Chapitre 12
« Mais oui maman je vais bien.
-Tu es sûre ma chérie ?
-Mais puisque je te le dis. J'ai juste quelques égratignures, dans une semaine il n'y paraîtra plus.
-Pour ce qui est du physique oui, mais mentalement, est-ce que tu te sens en état de reprendre le travail ?
-Oui maman, je m'ennuie ici toute seule. Enfin presque toute seule vu que SooHyun ne fait rien que de me coller ou de m'appeler toute la journée.
-Au moins il prend soin de toi. Si tu savais à quel point ton père et moi étions inquiets quand nous avons apprit ce qu'il s'est passé. Et nous qui étions à l'autre bout du pays. Je m'en veux terriblement.
-Tu aurais été dans ton bureau tu n'aurais rien pus faire non plus. Je suis rentrée en un seul morceau et c'est le plus important.
-Nous viendrons te voir assez vite ton père et moi. Après tout tu es notre petite fille adorée.
-D'accord, mais prévenez cette fois avant de débarquer, pas comme tu as fais la dernière fois.
-Promis.
-Et sinon, comment va Jun ?
-Il est encore sous le choc d'avoir failli perdre sa grande sœur mais il continue sa vie comme il le peut. Ses amis son présents pour le soutenir.
-Et sa copine ?
-Elle l'a largué pour le sportif du lycée.
-Les filles sont vraiment toutes des garces de nos jours. Mon frère devait être trop bien pour elle.
-Appelle le dans quelques jours, quand tout se sera calmé.
-D'accord je le ferais. J'entendis soudain la sonnette de mon appartement retentir.
-Tiens, on dirait que tu as de la visite.
-Tu parles, c'est sûrement Océane qui est venu voir si son petit bébé chéri allait bien. Cela fait une semaine qu'elle le harcèle pour venir et que SooHyun refuse. Depuis le temps qu'il ne lui a rien acheté, sa carte de crédit doit être refusée dans tous les magasins dans lesquels elle va.
-Oh, ils sont toujours ensemble si je comprends bien.
-Malheureusement pour moi, oui. Devoir supporter sa face dès le réveil c'est le meilleur moyen pour me couper l'appétit. Note que c'est pratique si je veux faire un régime.
-Je ne comprendrais jamais les hommes. Il reste avec cette pimbêche alors qu'il a beaucoup mieux juste sous son nez.
-Tu n'es pas vraiment objective maman, je suis ta fille après tout, et à tes yeux je serais toujours mieux que quelqu'un d'autre.
-C'est vrai mais tu nous a rendu si fiers. Le jour où tu as quitté la maison sans rien en poche et avec ta petite valise, on ne pensait vraiment pas que tu arriverais à t'en sortir et aujourd'hui tu as tout ce qu'il faut. À part un mari mais ça ne devrait pas tarder.
-Maman !
-Quoi, il faut bien que tu rencontres quelqu'un un jour. Et même si c'est Kiseop ça me va, je pourrais faire un effort, même si j'aurais préféré SooHyun.
-Rassure toi, avec Kiseop ce n'est plus d'actualité. Je crois que je suis revenue au point mort avec les hommes.
-Laisse toi du temps. Même si j'aimerais bien que tu nous présentes quelqu'un je me doute que tu n'as pas la tête à ça.
-Oui. Dis maman, tu crois qu'il est possible pour un homme de faire quelque chose d'insensé pour une femme ?
-Que veux-tu dire par là ?
-Non rien, je dois encore être assez sensible à cause de l'incident pour penser de telles choses. Je te laisse, j'ai rendez-vous avec le directeur de l'hôpital, je dois me préparer.
-Alors ta décision est toujours la même malgré mes paroles.
-Oui. Si je reste enfermée une semaine de plus je sens que je vais devenir zinzin.
-Comme tu voudras, mais tu sais, en retournant là-bas, tu vas de nouveau être confrontée au sang et à la mort. Tu m'as expliqué que tu n'as pas pu sauver le jeune homme qui t'avait aidé. Tu vas pouvoir accepter ?
