EARTH

Hi! J'espère que vous allez bien?

On se retrouve aujourd'hui avec un nouvel OS qui, j'espère, vous plaira!

(J'ai fait exprès de ne pas préciser le nom de l'ile. Je ne sais pas comment l'expliquer mais je culpabilisais d'inventer un drame sur un ile qui existe réellement!)

Merci infiniment à ceux qui laisseront des petits commentaires!

Le titre est pour la chanson EARTH de Sleeping at Last.

...

EARTH

« Un compte à rebours commence.
Il y a eu un tremblement de terre
Il y a eu une avalanche de changement
Nous avions si peur
Nous avons pleuré un ouragan
Il y avait des inondations
Et un raz-de-marée sur nous
Nous avons joint nos mains et prié. » -Earth, Sleeping At Last

-« Hors de question, Harry! Ce sont nos vacances! Tu ne peux pas rentrer à Londres maintenant!

-Louis. S'il te plaît. Ne me complique pas la vie.

-Ah parce que je te complique la vie? Je te complique la vie en t'offrant des vacances? Je te complique la vie en te proposant un moyen de se retrouver enfin tous les deux? Dis-moi, Harry, si ma présence est si dure à supporter pourquoi tu es encore avec moi?

-Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit! Je dois rentrer pour le boulot!

-Mais c'est TOUJOURS le boulot! Depuis plusieurs mois tu n'as que ça à la bouche. Tu pars tôt et tu rentres tard, je te vois quoi, vingt minutes par jour? J'ai l'impression de n'être qu'un putain de colocataire! Trois ans que nous sommes ensemble, trois ans que tout se passait bien et soudain je n'existe plus pour toi? T'as rencontré quelqu'un d'autre, c'est ça? Quelqu'un de ton entreprise? Le nouveau stagiaire peut-être?

-Mais arrêtes de me demander si je te trompe! Putain, Louis, tu m'en crois vraiment capable? De te tromper? Tu crois que ça me fait plaisir à moi de voir que tu n'as pas confiance en moi? Que tu louches sur mon téléphone à chaque fois que j'écris un message? Tu n'étais pas comme ça avant.

-Parce que avant tu me regardais encore. Avant, on s'embrassait réellement et pas machinalement pour se dire bonjour ou au revoir. Même faire l'amour j'ai l'impression que c'est juste devenir un devoir pour toi, question de me donner un minimum. Allez, quoi, une fois par semaine?

-Tu crois que je n'en souffre pas non plus?

-Mais c'est à cause de TOI! C'est TOI qui t'éloigne! Et quand moi je veux arranger les choses en nous prévoyant des vacances sur une ile, rien que nous deux, tu veux rentrer au bout de deux jours!

-Tu n'es pas obligé de rentrer avec moi.

-Bordel mais tu le fais exprès?! C'est pas arrêter mes vacances qui me rend triste, c'est réaliser que toi tu ne fais aucuns efforts pour que ça aille mieux entre nous.

-C'est compliqué..

-C'est ce que tu ne fais que me répéter. Mais qu'est-ce qui est compliqué? Tes sentiments pour moi? Nous?

-Louis, arrêtes de pleurer...S'il te plait.

-Tu veux me quitter c'est ça? Dis-le moi au lieu de me faire tourner en rond depuis plusieurs mois!

-Ce n'est pas ça.

-Tu sais quoi? Je n'en peut plus, Harry. Je n'en peut plus d'espérer rien qu'une seconde d'attention de ta part avant d'être déçu à nouveau. Tu veux prendre l'avion ce soir? Tu veux rentrer? Et bien vas-y, rentre. Mais ne sois pas étonné qu'à mon retour, je ne retourne pas chez nous.

-Louis, attends, qu'est-ce que tu veux dire par là? Tu me pose un ultimatum? Sérieusement?

-Je te pose aucun ultimatum, Harry. Reviens me voir lorsque tu sauras ce que tu ressens réellement pour moi. Et à ce moment, je verrais si j'ai la force de revenir moi aussi. »

Mon corps tout entier tremble en même temps que la dispute se joue et rejoue dans ma tête. Je sers doucement le drap autour de moi avant d'étouffer un nouveau sanglot dans l'oreiller. Ça fait mal. Beaucoup trop mal d'avoir l'impression d'être en train de réellement perdre la personne qu'on aime. Surtout que je n'aime pas seulement Harry, je suis fou de lui. Fou de lui depuis que nous nous sommes rencontrés, que nous avons commencés à nous fréquenter. Il est le seul qui a su faire battre mon coeur de cette façon.

Notre couple allait très bien durant ces trois dernière années. Toujours des petites disputes mais rien de grave. On se retrouvait encore plus fort juste après. Je n'ai pas vu arrivé cette crise. Harry est soudainement devenu plus stressé. Il s'est mit à travailler de plus en plus. A rester tard au boulot, me prévenant de ne pas l'attendre pour manger. Au début, j'ai essayé de le soutenir le mieux possible. J'ai essayé de comprendre ce qu'il se passait mais il m'a toujours répondu qu'il avait de plus en plus de boulot dans son magasin de musique.

Puis, il est devenu plus distant. Pourtant, Harry a toujours été le plus câlin de nous deux, le plus tactile. Ça a toujours été lui qui vient en premier se coller à moi sur le canapé ou qui cherche sans cesse ma main lorsque nous sortons avec nos amis en commun. 

