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écoute la musique ci-dessus, s'il te plaît.

[moodboard concocté par mes soins]

Kaizar regarde devant lui. Il passe une main dans ses cheveux et dégaine son épée. Il respire, ferme les yeux. Il entend tout, les sabots des chevaux contre la terre, le sifflement des épées sorties de leurs étuis, les pas synchroniser de la cavalerie, les pleurs de certains jeunes hommes, les rires goguenards d'autres. C'est le silence total, pourtant la mélodie de la mort vient charmer ses oreilles. Une main se pose sur son épaule ; le commandant Alistayr.

« Majesté, devrions-nous commencer ? »

Kaizar ouvre les yeux, le regarde et caresse la croupe de son cheval. Les soldats attendent patiemment ; en face, d'autres hommes, d'autres soldats, attendent eux aussi, un signal de celui qui ouvrira le feu en premier. Il respire, ce sera peut-être sa dernière respiration. Il passe sur le devant de la ligne et cri :
« Nous allons remporter cette guerre. Nous allons rentrer chez nous et faire la fête. La défaite n'est pas une option, rayez ce mot de votre vocabulaire. Je vous demande de lever la tête, bomber votre torse et respirer, on ne sait jamais si cela sera la dernière fois. Battez-vous, tuez, nous ne pouvons pas faire preuve de pitié ici, c'est notre peau ou la leurs. Êtes-vous d'accord ? »

Il lève son épée vers le ciel. Son armée fait de même et hurle.

« FEU ! »

L'armée part vers la mort, vers le camp ennemi. Kaizar mène la marche. Les chevaux partent au galop, les hommes suivent en courant. Le chaos ne fait que commencer.


Azarius est assit sur son trône, il tend le bras en souriant.

- Que la fête commence.

Les invités applaudissent et la musique commence. C'est un bal masqué. La salle du trône est fabuleuse, tout en or vêtue, avec de grandes fresques au plafond représentant le soleil et les planètes tournantes autour. C'est majestueux. Les plantes montent jusqu'en haut des murs, et la pièce semble immense. Les nobles présents semblent être irréels, leurs costumes sont somptueux, au même titre que ce palais. Les cavaliers trouvent leurs cavalières et dansent en tournoyant. Azarius préside la table royale avec Elzbieth et ses filles. Il y a d'autres hommes important comme le conseiller du roi, et le prestigieux invité des Sunry : Alexei Petrovich, un grand général des armées russes de vingt trois ans. Elyoz se penche et murmure à l'oreille de sa petite sœur Roxanne : « Joyeux dix-sept ans. » L'aînée se lève et lui tend la main. Elle est déguisée en Artémis, déesse de la chasse. Elle porte une somptueuse robe jade ornée de biches dorées. Ses cheveux jais sont lisses et caresse son dos nu. Sa tête est décorée d'une tiare argentée en forme de feuille de chênes. Ses bras sont recouverts d'un tissu transparent, ayant des flèches brodées en noir. Roxanne se lève à son tour. Elle est déguisée en Athena, déesse de la guerre. Elle porte une robe bleu nuit reflétant ses yeux. Ses cheveux roux sont ondulés et tombent le long de son petit corps. De ses épaules à son ventre, elle est vêtue d'une sorte d'armure légère en forme d'écaille d'or, qui au niveau des épaules, remontent pour finalement suivre ses bras afin de former des ailes d'anges. Le sourire d'Elyoz se meurt. Roxanne approche sa main pour prendre celle de sa sœur, mais derrière elle, quelqu'un à enroulé sa main autour de son poignet.



Les soldats ennemis tombent comme des mouches. Le bruit est infernal, les épées crissent, les hommes hurlent, les chevaux hennissent. Son cœur bat vite, peut-être trop. Un homme se jette sur lui, il lui plante « sublimis » en pleine poitrine, le sang gicle, l'homme s'effondre. L'air à l'odeur écœurante des cadavres, la terre est remplis de morts. Il les regarde quelques secondes. Des hommes pas si différent que lui, ils sont maintenant sur le sol sans vie, égorgés, décapités, se vidant de leurs sangs. Il a la nausée. Les flèches sifflent dans l'air. Il regarde autour de lui le chaos. Les coups, le sang, la mort. Un soldat des Draconis le blesse au niveau de l'épaule, Kaizar rentre dans une rage folle, il égorge l'homme. Sa monture continue d'avancer au galop, allant tout droit vers le chef de l'armée adverse. Il se précipite vers lui, le diable dans l'âme, et lève son épée vers les cieux. Le chef ne le voit pas venir, il se tourne au dernier moment, Sublimis traverse sa gorge, sa tête tombe sur le sol. Kaizar brandit le drapeau des Draconis dans les airs, son armée hurle de plus belle ; il ne reste plus qu'à exterminer tous les autres. Il sourit, victorieux.


