☀️Chapitre 8

Gesshokû quitta le manoir aux aurores, laissant derrière elle sa mère qui réprimait avec difficulté une larme tandis que les triplées, le jardinier et les cuisiniers, eux, ne se gênèrent pas pour pleurer des flaques.

La rouquine était maintenant sur le chemin d'un café pour rencontrer son client, qui lui donnera le but de sa mission et en quoi elle consistera.

Elle portait un haut décoleté crème aux manches et au bas évasés, un pantalon en coton et des souliers en cuir noir. Elle avait ses longs cheveux roux tressés en une natte qui lui arrivait en-dessous des hanches et était légèrement maquillée pour que l'on ne la reconnaisse pas en tant qu'assassin.

Elle trouva son client, un homme obèse en costume, qui regardait frénétiquement autour de lui avec appréhension, comme s'il redoutait de se faire attaquer à tout moment. Il était accompagné de deux montagnes de muscles également en costumes noirs, portant des lunettes.

Gesshokû marcha entre les tables sans remarquer tout ces regards subjugués sur elle jusqu'à atteindre la table du buisnessman qui sursauta à sa venu, n'ayant pas sentit sa présence.

Il écarquilla les yeux lorsqu'il la vit et elle sourit aimablement, légèrement sarcastique.

-Monsieur Zerkins? Je suis celle que vous avez embauchée.

-Asseyez-vous, je vous en pris. Madame Gesshokû, c'est un honneur de vous rencontrer en personne.

-Tout le plaisir est pour moi. Qu'en est-il de l'affaire?

-T-tout de suite, il lui tendit une large envloppe de couleur brune, il s'agit d'un homme d'affaire qui en veut à ma fortune et il me traque depuis longtemps maintenant. C'est votre cible.

-Je vois. Sans problème, il sera tué ce soir même.

-Une dernière précision. Faites attention à son garde du corps. Il lui tendit une photo d'un blond. Son nom est Kurapika récemment licencié par l'association Hunter, il est d'après ce qu'on raconte, très compétant.

Elle vit dans le regard de son client du regret comme si celui-ci voulait l'embaucher.

Elle sourit sournoisement, un peu effrayante.

-Ne vous inquiétez pas. Aucun de ces microbes de Hunter ne saura m'arrêter.

Il parut soulagé par son assurance mais aussi terrifié par la tête que la jeune femme abordait.

-L-le montant sera de 2 milliards de Jennis , étant donné les gardes potentiellement dangereux que votre cible pourrait avoir, j'ai doublé le montant initial.

-Ooh, c'est généreux de votre part, M.Zenkins. Vous verserez la moitié de mon dû avant ma mission et l'autre moitié après. Ce sont mes conditions.

-Je n'y vois pas d'inconvénients.

-Bien. Sur ce, je prends congé.

Ils se saluèrent brièvement et se separèrent.

"Un Hunter, hein" pensa Gesshokû avec malveillance.

Elle se ferait un malain plaisir à le trucider.

Elle partit faire quelques courses pour la semaine et retourna dans sa chambre d'hôtel. En rentrant, elle se surprit dans le mirroir en train de fronçer les sourcils c'est le visage de Maman Zahira qui lui apparut.

Elle partit dans la cuisine ou elle se fit du thé et et se coupa des morceaux de brioche qu'elle venait d'acheter et posa le tout dans sa chambre. Elle mangea le tout en lisant, puis opta pour une sieste pour être au taquet pour ce soir.

C'est seulement 4 heures que celle-ci se décida de se réveiller. Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire avant de se lever de son lit et partir se laver.

Elle remit les mêmes habits que son matin, laissant cette fois ses cheveux lâchés et refit son maquillage. Après tout, elle se rendait dans l'un des plus grands buildings de la ville.

Elle mit cette fois des chaussures à talon beiges et sortit de la maison, son sabre à la hanche.

Elle marchait dans les rues bondées de la ville, dans une démarche gracieuse et assurée, sillonnant entre les milles et une personnes.

Elle arriva devant l'immense bâtiment et y entra. À première vue, il n'y avait rien d'étrange. Cependant, Gesshokû remarqua que l'étage était totalement désert, il n'y avait même pas de réceptionniste.

Suspicieuse, elle allait vers l'ascenseur et y monta et appuya sur le numéro 73.

Après un long moment, elle y parvint et marcha au milieu du long couloir au tapis rouge et s'arrêta subitement.

Elle sourit sarcastiquement et dit:

-Je vois.

Tout de suite après, une vingtaine d'homme en noir défoncèrent les portes autour d'elle et l'encerclèrent.