-Je dois te laisser maman, à plus tard. » Je raccrochais sans même la laisser terminer. Il est vrai que c'est le rôle d'une mère de s'inquiéter pour son enfant et il était tout à fait naturel qu'elle ne veuille pas me voir ressortir aussi vite mais je ne craignais plus rien. Lucas était mort, Tony en prison, et Vlad... Vlad aussi était mort. Et c'était grâce à lui que je respirais encore. Ce gosse que je connaissais à peine avait donné sa vie en échange de la mienne et moi j'avais été impuissante pour l'empêcher de partir. J'avais ce poids sur la conscience qui ne me quitterait certainement jamais et mes nuits étaient emplies de son visage. Il voulait juste sauver sa mère, il ne méritait pas un tel sort. Je tournais la tête et vis mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Bien que mes blessures commençaient à guérir et que mon visage était bien moins gonflé, les cicatrices seraient toujours là pour me rappeler cette atroce journée. Je sursautais en entendant SooHyun frapper à la porte :
« Aude, est-ce que ça va ? Ça fait un moment que tu es là-dedans.
-Oui désolée, j'étais au téléphone avec ma mère.
-D'accord. Tu as de la visite.
-Ah oui ? Qui ça ?
-C'est Carla. Elle est venue voir comment tu allais et elle veut te parler de quelques détails pour le mariage.
-Merde le mariage, ça m'était complètement sorti de la tête, mais quelle crétine. J'arrive tout de suite.
-Très bien je lui dis. Je mis du maquillage pour cacher mes blessures. Cela faisait maintenant une semaine que l'attaque de la banque avait eu lieu et je n'avais vu aucun de mes amis. À vrai dire j'avais passé les trois premiers jours à dormir et les autres devant la télé, le temps de me recentrer. Une fois prête, je sortis de la salle de bain et rejoignis Carla et SooHyun dans la cuisine.
-Voilà je suis prête.
-Alors, comment vas-tu ? Me demanda mon amie.
-Je vais bien. Je suis sur mes deux jambes, je suis entière et il fait beau dehors. Non ça pourrait être pire.
-Tu es sûre de ne pas faire semblant ?
-Non pas du tout.
-Si tu as besoin de parler n'hésite pas. Kevin se fait un sang d'encre depuis qu'il est revenu. Tous les jours il nous demande quand est-ce que tu vas revenir.
-C'est vrai que je n'ai pas consulté mon portable depuis un moment. Et bien tu peux lui dire qu'il va bientôt me revoir.
-Comment ça bientôt ? Demanda soudainement SooHyun.
-J'ai rendez-vous avec le directeur de l'hôpital tout à l'heure. Je veux reprendre du service.
-Il en est hors de question.
-Je te demande pardon ? Je pense que tu n'es pas en mesure de décider pour moi.
-Et moi je pense que c'est beaucoup trop tôt. Tu es encore sous le choc, ce n'est pas un petit traumatisme que tu as vécu.
-Tu connais l'expression quand on tombe de cheval il faut se remettre immédiatement en selle ? Et bien là c'est pareil. Plus je vais attendre pour retourner au travail et plus je vais avoir peur. Alors autant faire un essaie tout de suite, si jamais ça ne fonctionne pas, je prendrais de nouveaux jours de repos.
-Je ne veux pas.
-SooHyun, tu ne pourras pas rester coller à moi toute ta vie non plus.
-C'était un peu mon projet de vie, marmonna-t-il.
-Pardon ?
-Non rien. C'est juste que je trouve ta décision un peu rapide. Et si tu n'étais de nouveau pas en sécurité ?
-Rien que le fait de vivre avec toi met ma vie en danger. J'entendis Carla rigoler. -Et puis que veux-tu qu'il m'arrive ? Que Lucas revienne sous forme de zombie pour finir le travail ? Crois moi que si c'était le cas je me ferais un plaisir de lui exploser la tête une seconde fois. Le téléphone de Carla sonna.
-Ah excusez-moi, c'est Hoon. Il doit sûrement m'appeler pour les détails de la cérémonie, j'en ai pour une seconde. Quand elle nous laissa seuls SooHyun et moi, un silence s'installa. Je regardais la tasse de thé que ce dernier m'avait servi. À vrai dire, quelque chose me tracassait depuis plusieurs jours.
