Chapitre 3
Pourquoi ? De tous les hôpitaux de la ville il avait fallu que SooHyun vienne dans celui où je travaillais. Je restais un moment plantée sur le pas de la porte, hésitant entre rentrer dans la chambre ou m'enfuir en courant. Je finis par entrer dans la pièce mais me dirigeais vers le petit garçon, ignorant SooHyun :
« Alors Adam, comment tu te sens ?
-Je suis fatigué.
-C'est normal, il se fait tard et tu as eu une dure soirée mais ne t'en fais pas, dans quelques minutes le médecin va passer te voir une dernière fois et tu pourras rentrer chez toi.
-D'accord.
-Hey !!! Pourquoi tu m'ignores ? Demanda SooHyun. Je roulais mes yeux dans mes orbites.
-Tu m'excuses une seconde Adam, je vais voir le Monsieur casse-pied là bas, j'en ai pour une seconde. Je me dirigeais vers SooHyun. -Quoi ?
-Pourquoi tu ne t'occupes pas de moi ?
-Parce que de un, tu es arrivé en dernier, de deux les blessures de ce petit garçon sont un tantinet plus grave que ta petite coupure au dessus de l'oeil et de trois, je n'ai pas envie de m'occuper de toi. Tu me casses suffisamment les pieds chez nous sans qu'en plus tu viennes en rajouter sur mon lieu de travail. Pourquoi tu as demandé à me voir moi ? On est des dizaines d'infirmière célibataires et potentiellement dragable.
-Oui je sais mais j'avais envie de voir à quoi tu ressemblais en tenue d'infirmière. Le spectacle n'est pas désagréable. Je sentis qu'il commençait à bouger son bras.
-Pince moi les fesses une seule fois et je t'assure que tu ressortiras avec un plâtre. Il reposa sa main sur son genou.
-D'accord. Kiseop entra dans la pièce.
-Oh Aude, vous êtes déjà là.
-Oui Docteur.
-Très bien, expliquez moi le cas des patients.
-Sur le lit là bas il y a Adam, 7 ans. Il était dans l'incendie qui s'est déclaré en ville. Il a une brûlure sur le bras droit. Et ici nous avec Shin SooHyun, 25 ans, coupure à l'arcade et sur l'avant-bras, mais il peut attendre. C'est certainement un bagarre qui a dégénéré à cause de l'alcool et ... des filles pour ne pas changer.
-Je t'ai entendu !
-Vous vous connaissez ? Reprit Kiseop.
-Je vous présente mon charmant et agréable colocataire.
-Je me disais bien que ce nom me disait quelque chose.
-On vous a parlé de moi à ce que je vois. Maintenant que je suis une célébrité, vous pouvez m'examiner ?
-Oui.
-Au moins quelqu'un qui sait faire son travail ici.
-Dès que j'aurais examiné Adam.
-Quoi ? » Voir SooHyun perdre son sourire me fit retrouver le mien. Pour une fois qu'il se faisait remettre à sa place par quelqu'un d'autre que moi, j'éprouvais une satisfaction personnelle devant ce spectacle. Je regardais Kiseop s'occuper d'Adam dans un coin de la pièce. Cet homme avait tellement de charisme et un vocabulaire qui s'étendait plus loin que le champ lexical de l'entre-jambe. C'est avec lui que j'aurais dû partager un appartement plutôt qu'avec ce « jeune cadre dynamique ». Dynamique au lit oui. Au moins avec Kiseop, je n'aurais pas risqué le viol toute les cinq minutes. De toute façon, avec lui j'aurais certainement été consentante, pas comme avec SooHyun. Il avait beau être mignon et bien bâtit, je n'avais pas envie de finir occasionnellement dans son lit comme la majorité des gens se l'imaginait parce que nous étions des gens de sexes opposés vivant ensemble. De toute façon, la mode était au plan cul ces derniers temps. Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant que de telles pensées me traversaient l'esprit. SooHyun avait peut-être raison après tout, j'avais sûrement besoin d'un homme, comme il savait si bien me le répéter à chaque fois que je lui reprochais de faire trop de bruit lors de ces parties de jambes en l'air. Kiseop fini d'examiner Adam :
« Bien mon garçon, tu vois la jeune et jolie jeune fille là bas ?
-Oui.
-Elle va te faire un joli pansement et dans 10 minutes tu seras dehors.
-Merci Monsieur.
