18 : DYLAN + RENDEZ-VOUS = JALOUX

Le café était bondé. Par le temps glacial et brumeux, toute la ville avait eu la bonne idée de s'y retrouver. Les lieux faisaient le meilleur chocolat chaud à cinquante kilomètres à la ronde, chacun voulait profiter de l'élixir cacaotée. Jennyfer et moi avons été accueillies par un ramdam de chuintement de machines à café, de tintement de vaisselle et de musique d'ambiance couverte par l'écho des conversations.

Les murs étaient cachés par de grandes bibliothèques où toute la sélection des Goncourt sur les dix dernières années côtoyaient les albums enfantins, avec des lapins qui apprenaient à faire du vélo et des tortues qui ne savaient pas se brosser les dents. Les chaises et tables étaient dépareillées, les bibelots et autres vieilleries s'entassaient sur des étagères, des guéridons, là où il y avait de la place. Un canoë à l'envers pendant au plafond, menaçant à tout moment de s'effondrer sur une immense table de banquet en bois brut, sur laquelle des start-upers travaillaient, AirPods enfoncés jusqu'au cerveau. Le café était un savant mélange de bistrot de campagne et de lieu urbain branché. Les vieux y trouvaient une ambiance familière, les jeunes goûtaient à un instant citadin dans une commune de 50 000 habitants où on avait parfois l'impression d'être coincés.

Au milieu des groupes d'amis et de travail, il restait une minuscule table ronde dans un coin. Jennyfer et moi nous sommes jetées dessus, laissant nos skates à nos pieds. J'ai tiré une chaise en fer forgé blanc, le dur du siège m'a fait mal aux fesses. Tout le reste de notre entrevue, je me suis efforcée de ne pas me tortiller pour soulager mon malaise. J'ai commandé le fameux chocolat chaud en vogue, Jennyfer a demandé si on pouvait mettre du lait de soja à la place.

─ Quelle honte ! me suis-je exclamée, pour rire.

─ J'y peux rien, je supporte pas le lactose. À moins que tu veuilles passer le reste de ce rencard à m'attendre devant la porte des toilettes.

Deux choses : Jennyfer n'avait pas de pudeur, elle était crue, ça me plaisait beaucoup ; venait-elle de dire que c'était un rencard ? Le petit bonhomme aux contrôles des manettes de mon corps a dansé. Impossible de retenir mon sourire.

─ C'est un rencard ?

─ Si tu veux que ça en soit un, ça peut, a-t-elle conclu.

J'ai acquiescé. Un peu mon neveu ! J'ai tenté d'imiter sa nonchalance.

─ Ouais, pourquoi pas.

─ D'acc, le rencard peut officiellement commencé. Donc toi, c'est... Gi... Ginette... Gilda ?

Je me suis prêtée à son petit jeu.

─ Gina, l'ai-je reprise.

─ Ah pardon, tu m'excuseras, j'ai vu tellement de date aujourd'hui.

─ C'est rien, c'est rien, je comprends. Toi, c'est Jessica, c'est bien ça ?

─ Jennyfer, m'a-t-elle corrigé à son tour. OK, un partout. Qu'est-ce que tu fais la vie, Ghislaine ?

─ Gina.

─ Pardon.

J'ai rétorqué, me mettant dans le personnage :

─ Oh, moi tu sais, je vadrouille de droite à gauche. Je suis très backpack. Il me faut pas grand-chose. Une bonne paire de chaussures, mon tapis de yoga et j'accueille les aventures comme elles viennent à moi. Pas plus tard que la semaine dernière, j'étais à Bali pour une retraite spirituelle. Ça a changé ma vie. Les gens là-bas, ils ont le cœur sur la main, tu vois. Ils ont rien mais ils donnent tout, quand tu rentres ici, tu prends vraiment conscience de la chance que tu as de vivre avec un toit au-dessus de toi et de la nourriture dans ton Frigo.

Le sourire de Jennyfer s'est élargi au fur et à mesure de ma tirade. Je m'en délectais, j'aimais qu'elle me trouve drôle, c'était un de mes meilleurs atouts. Je l'ai apostrophée :

─ Et toi, Johanna, tu fais quoi dans la vie ?

