Chapitre 3
La journée était nuageuse, un peu grise; de quoi avoir le nez lourd, les yeux embués et les pensées nostalgiques.
Louis Tomlinson rentrerait au lycée Highland Council d'Écosse dans quelques jours. Il avait déménagé de Doncaster avec son père pour venir vivre ici. Un carton de livres rapiécés à la main, il observa les alentours d'un regard fugace, presque machinal. Evidemment, Inverness n'était pas vraiment une région qui l'attirait mais son père avait besoin d'un nouveau départ pour tous les deux et ils avaient, par chance ou non, réussi à trouver une petite maison peu chère ici. La charmante bâtisse, typiquement anglaise, était extraordinairement banale : aussi grise et morne que le ciel d'Inverness, elle semblait dévoiler, derrière sa minuscule porte d'entrée, une continuité de vide et d'ennui.
Louis soupira, observant la tristesse des murs blancs qui s'imposaient devant lui.
Pour sa dernière année de lycée, il était assez difficile pour lui d'intégrer une nouvelle école dans une nouvelle ville. Il savait combien il était dur de créer des affinités avec les autres adolescents, plus vifs et extravertis qu'il ne l'était. En éternel vilain petit canard, il avait redoublé deux fois par le passé, ayant plus de difficultés que les autres enfants quand il était petit. Il apprit à lire pourtant bien plus tôt que ses camarades, et s'était alors réfugié dans les livres et dans les mots, son unique domaine de prédilection. Ses résultats en cours furent alors vite catastrophiques. Ses pensées erraient dans un monde tout autre à celui des mathématiques ou de l'histoire, les gens le jugeaient alors directement comme étant un cancre rebelle qui ne bossait jamais. Ce qui était le cas, pour être honnête.
Il n'arrivait pas vraiment à remonter la pente dans ses leçons, parce qu'il passait le plus clair de son temps à jouer au foot et à lire. Lire des romances et des histoires fantastiques en particulier. Son père lui disait sans arrêt de lâcher ces bouquins qui ne lui apprenaient rien et de se concentrer sur des livres beaucoup plus poussés tels que des livres de révisions pour l'examen de fin d'année.
"- Louis, t'es insupportable, jette-moi ce truc et fais tes exercices bon sang !"
Déjà, comment son père osait-il parler ainsi d'Harry Potter ? Ils n'avaient vraiment pas les mêmes valeurs. Il ignorait le plus souvent les remarques de son père, et avec un bref haussement de sourcils, il replongeait rapidement dans son livre.
Louis était peut-être un cancre mais il participait aux tâches de toute la maison pour aider son père. Sa mère était décédée quelques temps après sa naissance et il avait donc vécu seul avec son père et leur vie était plutôt tranquille. Mark était très fier de son fils malgré ses notes déplorables, il l'encourageait pendant ses matchs mais redevenait aussi le père relou à la recherche des bons résultats. Comme tous les parents, n'est-ce pas ?
Cependant, son père perdit son travail quelques mois plus tôt et entra dans une période lourde de profonde dépression, ne supportant pas l'idée d'avoir perdu ce boulot qui lui tenait tant à cœur d'une part, mais surtout de ressentir cette humiliation face aux yeux compatissants et pleins de pitié de son fils. Et Louis n'arrivait pas à lui en vouloir, au contraire, cette situation lui arriva dessus comme une gifle dans la gueule et son comportement d'enfant gâté changea brutalement.
On peut dire que tout dégénéra à cet instant.
Son père rentrait de plus en plus tard chaque soir, souvent mal en point. Il lui arrivait d'errer plusieurs heures dans les rues de la ville, en se lamentant de sa vie dans l'obscurité envahissante de la nuit. Et Louis se devait de s'occuper de lui. Il devait lui préparer à manger, passer énormément de temps avec lui et le consoler. Il avait même dû chercher des jobs étudiants un peu partout puisque son père avait tout arrêté.
Il enchaînait petits boulots sur petits boulots et n'avait plus de temps pour prendre soin de lui. Il avait arrêté le sport et tous ses potes lui demandaient ce qui lui arrivait. Son père ne lui faisait pas honte mais il ne pouvait pas raconter leur situation à tout le monde. Il commença à essayer de bosser sur ses cours et s'y accrocher coûte que coûte. Le pire, c'est que Mark Tomlinson s'en voulait de voir Louis rentrer tard tous les soirs et il lui demandait pardon en larmes à chaque fois que Louis arrivait chez eux.
