10 : DYLAN + RÉPUTATION = EXPLOSION


Le lundi matin, je fêtais les une semaine d'anniversaire de mon plan machiavélique pour faire tomber Dylan Mercier. C'était l'heure d'un premier bilan.

Dylan Mercier était le tombeur des dames de notre lycée. Après une soirée trop arrosée, il avait pris entre ses griffes ma douce et naïve petite sœur, Teresa, avant de la jeter sur le bas-côté de la route comme un mouchoir usagé – ne faîtes pas ça, par ailleurs, ça pollue ! En la voyant s'effondrer en sanglots entre mes bras, ni une, ni deux, j'ai décidé de mettre fin au règne de Dylan. Je l'ai approché, je suis devenue son amie, je me suis pris une cuite avec lui. Au passage, j'ai découvert qu'il n'était pas si mesquin que pensé, et que ses potes étaient géniaux. Il n'en restait pas moins un connard égoïste, manipulateur et briseur de cœurs. À présent, j'étais partagée entre la sympathie que je lui portais et la frustration de ne pas le voir se remettre en question. J'étais face à un dilemme : est-ce que je continuais le jeu de séduction ou est-ce que j'abandonnais ? Dylan ne changerait pas, j'en avais de plus en plus peur. Teresa était passée à autre chose, elle dragouillait un gars de sa classe. Je n'avais même plus de motifs de revanche. Après le départ de Dylan, la veille, je me posais la question : en vrai... de quoi je me mêle ?

J'ai peut-être exagéré, j'ai peut-être cru à tort que Dylan brisait les filles qu'il séduisait, sans me dire que ces filles s'en remettaient. Il n'y avait qu'à voir Teresa et la vitesse à laquelle ses larmes avaient séché. Et si personne n'en voulait à Dylan ? Si je m'étais inventée un rôle de justicière inutile ? Il était peut-être temps de laisser tomber.

Au pire, je pouvais toujours lui casser son skateboard.

Seulement, dans mes doutes et mon aveuglement, j'avais oublié un détail primordial, que ce lundi précis allait ramener à la surface : en dépit de ses bons côtés, Dylan restait un fuckboy dénué d'empathie.


La journée avait mal commencé. En arrivant en cours d'économie – en retard, mais le prof m'a acceptée – j'ai fait face à mes camarades, bureau rangé et stylo à la main. Les cahiers et classeurs restaient sagement dans les sacs et l'enseignant tenait contre sa poitrine une pile de polycopiées. Ça n'annonçait rien de bon. En me glissant à ma place, j'ai chuchoté à ma voisine :

─ On a contrôle ?

Elle a acquiescé, le prof m'a grillée.

─ Gina, dépêche-toi, sors tes affaires et tais-toi.

La pression est montée, mes oreilles se sont échauffées. J'avais passé ma soirée à travailler, mais je n'avais pas ouvert mon cahier d'éco. J'avais la fâcheuse tendance de ne pas noter les examens, par flemme. Je me disais : « Un contrôle, quand même, je ne l'oublierai pas. » Mais devinez quoi ? J'avais oublié.

Quand les sujets ont été distribués, et que le charabia m'a sauté aux yeux, j'ai paniqué. Les énoncés m'ont semblé vaguement familiers, j'étais presque sûre d'avoir fait ce test l'année d'avant. Les réponses, en revanche, pas moyen de remettre la main dessus à l'intérieur de mon cerveau. J'ai rendu une copie presque blanche, le prof a accueilli ma feuille avec un soupir las. Quelle plaie ! J'avais fait tous mes devoirs, sauf l'éco. Encore une appréciation pourrie sur le bulletin, c'était la période où elles étaient rentrées, en plus !

De mauvaise humeur à cause du fiasco en éco, j'ai passé le reste de la matinée à tirer la gueule. Après la pause, je suis arrivée en retard au cours d'histoire, j'ai dû aller chercher un papier. Quand il m'a vue, Étienne a plaisanté :

─ Ah, ça faisait longtemps, je me demandais ce qui t'étais arrivée.

─ Oh, votre gueule Étienne !