-Pas de problème bonhomme. Il tendit son poing qu'Adam tapa en guise de check. Kiseop s'avança ensuite vers SooHyun. -Bon, à nous. Il examina la plaie qu'il avait au dessus de l'oeil tandis que j'essayais d'attraper désespérément le kit de soin pour le pansement d'Adam, sauf que ce dernier était trop haut.
-Aish, pourquoi ma mère ne m'a pas fait un peu plus grande ?
-Que vous arrive-t-il ?
-Je n'arrive pas à atteindre le kit de soin.
-Attendez je vais vous aider. Kiseop s'approcha et attrapa l'objet que je convoitais, tout en posant une de ses mains dans le bas de mon dos. Il me tendit ensuite le kit en me faisant un grand sourire.
-Merci.
-Je vous en prie. Et ne vous plaignez plus sur votre taille, après tout on dit bien que tout ce qui est petit est mignon.
-Hey bats les pattes Docteur Karter, reprit SooHyun. -C'est ma colocataire donc ma propriété. Il n'y a qu'un homme qui a le droit de la toucher et c'est moi. Une fois fait, on verra si je te la laisse. Kiseop le regarda d'un air choqué.
-Ecoute SooHyun, je vais restée polie parce qu'il y a un enfant, mais ça se réglera à la maison. Je pris le kit de soin et allais voir Adam tandis que Kiseop retournait vers SooHyun. -Alors mon grand, tu es prêt ?
-Est-ce que ça va faire mal Madame ?
-Appelle moi Aude, je ne suis pas si vieille que ça pour être appelée Madame. Tu sais quoi ? Je vais te montrer sur ce nounours ce que je vais te faire. » Je pris la peluche que nous utilisions pour calmer les enfants quand ils avaient peur et avaient du mal à se calmer en présence des médecins. Se faire soigner à cet âge par des personnes en blouse blanche n'était jamais très rassurant, mais avec les bons mots et les bons gestes, on arrivait toujours à trouver une solution.
Pendant que je m'occupais d'Adam, Kiseop s'occupait du cas de SooHyun. Il était arrivé à l'hôpital avec une coupure au niveau de l'arcade ainsi que son avant-bras. Dans quel pétrin s'était-il encore fourré celui là ?! Le courant ne passait pas vraiment bien entre lui et Kiseop et il ne pouvait s'empêcher de le foudroyer du regard :
« Bon ce n'est pas grand chose, dit Kiseop, quelques points de suture et il n'y paraîtra plus.
-Je vais garder une cicatrice ?
-Peut-être, mais si vous en avez une elle se verra à peine.
-Tant mieux, je n'ai pas envie que mon magnifique visage soit défiguré. Quoique cela pourrait exciter les filles.
-Vous êtes un sacré phénomène vous.
-Quels sont vos intentions envers Aude ?
-C'est juste mon élève, pourquoi une telle question ?
-Votre regard dit le contraire.
-Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
-Écoutez, de ce que j'ai compris, ma réputation me précède et je sais très bien quand un homme regarde une femme avec envie. Je ne suis peut-être pas le meilleur colocataire dont une femme puisse rêver, loin de là, mais Aude est une fille bien et même si je ne lui montre pas, je tiens un peu à elle, et je n'ai pas envie de la revoir pleurer à cause d'un homme comme elle l'a fait lors de sa dernière rupture. D'ailleurs ce garçon là a dû garder quelques cicatrices après que je l'ai remit à sa place.
-Elle est au courant ?
-Non, j'ai une réputation à préserver. Tout cela pour dire que je sais que les médecins ont tendance à s'amuser avec les infirmières. J'espère que vous n'avez pas l'intention de faire pareil avec elle. On doit moins bien s'occuper des patients avec un bras cassé.
-Ne vous en faite pas, je ne suis pas de ces médecins qui cherchent à faire un concours avec leur collègue. La prochaine fois que je trouverais une femme, je compte bien l'épouser. Alors ne vous inquiétez pas trop pour elle, si je m'intéresse à elle c'est qu'il y a de bonnes raisons. Et avec moi elle sera toujours entre de meilleures mains qu'avec vous. Je vais lui demander de vous soigner et vous pourrez retourner chez vous. Aude.
-Oui ?
-Quand vous aurez fini vous ferez des points de suture à Monsieur.
-Très bien docteur.