J'ai commencé à le perdre petit à petit sans m'en rendre compte. Puis j'ai commencé à me faire des films. J'ai commencé à interpréter sa distance comme un manque d'attirance. Alors, j'ai fait exprès de m'acheter de nouveaux vêtements, de me faire une nouvelle coupe. J'ai clairement commencer à perdre confiance en moi en pensant que le problème était moi. Mais ça n'a pourtant rien changé dans le comportement d'Harry.

Je me suis mit à devenir parano. A vouloir lire ses messages alors que j'ai toujours été contre ce genre de choses. J'ai toujours dit que si on en venait à lire les messages de son partenaire c'est qu'on avait plus confiance et donc que ça n'allait plus. Car la confiance est censé être la clef. Je suis devenu cette personne que je déteste être. Jaloux et parano.

Et c'est épuisant. C'est épuisant de se remettre en question chaque seconde. D'essayer d'interpréter et de comprendre chaque comportement ou chaque silence d'Harry. Tellement épuisé que j'ai craqué un soir en lui gueulant que je savais qu'il me trompait. Il a d'abord été perdu puis énervé que je l'accuse d'une chose qu'il ne me ferait jamais.

Apparemment on était épuisés tous les deux car une première violente dispute a éclatée. Mais, encore une fois, Harry m'a répété qu'il avait juste plus de boulot et qu'il était débordé.

Alors, une semaine après, pour son anniversaire, malgré que c'était tendu entre nous, je lui ai fait la surprise de partir en vacance sur une île. De louer une maison rien que pour nous.

Aujourd'hui, ça fait seulement deux jours que nous sommes arrivés. Et j'ai repris légèrement espoir ces deux premiers jour en voyant Harry commencer à se détendre. Mais cet espoir a été de courte durée.

Hier soir, alors que je préparais une soirée romantique dans notre chambre, je l'ai entendu répondre au téléphone dans le salon. Puis, lorsque je l'ai rejoint pour lui demander si tout allait bien, il a raccroché en m'avouant la gorge nouée qu'il devait rentrer à Londres. Qu'il y avait un problème avec les commandes ou je ne sais quoi et que les employés pouvaient pas gérer seuls.

C'est à ce moment-là que j'ai craqué et que la dispute a éclatée.

Maintenant, me voilà dans le lit où j'avais déposé des fleurs un peu partout sur les draps. J'ai pleuré toute la nuit, buvant tout seul ce champagne que je nous avais acheté en secret. Harry n'est pas venu faire sa valise, alors je devine qu'il n'est pas encore parti, même s'il avait un avion dans la nuit. Mais je ne doute pas qu'il va partir aujourd'hui.

Et cette pensée me brise à nouveau le coeur. Parce que son départ ne signera peut-être pas que son départ de cette ile.

Mais bien son départ de ma vie.

Je ne veux pas perdre Harry. Il est celui que j'aime, celui avec qui j'ai plus d'un millier de merveilleux souvenirs. Mais le problème, c'est que j'ai l'impression de l'avoir déjà perdu. D'avoir perdu ses rires, ses sourires, ses câlins, ses baisers, notre complicité..

Je ne peux plus me battre pour quelqu'un qui part sans se retourner.

Parce que je crois que, jusqu'à notre dispute hier soir, Harry pensait que, de toute façon, je l'aimais trop pour ne pas le suivre.

Mais maintenant il a compris que je m'aime assez aussi pour arrêter de me faire souffrir en le suivant alors que lui avance sans se soucier du fait que moi je ne fais que ramper derrière lui.

Les premiers rayons de soleil s'infiltrent dans la chambre et me rappellent que je n'ai pas dormi de la nuit. Je prends une grande inspiration avant de sortir du lit, la boule au ventre. J'ai peur que, à la seconde où je sors de la chambre, Harry y entre pour faire ses valises et s'en aller.

Je déglutis difficilement, les larmes aux yeux. Je donnerais tout pour que tout redevienne comme avant. Pour l'entendre me dire je t'aime en me serrant contre lui. Pour recevoir un message de sa part, alors qu'il est au boulot, pour me proposer un restaurant quand il rentre ou une simple soirée film.

J'entre rapidement dans la salle de bain, pour me laver les dents et enlever cet horrible gout dans ma bouche. Un mélange de champagne et de tabac alors que j'avais arrêté de fumer. Je pars ensuite sous la douche où les larmes se confondent maintenant avec les goutte d'eau qui ruissellent le long de mon corps.

Lorsque je sors de la douche pour m'habiller, je regarde mon reflet dans le miroir. J'ai des cernes sous mes yeux encore rouge et gonflés d'avoir pleuré. Mais cette fois, je ne ressens même pas l'envie de faire un effort. Je ne ressens aucune envie, en fait. Je ne sais pas ce que je vais ici lorsque Harry sera parti, à part pleurer jours et nuits dans le lit.

Je prends une grande inspiration puis je traverse le couloir qui mène au salon. Harry est là, allongé sur le canapé. Mais il ne dort pas non plus. Il ne m'a pas entendu arriver mais moi je l'entends renifler. Mon coeur se compresse encore plus. Qu'est-ce qui lui arrive? Qu'est-ce qu'il depuis des mois?