Ce dont Louis avait un peu peur, c'était que son père commette un acte irréparable. Mark était devenu tellement fragile psychologiquement que le châtain n'arrivait pas à s'absenter trop longtemps. Il se devait d'être un soutien pour lui. Ses amis du lycée ne comprenaient pas pourquoi il passait autant de temps avec son père mais Louis l'aimait plus que lui-même. Il n'avait que lui. Alors il se fichait pas mal de tout ce qu'on disait derrière son dos.
Aujourd'hui, heureusement, son père allait mieux, il s'était ressaisi et il y mettait beaucoup de volonté. Louis était vraiment heureux de le revoir comme ça et il l'encourageait sans cesse. Mark reprenait même le bricolage dans leur maison. Il recommençait à faire des sculptures, à démonter puis remonter des meubles en sifflotant. Il espérait que des gens auraient besoin de quelqu'un pour leurs soucis de plomberie ou de voiture, Mark était un professionnel. Il voulait bien agir, pour sa propre santé et surtout pour son fils unique, qu'il aimait de tout son cœur. Oui, il avait décidé de changer et d'arrêter son cinéma. La vie n'était pas faite pour être malheureux.
Louis allait mieux, il aimait revoir son père comme ça. Il souriait plus et était beaucoup plus motivé. Il se sentait confiant. Il voulait à tout prix obtenir son diplôme pour pouvoir trouver du travail beaucoup plus facilement et aider son père. Même si les notes, c'était toujours pas ça. Mais ce n'était qu'un détail.
Ils venaient donc d'emménager dans cette petite maison près d'un bois enveloppé dans un brouillard épais, laissant juste transparaître le sommet des grands sapins verts. Cette forêt brumeuse donnait juste envie de l'observer derrière une fenêtre, emmitouflé dans une grosse couverture avec un chocolat chaud fumant.
Ils étaient arrivés dans la matinée. Le châtain avait d'abord remarqué à quel point cet endroit était plutôt calme et désert. Il n'avait aperçu personne dans les alentours. Il était vrai que leur maison était un peu isolée mais quand même. Il voyait juste un ou deux chats de temps en temps et puis sinon, il entendait les poules du voisin.
Dans le centre du village, ça allait. Les gens étaient plutôt sympas. Louis avait vu son père discuter avec le boulanger du coin quand il s'étaient arrêtés pour acheter du pain et ils semblaient vraiment bien s'entendre. Il regardait son père sourire alors qu'il attendait tranquillement dans la voiture, les écouteurs dans les oreilles.
C'était joli ici. Les maisons avaient des toits en bois et le sol était en pierre. Ça donnait ce côté un peu moyenâgeux et Louis avait l'impression d'être entré dans un de ses livres. Il se demanda s'il vivrait des aventures aussi folles que dans ses romans.
Il tapota sur l'accoudoir de la portière, arrêtant d'observer son père et le boulanger et ses yeux dérivèrent sur un panneau qui indiquait "lycée".
Il appréhendait un peu, sans mentir. Il avait un peu peur de ne pas retrouver la popularité qu'il avait dans son ancien lycée. Que les gens le déteste au premier regard. Après, il n'était pas non plus du genre à se laisser marcher sur les pieds. Il n'avait pas peur des gens de son âge et personne ne l'impressionnait. Il savait très bien se défendre et il comptait bien mettre un coup de tête balayette au premier qui le chercherait. Il fallait qu'il se fasse respecter dès le début.
Il allait avoir 20 ans en décembre après tout. Ok, c'était dans quatre mois, mais quand même. La vingtaine, on la sent tous passer et ça fait quand même mal au fond de nous. Il redoutait un peu le fait d'être plus âgé que les autres.
Louis n'avait jamais eu trop de "soucis" dans son ancien lycée, mis-à-part le directeur, à cause de ses absences répétées et les professeurs à cause des notes. Sinon, il s'entendait bien avec tout le monde. Il faisait son clown dès que possible pour amuser la galerie.