Elle se retourne pour regarder celui qui garde son poignet prisonnier. Il est là, en face d'elle. Cela semble presque inimaginable. Il lui sourit, prend le temps de la regarder, et elle aussi. Il est beau, imposant, intimidant. Il est grand. Le haut de son corps est habillé par une armure noire avec deux épées entre-croisées sur le torse, et le bas se constitue seulement d'un pantalon simple. Il est blond comme un ange et ses yeux gris brillent avec intelligence. Le touché de sa main est dur, sec ; ce sont des mains qui combattent.

- Voulez-vous danser avec moi ?
Elle le regarde troublée. Pourquoi Alexei Petrovich voudrait-il danser avec elle, l'inconvenance de ce royaume ? Elle fronce les sourcils.
- Il me semble que je sois déjà prise. Elle se retourne pour pointer Elyoz du doigt mais celle-ci a disparu.
Il sourit malicieusement.
- Désormais vous n'avez plus d'excuses. Décidez-vous vite, votre père nous regarde.
Azarius les fixent, Elzbieth lui parle, mais il ne répond pas ; étrange. Elle pose sa main gauche sur son épaule et glisse sa main droite dans celle de son partenaire. Quand il pose sa main sur sa hanche, elle frissonne.
- Qui êtes-vous ce soir, princesse ?
Elle rougit.
- Je vous prie, appelez-moi Athéna pour cette nuit.
Il la fait tournoyer.
- Intéressant choix.
- Je suppose que vous êtes Mars.
Leurs mains se touchent et se séparent pour s'unir à nouveau.
- Correcte.
Elle le regarde perdue.
- Je ne comprends pas. Vous disposez de toutes les plus somptueuses femmes de la cour, dont Isandre qui est assise à vos côtés et c'est vers moi que vous venez. Tentez-vous de me manipuler pour quelconques raisons ?
Il rit de bon cœur.
- Non. Et si tel étais mon souhait, je ne suis pas assez sot pour vous prévenir.
- Je n'arrive pas à vous cerner Monsieur Petrovich.
- Moi non plus Princesse, j'imagine que cela nous fait un point commun.
Elle rit.
- Pourquoi êtes-vous ici ?
Il baisse la tête et ses lèvres effleurent son oreille.
- Votre Père désire que j'entraîne vos soldats.
- Mais tous nos soldats sont parti, il y a trois mois de cela, ils se battent contre les Draconis.
Il se rapproche d'elle.
- C'est une ruse, chère Princesse, la moitié de vos troupes sont ici, dans votre palais.
Elle écarquille les yeux.
- Mais, si la moitié des troupes sont ici, l'ennemi à l'avantage sur le terrain !
- Là est toute la stratégie, il faut que votre frère et ses hommes entrent chez l'ennemi, le moyen le plus simple ? Se faire capturer.
- Mais il ne me semble pas que mon frère soit au courant de cette stratégie !
- Personne ne le sait Princesse, seulement votre Père, moi, le chef des armées et son conseiller. Cela devait rester secret, au cas où un des soldats dévoilerait le plan à causes des diverses tortures.
- Mon frère risque de mourir !
- Il risquait déjà de mourir sur le champ de bataille ; ils ne le tueront pas, c'est le Prince héritier tout de même, ils le torturerons pour sûre. Le but est de le laisser dans l'antre de l'ennemi pour les neuf mois à venir, afin qu'il puisse mémoriser parfaitement le nombre de soldats, les armements, les dédales de l'immense forteresse.
Elle lâche sa main, s'immobilise.
- Kaizar va vivre l'enfer.
Il pose sur main sur sa tête.
- Petite Princesse, l'enfer c'est ici.