C'est plus fort que moi. Je ne peux pas cesser de m'inquiéter pour lui. Je ne peux pas cesser de me poser mille et unes questions. Je soupire discrètement puis me dirige vers la cuisine ouverte. Harry remarque alors ma présence en tournant la tête vers moi mais je l'ignore. Je ne veux pas l'entendre me dire à quelle heure est son vol.

Je l'entends se lever pour traverser le couloir et mon coeur se serre à nouveau. Quelques secondes plus tard, j'entends l'eau de la douche couler. Tout comme j'entends mon café couler dans ma tasse. Je pars m'installer sur le canapé où Harry était installé et je me déteste de ressentir le besoins de poser ma tête là où se trouvait la sienne. Son odeur m'enveloppe, m'apaise.

Tout en buvant mon café, j'allume rapidement la télé. Mais alors que je voulais trouver une chaîne divertissement, je remarque toutes les chaînes diffusent les mêmes informations. Je fronce les sourcils en voyant un message d'état d'urgence. Je monte rapidement le son, sans comprendre.

C'est un drame qui s'apprête à s'abattre sur l'île. Durant la nuit, des sismologues ont trouver des signes d'un futur tremblement de terre qui devrait avoir lieu dans les alentours de midi et demi. Mais ce n'est pas tout, les spécialistes prévoient aussi l'arrivée d'un tsunami dans l'heure qui suivra le tremblement de terre. Rien ne peut expliquer l'arrivée si tardive de ces informations. Impossible de faire décoller des avions. Le réseaux a été saturé cette nuit.

Je fronce les sourcils, n'arrivant pas à réaliser ce que je suis en train de lire. Rapidement, j'attrape mon téléphone et ma main se met à trembler en réaliser que, effectivement, je n'ai aucun réseaux.

-« Harry! » Je gueule instinctivement, complètement paniqué.

Je l'entend courir rapidement dans le couloir, habillé et les cheveux encore trempés. Il me regarde, inquiet, avant de glisser ses yeux sur la télé où les informations continuent de tourner.

-« Qu'est-ce que... » Il souffle en s'approchant. « Un tremblement de terre et un tsunami...Aujourd'hui? »

Selon les experts, nous devons nous préparer au pire. C'est pourquoi nous allons diffuser toute la journée les consignes de sécurités pour tenter de survivre à ces deux phénomènes que nous nous apprêtons à vivre.

-« Survivre? » Je souffle, sous le choc.

Évitez si possible de mettre des meubles dans votre chambre.

Dormez au deuxième étage, ou encore plus haut.

Fixez les meubles au mur avec des attaches métalliques.

Ne mettez rien sur le dessus des armoires.

Sécurisez les portes de vos placards pour éviter les chutes d'objets ou de vaisselles.

Si vous êtes en intérieur au cours du séisme, couvrez vous rapidement la tête (coussin ou autre) et réfugiez vous. Cherchez un meuble solide pour vous abriter, votre salle de bain (si elle est assez petite), des toilettes ou l'encadrement d'une porte (évitez les encadrements de porte trop fragiles, comme ceux insérés dans les murs en placo). Ne vous précipitez pas dehors : Restez à l'abri et ne bougez pas pendant la durée du séisme. N'utilisez pas l'ascenceur.

Si l'amplitude du séisme n'est pas trop forte, éteignez rapidement le gaz et l'électricité (Pour vous protéger des incendies).

C'est rarement le cas, mais si vous êtes prévenu à l'avance, préparez vous rapidement une issue de secours facile d'accès. Ouvrez les portes : l'encadrement des portes peut se tordre à la suite de vibrations et vous seriez enfermé chez vous.

Maintenant, pour le tsunami.

Le tsunami (ou raz-de-marée) se présentera à vos yeux sous la forme d'une vague puissante et dévastatrice pouvant atteindre 30m de haut. Elle emportera tout sur son passage et bien sûr elle est potentiellement tout à fait mortelle. Heureusement, il est possible de se préparer au dernier moment pour tenter d'échapper  à la noyade.

Tentez le haut d'un immeuble solide. Nous allons ouvrir l'accès aux hôtels et aux plus hauts bâtiments sur l'île.

Si vous savez que vous allez être submergé, accrochez-vous à une structure fixe et à l'abri des débris qui seront emportés. Si vous n'avez pas mieux, attachez-vous avec vos vêtements à ce que vous pouvez et essayez de tenir le coup :
Attendez vous à une succession de grosses vagues, et les courants vont aller dans un sens puis dans l'autre.

-« Louis, prends tes affaires on y va. » Lance Harry.

Mais c'est comme si je ne l'entendais pas. Je reste bloqué face à télé qui répète en boucle les consignes de sécurités. Je n'ai que le mot mortelle qui tourne dans ma tête. Ça semble surréaliste. Encore hier tout était si paisible et maintenant on nous dit qu'on va subir un tremblement de terre et un tsunami ou très probablement des gens vont y laisser leur peau?

-« Louis. » M'appelle Harry en venant s'accroupir devant moi alors que je suis figé sur le canapé. « On doit récupérer nos affaires et partir d'ici.

-Je veux pas aller dehors.. » Je souffle, tétanisé.