-Bonne fin de soirée Monsieur Shin. »
Pendant ce temps, Carla venait d'arriver pour prendre son service. Elle avait commencé les gardes de nuit bien avant moi et avait déjà son petit rituel. Elle arrivait toujours un quart d'heure à l'avance pour pouvoir boire un café tranquillement, histoire de rester éveillée pour les longues nuits chargées. Même si aujourd'hui c'était moi qui avait eu le droit au rush à cause de l'incendie. Elle alla se changer dans les vestiaires puis se dirigea ensuite vers la machine à café. Pendant qu'elle attendait que sa boisson soit prête, elle sentit une main lui tapoter l'épaule :
« Hoon ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Il s'est passé quelque chose ?
-Oh, les garçons ont encore eu des ennuis dans un bar.
-Tu n'es pas blessé ?
-Non, il y a juste SooHyun et Eli qui ont prit des coups. Moi j'ai tendance à me cacher quand il y a de l'orage dans l'air.
-C'est un bon réflexe je dirais. Mais j'en connais une qui doit être ravie que SooHyun soit ici.
-Je le pense aussi. D'autant plus qu'il a demandé à la voir personnellement.
-Ouh mauvaise idée, Aude a tendance à s'agacer plus vite quand elle manque de sommeil.
-Oh il verra bien. Je.... je peux te payer un café ?
-C'est que j'en ai déjà un.
-Oui, suis-je bête.
-Et puis je vais prendre mon service dans pas longtemps.
-Je vois, dommage.
-Mais Vendredi soir je suis libre. L'hôpital m'a accordé un jour de congé. Un sourire plus que radieux illumina le visage de Hoon.
-Très bien, alors je passerais te prendre Vendredi soir. »
Après avoir obtenu un rendez-vous avec Hoon, Carla alla saluer Kevin qui était au bout de sa vie. Il n'en pouvait plus et avait hâte que cette garde se termine mais il lui restait encore une surprise. Il devait encore s'occuper d'Eli :
« Je comprends mieux ce que ressent Aude maintenant quand elle a les garçons chez elle, dit-il.
-Pourquoi cela ?
-C'est juste humainement impossible d'être aussi chiant.
-Ouh un mot vulgaire dans la bouche de Kevin, c'est rare. Qu'est-ce qu'il t'arrive pour que tu réagisses comme cela ?
-C'est ce Eli là, mais quel macho fini. Au début ce n'est pas moi qui devait s'occuper de lui mais son dossier est passé dans les mains de trois infirmières différentes pour finir par atterrir dans les miennes.
-Qu'est-ce qu'il a fait ?
-Pinçage de fesses, propositions indécentes, sous entendus plus que douteux. Le grand classique quoi. Bon j'y retourne que j'en finisse au plus vite et que j'aille me coucher.
-Range tes fesses, il pourrait les pincer elles aussi.
-Si il fait cela, je l'attache au lit.
-Attention, cela pourrait l'exciter. » Kevin se dirigea désespérément vers la chambre d'Eli. Il avait hâte d'en finir. C'était la première fois que ces deux là se rencontraient, ils ne s'était jamais vu chez moi mais Eli insupportait déjà mon meilleur ami. Il entra dans la chambre, bien décidé à faire sortir son patient le plus vite possible et de rentrer chez lui. Eli était le dernier obstacle entre Kevin et son lit. Au début, il l'ignora totalement jusqu'à ce que ce dernier prenne la parole :
« Où sont passé toutes les jolies infirmières ?
-Parties à la course, il faudra vous contenter de moi.
-Un mec ? Génial. Bon aller dépêchez vous qu'on en finisse et que j'aille me faire plaindre, c'est qu'il y a du bon poisson à pêcher ici.
-Charmant.
-Oh allez mec, tu ne vas pas me dire qu'une fois de temps en temps tu n'en profite pas dans la salle de repos ?
-Si, entre deux arrêts cardiaque je trouve toujours cinq minutes pour m'en mettre une sous la dent.
-Haha trop drôle. Je vois, vous êtes un hôpital de coincés, tant pis, j'irais m'amuser ailleurs.
-Du moment que vous ne revenez pas ici après une nouvelle bagarre vous pouvez faire tout ce qu'il vous plaît. Bon je fais votre pansement et vous pourrez sortir. Eli dévisagea Kevin. -Quoi ?
-Je vous reconnais, vous êtes en photo dans la chambre de Aude. Vous êtes amis c'est ça ?
-Oui.
-Ce qui explique le côté coincé. Dans ce cas là on peut se tutoyer, on a le même âge. Je m'appelle Eli.
-Je sais merci, on entend tellement parlé de toi. Moi c'est Kevin.
-Ah oui ? C'est Aude qui vante mes mérites ? Je savais que cette fille était folle de moi, elle ne veut juste pas se l'avouer c'est tout.