Louis était quelqu'un de très attachant en fait. Il avait très bon caractère, il était compréhensif et aimable. Il se donnait toujours à fond au foot et les autres admiraient sa détermination. Mais sa plus grande passion restait quand même la lecture. Les gens étaient assez surpris quand ils le voyait sortir un livre de son sac de sport après s'être douché dans les vestiaires.
« Tiens, tu n'as pas vraiment une tête à lire des bouquins, toi »
« Sérieux Tommo ? Mais t'es nul en littérature pourtant ! »
« Mais lire, c'est un truc de tapette ! »
Ah oui. Il y avait ce détail aussi.
Louis préférait toujours répondre en déconnant et en riant sans oser dire que son regard s'était pourtant souvent arrêté sur le cul de Josh. Il n'osait pas vraiment avouer qu'il se fichait d'être avec une meuf ou un gars et préférait le garder pour lui. De toute façon, l'occasion ne s'était jamais présenté devant lui. Il avait juste eu cette copine début lycée puis ça n'avait pas marché. Il était devenu le mec un peu inaccessible et faut dire que plein de gens trouvait ça intrigant.
Bref. À chaque fois qu'on lui faisait la remarque, il répondait avec un grand sourire et les deux pouces levés :
« Ne dis jamais rien de mal sur Rimbaud mon amour ! »
Après ça, les gens en riaient de leur connerie et sympathisaient directement avec le jeune châtain qui prenait plaisir à rire de lui-même. À cet instant, Louis parlait de sa passion, il parlait de la poésie, de ses romans préférés et on l'écoutait avec intérêt. Personne n'avait jamais insulté Louis. Bien sûr, on lui lançait des piques, mais il ne le prenait jamais méchamment. Il préférait sourire et se faire des amis. Et ce côté sociable empêchait les gens de le détester. D'ailleurs, personne ne lui avait jamais demandé quoi que ce soit sur ses préférences. On aimait Louis tout court.
Il n'avait peut-être qu'un seul défaut, c'était qu'il se laissait facilement influencer. Il était plutôt naïf, et parfois, les paroles de certaines personnes lui trottaient dans la tête, l'obligeant alors à se comporter d'une certaine façon afin de bien se faire voir aux yeux de tous. Il ne voulait pas créer des disputes ou être en plein milieu d'une histoire louche. Alors il faisait de son mieux pour s'adapter à tout le monde.
Quoi qu'il en soit, il se disait qu'il était peut-être mieux que personne ne le connaisse ici. Il pourrait s'affirmer tranquillement.
Louis découvrit la maison dans laquelle ils allaient s'installer avec son père. Il fit une petite grimace en voyant la pièce principale sombre et poussiéreuse.
-Pfiou, c'est qu'il y a du boulot quand même, s'était exclamé Mark en se frottant les mains pour se les réchauffer.
Bon, la salle de bain et la cuisine étaient totalement détruites mais sinon, le reste allait quand même, s'il fallait positiver. Louis se dirigea vers la porte arrière qui donnait sur le jardin. C'était un tout petit jardin ce qui allait être facile à entretenir. Il devait déjà commencer par tout raser. Il savait que son père s'occuperait de l'intérieur surtout, alors ça ne le gênait pas d'arracher des mauvaises herbes. Un léger vent le fit frissonner et Mark se souffla sur les doigts. Oh ça oui, ce n'était pas l'air de Doncaster. Louis s'en fichait, ils prendraient l'habitude assez vite.
-Tu reprendras le foot pour te réchauffer fiston, avait proposé Mark Tomlinson en donnant une petite tape sur l'épaule de son fils.
-Ouais carrément ! J'irai me renseigner dès demain pour ça, répondit-il de bonne humeur en poussant son père à l'intérieur pour ne pas que celui-ci attrape froid.
-Tu veux aller faire un tour pendant que je m'occupe de la cuisine ?
-Tu veux pas que je t'aide ? demanda Louis en retroussant ses manches.
-C'est moi le bricoleur ici, va faire un tour mais ne va pas trop loin, je t'appellerai quand j'aurai fini. Tu pourras t'occuper du jardin plus tard.