Au moins, je l'avais vouvoyé. Il s'est raidi, il a dit : « Qu'est-ce qu'il se passe, Gina ? » J'ai dit : « Pardon. » Il a dit : « Tu viendras me voir à midi. » J'ai dit : « D'accord ». Il m'a donné mon papier, quand je suis revenue avant de déjeuner, il m'a filé une heure de colle. « Sans rancune » m'a-t-il lancé. Il était cool Étienne, c'est dommage qu'il devait faire appliquer un règlement.

Les ennuis s'accumulaient. Dans la file de la cantine, mes cheveux se sont pris dans la fermeture du manteau de quelqu'un d'autre. J'ai oublié ma carte, la surveillante m'a faite poireauter pendant cinq minutes pour me punir. J'ai regardé mon groupe de potes avancer dans la file en riant pendant que j'emmerdais sévère. Quand enfin, on m'a libérée, quelqu'un avait pris le dernier crumble aux pommes. À ce stade, j'étais à deux doigts de pleurer.

Debout, mon plateau à la main, je cherchais du regard les gens de ma classe. Ils n'étaient pas à leur place habituelle. Une main s'est levée dans ma direction. Dylan me faisait signe de le rejoindre à sa table. J'ai pensé : « Et puis merde ! » J'ai posé mon plateau en face de lui. Dans sa bande, il y avait plus de tête de cons qu'on pouvait en compter : le gratin des popus de ce bas-monde, ces mêmes personnes avec qui je m'étais bourrée la gueule dans le garage de Dylan. Je ne me rappelais d'aucun de leurs prénoms, mais eux se souvenaient du mien. Je les ai accueillis d'un sourire faux, j'étais pas d'humeur.

Dylan ne m'a même pas laissé le temps d'enlever mon manteau.

─ Devine quoi ?

─ Quoi ?

─ J'ai rompu avec Clémence.

J'ai repris mon plateau et me suis barrée sous les yeux ébahis de la tablée. C'était le drama de trop, la goutte d'eau qui avait fait éclater le vase en mille morceaux. Je me sentais incapable de gérer la crise. Sans un mot, je me suis installée au fond de la cantine, en bout de table, seule avec mon repas. Les yeux fixés sur mon repas, j'ai englouti mon assiette en quelques minutes. Le stress me donnait faim.

Je sentais les regards interloqués sur moi, j'entendais les murmures à mon sujet courir dans le réfectoire. Je n'en avais rien à faire. J'ai reçu un message de Gaëlle me demandant ce que je foutais, je l'ai ignorée. Par pitié, laissez moi manger en paix ! Requête impossible, veuillez réessayer.

Je décortiquais mon Babybel quand quelqu'un a tiré la chaise en face de moi. C'était Teresa. Elle n'a pas pris de pincettes :

─ Tu fous quoi ? T'es punie ?

─ Je suis dans ma bulle, je ne t'entends pas.

─ Tu te ridiculises, personne mange tout seul à la cantine.

J'ai levé les yeux au ciel.

─ C'est bon, je vais pas me désintégrer parce que j'ai mangé une fois seule.

─ Peut-être, t'en sais rien, c'est encore jamais arrivé.

─ Qu'est-ce que tu veux, Titou ?

Elle n'avait même pas pris son plateau pour déjeuner avec moi. Elle avait planté ses copines pour venir me faire chier. Teresa, son téléphone collé à sa main comme une extension de son bras, s'est penchée par-dessus la table, et a chuchoté :

─ T'as entendu pour Dylan Mercier ?

─ Quoi Dylan Mercier ?

─ Il a rompu avec sa copine. Elle est rentrée chez elle tellement elle pleurait.

─ Ah...

Teresa avait l'œil qui pétillait de triomphe, ça n'annonçait rien de bon.

─ Tu penses que ça veut dire que j'ai mes chances, maintenant ?

─ Oh Seigneur, ai-je murmuré.

─ Il m'avait dit que si ça ne tenait pas à sa copine, il...

Je l'ai coupée, incapable d'avoir cette conversation à nouveau.