Je ne sais même pas comment Harry arrive à rester calme. Enfin, non, il n'est pas calme. Je reconnais la peur dans ses yeux et je remarque ses mains qui tremblent sans qu'il ne puisse s'en empêcher. Mais je crois qu'il essaie juste de contrôler sa peur pour nous deux.

-« Louis, regardes moi. » Il dit plus doucement en posant ses mains sur mes genoux.

Son touché me fait instinctivement réagir et je baisse la tête vers lui pour ancrer mon regard dans le sien. Et je sais que ce n'est pas le moment mais depuis combien de temps on ne s'était pas regardé comme ça? Réellement regardé comme s'il n'y avait plus que nous qui existions aux yeux de l'autre?

-« La maison dans laquelle nous sommes n'a pas d'étages et se trouve trop proche de la mer. C'est trop dangereux de rester ici. Il est neuf heures, nous avons encore le temps de nous mettre à l'abris. On va courir jusqu'à un hôtel. On est passé devant un en arrivant ici, tu te rappelle?

-Oui. » Je hoche la tête en déglutissant difficilement.

-« On va monter au plus haut de cette hôtel et s'enfermer dans une chambre pour le tremblement de terre.

-Mais pour le tsunami? » Je souffle. « On va finir noyer dans la chambre, ça va s'infiltrer par les fenêtres et.. »

J'ai du mal à respirer en sentant la panique arriver et Harry le remarque directement. Il secoue la tête et attrape soudainement la mienne entre ses mains.

-« A ce moment-là, on montera sur le toit de l'hôtel et on s'accrochera de toutes nos forces.

-C'est impossible.. On va pas survivre c'est impossible..

-Louis. » Il me coupe durement. « Je ne vais pas te lâcher, ok? Je te le promet? »

Je hoche la tête et me concentre sur le souffle de Harry qui s'échoue sur mon visage. Et j'aurai aimé qu'il me tienne de cette façon encore longtemps malgré la situation. Parce que je me suis senti en sécurité le temps de quelques secondes, ses mains sur moi et ses yeux ne me lâchant pas.

-« Viens, on va chercher nos affaires. » Il me dit en se relevant.

Je tente de prendre sur moi et je crois qu'un certain instinct de survie se fait ressentir lorsque j'arrive à mettre la panique de côté pour me relever et avancer dans la chambre presque machinalement. Comme si un compte à rebours c'était enclenché en moi. 

Sauf que, lorsque nous entrons en même temps dans la chambre, je vois Harry s'arrêter soudainement en voyant les fleurs au sol et la bouteille de champagne à moitié vide sur la table de chevet.

Mon coeur se serre en le voyant réaliser ce que j'avais préparé pour nous avant notre violente dispute.

-« On doit se dépêcher. » Je lance en tentant de rester détacher.

Je me précipite vers ma valise pour mettre dans un sac seulement l'essentiel. Du coin de l'oeil, je vois Harry rester immobile encore quelques secondes avant de m'imiter sans rien dire. Rapidement, nous récupérons nos papiers, nos affaires essentielles et mon coeur se serre lorsque je retrouve au fond de la valise une petite bague.

Ma bague de fiançailles.

Harry tourne la tête vers moi en me voyant la tenir entre mes doigts et je peux lire autant de tristesse dans son regard que dans le mien. C'est Harry qui m'avait fait sa demande avant que tout se mette à ne plus aller. On parlait même de se marier cette année..

Je déglutis difficilement avant d'enfoncer la bague dans ma poche. Harry baisse le regard. Putain, comment on a pu en arriver là? Nous qui aimions rire ensemble jusqu'à ne plus avoir d'air. Nous qui aimions parler toute la nuit avant de se montrer à quel point on s'aimait. Harry ne peut pas avoir oublié tout ça, ce n'est pas possible.

-« On doit y aller. » Il dit doucement.

J'acquiesce et prends mon sac à dos avant de suivre Harry jusqu'à la porte d'entrée. Je regarde une dernière fois la maison derrière moi. Tout ça semble surréaliste. Un cauchemar duquel je vais me réveiller.

Je ferme finalement la porte derrière moi et lorsque je me retourne, j'ouvre grand les yeux face à la scène qui se joue devant moi. Des personnes qui courent dans les rues pour se trouver un meilleur endroit, des enfants qui pleurent dans les bras de leurs parents qui, eux, se retiennent de pleurer. Une vielle femme prie devant la porte de sa maison..

-« On doit se dépêcher. » Intervient Harry.

Je me pince les lèvres et ne peut qu'acquiescer encore une fois, incapable de parler. Alors Harry et moi nous mettons à courir en direction d'un hôtel qui pourrait nous héberger. Et, au bout de trente minutes de course, nous arrivons essoufflés face à un grand hôtel devant lequel beaucoup de gens sont déjà regroupés.

-« L'hôtel reste proche de la mer. » Je souffle à Harry.

-« Oui, mais c'est le seul que nous connaissions. Nous ne savons pas où se trouvent les autres et il ne reste que deux heures.. »

Je déglutis difficilement puis, sans que je m'y attendre, Harry attrape rapidement ma main pour nous faire avancer en direction de l'entrée de l'hôtel. Mes yeux retombent sur nos mains liées et je sens mon corps se réchauffer doucement malgré la peur qui le ronge. Je resserre sa main dans la mienne puis me colle le plus à lui lorsque nous nous retrouvons collés aux autres personnes.