-D'acc, accepta son fils qui enroula sa grosse écharpe autour de lui. Je peux aller acheter des trucs pour le jardin, si tu veux. Genre, des trucs de jardins quoi. J'crois que la pelle va arriver avec le camion de déménagement et puis faut dire que c'était une vieille pelle.
Mark éclata de rire avant de secouer la tête.
-Va fiston. Essaie de te faire des amis, je sais que t'auras pas de soucis avec ça mais...Tu mets pas une veste ? questionna son père avant de détourner le regard de Louis pour observer l'état de l'évier.
-Nan, pas besoin. J'suis pas frileux à ce point t'inquiète ! Et puis il parait que 15 degrés ici, c'est la canicule alors, faut s'y faire !
Louis sortit de la maison, l'air frais lui passa dans le dos, lui provoquant des frissons, et il observa le ciel tout gris qui masquait les rayons de lumière. Le soleil allait lui manquer quand même, même s'il n'était pas très présent en Angleterre en général. Il ne faisait pas trop froid, ça allait, c'était supportable. Son sweat trop grand pour lui le réchauffait assez, il avait juste à protéger son cou. Il regarda autour de lui, il y avait quelques pâtés de maison sur sa droite mais à gauche, il y avait juste un champ puis une forêt. Il y avait sûrement des animaux là-bas, il faudrait qu'il aille y faire un tour plus tard. Ça pouvait même être chouette de s'y promener avec des potes.
Il sortit un paquet de cigarettes de sa poche et en alluma une tout en s'approchant de la barrière en bois qui le séparait du champ. Il prit l'habitude de l'air frais qui lui fit finalement du bien et il fuma tranquillement. Il se commença à bouger quand le froid s'empara de son corps. Il décida d'aller faire un tour dans la ville, histoire de s'habituer un peu aux environs.
Le quartier n'avait rien à voir avec celui où il vivait avant. Inverness avait un côté très sage que Doncaster n'avait pas. Il y avait très peu d'enfants qui jouaient dehors déjà (avec la température, tu m'étonnes). Louis trouvait ça cool que le village soit pas si loin de chez eux. Ça lui éviterait de prendre le bus qui passait toutes les heures ou d'utiliser la voiture de son père.
Il finit par arriver sur la place principale assez rapidement et remarqua que les gens parlaient vraiment calmement entre eux. Chacun racontait sa vie mais il apercevait le regard des autres le jugeant comme un touriste. On voyait bien qu'il n'était pas d'ici.
Il passa près de la boulangerie où son père s'était arrêté tôt ce matin. L'homme sortait un plateau tout plein du four et Louis l'aperçut crier quelque chose à l'arrière. Tiens, il semblait moins sympa que ce matin.
Ils avaient l'air très pressé, il n'avait pas vraiment envie de rentrer et de les déranger. Il croisa alors un garçon de son âge sortir avec du pain entre les bras. Louis l'observa quelques secondes, il était brun, grand et assez musclé. Il coupa un bout de son pain qu'il commença à grignoter.
-Salut, se lança Louis, timidement.
Allez Louis. Sois sociable comme tu sais si bien le faire.
-Excuse-moi, je cherche un magasin d'outils de jardinage ou un truc du genre. Tu peux m'aider ?
Le garçon leva un sourcil, s'arrêtant de mâcher. Il jeta un œil autour de lui pour être certain que c'était à lui que Louis s'adressait. Il avala rapidement son morceau de pain avant de lui faire un sourire.
-Ouais bien sûr. Y en a une là-bas, à côté du fleuriste. Tu peux pas le louper, expliqua-t-il en pointant une direction du doigt.
-Merci, souffla Louis, content de pas s'être pris un vent. Et tu pourrais me dire s'il y a une bibliothèque ici ? Ou une librairie ?
-Tu cherches la librairie ? Toi ?
-Euh...oui ? s'étonna Louis en levant un sourcil.
-C'est bizarre. C'est pas contre toi hein, expliqua l'autre en riant et en s'arrachant un autre bout de pain. C'est juste que personne ne m'a jamais demandé ça. J'ai l'impression d'être un gars intelligent tu vois ? ...Non ? Okay laisse tomber. La librairie est là-bas. La bibliothèque est du côté du lycée et elle est fermée pendant les vacances.