-Je ne dirais pas ça si j'étais toi.
-Pourquoi ?
-D'après elle tu es, je cite « un chaud de la queue qui a un besoin compulsif de sauter tout ce qui bouge pour masquer ton complexe d'infériorité. » Elle n'a pas trouvé d'où vient ton complexe mais elle pense que ça vient de ton entre-jambe qui doit être légèrement inférieur à la taille moyenne.
-Aish celle là ! Je vais lui grimper dessus et on verra qui est diminué physiquement en dessous de la ceinture !
-J'espère que tu ne ratera pas ton coup car si c'est le cas tu risques de ne plus pouvoir avoir d'enfants. Bon trêve de bavardage, finissons tes soins. Kevin prit tout ce dont il avait besoin et fit le pansement d'Eli.
-Tu as les mains super douces pour un mec. Tu ne serais pas gay par hasard ?
-Haha, venant d'un homme qui saute tout ce qui bouge c'est risible. Tu sais, les premiers signes d'homosexualité apparaissent comme cela. C'est la phase où tu refoule ta vraie nature. Bon j'ai fini. Au plaisir de ne jamais te revoir. »
Au même moment, je terminais les soins de Adam :
« Et voilà mon grand, c'est fini. Tu as été très courageux.
-Merci Aude, tu ne m'as même pas fait mal. Je peux te faire un bisous ?
-Bien sûr. Je me penchais vers lui et obtenue ma récompense.
-Dis moi, le Monsieur là bas c'est ton amoureux ?
-Heu non pas vraiment, pourquoi ?
-Parce qu'il n'arrête pas te de regarder.
-C'est parce qu'il aimerait être aussi intelligent que moi. Allez file, il est temps d'aller au lit maintenant. Adam partit avec sa maman et je devais maintenant m'occuper de SooHyun. -Bon, au tour du grand bébé maintenant.
-Pourquoi tu dis cela ?
-Ce n'est pas toi qui a peur des aiguilles ?
-Je ne vois pas de quoi tu.... haaa qu'est-ce que c'est que ça ? SooHyun se crispa sur son lit quand il me vit sortir une grosse seringue.
-Détends toi, c'est juste pour nettoyer ta plaie. Par contre pour l'anesthésie il faudra que je te fasse une piqûre, directement dans la chair.
-Alors non merci. Je suis fort, je devrais supporter la douleur.
-Comme tu voudras. » Je pris le désinfectant et m'occupais d'abord à nettoyer et recoudre l'avant-bras de SooHyun, puis passais à son arcade. C'était la première fois que je me retrouvais aussi près de lui depuis que je le connaissais et cette situation me perturbait quelque peu. Et la sensation de son souffle venant se perdre dans le creux de mon cou n'aidait en rien. Je fis un effort pour ne pas me laisser déstabiliser. Après tout j'avais à faire à SooHyun, et je connaissais sa façon d'agir. Si il avait entrevue la moindre lueur d'espoir, il ne m'aurait pas lâché jusqu'à obtenir ce qu'il voulait et je n'avais pas envie de faire partie de sa collection de trophée de chasse. Comme je le disais si bien, coucher avec SooHyun c'est comme coucher avec la moitié des filles de la ville. Je commençais à planter l'aiguille dans sa peau, ce qui le fit grimacer, mais au bout de quelques instants il se décontracta et je pus continuer mon œuvre. Je remarquais qu'il me fixait durant toute la durée de l'opération qui jusque là avait été des plus silencieuse :
« Aude.
-Hum hum.
-Je n'avais jamais remarqué.
-Remarqué quoi ?
-A quel point tu es jolie. J'eus un rire nerveux.
-C'est l'alcool qui te fait dire ça ou alors c'est que tu n'as pas eu de fille dans ton lit depuis 24 heures ?
-Aucun des deux.
-Oui c'est cela. J'ai vu les résultats de ta prise de sang et vu ton taux d'alcoolémie, moi je pencherais pour cette réponse.
-Pense ce que tu veux. Quand je ne te fais pas de compliment ça ne va pas et quand je t'en fais ça ne va pas non plus.
-Je ne t'ai jamais demandé à ce que tu m'en fasses. Et si tu veux tout savoir je suis loin d'être jolie.
-Je suis sûr que Kiseop pense le contraire.
-Tsss.
-En parlant de lui, qu'est-ce que tu attends de cet homme ? Il t'intéresse ? Tu as déjà eu des pensées impures envers lui ? Raconte moi tout.