-Ce vieux débris était donc au courant de ma venue, dit-elle avec mépris.

Elle empoigna son sabre et entendit une voix masculine calme et grave s'élever:

-"Si le papillon vole vers la douce lumière qui l'attire, c'est seulement parce qu'il ignore que le feu peut le brûler." Il semble que tu sois tombée dans un piège.

La jeune femme se retourna vivement et vit un visiteur bien inattendu. Elle plissa les yeux.

-"Nous inquiétons ton maître et il a commencé à réciter des vers obscurs d'un religieux italien dément." Continua-t-elle, le fixant de ses beaux yeux émeraudes qu'il désirait tant.

Le chef de la Brigade fantôme leva les yeux de son livre, étonné:

-Tu as reconnu la citation?

-Giordano Bruno. "Si l'étalon assoiffé court vers le ruisseau, c'est seulement parce qu'il ignore l'arc cruel, poursuivit-elle. Si la licorne court à son chaste nid, c'est seulement parce qu'elle ne voit pas le collet qui l'y attend."

-Tu lis donc.

-Comme je te l'ai déjà dit, ce n'est qu'un passe-temps, répondit-elle, un geste nonchalant de la main.

Elle le scruta d'un oeil critique. Il avait remis un bandage de sorte que sa marque sur le front soit dissimulée, ses yeux d'argent observaient la femme, il était cette fois habillé d'une chemise noire légère avec deux boutons ouverts sur son buste pâle et minutieusement dessiné et avait ses manches remontées jusqu'aux coudes, des veines bleues sillonantes sur la surface de sa peau de porcelaine.

-Qu'elle agréable surprise de te revoir dans de telles circonstances.

-Je te retourne la remarque. J'espère pour toi que tu n'êtes pas là pour te mettre en travers de ma route.

-Nous avons des objectifs différents mais la cible est similaire, dit-il avec un sourire entendu.

Gesshokû sourit en retour et répondit:

-Heureuse de te l'entendre dire. Ou sont tes compagnons?

-Ils se chargent des autres des hommes dans le bâtiment. Tu peux y aller, je me charge d'eux.

Dans un sourire reconnaissant, Gesshokû dépassa les gardes du corps à une vitesse telle qu'ils ne purent la voir se déplacer. Ils allaient se mettre à sa poursuite, seulement, Kuroro leur barrait le passage.

Gesshokû continuait son chemin en marchant calmement et elle réfléchissait. Si ce Hunter, Kurapika en était vraiment un, il serait sûrement au courant du cas de Gesshokû.

Celle-ci eût un rictus moqueur. Comme si ce nabot pouvais faire quoique ce soit contre elle.

Gesshokû avait une telle confiance en elle en toute circonstance, dégageant une aura de force étouffante. Il faudrait avoir une case de moins pour vouloir se mesurer à elle. Arrivée devant une porte en bois noir cirée, elle la défonça en un coup de talon.

Elle sourit narquoisement. Devant elle se tenait ce cher Hunter dont elle avait été mise en garde.

-Je ne me répéterais pas. Dispose et tu auras la vie sauve. Autrement, tu connaîtras une fin bien tragique.

-Je me dois de refuser. Moi aussi, j'ai une mission. De plus, qui manquerait une telle occasion que celle d'attraper la très célèbre assassin Gesshokû et d'avoir les cents milliards de Jennis mis à sa tête?

Les doutes de la jeune femme furent confirmés, il était donc au courant.

-Je vois. Les négociations sont donc terminées. Fais de ton mieux~.

Elle n'eût pas à se répéter deux fois que le Hunter lança sur la jeune femme une chaîne, l'entourant autour de celle-ci qui ne daigna même pas esquiver, se contentant de conserver cet air suffisant sur le visage.

-Une fois ma cible entre les mailles de ma chaîne, le combat est terminé. C'est la fin.

Cependant, il restait tout de même un peu sceptique quand au manque de réaction de l'assassin.

Celle-ci gloussa, amusée.

-Tu crois?

Suspicieux, il réfléchissait à quel moment il aurait pu faire une erreur et son instinct lui dicta d'activer son Gyô.

Il écarquilla les yeux de surprise face a ce spectacle qu'il n'aurait jamais cru voir un jour.

L'aura lumineuse de la jeune femme absorbait littéralement le Nen qui constituait sa chaîne. En la mangeant c'est comme si son aura augmentait considérablement, jusqu'à ce que la chaîne se brisa.

Kurapika recula furtivement, l'esprit embrumé de questions. Et si elle était de la transformation comme Hisoka?

Gesshokû rit face à son agitation.