-SooHyun.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je peux te poser une question ?
-Bien sûr.
-Pourquoi tu m'as embrassé quand on est rentré le soir de l'attaque ?
-De quoi tu parles ? Je ne t'ai jamais embrassé.
-Mais si, juste après avoir prit mon bain, tu m'as aidé à me mettre au lit et avant que je m'endorme tu m'as embrassé, je m'en souviens très bien. Tu es même resté avec moi la nuit.
-Oui, j'ai bien passé la nuit à te surveiller mais jamais je ne t'ai embrassé.
-Tu vas dire que je suis folle maintenant ?
-Je n'ai jamais dis ça mais tu étais tellement traumatisée en rentrant. Tu as du rêver et croire que c'était vrai.
-Tu as sans doute raison. Et puis, il y a Océane, vu que tu es avec elle tu n'oserais jamais faire une telle chose. Je sentis mes paroles très amère. Quelqu'un tambourina à la porte.
-SooHyun !!!! SooHyun mon chéri tu es là ?
-Quand on parle du loup.
-Je vais lui dire de repasser un autre jour.
-Pas la peine, dans pas longtemps je serais partie.
-Quand même, la dernière chose dont tu as besoin c'est d'être contrariée.
-Pour ne pas l'être il faudrait déjà que tu la largues, dis-je tout bas alors que SooHyun quittait la pièce. Je baissais la tête vers ma tasse, j'étais tellement déçue. J'avais espéré que ce ne soit pas un rêve, cela semblait si réel. À ce moment là, Carla revint dans la cuisine.
-J'ai loupé quelque chose ? Tu as une mine triste d'un seul coup.
-Ne t'en fais pas c'est rien. Alors comment va Hoon ?
-Très bien, il ne tient pas en place à cause de derniers préparatifs et il est impatient de fêter son enterrement de vie de garçon avec ses copains.
-Tu sais ce qu'ils ont prévu de faire ?
-Oui, ils vont dans une boite de strip-tease finalement.
-Oh, et ça va ? Tu supportes ?
-Moyennement mais je me dis que tous les hommes font cela et puis j'ai assez confiance en lui. Il suffira juste que je picole assez le soir pour ne pas y penser. Il a aussi invité Kiseop et Kevin.
-Kevin ? Dans une boite hétéro ? Je suis tentée de me travestir rien que pour voir cela. Je mettrais ma main à couper qu'il va faire boire Eli pour qu'il devienne son strip-teaser personnel.
-Tu crois qu'il pourrait faire ça ?
-Non, mais dans sa tête c'est ce qu'il va se passer. Le calme fut soudainement rompu par l'arrivée en trombe d'Océane dans la cuisine.
-Yah toi ! Dit-elle ne me pointant du doigt. Cela faisait deux secondes qu'elle était devant mes yeux que j'avais déjà envie de la claquer.
-Tiens, la servante, reprit Carla.
-Tu es là toi aussi. Parfait tu vas pouvoir emmener Aude loin parce que j'ai du temps à rattraper avec SooHyun. À cause d'elle cela fait une semaine que je ne l'ai pas vu.
-Une semaine oh mon dieu. Combien d'amants tu as pendant ce temps ?
-Aucun, figure toi que je tiens trop à SooHyun pour regarder d'autres hommes, pas comme certaine.
-Je ne me sens pas concernée, je n'ai pas regardé d'autres hommes, j'en ai regardé qu'un seul, m'amusais-je.
-L'aiguille du détecteur de mensonge se briserait si elle entendait ça, continua Carla. -C'est d'accord je veux bien emmener Aude loin.
-Merci, enfin un acte réfléchis.
-Mais avant je voudrais que tu me fasses un thé, que tu laves mes vêtements d'infirmière et que tu les repasses.
-Et puis quoi encore ? Tu m'as vraiment pris pour la bonniche.
-De ce que j'ai vu la dernière fois oui. Je me mis à rire en repensant à la situation grotesque dans laquelle elle s'était fourrée.