─ Non, Titou. Non, ça n'arrivera pas. Puis, je croyais que tu fricotais avec un gars de ta classe ? Il lui est arrivé quoi ? Il t'a bavé dessus pendant que vous vous embrassiez ?

Teresa a tiré une grimace narquoise.

─ C'est fini avec lui, m'a-t-elle révélé.

─ Déjà ?

Le pauvre n'avait pas duré trois jours. Teresa Lopes était la nouvelle Dylan Mercier ou bien je rêvais ?

─ Enfin, c'est lui qui m'a dit qu'on arrêtait. Attends, je te montre les messages.

Quand elle m'a tendu son téléphone et que j'ai lu la conversation avec son prétendant, j'ai écarquillé les yeux. Je connaissais le prénom, j'avais voyagé sur son vélo. C'était Jean Morrisson. Il lui reprochait : « ah mdr x) enfin c'est pas que je t'aime pas t'es une fille géniale mais bon ya des rumeurs comme quoi t'as fais des trucs avec dylan mercier et moi ça me plais pas trop o_O c'est pas contre toi ou quoi mais bon voila tu comprend ^^». Alors que je retenais ma rage, Teresa le défendait.

─ C'est pas grave, en vrai. Puis si Dylan est célibataire, je préfère mille fois tenter ma chance avec lui.

Teresa avait deux grands défauts : elle aimait les bad boys et n'était pas féministe. J'avais beau lui répéter que ces principes la desservaient, elle n'écoutait rien. Ce que j'en retenais, c'était qu'en plus d'un skateboard, j'avais un vélo à casser. Jean Morrisson était vraiment un gros c...

De plus, la malédiction Dylan Mercier avait frappé : Teresa se traînait une sale réputation. Tant qu'elle repoussait les garçons avec des petits pénis, ça m'allait, mais je craignais que l'affaire ne prenne de l'ampleur.

─ Titou...

─ T'as raison. Je vais lui envoyer un message.

Ni une, ni deux, le téléphone s'est envolé de mes mains. Je n'ai même pas eu le temps de l'engueuler qu'elle avait écrit à la vitesse de la lumière. On aurait dû inscrire Teresa à des cours de piano, elle aurait fait des merveilles.

─ Envoyé ! s'est-elle exclamée, fière. Tu veux savoir ce que je lui ai dit ?

─ Non, ai-je répondu pour la forme.

Mais ça me démangeait de lire son message. Je lui ai pris le téléphone des mains : « coucou, c'est vrai que tu n'es plus avec clémence ? si jamais tas besoin de parler je suis là 😆 »

─ C'est bien non ? Ça fait la fille attentionnée.

Ça faisait surtout la fille désespérée. J'ai jeté un coup d'œil rapide à la table de Dylan, il textotait sous la table. Il a regardé dans notre direction, bien conscient que Teresa et moi étions ensemble. Le téléphone a vibré entre mes doigts. Il avait répondu : « cool merci j'y penserait ». Pendant que Teresa lisait, j'ai regardé Dylan à travers la cantine. J'aurais juré qu'il m'avait fait un clin d'œil.


**


Clémence Jourdain est revenue en début d'après-midi. En apparence, elle allait bien. Sa queue de cheval ne laissait dépasser aucun cheveu rebelle, ses vêtements étaient lavés et repassés et sa posture était droite, comme si elle marchait continuellement avec un manche à balai dans le dos – dans le dos, j'ai dit. Mais si vous connaissiez un tant soit peu Clémence, la nouvelle du jour se lisait sur son visage. Si joviale d'habitude, elle paraissait... éteinte.

Le poids de la culpabilité m'a assommée. Loin d'être naïve, je connaissais ma responsabilité dans l'histoire. Pour ma défense, je ne pensais pas que Dylan l'aurait fait pour de vrai ! Je le croyais attaché à Clémence. Je détestais l'idée d'être à l'origine de ce retournement de situation...

OK, faux. J'étais en partie flattée, mon ego adorait l'idée d'être si importante que ça. Mais ce n'était pas un plaisir pour autant !