Harry tourne la tête vers moi pour vérifier que tout va bien et je le rassure en hochant la tête. Il resserre plus fermement sa main dans la mienne puis nous arrivons enfin à entrer dans l'hôtel. Un employé, complètement dépassé par les événements, donne rapidement une des clefs qu'il reste en disant que c'est au cinquième étage.

Nous le remercions puis partons en direction des escaliers où, sans faire exprès, un homme me rentre dessus. Un homme apparement stressé et tendu parce que son premier réflexe est de se retourner vers moi en gueulant:

-« Tu peux pas faire attention, connard! »

Il me pousse violemment, manquant de me faire tomber dans les escaliers. Harry se retourne vers nous et je n'ai pas le temps de réagir moi-même qu'il attrape l'homme par le bras avant de le pousser violemment contre le mur.

-« Non mais vous êtes malade! » Gueule Harry. « Je vous interdit de le toucher ! »

L'homme déglutit difficilement puis Harry le lâche avant de rattraper ma main pour qu'on continue notre route. On entend l'homme nous insulter de PD et d'autres noms mais ce n'est pas notre priorité en ce moment même.

-« Merci. » Je dis finalement à Harry lorsque nous arrivons au cinquième étage.

Il tourne la tête vers moi avant de répondre plus calmement:

-« C'est normal.. Tu n'as rien? Il ne t'a pas fait mal?

-Non c'est bon. » Je réponds en secouant la tête.

Harry se pince les lèvres puis relève la tête pour chercher dans le couloir notre numéro de chambre. Encore une fois, c'est pas le moment de le regarder avec nostalgie après ce qu'il vient de se passer et pourtant je ne peux pas m'en empêcher. Le fait que Harry me dise que ça soit normal de me défendre, de penser à moi. J'avais l'impression que ce n'était justement plus normal à ses yeux.

Je crois que j'ai toujours été le gros caractère dans notre couple. Par rapport aux autres je veux dire. Je suis toujours le premier à réponse à quelqu'un s'il fait un sous-entendu qui ne me plait pas ou si on reçois une insulte dans la rue parce qu'on se tient la main. J'ai toujours appris à me défendre tout seul, surtout après les années d'harcèlement que j'ai subis au lycée, en partie pour mon homosexualité.

Mais lorsque Harry est arrivé dans ma vie, j'ai tout de suite découvert son côté protecteur. Comme s'il était arrivé pour me montrer que j'avais maintenant une épaule sur laquelle me poser. Que je pouvais aussi être défendu. Que je n'étais plus seul. Mais ce que j'ai aussi rapidement remarqué chez Harry, c'est son don pour me calmer. Je crois qu'il est le seul à sentir lorsque je vais réellement m'énerver. Alors il arrive à me calmer avant que ça n'arrive.

J'ai l'impression que s'il partait, on me retirerait ce pilier qui me ferait directement tomber.

Et, je crois que c'est réciproque. Harry m'a dit que, avant moi, il n'avait jamais rencontré quelqu'un avec qui il pouvait être vraiment être lui. Lorsqu'on a commencé à se fréquenter après s'être rencontré après une soirée d'un ami en commun, j'ai directement remarqué que Harry semblait se retenir de dire certaines choses ou de réagir d'une certaine façon. Comme s'il se mettait des barrière.

J'ai vite compris qu'il n'avait pas totalement confiance en lui. Je lui en ai alors parlé et c'est là que j'ai vu le vrai Harry. Celui qui se laisse vivre. Celui qui se permet d'être lui-même. Une ancienne relation lui avait empêché d'être lui même, un ex copain qui le rabaissait pour être trop ou pas assez.

Alors qu'avec moi, Harry a compris qu'il avait juste à être lui.

Il m'a aussi dit que ce qu'il aimait chez moi était ma capacité à le faire en quelques secondes, qu'il soit de bonne humeur ou non. Le pauvre, à la seconde où il m'a avoué ça j'ai voulu le faire rire chaque jour pour augmenter ma place dans son coeur.

On s'est toujours complété Harry et moi. Je ne me suis jamais senti aussi bien avec quelqu'un qu'avec lui. Je n'ai jamais aimé aussi fort que je l'aime lui. Alors les mots que nous nous sommes échangés hier soir sont comme des coups de couteau en plein coeur.

-«  Ils sont en train de condamner les fenêtres. » Remarque Harry alors que nous avançons dans le couloir.

-« Ils ne pourront pas les condamner toutes en seulement deux heures.. » Je ne peux m'empêcher de répondre.

-« Mais c'est déjà bon signe que certaines soient condamnées. Nous sommes au cinquième étage. C'est déjà plus rassurant pour le tremblement de terre. »

Je souris légèrement sans pouvoir m'en empêcher. Harry est toujours optimiste.

-« C'est ici. » Il dit en trouvant enfin la chambre.

Il ouvre la porte puis nous rentrons rapidement dans la chambre avant de refermer à clef derrière nous.

-« Il y a une télé, je vais l'allumer. » Je dis en posant mon sac au sol.