-Qu'est-ce qui te fait rire toi ? Me demanda-t-elle sèchement.
-Oh rien, je repensais juste à la tête de ma belle-mère quand elle t'a vu la dernière fois.
-Ce n'est pas ta belle-mère.
-Tu as raison mais ne vas pas lui dire, tu la ferais mourir d'une crise cardiaque si elle apprenait que c'était toi sa belle-fille.
-Te faire prendre en otage n'a vraiment pas arrangé ton cas. Voilà que tu te mets à rire pour un rien. Et à cause de ta négligence, SooHyun a du se rendre à la banque pendant que tu étais tranquillement à l'intérieur. Il aurait pu être blessé.
-Tu m'excuseras mais là j'ai du mal à voir comment.
-Il aurait pu se prendre une balle. Mon pauvre petit choux à la crème, qu'aurais-je fais si il lui était arrivé malheur.
-Tu aurais cherché un homme plus riche le lendemain, lança Carla.
-Alors je veux bien que tu sois inquiète pour SooHyun, et encore j'ai du mal à concevoir que tu puisses voir autre chose que ton nombril, mais jusqu'à preuve du contraire c'est moi qui avais le canon de pointé sur la tempe. Donc à moins que j'ai une boite crânienne en acier double renforcé et que la balle ricoche, j'ai du mal à m'imaginer SooHyun se prendre un tir. Ou alors le sniper devait sacrément loucher.
-Celle-la, toujours réponse à tout. J'ai entendu dire que l'un des braqueurs était jeune et pas mal et qu'en plus il t'a pas mal aidé. Tu n'aurais pas pu souffrir du syndrome de Sherlock Holmes et t'enfuir avec lui ? Carla et moi nous regardions avec des yeux de hiboux.
-Syndrome de Sherlock Holmes ? Ça n'existe pas
-Mais si, quand tu tombes amoureuse de ton ravisseur. Je cherchais dans ma tête ce qu'elle avait bien pu vouloir dire pendant que Carla chanta la chanson Sherlock des Shinee.
-Syndrome de Sherlock... Ah attends j'y suis ! Tu veux dire syndrome de Stockholm.
-Qu'est-ce que tu racontes ? C'est toi qui invente des mots, je suis à la fac de psychologie alors je sais de quoi je parle.
-Je plains tes futurs patients. Bientôt tu vas nous sortir que l'os de la jambe s'appelle le Tibet.
-Mais oui c'est bien ça. Mon amie laissa tomber sa tête sur la table de désespoir tandis que moi je ne savais plus trop quoi dire.
-Des fois je me dis que j'aurais mieux fait de me la prendre cette balle.
-Ah oui mais j'y pense, c'est impossible pour toi d'avoir développé ce syndrome, c'est vrai que ce jeune homme est mort. Mon cœur s'arrêta de battre l'espace d'un instant. De quel droit osait-elle dire une telle chose ?
-Océane ! Hurla Soohyun si bien que cette dernière et Carla sursautèrent.
-Quoi encore ? Laisse moi deviner, tu vas prendre sa défense comme à chaque fois.
-Tu dépasses les bornes.
-En lui parlant d'un fait véridique ? Elle était sur place, elle n'a pas pu sauver ce garçon et pourtant elle se prétend infirmière et pouvoir sauver des vies ? Je n'irais même pas la voir pour un rhume.
-J'en ai assez entendu, je me tire, repris-je en colère.
-Tant mieux, je vais pouvoir passer un peu de temps avec mon baby-chou. Ne rentre pas avant au moins trois bonnes heures, le temps de faire toutes les pièces de l'appartement.
-Reste ici Aude, c'est Océane qui va s'en aller, dit SooHyun.
-Quoi ?!
-Laisse tomber, c'est l'heure de mon rendez-vous avec le directeur de toute façon. Je pris mon manteau et mes clés et commençais à m'en aller.
-Tu n'es clairement pas en état de conduire, laisse moi t'emmener.
-Et moi SooHyun, tenta désespérément Océane pour le retenir.
