Chasse aux oeufs dans une forêt enchantée

Ou l'art d'écrire de la merde de 22h à minuit et demi parce que l'écriture de cet OS n'était pas prévue !

Ici Lu (ou Lulu, je sais jamais) à votre service !
Vous ne me connaissez peut-être pas, je suis arrivée y a pas si longtemps et c'est seulement le deuxième projet de la FSA auquel je participe (le premier étant Bury a fish, c'est ici que je poste donc mon premier texte pour l'agence).

Bon bah à moins de 48h de la publication de ce recueil je me suis retrouvée à écrire en urgence, c'est de l'improvisation  totale. Je suis partie avec une idée de départ et aucune idée de comment ça allait se finir. 'Fin bon, je l'ai fini et dans les temps, c'est déjà une victoire en soi-

J'espère que ça vous plaira chers lecteurs ! Bonne lecture !

(PS : jugez pas ce titre foireux j'ai aucun talent pour ce genre de trucs-)

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Oui, Chuuya avait bu la veille. Mais on ne pouvait pas le blâmer ; tout le monde a ses petites faiblesses, et après une fatiguante journée de travail, il avait bien le droit de céder à la tentation d'un verre de vin pour se détendre, non ? Bon certes, il devait l'avouer, le verre s'était transformé en une bouteille entière. Et puisque nier ne servirait à rien, il devait aussi reconnaître qu'il ne tenait pas très bien l'alcool — pas très bien étant un euphémisme. Mais tout de même, il y avait des limites à tout ! Il ne s'était pas non plus saoulé au point d'en avoir des visions ! Pourtant il lui paraissait peu probable que sa situation actuelle soit la réalité. Parce que se réveiller dans un lieu inconnu ressemblant à une sorte de forêt enchantée de conte de fées — celles-là même où les arbres sont de couleurs inhabituelles et où d'immenses champignons ajoutent une touche de merveilleux — est déjà plutôt improbable, mais le faire avec à ses côtés la présence d'un certain détective, c'est totalement et simplement impossible. Mais tout semblait très réaliste, particulièrement son mal de crâne sans doute dû à sa petite soirée arrosée en solitaire de la veille.

– Pitié dites-moi que je rêve... Tout mais pas toi !

Chuuya grimaça en se massant les tempes. L'autre imbécile n'avait prononcé que deux phrases qu'il en avait déjà assez.

– Tu veux bien la fermer ? Je n'ai vraiment aucune — mais alors aucune — envie de te supporter, toi ainsi que tes jérémiades.
– Est-ce que tu as déjà été de bonne humeur au moins une fois dans ta vie ? répliqua simplement Dazai en clignant des yeux.
– Je t'ai dit de la fermer, abruti de suicidaire !

Le rouquin semblait sur le point de se jeter sur le détective pour l'étriper quand une voix claire et enjouée, venue de Dieu seul sait où, retentit.

– Bonjour à tous chers amis détectives et mafieux ! Quelle belle matinée n'est-ce pas ?
Savez-vous quel jour nous sommes ? Non, vraiment ? Ah, suis-je bête, vous êtes japonais alors vous ne connaissez pas cette fête. Aujourd'hui nous sommes le dimanche de Pâques ! Et la tradition veut qu'une chasse aux œufs soit organisée ce jour-là ! N'est-ce pas merveilleux ?
Enfin bref, trêve de bavardages et de mondanités. Dans ma grande bonté, j'ai décidé de tous vous plonger dans mon merveilleux monde magique pour vous faire participer à un jeu ! Vous devez trouver le plus d'œufs possible pour sortir d'ici ! Et comme je suis un homme des plus sympathiques, j'ai décidé de vous laisser en binôme, afin que vous puissiez vous aider !
Ce sera tout pour moi, amusez-vous bien ! Ah, une dernière chose : ne traînez pas trop, qui sait ce qui pourrait arriver à votre chère ville de Yokohama si vous n'êtes pas là pour la protéger...

Chuuya retint avec difficulté un cri de colère. Qui était l'enfoiré qui osait les enfermer dans ce foutu endroit pour les obliger à participer à un jeu aussi idiot qu'enfantin et en profitait pour menacer Yokohama ? Et surtout, quel genre de salaud était-il pour l'obliger à supporter Dazai ?!