Louis ne savait pas s'il devait rire alors il le remercia rapidement. Le garçon lui fit un signe de la main avant de recroquer dans son morceau de pain.
Louis avança d'un pas rapide vers ce fleuriste. Il se retourna et vit le garçon qui grignotait toujours. Il pouffa avant de se diriger jusqu'à cette fameuse boutique de jardinage. Il était vrai qu'on ne pouvait pas la louper.
-Bonjour ! s'exclama une femme qui se trouvait là.
-Bonjour, répondit Louis avec un faible sourire. J'aurais besoin de quelques outils pour entretenir notre jardin.
-Bien sûr, viens, je te montre.
Louis sortit quelques instants plus tard, les deux bras chargés de sacs contenant une pelle, un râteau et d'autres trucs que la vendeuse lui avait conseillé. Il marchait tranquillement, le froid ne le dérangeant plus tellement à cause de l'effort qu'il était en train de faire.
Son regard fut tout la coup attirer par un enseigne. La librairie.
Il y entra, faisant résonner une petite clochette et fut surpris de voir l'endroit complètement vide. C'était assez poussiéreux mais c'était cela qui donnait vraiment du charme. Louis observa la multitude de livres en silence essayant de voir un peu ce qu'il y avait.
-Tiens, bonjour mon garçon, entendit-il.
Louis se retourna en un petit sursaut et sourit chaleureusement en apercevant l'homme qui se trouvait devant lui. Il était assez âgé mais semblait en pleine forme.
-Bonjour, salua-t-il en retour.
-Que puis-je faire pour toi ?
-Oh, je regardais juste.
L'homme hocha la tête et se dirigea vers son comptoir, il commença à classer quelques papiers et Louis le vit ouvrir un carton plein de livres.
Il posa ses sacs dans un coin et s'aventura dans les rayons, il y en avait plein qui le faisaient envie. Son carton de bouquin allait arriver avec le camion de déménagement, sûrement en fin d'après-midi. Alors il s'autorisa à se mettre en quête de nouveauté.
-Vous venez d'arriver ici, c'est ça ?
-Oui, répondit Louis en revenant près du comptoir. On habitait à Doncaster avant.
-Ah, le sud. C'est merveilleux, le temps devait y être plus chaud.
-Oui, ça l'était, répondit Louis en souriant.
-Tu as choisi un livre ?
-Non...Mais ce n'est pas grave, je n'ai pas d'argent.
Tout était parti en jardinage.
-Ah...Mais si tu veux, on a un système de location, proposa le vieil homme.
Il se pencha pour chercher quelque chose et posa un formulaire devant Louis qui y jeta un œil curieux.
-Tu peux t'inscrire et puis tu pourras emprunter comme dans une bibliothèque, comme elle est fermée pendant les vacances, j'ai mis en place ce système pour les plus impatients, ajouta-t-il en éclatant de rire.
-Ah ouais, je veux bien, accepta le châtain en jouant avec ses manches.
L'homme lui proposa d'aller choisir ce qu'il voulait et de venir remplir la feuille ensuite.
-Tu peux garder le livre pendant 15 jours. Mais tu pourras le prolonger, il faudra juste me prévenir, expliqua-t-il de la pièce qui se trouvait derrière le comptoir.
-Merci, s'écria Louis. Vous pouvez peut-être me conseiller ? Je ne sais pas trop quoi lire.
-Tu aimes quel genre d'histoire ? demanda le libraire en revenant avec une liasse de papier.
-Je ne sais pas...Un peu de tout. J'aime surtout le fantastique. Mais pas Twilight. Vous n'allez quand même pas me conseiller Twilight hein ? Je l'ai lu pour info, d'ailleurs. J'ai vraiment, vraiment pas aimer.
L'homme éclata de rire avant de se mettre à tousser. Il déposa les papiers avant de prendre un livre qui se trouvait dans le carton et le pointa sous le nez de Louis.
-Tiens, l'histoire m'avait bien plu.
Louis leva un sourcil et prit le livre que lui tendait le vieillard.
-Ce n'est pas un truc de fille hein ? demanda-t-il, dubitatif, se frappant mentalement pour ses propos aussi sexistes.