J'allume donc rapidement la télé où les consignes de sécurités continuent de tourner.

-« Il faut qu'on enlève tous les cadres et qu'on retire le miroir au mur. » Je dis à Harry en relisant les consignes. « Et qu'on s'enferme dans la salle de bain où on reste au sol avec des coussins pour mettre au dessus de nos têtes. »

Harry acquiesce et nous commençons par retirer les cadres ou les objets en hauteur qui pourraient tomber pendant le tremblement de terre. Puis, nous entrons dans la petite salle de bain. Vraiment petite.

Je retire la glace au dessus du lavabo pendant que Harry retire la barre en fer qui tient les rideaux de douche.

-« J'ai l'impression de préparer notre cellule. » Je souffle en ramenant les coussins dans la salle de bain ainsi que nos sacs.

-« On est enfermés ensemble, c'est déjà ça.. » Murmure Harry.

Je relève la tête vers lui et nos regards se croisent timidement. Je sais qu'on pense encore tous les deux à notre violente dispute d'hier soir. Parce que ce n'était pas qu'une dispute, et Harry le sait autant que moi. Malgré que j'ai craqué sous la colère et la déception, je pensais chaque mots que j'ai prononcé.

-« Je ne pensais pas que tu serais rassuré d'être enfermé avec moi. » J'avoue en fermant la porte de la salle de bain pour nous y enfermer.

Harry est déjà assis au sol, appuyé contre la baignoire derrière lui. La seule place qu'il y a est à côté de lui alors je m'y assois, prenant l'oreiller dans mes bras. Je regarde ma montre. Une heure. Il nous reste une heure.

-« Louis.. » Répond enfin Harry. « Bien sûr que je suis rassuré d'être avec toi. Si j'avais pris cet avion hier soir, je serais chez nous en te sachant tout seul ici, sans pouvoir te contacter..

-Tu serais aussi à l'abris. » Je murmure, ne pouvant m'empêcher de culpabiliser.

-« Je serais encore plus terrifié que maintenant. » Il répond en tournant la tête vers moi.

Mon coeur se serre et se réchauffe en même temps et je secoue doucement la tête en sentant les larmes me monter aux yeux. Trop d'émotions et de sentiments se mélangent en moi. La peur, la tristesse, l'amour..

-« Pourtant j'ai l'impression de t'avoir perdu, Harry.. » J'avoue dans un souffle, sans le regarder. « Je vois bien que quelque chose ne va pas. Mais à chaque fois tu refuses de me parler. Je te l'ai déjà dit, si tu ne ressens plus les mêmes sentiments, j'ai besoins de le savoir...

-Je vais perdre le magasin. » Il me coupe soudainement.

Les mots restent coincés au fond de ma gorge alors que c'est à mon tour de le regarder pendant que lui fuit mon regard. Je fronce les sourcils mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il continue:

-« Un nouveau magasin de musique beaucoup plus moderne s'est installé dans la même rue que mon magasin il y a plusieurs mois. La concurrence a fait que j'ai perdu beaucoup de clients. Et depuis des mois, je fais tout pour sauver le magasin mais je peux plus me voiler la face, je perds tous mes clients petit à petit. L'argent que je gagne ne suit pas celui que je dépense dans le magasin et.. on est en train de faire faillite. Je suis en train de perdre le magasin qui était à mon grand-père, Louis. Je suis complètement perdu.. J'essaie d'y passer toute la journée pour trouver des solutions, payer de la pub avec mon argent de poche.. C'est pour ça que je rentrais aussi tard.

-Mais, Harry, pourquoi tu ne m'en a pas parlé? » Je murmure en me tournant vers lui.

Il hausse les épaules alors que les larmes se mettent à couler sur ses joues. Et je comprends qu'il craque. Qu'il craque après avoir gardé ce fardeaux secret pendant des mois. Après avoir vu notre relation coulée en se sentant impuissant.

-« Parce que j'ai honte. » Il souffle. « Parce que je ne voulais pas t'inquiéter. Si je perds le magasin, je perds tout. Je perds tout l'argent que j'y ai investi. Et je te connais Louis, si je te l'avais dit, le lendemain tu aurais fait des heures supp au bar ou tu aurais trouvé un petit boulot en plus. Je voulais pas que tu portes ce fardeaux aussi. »

Il renifle entre ses larmes avant de rajouter:

-« Mais aussi parce que je n'osais pas t'avouer que je n'allais pas être capable de nous aider à financer notre mariage.. »

Sa voix se casse à la fin de cette phrase et mon coeur se brise. Parce que je déteste voir Harry aussi brisé. Je déteste le voir souffrir en sachant maintenant que ça fait des mois qu'il souffre en secret en nous voyant en plus s'éloigner.

-« Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'autre. Et mes sentiments pour toi sont les mêmes Louis. Je t'aime comme je t'ai toujours aimé. Je suis désolé de t'avoir fait penser le contraire..