─ Jennyfer.

─ Excuse-moi, vraiment.

─ T'inquiète. Bien moi, je suis plus fast life, tu vois. Le taf, le taf, le taf. J'ai besoin de travailler, d'être productive, c'est ce qui me fait avancer. J'ai lancé ma propre entreprise récemment, je vends des programmes fitness. J'avais grave besoin d'être ma propre boss, tu vois, de dépendre de personne. Comme ça, je fais mes horaires, je gère mes clients, mais c'est pas pour autant que je glandouille, attention. Comme je t'ai dit, moi c'est boulot, boulot, boulot. Je me lève à 4 heures, je lis, je mange un petit-déj' hyperprotéiné, après à 6 heures je vais à la salle au moins deux heures tous les jours. Zéro jours off, évidemment. Je rentre, smoothie : avocat, beurre de cacahuètes, chou kale et spiruline, et je taffe toute la journée jusqu'à 23 heures.

─ Wouah, ça a l'air fatiguant.

─ Ah ouais, c'est sûr, mais c'est un lifestyle, c'est un mindset. Faut savoir ce que tu veux dans la vie !

Elle était si bonne comédienne, elle en venait presque à me tromper. J'ai baissé les yeux en gloussant. J'espérais que personne ne nous entendait, on devait passer pour deux sacrés numéros. J'ai baissé les yeux et ai chuchoté :

─ On est bêtes.

─ Un peu, a-t-elle confirmé. Mais c'est marrant.

Nos chocolats sont arrivés, crémeux, mousseux et fumants. J'ai plongé mon petit doigt dans la tasse pour récupérer la mousse de lait qui menaçait de déborder et l'ai léchée. Divin. Celui de Jennyfer ressemblait trait pour trait au mien, même si je refusais de croire qu'il serait aussi bon. J'ai enveloppé la tasse de mes dix doigts pour les réchauffer. La porcelaine me brûlait les phalanges, mais j'avais si froid que j'ai ignoré la douleur. Du bout de sa cuillère, Jennyfer a raclé l'écume de chocolat chaud. La conversation est remontée au premier degré. Elle m'a dit :

─ Tu te débrouilles vraiment pas mal en skate.

─ Ah ouais ? me suis-je étonnée. J'ai l'impression d'être nulle.

─ Ça fait quoi, un mois, deux mois que tu en fais ? Tu arrives presque à faire un ollie, c'est pas évident.

Je n'y croyais pas. Chaque jour, des gamins inconnus se présentaient au skatepark sans avoir jamais mis un pied sur une planche et ressortaient deux heures plus tard bien meilleurs que moi.

─ T'essaies juste d'être gentille. Entre toi et moi, je suis pas terrible.

Jennyfer a ri. Lorsqu'elle a levé les yeux sur moi, ils pétillaient de malice. Elle a avoué :

─ Bon d'accord, y a mieux, comme élève. Mais ça va, t'as du potentiel.

─ Pour une fille, tu veux dire, ai-je ajouté.

Ma remarque l'a interloquée.

─ Pour une fille ? Comment ça, pour une fille ? Tu penses que, par nature, les filles ne skatent pas aussi bien que les gars ?

Renvoyé de la sorte, l'argument me faisait honte. Ce n'était pas ce que je pensais, c'était pourtant ce que j'avais dit. J'ai craint que Jennyfer me prenne pour une relou anti-féministe.

─ Non... Je sais pas pourquoi j'ai dit ça.

─ Moi, je sais. C'est ce que tout le monde dit, et du coup, même nous, on commence à y croire un peu.

Elle avait fini sa mousse, dévoilant un liquide d'un brun profond. Ça sentait le cacao à plein nez. Mes doigts s'étaient accoutumées à la chaleur de la tasse, ils n'étaient pas moins rouges pour autant.