-Je peux deviner que tu penses que je suis de la transformation. Eh bien non, pas du tout. Ceci est juste une caractéristique de mon Nen, tu coprends maintenant pourquoi l'association Hunter veut me capturer.

Gesshokû se retrouva derrière lui, lui faisant dérobé le sol de ses pieds et le reversa.

-De plus, l'issue de ce combat était courrut d'avance. Jamais je ne me ferais battre par un faible qui se laisse guider dans ce monde par la vengeance.

-Comment tu-!

-Je ne suis pas sotte, j'ai vécu plus que toi, gamin. Et j'en ai vu des vertes et des pas mûres, et les raclures comme toi, n'avancent jamais bien loin dans la vie, ils crèvent tous la gueule ouverte dans le caniveau.

Elle continua d'aspirer l'énergie vitale du Hunter, alors que celui-ci commençait à voir flou et avait terriblement froid jusqu'à ce qu'il tombe dans l'inconscience.

-Je te donne une seconde chance. Une seconde chance de changer ta route et tes motivations et une seconde chance de te laver les mains de ce sale boulot et une seconde chance de sortir, de t'enfuir loin de ce monde corrompu. Un gamin comme toi n'a et n'aura jamais sa place ici, quelqu'un d'aussi naïf et pur ne se fera que sombrer dans la folie de cette enfer et mourir fou. Si on venait à se croiser de nouveau dans de telles circonstances, je saurais que j'aurais eu tord de te laisser en vie.

Elle le laissa retomber lourdement sur le sol, celui-ci avait bien entendu ses paroles.

Elle s'avanca vers la porte du fond, amenant à sa véritable cible.

Elle tourna la poignée froide et ouvrit la porte, trouvant un homme approchant de la soixantaine assis à un bureau, les mains croisées devant son visage.

Malgré la présence menaçante et étouffante de Gesshokû, il gardait son calme et son sang-froid. Et elle savait très bien pourquoi il était ainsi.

"Il est résigné."

-Il semblerait que le temps de payer mes péchés soit venu.

-Que racontez-vous? Je ne suis ici que pour l'argent.

-Si on ne regarde le côté matériel. Pour moi cependant, vous êtes ma faucheuse. Un de mes pêchés est que j'ai dû embauché ce pauvre enfant qui n'a point sa place dans cet environnement néfaste.

-N'est-ce pas? Je lui ai dis les mêmes mots.

-J'en déduis qu'il est mort.

-Je l'ai épargné.

-Vous aussi mon enfant, vous n'avez pas votre place ici.

-Vous vous fourvoyez. Je suis née et j'ai vécu dans ce domaine.

-Et pour cela, je vous plains.

La jeune femme se retrouva derrière le vieil homme et plaça son sabre sous sa trachée.

-D'autres mots?

-Je ne souhaite qu'une chose. Ne touchez pas à mes deux filles ni à ma femme.

-Je ne fais jamais rien de plus que ma mission.

Le vieil homme rit.

-Vous êtes un bien étrange personnage. Voilà bien longtemps que mon coeur n'a pas autant battu que maintenant, face à la mort.

Et il ferma les yeux.

Sans une once d'hésitation, elle fit glisser sa lame contre sa gorge, s'asspérgeant de sang, regardant la vie quitter ce corps empreint de regrets.

Elle remit son sabre dans le fourreau et sortit son téléphone composant le numéro de son client.

-Allô. La cible à été tuée. La mission est terminée.

-Bon travail, assassin. Le reste de votre dû sera versé de suite sur votre compte.

-Bien. Et elle raccrocha, resta debout, regardant la vue par la baie, le ciel d'encre.

Elle entendit la porte s'ouvrir et elle se retourna pour voir Kuroro s'approcher du cadavre, s'emparant de nombreuses cartes.

-Beau boulot.

-Mmh.

Il s'approcha de la jeune femme qui le regardait faire, le regardant dans les yeux.

Il ne restait que peu d'écart entre eux, Kuroro sentait la respiration régulière de la jeune femme sur son torse.

Il effleura doucement la joue de Gesshokû et remis l'éternel mèche rebelle derrière son oreille.

La rouquine ne comprenait absolument pas son comportement éloquent, et était assez confuse et perdue, bien qu'elle ne le montrait pas.

-Cieri... Murmura-t-il.

Ses yeux émeraudes s'écarquillèrent, sa respiration se fit plus lourde et son coeur battait la chamade de panique.

Elle attrapa la main du brun et la serra tellement fort qu'elle se recouvrit de bleus.

-Comment diable connais-tu mon vrai nom?! S'exclama-t-elle en un hurlement.

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