais le mouvement devant lui le ravisa. Une vendeuse, suivie de quelques autres, s'entassèrent autour de son protégé, lui présentant différents plateaux ornés de différentes sortes de chocolats, maintenant intéressées après qu'ils aient montrés leurs gros sous. Dazai goba un chocolat et remercia rapidement la vendeuse qui était apparue à côté de lui pour se rapprocher du jeune homme. Il sortit ostensiblement son téléphone, vérifia qu'il enregistrait toujours, et zooma sur la scène, se mordant la lèvre pour ne pas rire. Une vendeuse tendit un plateau devant les yeux d'Atsushi, un grand sourire aux lèvres.

« Voulez-vous quelques chocolats ? Demanda-t-elle malgré son air clairement gêné.

Non merci, je n'aime pas vos chocolats. »

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