– Tout va bien petite limace ? Tu es tout rouge, on dirait que tu vas exploser.
– Explique moi comment je suis censé aller bien dans ce genre de situation ?! Et qu'est-ce que tu fous avec ce champignon exactement ?
– Je veux en goûter un bout, il est peut-être toxique.

Le petit mafieux hésita entre hurler sa colère ou soupirer d'exaspération. Les heures à suivre promettaient d'être longues...

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Assis sur un volumineux fauteuil en velours rouge, un coude sur l'accoudoir, le visage reposant contre son poing ganté, Lewis Carroll observait avec un amusement certain la boule de verre, posée sur une riche table en bois devant lui, dans laquelle se reflétait une forêt aussi colorée qu'irréaliste. Depuis déjà quelques heures il la fixait sans bouger, continuant de regarder le spectacle des plus amusants qui s'y jouait, le silence uniquement troublé par le gramophone diffusant une vieille musique qu'il affectionnait particulièrement.

Bien sûr, le détenteur de la capacité d'Alice au pays des merveilles n'avait nullement l'intention de nuire à Yokohama — quel avantage en tirerait-il après tout ? — cependant il était persuadé que sans cette menace les participants à cette chasse aux œufs ne se seraient pas prêtés au jeu, du moins pas si facilement. Il fallait croire qu'ils tenaient vraiment à leur chère ville.

Quoiqu'il en soit, les observer gesticuler dans tous les sens à la recherche des œufs cachés un peu partout était un spectacle des plus divertissants, du moins du point de vue du riche homme britannique. Non définitivement, il ne regrettait pas cette initiative, pensait-il, son sourire amusé toujours aux lèvres.

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– Dazai pitié, arrête de vouloir goûter chaque chose qu'on croise pour voir si c'est toxique et aide moi plutôt.
– Tu n'es vraiment pas drôle petit porte-chapeaux... soupira le détective en rejoignant le mafieux roux quelques mètres plus loin.

Chuuya se retint d'envoyer un coup de pied à l'imbécile lui servant de partenaire dans ce jeu qui n'était définitivement pas drôle du tout et observa à nouveau les alentours, à la recherche d'un des fameux oeufs. Son regard bleu finit par s'accrocher à l'un des chocolats emballés de papiers colorés dissimulés un peu partout dans la forêt.

– Là, dit-il d'une voix lasse, épuisé par toutes ces gamineries, terme désignant autant le jeu enfantin auquel ils participaient que le comportement immature du détective à bandages l'accompagnant.

Celui-ci sautilla vers la direction indiquée par Chuuya, semblant visiblement bien s'amuser de toute cette mascarade. S'il était honnête, Dazai dirait même que plus que ce jeu, c'était la mine exaspérée de son ancien partenaire qui le faisait bien rire. Énerver — taquiner était le terme qu'il préférait employer — le jeune mafieux était définitivement l'une des choses les plus amusantes au monde. Il ne se lasserait jamais de ses soupirs désespérés, ses regards assassins et ses coups de pieds à chaque fois qu'il se mettait à chantonner, à essayer de se suicider ou à lancer une blague douteuse.

Alors que le brun se penchait pour attraper l'oeuf, tout en demandant au rouquin de ne pas fixer si intensément son derrière parce que "mon dieu que c'est embarrassant", faisant naître, il en était sûr, des rougeurs sur les joues du mafieux qui grogna qu'il n'en avait absolument rien à faire de ses fesses d'une voix pas très assurée, un lapin sortit du buisson à quelques centimètres de là, faisant sursauter Dazai. Attrapant le chocolat entre ses dents — ils étaient définitivement dans un monde irréel, quel genre de lapin ferait ça ? — il repartit, gambadant à travers les arbres.

– Mais c'est une blague ?! Dazai attrape-le bon sang !
– À tes ordres chère limace !

En trois pas il fut au niveau de Chuuya, qu'il prit dans ses bras et souleva du sol comme s'il ne pesait rien — ce qui n'était pas totalement faux, le rouquin était petit et fin, donc pas très lourd.

– Qu'est-ce que tu fous abruti ?! Je t'ai dit d'attraper le lapin, pas moi !
– Il était déjà trop loin pour que je le rattrape, alors je me suis dit que je pourrais te lancer pour que tu lui tombes dessus et-
– Tais-toi, je ne veux pas en entendre plus ! Tu es désespérant !

