•Solandia•

Sur le fil du temps, dans un monde lointain, existait Solandia. Pays immensément grand, peuplé d'une multitude de créatures, plus étonnantes les unes que les autres, se côtoyant (presque) pacifiquement.
Cette terre avait l'étrange particularité d'avoir un climat unique. Ainsi, toute l'année, l'hiver prospérait au Nord, l'été brillait au Sud, et le printemps et l'automne régnaient respectivement sur l'Ouest et l'Est.

Parmi les être hybrides et les créatures enchanteresses, vivait un jeune sorcier du nom de Jeon Jungkook. Habitant depuis toujours dans les campagnes sèches et reculées de l'extrême Sud, il rêvait de voir le monde. Mais par dessus tout, aspirait à devenir un grand et respectable sorcier.
Ses parents, sorcier et sorcière peu aguerris, tenaient une exploitation de pommes dirigeables. Ces dernières, rondes et gonflées, luisant sous le soleil brûlant comme du Crystal, étaient insoumises à la gravité. Comme un milliers de pois rouges brillants flottant dans le paysage jaune paille, les pommes éclatantes charmaient les voyageurs, qui s'arrêtaient alors, curieux de ce surprenant tableau.

C'est ainsi que Jungkook eut vent du monde, de ce qu'il n'avait jamais vu, des terres au delà de son village natal. En écoutant les récits des pèlerins, des nomades, des explorateurs en quête de connaissance et de pouvoir, il eut ouïe des prouesses d'un célèbre maître sorcier au nord du pays, qui pouvait transmettre savoir et puissance magique à quiconque souhaitait apprendre.

Mais l'homme et la femme, d'un âge mur, avaient d'autres projets pour leur unique fils. Souhaitant en faire l'héritier de l'exploitation familiale, ils s'opposaient radicalement aux envies d'évasion de leur enfant.

Mais le jour où arriva la majorité de Jungkook, lorsque ses parents furent endormis après une dure journée de labeur, il mit ses plans à exécution.

Cela faisaient des mois qu'il échafaudait en secret son échappée vers le vaste monde qui lui faisait envie. Bien sûr, il avait économisé tout l'or qu'il avait pu pour assurer son voyage.

Ainsi, lorsque les aiguilles de son antique horloge pointèrent minuit, il mit son baluchon sur l'épaule, laissa une lettre à ses parents, puis fila en douce dans la nuit.

Il quittait les terres arides et le parfum de l'herbe sèche, pour découvrir ce à quoi il avait songé toute sa jeunesse.

Munit d'une montre à gousset, d'une boussole, de quelques provisions, et d'une détermination à toute épreuve, il coupa par les champs d'orges desséchés.

Il marcha toute la nuit à travers les champs, jusqu'à ce que l'horizon laisse deviner la discrète naissance de l'aube.

Vêtu d'une grande chemise blanche vaporeuse au manches bouffantes, l'air nocturne, tiède et sec, lui donnait des bouffées de chaleur.
Il s'arrêta, et troqua sa chemise contre une tenue plus aérée.

Cela faisait des heures qu'il marchait, déterminé, et la fatigue commençait douloureusement à se faire ressentir.

Désireux de reposer ses jambes endolories, il fut soulagé d'apercevoir la lisière des bois.
Sombre et dense, la forêt occupaient les trois quarts du pays. C'est là que son réel périple commencerait. Car les bois, mystérieux et insondables, renfermaient l'imprévisible. Il avait entendu des bribes de conversations, des rumeurs, des voyageurs narrer leurs aventures au coeur de cette forêt. Et malgré sa témérité, il ne put empêcher une once d'inquiétude faire son chemin jusqu'à son esprit.

Le soleil se levait, et laissait ses rayons caresser les hautes herbes qui prenaient une teinte ambrée. La chaleur étouffante n'allait pas tarder à le faire suffoquer.

Il fut alors rassuré de pénétrer enfin parmi les feuillages.
Il observa les immenses arbres noueux, qui, d'abord éparses, se densifiaient plus il avançait.
Enfin, pas tout à fait enfoncé dans l'ombre, entre deux chênes massifs, il trouva un endroit frais et isolé pour piquer une sieste.

Le chemin allait être long, tortueux, peut-être même effrayant.

Mais il volait enfin, seul et de son propre chef, vers le destin qu'il s'était choisi.

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