─ En vrai, c'est pas simple d'être une meuf dans ces milieux-là, m'a-t-elle expliqué. Les types te loupent vraiment pas. Si t'es douée, ils te respectent avec un certain dédain. En mode, ils espèrent secrètement que tu te loupes en public. Si t'es nulle, ils se moquent. Les blagues sur la cuisine, les sandwichs... Meuf, si tu savais comme j'en ai entendu !

─ Tu fais quoi, dans ce cas-là ?

─ Tu répliques. Si tu t'écrases, t'es fichue. Tu leur fous un coup dans les burnes et tu leur dis que la prochaine fois, c'est la castration !

J'ai éclaté de rire, mais face à son air grave, je l'ai soupçonnée d'être sérieuse.

─ Et sans la violence ? ai-je demandé.

─ Sans la violence ? Pourquoi je ferais sans la violence, sans les insultes, quand les mecs s'en fichent ? Pourquoi je jouerais à la meuf douce et diplomate alors que toutes mes potes ont dû partir du skatepark parce que les mecs pissaient dans leurs sacs ou faisaient semblant de corriger leur posture et en profitaient pour les peloter ? Tu fais comment, quand t'es face à un gamin de treize piges, comme l'autre tout à l'heure, et il te dit : « Dégage, femme ! » et que tous ses copains gloussent comme des dindons ? Tu fais comment, Gina, pour pas lui foutre ton poing dans sa gueule et le traiter de tous les noms ? Si tu réponds gentiment, tu renforces les stéréotypes, si tu l'ignores, tu lui donnes un passe-droit pour recommencer. Ça fait dix ans que je fréquente des skateparks, c'est la même chose partout. Alors ouais, t'as les grands qui régulent, les darons qui ont des filles et qui engueulent les petits. Mais ils sont pas toujours là, et les gosses t'écoutent pas. Alors dis-moi, Gina, t'as une solution ?

J'ai secoué la tête, prise de court.

─ C'est bien ce que je pensais, a conclu Jennyfer.

L'aigreur de sa voix m'a décontenancée mais pas surprise. Jenny n'était pas une fille calme, elle bouillonnait, sans cesse. Elle était sanguine, impulsive et agressive. C'était ce qui faisait son charme. Elle était tout le contraire de Théa. C'était peut-être la raison pour laquelle elle m'attirait autant : j'avais tendance à rechercher dans mes nouveaux crushs ce qui manquait dans les anciens. J'ai bu une gorgée de chocolat chaud pour combler le silence. Je me suis brûlée la langue, je n'ai même pas senti le cacao fort.

─ Pardon, s'est excusée Jennyfer. Je voulais pas t'engueuler, t'y es pour rien.

─ T'inquiète, l'ai-je rassuré. Je comprends le ras-le-bol.

─ C'est un truc qui me tient énormément à cœur : la sécurité dans les skateparks. L'école de commerce, c'est pour ça. Je veux monter un skatepark dédié aux femmes, où y aura zéro tolérance au harcèlement et au sexisme.

J'ai écarquillé les yeux avec enthousiasme.

─ C'est trop bien ! Je te donnerais grave mon argent si j'en avais.

Son sourire a illuminé la pièce.

─ Merci. Tu seras ma première visiteuse, si tu veux. On t'apprendra enfin à faire un ollie.

─ Eh ! J'espère que d'ici-là, je saurai le faire.

─ Ah oui ? m'a-t-elle taquinée. C'est bien d'avoir de l'espoir.

J'ai poussé gentiment son coude, elle a ri de plus belle. Autour de nous, les conversations nous enveloppaient comme un cocon. Il y avait tellement de bruit que personne ne faisait attention à nous. Une chaleur est née au creux de mon estomac. Pour la première fois depuis la rupture, j'étais heureuse.

Jennyfer a payé mon chocolat chaud, malgré mes insistances. Au fond, ça m'arrangeait bien, les cadeaux de Noël avait sifflé mes économies. Mais j'ai fait la meuf vexée quand on est sorti du café. Pas pour longtemps, juste histoire d'accuser le coup. La nuit menaçait de recouvrir la ville, les réverbères des rues et les phares des voitures étaient déjà allumées en prévision. On a remonté les rues du centre-ville jusqu'au prochain arrêt de bus, baignées dans la lueur grise et verte de la fin de journée.