-Non, je dirais que c'est pour tout public. Rappelle-moi ton nom ?
-Je ne vous l'ai pas dit. Louis Tomlinson, annonça le châtain en se penchant sur la feuille que l'homme remplissait.
-Et bien Louis Tomlinson, je suis ravi de te connaître. J'espère que tu reviendras faire un tour dans la librairie.
-J'y compte bien, s'exclama le châtain en souriant.
***
Quand Louis arriva chez lui, midi était passé depuis très longtemps. Le camion était apparemment arrivé avec tout ce qu'il aperçut dans l'entrée. Il s'en voulut un peu d'être parti aussi longtemps et d'avoir laissé son père seul. Il avait malgré tout pu acheter les quelques bricoles pour le jardin et il se promit de faire un effort pour soulager son père des travaux le plus possible.
Il appuya son doigt sur l'interrupteur, la lumière éclaira la pièce et Louis l'éteignit aussitôt. Trop cool, son père avait réussi à déjà arranger l'électricité.
Il commença à le chercher, se rendant compte du grand calme qui régnait dans la maison et finit par le découvrir complètement endormi sur le canapé qui était placé au milieu de leur futur salon. Il jeta un œil dans la cuisine et fut surpris de voir que son père avait aussi totalement réparé la tuyauterie sous l'évier. Un petit sourire se forma alors qu'il observait son géniteur ronfler légèrement. Il était fier de lui. Il posa son livre dans un coin et chercha dans les cartons posés un peu partout un drap pour couvrir son père.
Il emmena ensuite tout le matériel dans le jardin pour essayer de faire quelque chose de son côté. Il enfila des gants et décida d'abord d'arracher les mauvaises herbes.
Les heures passèrent vite et il commençait déjà à faite plus sombre. Il eut mal au dos très vite à force de tirer et tirer. Le soleil disparut au bout d'un certain temps et le ventre du châtain commença à gargouiller. La température avait baissé d'un cran et Louis décida de s'arrêter pour aujourd'hui. Il entra à l'intérieur et chercha quelque chose à grignoter dans son sac à dos. Il trouva un paquet de gâteaux au chocolat qu'il dévora de suite. Il en posa un autre près de son père pour qu'il ait quelque chose à son réveil. Il fouilla encore dans les cartons pour se prendre un oreiller et une petite couverture.
Il monta alors à l'étage, les bras chargés de son oreiller, de sa couverture et aussi de son livre qu'il avait pensé à prendre. Il regardait partout, découvrant le reste de la maison en cherchant une chambre où dormir. Il y avait une première porte à sa gauche, juste à côté des escaliers, qu'il ouvrit, curieux. C'était une très grande pièce, qu'on aurait très bien pu décrire comme un grenier. L'air était aussi glacial qu'à l'extérieur. Il n'y avait pas de chauffage là-dedans. Il referma la porte et avança sur sa droite, le long du couloir unique qui se présentait devant lui. Il y avait deux portes sur sa droite, deux sur sa gauche et une au fond. Il découvrit ainsi quatre chambres et une salle de bain, content de voir que cette maison soit aussi grande pour eux deux. Son père aurait la sienne et lui aussi, une chambre d'amis et un bureau aussi pourquoi pas. Louis pourrait y ranger tous ses livres comme ça.
Il entra dans la première chambre et posa le drap au sol. L'air était chaud, son père avait dû s'occuper de ça en premier pour qu'ils puissent passer la nuit sans geler sur place. Le sol était un peu dur mais il se consola en pensant au lendemain. Il fallait qu'il se repose pour pouvoir aider son père comme il se doit.
Il se positionna sur le dos et prit son téléphone pour y mettre la lampe torche. La lumière parcourut la couverture du livre que l'homme lui avait proposé.
Fais-moi signe. Après avoir lu le résumé, il se décida à le commencer, il avait l'air bien.
Il avait dévoré quatre chapitres avant de sombrer dans le sommeil.
***
Louis se réveilla de bonne humeur même si son dos lui faisait toujours un mal de chien. Il entendit tout à coup un bruit sourd résonner en bas suivis de plusieurs insultes et il se redressa brusquement. Il sortit de la chambre en courant, les cheveux dans tous les sens et les muscles engourdis, il descendit les escaliers quatre à quatre priant que rien de grave ne soit arriver à son père.