Coup de chance – ou pas, selon les points de vue –, j'avais un cours de sport dans l'après-midi. J'ai retrouvé Clémence sur un terrain de badminton. Son coup de raquette était triste et mou, chaque seconde semblait la rapprocher du moment où elle s'effondrerait. Dans mon esprit, j'ai longuement débattu l'idée d'aller lui parler. J'avais peur qu'elle me déteste. On parlait peut-être de Clémence Jourdain, une véritable agnelle, mais l'impossible pouvait se produire. Je tenais à mon nez.

Je l'observais du coin de l'œil. Elle perdait tous ses matchs, régressait de terrain en terrain, le professeur lui criait dessus, sans ménagement. N'y tenant plus, j'ai profité de ne pas jouer pour aller la voir. Elle était assise sur un banc du gymnase, le menton entre ses mains, les coudes sur ses genoux.

─ Coucou Clémence.

Sa réponse douce était à peine audible :

─ Coucou...

─ Comment tu vas ?

Elle a seulement soupiré, ça en disait long. Les larmes lui sont montées aux yeux, un instant j'ai cru qu'elle allait s'émietter entre mes doigts.

─ Je suis sûre que t'as entendu, m'a dit Clémence.

J'ai acquiescé.

─ Ouais, j'ai entendu. Je suis désolée.

─ Merci.

Elle jouait avec sa raquette, la faisait tourner sur elle-même. Le mouvement vif m'hypnotisait. Il m'en fallait peu. J'ai cherché quoi lui dire de plus pour la réconforter, les mots ne venaient pas. J'avais envie de lui dire que c'était un con, qu'il l'avait trompée des dizaines de fois, mais était-ce une bonne idée ? Elle n'avait peut-être pas conscience de la moitié des frasques de son petit ami. Soudain, Clémence a parlé.

─ Merci d'être là. Personne d'autre n'est venu me voir. Tu es vraiment gentille. Je sais que ça doit te mettre dans une position inconfortable.

Sa dernière remarque m'a faite lever un sourcil. Mon cœur s'est emballé : est-ce qu'elle savait ?

─ Pourquoi tu dis ça ?

─ Quand il a rompu, Dylan m'a dit que c'était parce qu'il était plus amoureux, et qu'il crushait sur quelqu'un d'autre.

─ Ah... Il a dit ça ?

Une goutte a perlé sur mon front. Mes mains moites agrippaient fermement le manche de ma raquette. J'étais en stress total. Clémence a ajouté :

─ Je crois savoir qui c'est... Des gens m'ont raconté des trucs, il y avait des vidéos en story Insta. J'ai rien contre toi, Gina, mais...

J'étais à deux doigts de prendre la fuite. Clémence a lâché la bombe.

─ Je peux plus blairer ta sœur. Elle est qu'en seconde et elle se croit tout permis. Elle fait beaucoup trop la belle. Je suis sûre que Dylan ne l'aime pas tant que ça, il s'est juste convaincu qu'il l'aime bien !

Je suis restée amorphe. Clémence venait de me coincer dans une impasse. Si je lui donnais raison, je trahissais ma sœur, si je disais la vérité, je me mettais Clémence à dos. Avec le recul, j'ai pris la pire décision, mais sur le moment, j'étais en mode survie.

─ Ouais, elle est insupportable. Pardon pour elle.

─ Dylan finira par se rendre compte qui est le mieux pour lui.

J'ai esquissé un sourire contrit. Au loin, mes coéquipiers m'indiquaient que c'était mon tour de jouer. En courant vers le terrain, j'avais chaud.


**


─ Tu es sûre que c'est à cause de toi ?

J'ai acquiescé.

─ Certaine. Il m'a dit hier soir qu'il larguerait sa copine si c'était ce qu'il fallait faire pour me faire craquer. Et aujourd'hui, il la largue.

Théa s'est pris le visage entre mes mains, atterrée. J'étais dans la même détresse qu'elle. C'était comme si le monde s'accélérait autour de moi et que je ne parvenais pas à tenir le rythme et la distance. Ma petite amie a dit :

─ C'est en train de t'échapper, Gina. Pour de vrai, t'es en train de faire plus de mal qu'autre chose, et pas à Dylan, en plus de ça.