Dazai fixa en souriant le visage rouge et sans doute brûlant de Chuuya, qui le fusillait du regard. Bien sûr qu'il n'allait pas le lancer, mais raconter ce genre de bêtises énervait toujours la boule de nerfs qu'était le roux, et le détective se délectait de la colère — ainsi que de la gêne — qui bouillait dans le regard bleu et derrière les joues rougies.

– Aurais-tu l'obligeance de me reposer au sol ? demanda d'un ton sarcastique Chuuya, qui ne parvint pourtant pas à cacher le tremblement de sa voix, qui sortit d'ailleurs un peu plus faible qu'habituellement.
– Tu rougis et tu trembles mon adorable petit mafieux préféré, serais-tu gêné par cette proximité ? répondit Dazai avec un sourire encore plus grand, alors qu'il resserrait sa prise autour de la taille du roux.
– Ferme-la !

Mais quoi que Chuuya puisse dire pour démentir, le rougissement qui s'était amplifié sur ses joues n'échappa pas à Dazai. Au bout de quelques dizaines de secondes, le mafieux, qui avait détourné le regard, fixa à nouveau le détective suicidaire qui le tenait toujours dans ses bras à une trentaine de centimètres du sol. Ses joues étaient encore légèrement roses, mais beaucoup moins qu'il y avait une ou deux minutes.

– Repose-moi par terre.

Le brun s'exécuta tout en soupirant exagérément fort, dans le but d'énerver le jeune homme qui était avec lui, mais qui cependant n'eut aucune réaction. Chose des plus anormales puisqu'en principe, le roux aurait dû lui coller son poing dans le ventre en lui disant d'arrêter ce genre de réactions aux sous-entendus sur leur relation — qui se limitait à de simples anciens partenaires, le capitaine insistant fortement sur cela — plus que douteux. À la place, Chuuya repartit juste à la recherche des œufs en chocolat, sans un regard ni un mot pour son ancien partenaire et provocateur à plein temps. Celui-ci laissa échapper un soupir, cette fois-ci réel. Qu'est-ce qu'il allait devenir si le petit mafieux ne profitait plus de la moindre occasion pour lui hurler dessus ou le frapper ?

Dazai s'approcha en silence du plus petit et, l'attrapant par les épaules, il le tira contre lui et s'exclama d'une voix enfantine :

– Chuuyaaaaaaa... Tu bouuuudes ?

Si avec ça le rouquin ne lui fichait pas au mieux un coup de coude dans le ventre en l'injuriant de tous les noms, au pire un couteau dans le coeur — chose qui ne serait pas pour déplaire au suicidaire que Dazai était — alors il ne comprenait plus rien.

Et effectivement, le détective était perdu. Il avait offert une occasion en or, pour ne pas dire en diamant, à son ancien partenaire de le frapper. Et tout ce qu'il avait fait c'était...lui demander de le lâcher ? Sans même hurler. Au contraire, sa voix avait été si basse qu'il l'avait à peine entendue. Il s'apprêtait d'ailleurs à lui demander de répéter — par pure provocation — et puis il avait vu le visage rouge de Chuuya et ses poings qui se serraient, sûrement pas à cause d'une colère contenue, ça n'était pas son genre.

– Chuuya... Tu es gêné... murmura Dazai comme si la raison de la présence de l'espèce humaine sur Terre venait de lui être révélée.
– N'importe quoi !

Mais au vu des joues en feu et du regard fuyant du jeune homme, il était absolument impossible de le croire. Dazai sourit, un sourire éclatant qui accentua les rougeurs du mafieux lorsque dans un élan de courage, il lui lança un regard. Le détective sauta sur lui pour l'agripper par les épaules et le plaqua contre lui en criant à qui voulait l'entendre — et heureusement il n'y avait personne dans les environs proches, du moins le roux l'espérait-il :

– Chuuya est gêné, Chuuya est gêné !

Ledit Chuuya finit par céder et grogna quelque chose ressemblant à un "c'est bon on a compris" tout en rendant son étreinte au brun suicidaire qui décidément lui en faisait voir de toutes les couleurs.

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