Les trottoirs étaient humides, une averse avait déferlé pendant notre pause dans un autre monde. L'air était empli de particules d'hiver, de pluie et d'odeur de friture des commerces alentours. Quand on est arrivé à l'arrêt de bus, plusieurs personnes s'agglutinaient sous le porche, de crainte de la douche. Jennyfer et moi nous sommes adossées au panneau publicitaire sur le côté, j'avais les mains dans les poches de ma veste.

─ Tu prends lequel ? ai-je lancé pour meubler.

─ La C et toi ?

─ La B.

Elle a acquiescé. Le malaise devenait palpable. On venait pourtant de passer l'après-midi toutes les deux, mais soudain, on n'avait plus rien à se dire. Jennyfer rappait le bout de sa chaussure contre le macadam, je regardais le mouvement de ses pieds, faute d'un meilleur endroit où poser le regard. Laquelle de nous allait faire le premier pas ? Ou alors, allait-on prendre nos bus respectifs sans un mot de plus ? C'était probable, si elle était aussi une poule mouillée que moi. Ma grand-mère maternelle disait : « Oh la la, Gina, t'as de la goule, t'as de la goule mais tu te débines bien vite ! » Cette phrase ne m'avait jamais autant sied.

Au loin, un bus a pointé le bout de son capot, le C est apparu en lettres lumineuses au-dessus du pare-brise. Une file de bouchons s'était formée à un rond-point en aval, on avait encore un peu de temps. Gina, c'était maintenant ou jamais.

─ Alors...

─ Bon, a-t-elle fait au même instant.

S'en est suivie une jouxte de politesse pour décider qui gagnait la parole. J'ai insisté pour que Jennyfer parle, j'avais trop peur.

─ C'était un rencard cool.

─ Donc c'était un rencard pour de vrai ? C'était pas une blague ?

Jennyfer a froncé les sourcils.

─ Je blague pas beaucoup, moi.

Pourtant, on a souri toutes les deux. Nerveusement, d'accord, mais des sourires quand même. En voyant le bus avancer de millimètre en millimètre, les gens avaient commencé par se serrer les uns contre les autres sur le quai, avec la crainte farfelue qu'il n'y aurait pas assez de place pour eux tous. Jennyfer et moi sommes restées à notre place, un nœud a tordu mon estomac. J'étais partagée, mitigée entre mon cœur et ma raison. Jennyfer me plaisait énormément, mais... ce n'était peut-être pas le bon moment...

Et puis merde, pourquoi toujours attendre que les choses aillent mieux ? Elles ne s'arrangeraient jamais si on ne les faisait pas bouger.

Son bus arrivait. J'ai attrapé la main de Jennyfer, et l'ai attirée à moi, pour lui faire la bise, les doigts derrière son crâne. Au dernier moment, je lui ai glissé à l'oreille.

─ Ce que j'ai dit l'autre soir, dans la salle de bain, ça vaut toujours.

Elle a tressauté dans mes mains, avant de se détacher d'un hochement de tête timide, mais entendu. Son bus s'est arrêté devant l'arrêt. Jenny a été des dernières à monter. Elle s'est installée sur la banquette du fond, quand elle est passée devant moi, elle a fait un signe de paix avec son index et son majeur. Je lui ai répondu d'un salut de la main. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine.


**


Le soir, après le repas, j'étais allongée dans mon lit, à faire des tests de personnalité sur mon ordinateur quand une vibration a secoué mes draps. J'ai mis un temps interminable à trouver mon téléphone, quand enfin, j'ai voulu décrocher, l'appel était manqué. J'ai rappelé Dylan. De toute évidence, Monsieur avait fini de bouder sans raison. Il a décroché dès la première sonnerie :

─ Allô.

─ Déso de pas avoir répondu tout de suite. Ça va ?

─ T'inquiète. Ouais, ça va mieux. Au moins, c'est terminé le bac blanc.