-On est juste collègue, mais si tu y tiens tant je peux m'envoyer vite fais en l'air avec lui avant de rentrer. Même si ça fait quelques temps que je n'ai eu personne tu sais ce que l'on dit, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Maintenant arrête de t'agiter, j'ai presque fini.
-Très bien. SooHyun se tue. Le soucis avec lui, c'est qu'il ne restait pas silencieux plus de trente secondes. -Tu t'es bien débrouillée tout à l'heure avec ce petit garçon.
-Normal, je sors tout juste d'un stage en pédiatrie. Puis j'ai toujours été douée avec les enfants. Je n'ai peut-être pas beaucoup de qualité mais j'ai au moins celle là.
-Tu en veux plus tard ?
-Je suis une fille, alors bien sûr que oui.
-Je vois. J'imagine que comme toute les filles tu rêves aussi du prince charmant et du grand mariage avec la belle et longue robe blanche avec une église remplie d'invités et une repas à faire baver des rois et des reines.
-Pas du tout. Je suis une fille mais j'ai la tête sur les épaules, je sais très bien que le prince charmant n'existe pas. Vivre avec toi me conforte dans cette idée d'ailleurs. Non moi je veux juste un homme qui puisse me comprendre et me respecter un minimum. Pour ce qui est de la cérémonie je ne veux pas un truc pompeux et dégoulinant de luxe. Non moi je veux quelque chose de simple , avec juste mes meilleurs amis et ma famille proche. Et si je pouvais, je me marierais en pleine nature, au beau milieu d'une forêt. Je réalisais que je partais dans des divagations quand je vis SooHyun me regarder avec de grands yeux ronds. -Pourquoi je te raconte cela moi, les gardes de nuit me fatiguent plus que je ne le pensais. Et voilà j'ai fini, tu peux rentrer chez toi.
-Cela va faire deux ans que l'on partage notre quotidien et je m'aperçois que je ne connais rien de toi. Je ne suis définitivement pas l'homme qui te rendra heureux. Il se leva, pris sa veste et s'arrêta sur le pas de la porte quelques instants. -J'espère que tu le trouveras cet homme dont tu rêves, tu le mérites, tu es une fille bien et tu vaux toujours mieux que moi, alors arrête de te dévaloriser comme tu le fais. » Il sortit, me laissant seule au beau milieu de cette grande chambre silencieuse. Je me laissais tomber sur le lit en prenant une grande respiration que j'avais retenu en présence de SooHyun. Mes mains tremblaient
Trois jours plus tard, j'avais enfin fini mes gardes de nuit et il était grand temps. J'étais épuisée physiquement, bien que faire des nuits blanches à l'hôpital était toujours plus reposant que de voir un défilé de bimbo chaque soir. Ce matin là, enfin plutôt ce début d'après-midi là, je me levais et vis SooHyun en train de préparer le petit déjeuné. D'abord pas très réveillée, je vis qu'il y avait deux bols sur la table :
« Tu as fait nuit blanche toi aussi ? Lui demandais-je.
-Oui, je suis rentrée tard et je ne me suis pas endormi tout de suite. J'étais avec Océane.
-Océane... Océane.... Pourquoi ce nom me dit quelque chose ?
-Tu l'as déjà vu, elle est venue deux fois à la maison.
-Ah oui ça me revient maintenant. Vous sortez ensemble ?
-Non, on se voit juste... régulièrement.
-Je vois le délire. Au fait, tu ne m'as pas dit d'où est partie la bagarre l'autre jour. Tu en as encore dragué une en couple avoue.
-En fait, c'est plutôt moi qui me suis fait dragué et j'ai refusé les avances.
-OMO, elle était catcheuse ou quoi ?
-Dit plutôt IL.
-Quoi, tu t'es fais draguer par un mec ? Haha haha haha.
-Arrête de rire, ce n'est pas drôle.
-Si ça l'est. Et il t'a frappé parce que tu lui as mit un vent ?
-Pas lui, son copain. J'ai voulu lui expliquer que jamais je n'aurais cédé et qu'il n'avait rien à craindre mais il ne m'a pas cru. Dis, tu crois que j'en ai pour combien de temps avec ses points de sutures. Je me levais et m'approchais de lui pour examiner sa blessure.
-Tu cicatrises vite, je dirais qu'à la fin de la semaine je pourrais te les enlever. J'allais retourner à ma place quand il m'attrapa par le poignet. -Quoi encore ? J'ai répondu à ta question.