-Je m'occuperais de toi plus tard. Je descendis les escaliers en quatrième vitesse, suivi de mon colocataire. Sans m'en rendre compte, nous avions laissé Carla et Océane toute les deux. Mon amie s'approcha de la jeune femme.
-Laisse tomber, je crois que tu as perdu.
-Qu'est-ce que tu racontes ? SooHyun est à moi.
-Plus pour longtemps de ce que je vois. Je ne sais toujours pas comment tu le tiens mais dans pas longtemps il aura certainement trouvé une solution à ton petit chantage et à ce moment là tu pourras lui dire au revoir.
-Je ne crois pas. Nous sommes bien comme cela. C'est assez simple entre nous en fait.
-Non, toi tu es bien comme cela, lui, il souffre. Tu dis que vous êtes un couple mais est-ce que vous faites des sorties en amoureux ? Est-ce que vous allez au cinéma ? Est-ce que vous allez au restaurant ? Est-ce que vous restez des après-midi à ne rien faire devant la télé ? À voir ta tête je dirais que non. Les seules choses que vous faites c'est vous prendre la tête et vous envoyer en l'air et encore je ne suis même pas sûre pour la dernière. Avant de te rencontrer, SooHyun et Aude faisaient tout ça ensemble, ils ressemblaient plus à un couple que n'importe quel autre couple, les relations intimes en moins bien sûr. Si j'ai un conseil à te donner, décroche. Tu viens de déclencher une guerre que tu ne gagneras certainement jamais et tu es la seule qui n'a pas d'allier. Je ne te raccompagne pas, tu sais où est la sortie. Je te laisse partir la première, je n'ai pas confiance quand au fait de te laisser seule ici. »
Je venais à peine de me calmer quand SooHyun et moi arrivions à l'hôpital. J'avais râlé et insulté Océane tout le long du trajet si bien que j'en tremblais. SooHyun avait du me tenir la main pour me calmer. De quel droit se permettait d'elle de sortir des infos de ce genre. Je n'aurais pas du me retenir et lui donner la raclée de sa vie sans même la soigner après, là elle aurait pu me traiter de piètre infirmière. Si ça avait été elle à ma place, elle n'aurait même pas bougé le petit doigt pour venir en aide à quelqu'un, elle aurait même été capable de lécher les fesses des braqueurs rien que pour s'en sortir. Et puis à quoi il jouait aussi SooHyun ? À toujours prendre ma défense et à être toujours prévenant envers moi sans jamais dire à l'autre chose frisée et pseudo-humaine de nous laisser vivre en paix. Ce n'était pas l'envie de partir en vacances chez mes parents qui me manquait. Il me déposa devant l'hôpital et décida de m'attendre dans la voiture, me jugeant bien trop sur les nerfs pour qu'il reste collé à mes baskets. Je crois qu'il avait peur pour sa vie. Quand j'entrais sur mon lieu de travail, Martha se jeta sur moi et me serra aussi fort qu'elle le put :
« Auuuuuude, tu es enfin de retour parmi nous et tu es saine et sauve, on croyait qu'il t'était de nouveau arrivé quelque chose.
-Oui Martha j'ai survécu au braquage alors même si je suis contente de te retrouver tu pourrais me serrer moins fort s'il te plaît ? Je n'ai pas vraiment envie de mourir étouffée après avoir bravé l'enfer.
-Oh pardon ma puce, c'est l'émotion. Elle desserra son étreinte et n'arrêta pas de m'embrasser sur les joues.
-Martha, Martha c'est bon tu peux arrêter.
-Déjà de retour ? Dit une petite voix derrière moi. Je me retournais et vis mon meilleur ami.
-Kevin. Un sourire de soulagement s'afficha sur mon visage. Il m'avait terriblement manqué. Alors que je pensais qu'il allait simplement me saluer, il se précipita sur moi et me prit dans ses bras.
-J'ai eu la peur de ma vie. J'étais à l'étranger quand j'ai appris ce qu'il t'arrivait.
-Moi aussi j'ai eu très peur. J'ai cru que je ne vous reverrais jamais. Je n'ai pas arrêté de penser à vous pendant le braquage.