-Saleté de...
-Papa ?
-Oh tu es réveillé Louis ? entendit-il.
-T'es où ? demanda-t-il en ne voyant personne sur le canapé.
-Cuisine !
Louis s'autorisa à se détendre et il marcha jusqu'à la cuisine, le cœur encore affolé par sa descente rapide, et il découvrit son père, la tête et le buste enfouis dans le cabinet, en train d'essayer de faire on-ne-savait-quoi avec l'évier.
-Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Louis en se penchant vers lui.
-J'avais mal resserré ce truc hier, il a presque explosé quand j'ai voulu ouvrir le robinet, expliqua Mark, en essayant de tourner la clé à molette, le visage rouge d'effort.
-Tu es sûr qu'on ne devrait pas appeler un plombier genre...équipé ?
Son père soupira et essuya la sueur qui perlait sur son front.
-Je ne préfère pas, on est un peu juste avec le déménagement...Il faut que je fasse un maximum de travaux moi-même.
-Ok, fit Louis en s'étirant. Je t'aide ?
-Vas manger un truc d'abord, j'ai laissé du pain et du fromage sur la table, proposa son père en reprenant ses travaux. Après tu pourras commencer à nettoyer un peu partout. Il te faut des trucs pour la rentrée en fait ?
-J'ai des stylos et des feuilles, je pense que c'est suffisant, répondit Louis avant de croquer dans un morceau de pain.
Il mangea vite histoire de commencer tout de suite à aider son père, il n'avait jamais vraiment eut d'appétit le matin de toute façon. Il alla ensuite s'emparer d'une serpillère qui trainait là et il remplir un seau d'eau.
-Louis, je veux vraiment que tu sois concentré dans tes études cette année, continua Mark en bidouillant les tuyaux.
-J'ai tout ce qu'il faut, soupira-t-il. T'inquiète papa. J'utilise quel robinet du coup ?
-Tu peux prendre celui du jardin ? Je crois qu'il fonctionne normalement celui-là.
-Ok, je hurle s'il y a un problème.
Mark lui sourit avant de lui faire signe d'y aller.
Louis fit de son mieux pour faire le ménage. Il nettoya partout de fond en comble.
La journée fut très longue et fatigante aussi. Ils avaient réussi à aménager les chambres à peu près pour qu'ils puissent dormir sur un lit. Ils restaient encore quelques meubles à monter mais la maison commençait à ressembler à quelque chose. Il restait encore des cartons un peu partout mais il n'y avait plus de poussière. Louis était serein, son père et lui auraient tout le confort qu'il faut.
C'est complètement épuisé que Louis monta dans sa chambre le soir, après avoir dit bonne nuit à son père. Il se coucha, son livre en main, mais était complètement perdu dans ses pensées.
La rentrée était dans quelques jours et il stressait un peu. Il avait un peu peur qu'une routine se mette en place et qu'il s'ennuie vite de cette nouvelle vie. Il avait soif de découverte, il voulait connaître cette ville par cœur et participer à ses activités, il ne voulait pas que la vie ici ressemble à celle qu'il avait à Doncaster. Il voulait s'accrocher à ses études, aider son père et c'est tout. Il espérait rencontrer des personnes géniales, qu'elles deviennent ses meilleurs amis et il eut même envie de trouver quelqu'un avec qui il se plairait, quelqu'un qui le comprenne et qui l'accepte comme il était. Peut-être que cette rencontre se ferait ici, à Inverness.
"Ville sage, sur un petit nuage
Où les jours se tiennent immobiles..."
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Hello ! Je reprends enfin petit à petit cette fiction !
Voilà un chapitre centré principalement sur Louis et il y a énormément de description, je suis désolée :( j'ai pas trop l'habitude de faire un truc aussi détaillé et aussi long, j'espère que c'était pas trop lourd à lire :(
L'histoire ne fait que commencer et j'espère que vous avez aimé ce chapitre ! Je pense qu'il y aura déjà plus d'actions dans le prochain hehe
Gros bisous à vous xxx
Emiicherry
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