-L'autre jour le petit Adam a eu le droit à un bisous quand tu l'as soigné parce qu'il a été très courageux.
-Et ? Il me regardait fixement. -C'est pas vrai, toi aussi tu veux un bisous ?
-J'ai vraiment été très courageux donc je mérite un petit peu plus mais un bisous fera l'affaire.
-Très bien. Après tout c'est vrai que tu as été un très gentil garçon. Je pris le rôle de la jeune fille docile et me mis sur la pointe des pieds pour être le plus possible à sa hauteur. Quand il tendit ses lèvres, je commençais à approcher mon visage du sien. -SooHyun, entre-ouvre un peu ta bouche voyons, tu mérites beaucoup mieux qu'un bisous d'adolescent. Il m'obéit aveuglément, c'est à ce moment là que j'en profitais pour glisser la tranche de citron qui allait habituellement dans son thé.
-Ah mais ça va pas ! Qu'est-ce qu'il te prend ?
-Tu as sérieusement cru que j'allais t'embrasser ?
-Oui.
-Tsss, mon pauvre SooHyun, ce jour là n'est pas encore arrivé. » Je retournais m'asseoir et terminais de déjeuné en paix.
Quinze jours plus tard, j'étais encore plus au bout du rouleau qu'après mes gardes de nuit et pour cause, j'étais tombée malade. Il y avait eu une épidémie de grippe à l'hôpital et avec ma chance légendaire, je faisais partie des rares membres du personnel à l'avoir attrapé. Cependant, j'avais refusé tous les arrêts de travail de mon médecin et avais continué de travailler malgré les tentatives de mes collègues pour me convaincre de rester chez moi. Mais j'avais vraiment besoin de mon salaire, c'est pourquoi je continuais d'aller à l'hôpital, en prenant deux fois plus de précaution pour ne pas contaminer les patients. Ayant un patron assez compréhensif, il m'avait mit dans un secteur assez calme, ce qui me permettait de ne pas trop fournir d'effort. Tout aurait pu très bien se passer si SooHyun s'était montré aussi compréhensif. En effet, bien que je sois malade, il avait continué sa petite vie sexuelle avec Océane comme si de rien n'était. N'arrivant pas de base à dormir à cause de mes maux de tête et de ma fièvre, les cris de plaisir incessants de cette fille ne m'aidaient en rien. Car oui, même avec mes écouteurs sur les oreilles, je pouvais entendre tout ce qu'il se passait, à tel point que j'en avais envie de me crever les tympans. Cependant, au bout de quatre jours et après être passé à côté de plusieurs malaises dans la même journée, j'avais fini par capituler et prendre des jours de repos. Je rentrais donc chez moi, il était à peu près 1 heure. Quand j'arrivais, je vis que les chaussures d'Océane étaient là. Encore. Cependant, l'appartement était plongé dans un silence quasi morbide mais qui faisait tellement du bien à entendre. J'en déduis donc que les deux chauds du slip devaient dormir. Je me dirigeais vers la cuisine où je me fis chauffer de l'eau pour me préparer une tisane. En attendant, j'allais dans la salle de bain pour prendre mes médicaments. Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris qu'Océane était en train de prendre un bain avec MON Ipod sur les oreilles. Le problème c'est qu'elle eut aussi peur que moi et échappa mon lecteur dans l'eau. Énormément fatiguée et très à cran, je ne pus m'empêcher d'hurler :
« Putain c'est quoi ton problème ?! On ne t'a jamais appris à ne pas toucher aux affaires des autres ?!
-De quoi ? Je pensais que ce mp3 était à SooHyun.
-Un Ipod rose, à SooHun ? Bah voyons, je veux bien que l'ouverture d'esprit est dans l'air du temps mais il ne faut pas déconner non plus.
-Qu'est-ce qu'il foutait en plein milieu du salon alors si il est à toi ? Il n'avait qu'à être dans ta chambre.
-Je te signale que j'habite ici aussi alors je laisse traîner mes affaires où je veux !
-En parlant de ça, ça ne me plaît pas trop que tu partages cet appartement avec lui. Je ne suis pas rassurée et ça perturbe mes nuits avec lui. Tu comptes déménager.
-Alors celle là c'est la meilleure. Je sortis de la salle de bain et me allais dans la chambre à SooHyun, où il dormait profondément. J'allumais et retirais la couverture du lit. -SooHyun !
-Qu'est-ce qu'il se passe ? Dit-il à moitié endormi.