Un soldat Draconis lui transperce le torse de son épée. Kaizar tombe à terre, en sang.

Le soldat descend de son cheval et le force à se lever. Il lui montre les plaines devant eux, remplis de Draconis attendant le signal pour attaquer. Le Prince se tord de douleur, son espoir de victoire s'envole. Ils ont été trahis, l'ennemi est plus nombreux qu'eux, ils vont être massacrés. L'homme le laisse tomber à terre, avec un sourire cruel. Sa tête tourne. Le soldat pose un pied sur sa blessure et appuie.
« Je m'appelle Exael Archaryas. Souviens-toi bien de mon nom pauvre Prince de pacotille. Aujourd'hui, je te sauve la vie. »
Il écorche sa peau du bout de la lame de son épée.
« Tu as tué le chef de mon armée, tu devrais mourir, mais je suis un homme bon, tu vivras. Personne ne tuera pour l'instant. Je laisserai cet honneur à ma Reine. » Le soldat aux cheveux blancs rit. « Vous êtes stupides, vous, les Sunry. Elle grandit et se construit au sein même de votre palais, prête à prendre le pouvoir à tout les moments, et vous, vous ne voyez rien ; pauvres aveugles. » Il enfonce la lame dans la plaie. « Je suis certain qu'elle te charmera de sa beauté, et t'étoufferas dans ton sommeil. »

Il commence à pleuvoir.

La Reine Draconis est morte il y a dix-huit ans de cela, de qui ce foutu Draconis parle t-il ?


« Elle grandit en silence pour mieux vous détruire. » Le rire d'Exael se perd dans le chaos de la bataille.





Elle regarde son père avec fureur. Il rit au bras de sa femme. Isandre est assise seule à attendre un cavalier ; le sait-elle ?

- Je veux que vous m'entraîniez moi aussi.
Alexei la regarde déconcerté.
- Vous entraîner ?
- Oui, Monsieur Pétrovich. Je veux tout savoir des combats, je veux devenir une guerrière redoutable.
- Votre Père ne sera aucunement d'accord.
Elle pose une main sur sa joue et sourit.
- Qui a dit qu'il devait le savoir ?
Elle baise sa chevalière et quitte la salle du trône.


Elyoz est dans l'ombre au coin de la porte, un homme se tient à ses côtés : Serkar. Il est encapuchonné, l'épaule contre le mur.

- Que décides-tu ?
Elle le regarde désarçonner.
- Comment veux-tu que je me décide ? C'est ma famille!
- Je sais mon amour, mais cela doit cesser, les gens meurent de faim dans la rue, tu les vois tous les jours. Ton père est devenu fou, ses envies de conquêtes vides les caisses de ce royaume, il pend n'importe quel villageois portant une tâche de naissance, selon lui, ils sont susceptibles d'être des Draconis.
- Ils me voudront morte aussi, je suis une héritière.
- Tu es la fille de ton père. Tu n'es pas coupable de sa folie, ils le savent. Tes sœurs seront épargnées.
- Et mon frère ?
- Si tu l'arrêtes à temps oui. C'est au peuple de choisir son dirigeant.
Elle chuchote.
- Je suis d'accord avec toi, Serkar, mais je ne peux laisser ma famille se faire détruire.
Il lui prend la main.
- Tes sœurs sont hors de danger, et Kaizar n'est pas une menace pour l'instant. La seule cible aujourd'hui, c'est ton Père.
Elle inspire.
- Dans ce cas, je suis d'accord.
Il l'embrasse.
- Bienvenue chez les rebelles, mon ange.
Elle observe son Père de loin, tout sourire avec son affreuse femme.
- J'ai une question Elyoz.
- Oui ?
- Sans compter les crimes qu'il commet sur le peuple, pourquoi détestes-tu ton père ?
Elle a le regard aussi noir que la panthère sur son portrait.
- Il a fait assassiner ma mère, venant d'accoucher de Kaizar pour que sa maîtresse devienne la Reine légitime.
Il serre sa main.
- « Un croc pour un croc, un œil pour un œil. Le sang à coulé et il coulera encore. » Mon père m'a bien enseigné les valeurs de notre famille, et maintenant, je vais les appliquer sagement.
Ils s'enfoncent dans les couloirs du palais.

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