-Harry.. » Je murmure en posant ma main sur sa joue trempée. « Tu n'avais pas à porter ça tout seul. Même si c'était pour me protéger, tu pouvais m'en parler. Je t'aurai aidé et soutenu. Et, ouais, je vais pas te mentir j'aurai fait des heures supp mais je l'aurai fait avec plaisir si c'est pour t'aider à garder le magasin de ton grand-père. Pour le mariage, ce n'est absolument pas grave, Harry. On le fera plus tard. J'ai pas besoins de me marier cette année pour savoir que je t'aime et que je t'aimerai. »

Harry sourit légèrement à travers ses larmes et je suis exactement dans le même état. Puis, soudain, il lâche un long soupire de soulagement. Un long sourire qui témoigne de tous ces mois de souffrance en secret, de disputes où il ne pouvait rien m'expliquer, où il se contentait d'encaisser.

-« Hier soir.. » Il dit, la gorge encore nouée. « J'ai vraiment cru que tu allais me quitter. Et je me suis dit que j'avais plus le choix, que même si c'était peut-être égoïste, il fallait que je t'avoue tout parce que je ne supportait pas l'idée que tu ne veuilles pas revenir à la maison et...

-On rentrera à la maison, tous les deux. » Je le coupe en caressant à nouveau sa joue.

On se regarde tous les deux à travers nos larmes et je n'en peux plus. Il a été trop loin de moi pendant trop longtemps. Tendrement, je me penche vers lui pour attraper ses lèvres dans un baiser qui devient bien rapidement passionné. Un baiser salé. Un baiser qui cri des tu m'as manqué.

-« Je veux pas te perdre, Louis. Pas ici ni jamais. » Murmure Harry contre mes lèvres.

-« On va s'en sortir. » Je murmure à mon tour. « On va s'en... »

La terre se met soudainement à trembler. Harry et moi écarquillons les yeux. Je me fige, ne sachant plus quoi faire. Heureusement, Harry me tire rapidement à lui pour qu'on se couche tous les deux au sol en prenant les oreilles pour les mettre au dessus de nos têtes.

De violentes secousses se font ressentir et la peur me noue l'estomac lorsque j'entends les objets de la pièce d'à côté se fracasser sur le sol. C'est violent, tellement violent. Tout semble aller si vite et trop lentement en même temps. J'ai l'impression que c'est la fin du monde autour de moi. Que l'hôtel entier va nous tomber dessus.

Ni Harry ni moi ne parlons. J'ai seulement son corps contre le mien pour me rassurer. Nous tenons de toutes nos forces les coussins sur nos têtes.

Quand, soudain, ça s'arrête.

-« C'est fini..? » Je souffle, les yeux toujours fermés.

Mais à peine ai-je terminé de poser la question qu'une nouvelle vibration se fait sentir, mais plus légère.

-« Ça tremble encore? » Je dis, perdu.

J'ouvre à nouveau les yeux et tourne la tête vers Harry qui semble aussi perdu que moi. Pourquoi on sent encore une légère vibration? C'est comme ça la fin d'un tremblement de terre?

Mais soudain, nous entendons crier dans le couloir:

-« LE TSUNAMI ARRIVE! »

Mon sang se glace et Harry ouvre grand les yeux avant de se relever en panique et de me relever avec lui.

-« On est pas assez haut! Ça va engloutir la chambre, on doit monter sur le toit! »

J'ai l'impression d'être dans un état second. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je me laisse tirer par Harry. Nous traversons la chambre qui est complètement retournée avant de se mettre à courir dans le couloir où plusieurs personnes courent en même temps que nous en direction du toit.

-« Ne prenez pas les ascenseurs! » Gueule un homme à un groupe qui veut arriver en premier en haut. « C'est dangereux!

-Louis, on doit courir plus vite! » S'exclame Harry en me poussant pour que je passe devant lui.

J'ai l'impression que je vais vomir d'angoisse. Mes poumons sont en feu mais je ne m'arrête pas de courir, montant rapidement les escaliers avec Harry derrière moi qui garde sa main contre ma hanche pour me rappeler qu'il est bien là.

Lorsque nous arrivons sur le toit de l'hôtel, le vent vient soudainement claquer ma peau.

-« Oh non.. » Souffle Harry.

Je me fige avec lui. On peut voir au loin le tsunami qui arrive droit sur nous. Il est plus grand que l'hôtel. Il va forcement nous atteindre.

-« On va mourrir! » Pleure une femme.

Tout le monde panique autour de nous et Harry retrouve rapidement ma main pour nous emmener devant une barrière qui se trouve sur le toit.

-« Surtout ne lâche jamais la barrière. » Me dit Harry. « Je vais rester derrière toi pour faire barrage le plus possible. Je m'accrocherai à la barrière aussi.

-Harry.. » Je souffle, les larmes aux yeux en voyant le tsunami s'approcher. « Je veux qu'on rentre chez nous.. »

Les larmes coulent sur son visage aussi et il attrape mes lèvres avec les siennes dans un geste désespéré. Je me mets à penser que ça pourrait être notre dernier baisers et mes pleurs redoublent en même temps que je m'accroche à lui pour lui rendre son baiser.

-« Je t'aime, Louis. Je t'aime plus que tout et je m'en voudrais à jamais de nous avoir fait perdre ces dernier mois. De nous avoir fait perdre cette nuit d'amour que tu avais préparée..

-Je t'aime aussi, Harry. Je t'aime plus que tout. Et tu nous a rien fait perdre parce qu'on rattrapera tout ça, d'accord? On va rentrer chez nous et s'aimer toutes les nuits. On va se regarder des films en riant sur le canapé. On va se marier. Oui, on va se marier, d'accord? » Je pleure en le serrant contre moi.