-Tu vas gentiment dire à ton purge testicule de quitter les lieux ou je m'en charge moi même. Et crois moi ce ne sera pas la même.
-Et pourquoi cela ?
-Parce que j'en ai marre. Cela fait une semaine que je supporte sa tronche et ses cris incessants, j'ai besoin de repos, tu comprends SooHyun ? De repos.
-Vas te coucher, ça passera demain.
-Très bien. Je pris toute les affaires qui se trouvaient au pied du lit, y comprit celles de SooHyun et retournais à la cuisine.
-Hey mais qu'est-ce que tu fais ? Je passais devant Océane qui avait daigné sortir de son bain. Une fois à la cuisine, j'ouvris la fenêtre et balançais les affaires. SooHyun essaya de m'en empêcher mais il arriva trop tard. -Tu es folle ? Qu'est-ce qu'il te prend ?
-Je t'avais prévenu SooHyun, là c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
-Mais enfin explique toi, je ne comprends pas ce qu'il se passe.
-Il se passe que Mademoiselle ici présente n'a rien trouvé de mieux à faire que d'échapper MON Ipod dans l'eau de SON bain. Tu sais ce truc qui m'empêche de l'écouter brailler quand tu la sautes pour que je puisse dormir.
-C'est bon ce n'est qu'un objet technologique.
-Un objet technologique ? SooHyun cet objet comme tu dis m'a coûté un bras et tu le sais que je n'ai pas beaucoup d'argent avec mon salaire d'élève infirmière. Tu le sais ça SooHyun! C'est d'ailleurs pour cela que je suis coincée ici avec toi. La bouilloire se mit à siffler, ce qui m'agaça encore plus.
-Tu ne veux pas te calmer cinq minutes ?
-Me calmer ? Non je suis loin de pouvoir me calmer ! Je suis malade, j'ai de la fièvre, je suis à bout et toi tu n'as respecté cela en rien durant toute la semaine qui a précédé. Océane se joignit à nous dans la cuisine.
-Et qu'est-ce que j'aurais du faire ?
-Je ne sais pas tu aurais pu te dire que vu que j'étais malade j'aurais besoin que l'on s'occupe de moi, que j'aurais besoin de réconfort, d'aide et de repos. Au lieu de ça tu as ramené ta pétasse tous les jours et tous les jours je l'ai entendu hurler comme la dernière des possédées. Si tu avais tant envie de la voir que ça, tu aurais dû l'emmener dans un bois, là où est sa véritable place. J'étais en pleure, signe de mon extrême fatigue, car je ne pleurais devant personne. Mes larmes ne voulaient plus s'arrêter de couler. Sauf que niveau parole, j'avais été trop loin, ce qui avait énervé Océane.
-Qu'est-ce que tu viens de dire sur moi ? Elle s'approcha de moi, la colère dans les yeux. -Venant d'une fille coincée qui n'a que son boulot et ses études dans la vie, je te trouve très mal placée pour donner des leçons aux autres. Je sentis que la situation s'envenimait et vu la force que j'avais, si je me prenais un coup, j'étais sûre de me retrouver sur le carreau. Elle commença à agiter ses bras dans tous les sens, signe qu'elle voulait bien m'en coller une mais SooHyun l'arrêta. Ma chance continuant, leurs mains percutèrent la bouilloire qui tomba sur le sol et m'éclaboussa d'eau brûlante.
-Han Aude, ça va ? » Demanda SooHyun plus calmement. Je tendis la main, lui signifiant que si un mot de plus sortait de sa bouche, la situation aurait mal tourné pour lui. Je me dirigeais silencieusement dans ma chambre et préparait activement un valise. Je pleurais toujours et je ne parvenais pas à savoir si il s'agissait de larmes de fatigue, de douleur ou de colère. Certainement les trois mélangés. Je refermais mon sac quand SooHyun vint dans ma chambre :
« Qu'est-ce que tu fais ?
-ça ne se voit pas, je m'en vais.
-Et tu vas où ?
-Qu'est-ce que ça peut te faire ? Il posa ses deux mains sur la valise pour m'empêcher de continuer.
-Il est hors de question que je te laisse sortir. Tu es malade, il se fait tard et il fait froid dehors.
-Crois moi, même le froid de la nuit n'est rien comparé à ici. Maintenant laisse moi partir.
-Non !
-Très bien, alors tu la mets dehors.
-Quoi ?