Elle avait raison. Clémence Jourdain était en mille morceaux, Teresa nourrissait des espoirs vains et passait pour la grande méchante. Cent fois depuis l'après-midi, je m'étais repassée le film du cours de sport, rongée par le remords. J'aurais dû prendre sa défense, j'aurais dû au moins demander à Clémence de ne rien dire, j'aurais dû lui assurer que je réglerai le souci à la maison. J'aurais dû, mais je n'avais rien fait.

─ Qu'est-ce que je suis sensée faire ? me suis-je accablée.

Je ne voyais pas la lumière au bout du tunnel, je n'étais même plus sûre qu'il ait une fin. Théa m'a raisonnée, calme :

─ Arrête de voir Dylan, dis-lui une fois pour toute que tu n'es pas intéressée et que tu faisais ça pour une blague, ou une vengeance. Enfin, laisse tomber Dylan. Dis la vérité à Clémence, dis la vérité à ta sœur et repars sur des bases propres.

─ Je peux pas faire ça !

─ Pourquoi ?

─ Tout le monde va m'en vouloir !

Théa a été patiente, sans hausser le ton, elle m'a reprochée :

─ Ça, il fallait peut-être y penser avant de te lancer dans une idée irréfléchie.

─ J'y ai réfléchi, j'y ai juste mal réfléchi ! Tu veux savoir comment ça s'est passé dans ma tête ? J'ai pensé : Dylan Mercier fait souffrir les filles, pourquoi est-ce qu'il ne souffrirait pas lui aussi ? Je vais faire souffrir Dylan Mercier comme il fait souffrir ses victimes, ça lui apprendra. Œil pour œil, dent pour dent. OK, il y a des failles dans mon plan. J'avais pas pensé à l'effet ricochet. Mais ça partait d'une bonne intention !

─ Ça partait pas d'une bonne intention, tu viens de dire que tu voulais faire souffrir quelqu'un. C'est l'inverse d'une bonne intention !

─ Ah ! ai-je grogné.

Je me suis prise la tête entre les mains, toutes ces complications me donnaient mal au crâne. Voyant ma panique, Théa a cherché à me calmer.

─ Chaton, c'est pas grave. Je t'assure. Si on prend du recul, c'est vraiment pas grave. Mais tu peux quand même rectifier tes erreurs et t'excuser.

Ses paroles rassurantes aidaient à mettre de l'ordre dans mon esprit. J'avais l'impression d'y voir plus clair. J'ai hoché la tête.

─ Ouais, ouais. Je vais faire ça. Je vais rompre avec Dylan.

─ Rompre avec Dylan, a-t-elle ri.

─ Enfin, tu m'as compris.

─ Oui, j'ai compris.

On a changé de sujet de conversation, et j'ai ignoré le déferlement de mes pensées. Théa a dû le voir, mon visage s'animait de tics alors que mon cerveau cogitait. Même une fois le Skype coupé, le flot de réflexions ne s'est pas apaisé. Dans mon lit, je me suis tournée et retournée, à fixer l'heure et à me taper le crâne pour m'assommer. Laissez-moi dormir, avais-je envie de crier. J'étais assaillie par la culpabilité d'avoir fait du mal indirectement à Clémence mais... mince, ce n'était pas moi qui l'avais larguée. Théa se trompait, je n'étais pas la méchante de l'histoire. C'était Dylan. Encore Dylan. Toujours Dylan. Il n'avait aucune empathie pour les filles, il était prêt à détruire une belle relation pour pécho quelqu'un qui lui résistait. Clémence était une victime désolante, certes, mais elle restait une victime de plus.

J'avais tendance à considérer Théa comme la voix de la raison. Elle était plus intelligente, plus mature, plus responsable. Mais Théa vivait chez les Bisounours. Le monde avait besoin de guerriers dans mon genre.

Honnêtement ?

À mon sens, briser le cœur de Dylan Mercier était encore et toujours une idée de génie. Et je venais de faire un énorme pas vers l'objectif final. 

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