Bonus

Bonsoir!

Comme vous le remarquerez sûrement, ceci n'est pas un chapitre Halloween mais seulement un bonus... Et oui, je suis sincèrement désolée mais je n'ai pas eu le temps d'écrire la petite histoire d'épouvante dont je vous avais parlé, honte à moi! Ce petit défi s'est avéré bien plus complexe que prévu; en effet, pour moi qui ne suis pas trop calée dans ce style de roman, j'ai vraiment eu du mal à écrire ne serait-ce que quelques paragraphes cohérents. Donc plutôt que de vous servir un travail bâclé, je préfère le reporter à plus tard (je le publierai si j'arrive à faire quelque chose de correct avant la fin de cette fanfic). Mais je ne vous laisse tout de même pas en plan, 1K de vues, ça se fête!

Je vous joins donc une petite nouvelle, que j'avais écrite dans l'espoir de participer au concours des écrivains en herbe, mais elle était trop longue pour être envoyée. Je comptais la garder pour moi, mais finalement, je vais partager ça avec vous... Le thème est "ensemble", je vous laisse la découvrir tranquillement.

Encore sincèrement désolée et bonne lecture,

Lupalya<3



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Ensemble


Seuls les sons réguliers de mes talons venaient perturber le silence de mort qui régnait dans la salle d'attente. Je tournais en rond depuis des heures, sans pouvoir m'arrêter. Le regard inquiet, fixé sur le carrelage immaculé, je tentais vainement de me rassurer. Un toussotement stoppa mes pas nerveux et je relevai la tête vers mon meilleur ami, Nicolas, qui était assis sur un siège en plastique et me regardait avec un air désolé.

- Calme-toi, Lily. Tout se passera bien, j'en suis sûr.

Je ne répondis pas, je levai seulement mes yeux brillants vers lui et affichai un sourire factice pour le remercier d'être là, avec moi, dans ce moment difficile. Mais le cœur n'y était pas. Puis, je repris mes rondes incessantes au milieu du carré de sièges inconfortables. Je passai mes mains dans mes cheveux, stimulant mes nerfs capillaires tout en expulsant l'air plein d'angoisse qui bloquait mes poumons. Une envie de crier et de tout détruire m'envahit, je serrai les dents et agrippai de longues mèches blondes pour occuper mes mains. La douleur qui ravageait mon cœur était insoutenable. Comment avais-je pu en arriver là ? Qu'avais-je fait pour mériter ça ? La réponse je l'avais déjà, bien entendu, mais rien ne parvenait à sortir de ma tête cette soirée plus que désastreuse que je venais de vivre.

Antoine m'avait invitée au restaurant pour un dîner en amoureux. C'était le cinquième anniversaire de notre vie commune. Tout était parfait dans le meilleur des mondes, le restaurant, l'orchestre dans un coin de la salle, les danseurs et danseuses qui faisaient voler leur robe multicolore dans les airs, et surtout lui... Je revois ses yeux pétillants lorsqu'il s'était mis à genoux et qu'il m'avait tendu la bague qui allait sceller notre amour jusqu'à la fin. Puis il m'avait passé le bijou au doigt... et tout avait basculé. Il s'était étalé par terre, provoquant mes éclats de rire moqueurs. Jamais. Jamais je n'aurai pensé qu'il ne se relèverait pas, lui d'habitude si blagueur et maladroit, il était resté étendu sur le sol plusieurs secondes avant que je ne réalise.

Une main amicale se posa sur mon épaule, me tirant de mes horribles souvenirs. Je croisais le doux regard de Nicolas qui tourna rapidement la tête vers l'homme qui venait d'arriver dans la salle d'attente. Le médecin qui nous faisait face affichait un petit air désolé sur son visage fatigué.

- Mademoiselle Martin ? Me demanda-t-il.

J'hochai frénétiquement la tête et m'agrippai au bras de mon meilleur ami, sans me soucier de la grimace de douleur qui tordit ses lèvres pendant quelques secondes. L'homme en blouse blanche me tendit un dossier que Nicolas réceptionna à ma place, puis, dit d'un ton calme :

- L'état de votre ami est stable.

- Que lui est-il arrivé ? S'inquiéta Nico. Est-ce grave ?

- Comprenez bien que nous ne pouvons rien faire. Si nous l'avions su quelques mois plus tôt, nous aurions pu tenter un traitement, mais à ce stade là...

- Attendez... Mais de quoi parlez-vous ?

Le médecin ouvrit de grands yeux étonnés, ce qui n'arrangea en rien mon état de stress insupportable. Il réajusta sa blouse tout en se raclant la gorge, mal à l'aise.

- Désolé. Je pensais que vous étiez au courant...

- Mais au courant de quoi, bon sang ? M'emportai-je.

- Votre ami est atteint d'un cancer du poumon en phase terminale.

Je restai muette. Ces mots venaient de s'abattre sur mon cœur, tel un horrible verdict condamnant un innocent, auquel on ne pouvait croire. La bouche et les yeux grands ouverts, l'esprit à mille kilomètres de là, le cœur en morceaux, l'âme fendue, j'en oubliai presque de respirer. Je sentis qu'on me prenait dans les bras, qu'on me chuchotait à l'oreille, mais je ne réagis pas. Je restai là, laissant le monde s'écrouler autour de moi, impuissante.

- Combien de temps lui reste-t-il ? Reprit la voix brisée de Nicolas, qui me serrait fort dans ses bras.

- Pas plus de deux mois... Je suis navré.

Ce fut le coup de grâce. Je ne savais pas si c'était ma lucidité qui revenait peu à peu ou juste le syndrome de la perte de contrôle totale qui prenait le dessus, Mais je m'effondrai sur le sol en pleurant à chaudes larmes. Ma tristesse se changea rapidement en colère et en reproches. J'en voulais à Antoine de ne rien m'avoir dit, j'en voulais à ce pauvre docteur qui ne pouvait rien faire, je m'en voulais de n'avoir rien vu, j'en voulais à cette foutue maladie, j'en voulais à tout. Et alors que je me sentais au point extrême des pires sentiments que l'on pouvait ressentir, je n'avais plus envie d'exister, je n'en voyais plus l'intérêt. Je pensais mourir, écrasée par mes émotions, mais tout un coup, tout s'envola, je me sentais légère, presque heureuse. Je relevai mes yeux rougis qui avaient arrêté de pleurer et me remis sur mes pieds.

- Je veux le voir.

Le brun en blouse blanche me conduisit à travers les couloirs de l'hôpital et m'indiqua une des chambres du deuxième étage dans laquelle je pénétrai avec hésitation. Je m'approchai doucement du lit unique et laissai mes yeux détailler chaque recoin de la pièce. Antoine avait souri en me voyant entrer, mais derrière cette min joyeuse, je percevai sa souffrance. Son visage était plus pâle que jamais, il avait les traits tirés et d'immenses cernes. Des tubes et des patchs étaient fixés partout sur son torse, son coup et ses bras, reliés à d'imposantes machines toutes plus étranges les unes que les autres et qui entouraient son lit.

- Salut... Souffla-t-il.

- Salut. Comment tu te sens ?

- Merveilleusement bien...

Je laissai échapper un petit rire en même temps que les quelques larmes que je n'arrivai pas à contenir. Je posai une fesse sur le bord du lit et lui prit la main. Je sentis celle de Nico se poser sur mon épaule.

- Comment va-t-on faire ? Me lamentai-je en soupirant.

- Comme nous l'avons toujours fait... Ajouta mon meilleur ami.

Ce dernier se tourna vers Antoine qui le compléta :

- Ensemble...

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