Il n'était pas loquace. Non pas que Dylan Mercier l'ait jamais été, mais là, c'était flagrant.

─ Ouais, ai-je opiné. D'ailleurs, c'est quoi le délire de lundi matin ? Tu t'es pointé une heure en retard.

Je commençais à trop bien le connaître. Je l'ai pratiquement entendu hausser les épaules avec indolence.

─ Zéro délire. J'ai loupé le réveil, c'est tout.

Je ne le croyais pas. Plus tôt, dans notre relation, j'aurais accepté son mensonge, me disant qu'il avait une raison. Cette fois, mon inquiétude ne laissait plus rien passer. Je l'ai cuisiné.

─ T'as passé de bonnes vacances ?

─ Nickel.

Quand quelqu'un ne vous réciproquait pas la question, c'était soit qu'il n'en avait rien à faire, soit qu'il était trop concentré sur son bobard pour y penser. J'ai dit :

─ Mec...

─ Oh ! M'appelle pas mec, s'est énervé Dylan. Manquerait plus que tu m'appelles « gros ».

─ Je peux t'appeler « gros » ou « frère », si tu y tiens.

─ Appelle moi juste Dylan.

J'ai soupiré.

─ OK, Dylan, ai-je repris en insistant sur son prénom. Arrête de me prendre pour Maryvonne, la reine des connes.

Il a ri jaune.

─ J'ai vu Jennyfer, cet aprèm. Elle m'a raconté qu'elle partait et tu lui en voulais.

Silence à l'autre bout du fil. J'ai patienté jusqu'à ce qu'il s'insurge :

─ T'es sérieuse ?

Prévisible. Dylan n'aimait pas qu'on fasse des trucs dans son dos. À cet instant, je pensais encore pouvoir contrôler sa réaction :

─ On était au skatepark, c'est venu comme ça. Chill.

─ T'es allée au skatepark sans moi ?

─ Je suis allée au skatepark en pensant t'y trouver, mais tu faisais ton caca nerveux. J'ai vu Jenny, on a discuté. J'étais censée faire quoi ? Me casser parce que Dylan Mercier n'était pas là ?

─ Bah ouais, a-t-il répliqué effrontément.

J'ai perdu les mots. Les yeux au plafond, j'ai lâché le téléphone pour le faire tenir en équilibre contre mon oreille. J'ai compté les secondes de blanc. Un... deux... trois... Dylan a repris :

─ En fait, tu crois trop t'es notre pote. Tu crois trop que t'es dans le groupe parce que t'as fait deux ou trois aprèm au skatepark avec nous.

C'était si brusque, je ne voyais pas d'où venaient les reproches. Un poids m'a oppressé la poitrine pendant que Dylan a invectivé de plus belle :

─ Jenny, c'est pas ta pote, Kärcher non plus. Moi, à la limite, je suis ton pote, tu vois, mais c'est tout. Et mon groupe de potes, c'est mon groupe de potes. Viens pas te mêler trop de ma vie, Gina.

J'ai récupéré mon téléphone et me suis redressée sur mon lit, bouillonnante, au bord des larmes.

─ Putain mais qu'est-ce que te prends ? C'est quoi ton problème ?

─ C'est quoi mon problème ? Toi, c'est quoi ton problème ? T'es là, en train de me faire les yeux doux et tout, à me faire croire des trucs, des putains de trucs de ouf, tu me laisses larguer Clémence comme un iench alors qu'en fait... alors qu'en fait t'es lesbienne. C'est être quelle genre de meuf, ça ? Et tu veux te taper ma sœur, en plus. Vas-y, avoue un peu.

─ Dylan...

─ C'est bon, lâche-moi. Vie de ma mère, c'est une ouf, celle-là.

Il a raccroché, je suis restée comme une gourde sur mon lit, incapable de comprendre tout ce qui venait d'arriver. Dylan savait. Comment ? Non, mauvaise question : qui lui avait dit ? La réponse était simple, je ne voyais qu'une personne capable d'une telle traîtrise.

Quand je vous dis que j'ai dégondé la porte de la chambre de Teresa en un coup de pied...

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