Harry me serre de toutes ces forces contre lui avant de me retourner pour que je m'accroche à nouveau à la barrière.

Le tsunami est sur le point de nous atteindre.

Et c'est comme si tout se passait soudainement au ralenti. Comme si tout devenait silencieux. Plus aucuns cris. Plus aucuns pleurs. Je serre la barrière de toute mes forces. Harry est dans mon dos, serrant la barrière lui aussi en gardant son ventre collé à mon dos.

Le compte à rebours s'est écoulé.

L'énorme vague s'échoue sur le toit. L'eau claque mon visage avec violence et je serre de toutes mes forces la barrière qui devient glissante. C'est d'une violence extrême. Je sens les mains d'Harry contre les miennes se mettre à glisser alors que mon corps est instinctivement propulsé en arrière, le poussant sans pouvoir le contrôler. Si Harry n'avait pas été là, peut-être que j'aurai été emporté.

Sauf que je suis à nouveau secoué et propulsé en arrière. J'arrive à me tenir à la barrière mais mon dos pousse violemment Harry. Je sens une de ses mains soudainement se détacher et je hurle intérieurement lorsque c'est tout son corps que je ne sens plus contre moi.

Les yeux fermés dans cet enfer, ma bouche s'entrouvre lorsque l'envie de hurler et pleurer le nom d'Harry est plus fort que tout. De l'eau s'infiltre dans ma bouche que je referme directement. Mais surtout, je sens de l'eau s'infiltrer dans mon nez. Mes pensées se bousculent, mon corps me fait mal. Je pense à Harry, je n'ai plus de force pour tenir. Je veux tout lâcher.

Puis l'eau disparait, l'air revient et je retombe violemment sur le sol trempé. J'essaie d'ouvrir les yeux qui me piquent énormément avant de tousser violemment en crachant de l'eau. Ma gorge me brule. Je trempe de tout mon corps en relevant la tête.

Beaucoup de personnes ont disparues. D'autres sont dans le même état, couché au sol et en train de cracher de l'eau.

-« Harry... » Je souffle. « Harry! » Je cri cette fois dans un sanglot.

Je tourne violemment la tête autour de moi avant de soudainement entendre quelqu'un tousser plus loin. Je tourne la tête en cette direction et manque de m'évanouir en le voyant.

Harry est quelques mètres plus loin. Il a réussi dans un miracle à se raccrocher à la barrière plus loin après avoir été propulsé. Il tousse violemment, secoué par des spasmes.

-« Harry! » Je pleure en réussissant à me relever sur mes jambes tremblantes.

Je traverse la distance qui nous séparait puis me laisse retomber face à lui. Je l'aide à s'asseoir en même temps qu'il continue de tousser pour cracher de l'eau.

-« Tu es là... » Je murmure sans pouvoir retenir mes sanglots. « Je t'ai senti te détacher...J'ai cru que tu.. »

Harry me coupe en levant un bras pour m'attirer contre lui. Complètement épuisés, on retombe tous les deux sur le sol et je pleure de soulagement contre son cou, le serrant de toutes mes forces contre moi.

-« Je veux plus jamais avoir l'impression de te perdre. » Je murmure en relevant la tête vers lui.

Et je n'ai jamais autant ressenti ces mots. Je ne veux plus jamais avoir l'impression de le perdre. Parce que j'ai cru le perdre hier soir et aujourd'hui. Pour une dispute puis pour un tsunami. Ça semble irréel. Et ça sonne si ironique. Je ne nous laisserai plus jamais nous disputer sans en parler. Je ne nous laisserai plus jamais en froid autant de temps.

On peut perdre quelqu'un du jour au lendemain sans être au courant. Et pourtant on continue parfois de s'éloigner en oubliant que chaque seconde est précieuse avec une personne aimée.

-« Louis..Tu avais raison. » Murmure Harry.

Je baisse les yeux vers lui et malgré qu'on soit épuisés, il arrive à me sourire doucement avant de tendre sa main vers la poche mouillée et serrée de mon jean.

Du bout des doigts, il attrape ma bague de fiançailles dont j'avais oublié la présence.

Puis il attrape tendrement ma main pour me passer la bague au doigt.

Avant de murmurer:

-« On va se marier. »

A leur retour à Londres, l'histoire de Harry et Louis se fait entendre dans tous les coins de rues. Le couple qui a survécu à un tremblement de terre mais aussi à une tsunami où plusieurs malheureuses personnes y ont laissé la vie.

Et, un jour, alors que Harry retourne travailler, pensant que ça sera sa dernière journée avant de devoir abandonner le magasin, il se retrouve face à un élan de solidarité.

Tous ceux qui ont entendu son histoire à lui et Louis sont devant le magasin de musique, attendant impatiemment qu'il ouvre.

Ce jour-là, Harry comprend que rien n'est encore perdu.

Et, effectivement, quelques mois plus tard il se retrouve devant la mairie avec l'homme qui deviendra son mari.

Louis.

...

Voilà pour cet OS qui, j'espère, vous aura plu?

Merci beaucoup de l'avoir lu! Et merci encore pour tout!

Je vous souhaite une bonne fin de journée!❤️

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