Symptômes.
Je parlerais ici comme je parle au passé et comme je parlerai au futur.
Je parle ici de ce qui pourrait se passer plus tard, maintenant, ou bien il y a des années.
Je parle de moi, ici.
Je me parle aussi, et pas seulement à toi qui liras ceci.
Ce que je raconte te parle, ou te parlera sûrement ; je te le souhaite pas. Finalement, on est fichus de la même façon, je crois. Par la force des choses, tu seras confronté à ce genre d'émotion, au moins une fois ; plus tard peut-être, sinon tu l'as été, autrefois.
Ce soir je te parle de ces horribles symptômes ; de ces pensées inavouables et inavouées.
Tout devient trop lourd, trop intense, ça force et ça ne veut pas entrer.
Le mal, la méchanceté, et tout ce qu'il y a de mauvais en ce monde est devenu trop effrayant ; désenchantant.
Comme si le feu ardent qui brûlait autrefois n'avait laissé qu'un tas de cendres froides.
C'est le désert à l'intérieur, et la tempête qui hurle la nuit.
Et parfois tout s'emmêle, tout devient confus. Tu aimerais justifier le mal et son existence en ce monde. Mais rien ne vient, et il ne te reste que cet immense sentiment d'incompréhension et de peur pure et dure.
La trouille d'affronter ce qui viendra, ce qui ne viendra peut-être jamais, et ce qui fatalement arrivera.
Parce que tu te sens vulnérable, et à fleur de tout ce qui t'entoure. Et qu'une simple parole un peu blessante te balayerait comme le vent emporte les feuilles mortes.
Des gens passent dans ta vie, te sourient, te soutiennent, puis t'enterrent, et t'oublient.
Si tu t'arrêtes de parler, subitement, tu réalises à quel point le silence est éloquent.
Et les mots ne sont que des mots, et la chair n'est que chair, et tout redeviendra poussière.
Et tout prendra fin un jour.
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