-Tu m'as très bien entendu, c'est elle ou moi. Il resta silencieux. -Très bien j'ai compris. » Je lui retirais violemment les mains de ma valise, la fermais et partis. Après un trajet qui ressemblait à une épreuve, j'arrivais enfin chez Kevin. Quelques jours plus tôt, il m'avait dit que si je voulais me reposer, je pouvais me rendre chez lui, mais je m'étais bien gardée de la dire à SooHyun, comme ça il ne saurait pas où me trouver. Après être arrivée, Kevin soigna mes brûlures et m'installa dans son lit. Étant très proche, nous avions l'habitude de dormir ensemble depuis que nous nous connaissions. J'étais exténuée mais je sentais que le sommeil aurait du mal à venir à cause des nerfs. Je tentais de me calmer par le biais de différentes techniques de respiration :
« Je me sens vraiment ridicule, finis-je par dire.
-Pourquoi ?
-Tu nous aurais vu tout à l'heure, on aurait dit un couple qui se disputait. Je lui ai même demandé de choisir entre elle et moi. Je crois que j'ai complètement craqué.
-Tu es fatiguée, c'est normal que tu agisses ainsi. Puis si tu veux mon avis il a poussé le bouchon un peu trop loin.
-Maurice... Kevin et moi partions en fou rire. Il n'y avait que moi pour sortir une blague aussi pourrie.
-ça ne s'arrange vraiment pas toi. Tu comptes faire quoi alors ?
-Je vais rester ici jusqu'à demain, histoire de bien me reposer et après je rentrerais. Et puis comme ça SooHyun s'inquiétera un peu, ça lui fera du bien.
-Comment sais-tu qu'il le fera ?
-Il m'a déjà appelé 20 fois depuis que je suis partie et il m'a envoyé une dizaine de textos.
-Fais voir. Il prit mon téléphone et lu la conversation quand ce dernier émit un tintement. -Tiens, il t'en a encore envoyé un... Oh c'est trop choupi.
-Qu'est-ce qu'il dit ?
- «Désolé pour tout à l'heure, j'ai vraiment agis comme un con. Je ne sais pas où tu es mais j'espère que tu es en lieu sûr. Prends soin de toi, soigne toi bien et surtout mange bien, tu as besoin de reprendre des forces. Je t'attends demain. » C'est trop mignon.
-Passe moi ce téléphone, lui dis-je en arrachant l'objet de ses mains. -Aish, pourquoi il n'est comme ça que occasionnellement. Ce serait tellement plus simple si il se comportait comme tout le monde.
-Si il se comportait comme tout le monde tu t'ennuierais.
-Comment cela ?
-Je commence à te connaître, si tu habites toujours avec lui c'est qu'il n'y a pas de routine et qu'il pimente ta vie. Tu aimes les gens tordus, sinon on ne serait pas ami. En tout cas tu apprécies SooHyun plus que tu ne veux le reconnaître.
-Tu te trompes.
-C'est un sourire que je vois se dessiner au coin de tes lèvres.
-Bonne nuit Kevin. » Je me tournais et m'endormis aussitôt.
Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil réparatrice et alors que ma fièvre était tombée, je décidais de rentrer chez moi, non sans une boule au ventre. Je n'avais pas donné de nouvelles à SooHyun pendant plus de 12 heures et je ne savais pas comment mon retour allait se passer. Je rentrais timidement dans l'appartement, prenant soin de ne pas faire de bruit avec la porte. J'entendis la télévision, signe que SooHyun était chez nous :
« SooHyun » dis-je timidement. J'allais au salon et découvris mon colocataire endormi sur le canapé. Il avait du passer une sale nuit. Je me rendis donc dans ma chambre pour ranger mes vêtements. Une fois fait, mon regard se porta sur mon bureau où il y avait une boite blanche avec juste un nœud de poser dessus. Je le pris et l'ouvris pour découvrir un Ipod tout neuf, copie conforme de celui qu'Océane avait cassé. J'eus un soupir d'agacement. Après le scandale que j'avais fait, il allait être dur pour moi de le remercier. Je retournais au salon où SooHyun dormait toujours. Je voulus le réveiller mais je me perdis dans la vision de son sommeil. Il était tellement calme, c'était comme si la dispute d'hier n'avait jamais existé. Sa respiration était régulière et les traits de son visage parfaitement détendus, je restais un long moment à le contempler, jusqu'à ce que ma fatigue revienne m'envelopper. Je m'approchais de SooHyun et dégageais une mèche de cheveux de son front avant de déposer une baiser furtif :
« Je te hais Shin SooHyun mais Kevin a raison sur un point, je ne peux pas me passer de toi. »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top