-Le plus important c'est que toute cette histoire soit finie. Tu vas bien ?
-Tu rigoles, notre petite Aude est plus forte qu'elle n'y paraît, continua Martha. -Tu aurais vu la façon dont elle a tenu tête à ses braqueurs. Je suis sûre qu'ils en ont fait pipi dans leur caleçon.
-Peut-être pas à ce point mais je n'aurais jamais abandonné sans me battre. J'ai vraiment trop de fierté des fois. Et puis, il est hors de question que je meurs avant d'avoir connu les plaisirs charnelles encore une fois... ou dix.
-Ah là je te reconnais bien. Mais dis moi, c'était quand la dernière fois ?
-Mmmh, laisse moi réfléchir. Est-ce que ça compte la fois où j'ai failli le faire avec SooHyun mais que sa poupée gonflable un peu trop vivante à mon goût s'est pointée ?
-Vous étiez tout nus ?
-Non.
-Alors non ça ne compte pas.
-Dans ce cas... je commençais à compter sur mes doigts. -C'est trop déprimant, ça remonte à trop loin pour que je m'en rappelle.
-Oulà, l'heure est grave alors. On va t'arranger tout ça Samedi.
-Qu'est-ce qu'il y a Samedi ?
-L'enterrement de vie de jeune fille de Carla.
-Vous avez conscience qu'on travaille Dimanche après-midi.
-Mais ce n'est pas grave, on aura toute la matinée pour se reposer. Au début on voulait aller dans un club de strip-tease mais finalement on s'est dit que vu toute l'agitation qu'il y a eu autour de toi en ce moment tu aurais besoin de calme et aussi d'un endroit où les hommes sont classes. Alors on va aller dans un bar à vin, boire à ne plus se souvenir de rien et parler de mec.
-Tu dois être déçue, tu ne vas pas voir de beaux popotins se dandiner devant toi.
-Ne t'en fais pas, pour compenser j'ai déjà installer une barre de pole dance dans ma chambre pour mon mari, elle n'a plus qu'à être utilisée. Kevin et moi éclations de rire.
-Tu m'as manqué Martha.
-Toi aussi tu m'as manqué. J'ai beau sortir des blagues à longueur de journée, Kevin et Carla ne rigolent pas aussi fort que toi. Bon je dois vous laisser, j'ai du travail, on se voit Samedi. Je me tournais vers Kevin.
-Un club de strip hétéro hein ?
-Oh ne m'en parles pas, je suis nauséeux rien que d'y penser.
-Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour le bel Eli.
-Alors toi aussi tu t'intéresse à lui ?
-Il est vrai qu'il est mignon mais je ne suis pas le genre de fille à piquer les mecs de leur copine.
-De toute façon c'est peine perdue.
-Allons ne désespère pas, tu sais ce qu'on dit, il ne faut pas mourir con. Et puis, avec beaucoup d'alcool et en préparant bien le terrain, tu pourrais peut-être obtenir un résultat.
-De quel terrain tu parles là ?
-Oh mais Kevin, tu es vraiment horrible. Je n'ai vraiment pas envie de t'imaginer au lit avec Eli. Déjà que ça me frustre de savoir que Carla va se marier et que tous les soirs elle voit Hoon torse nu, mais si en plus tu arrives à te taper un hétéro alors que moi je n'arrive à rien avec SooHyun, je crois que plus jamais je ne sortirais de ma chambre.
-Frustrant que Carla voit Hoon torse nu tous les soirs ? Comment ça ?
-On voit que tu n'es jamais allé à la piscine avec lui.
-C'est si bien que ça ?
-Plus que bien même.
-Et Eli ?
-Le top du top.
-Et bah ça y est, je suis frustré moi aussi. Mais enfin, tu n'as pas honte de baver sur le fiancé de ta copine ?
-C'était avant qu'ils ne se rencontrent, il y a prescription. Mais, tu gardes quand même ça pour toi. Si elle l'apprend je suis cuite.
-D'accord, si en échange tu as une photo à me montrer.
-Marché conclu.
-Au juste, je croyais que tu avais renoncé à SooHyun.
-Je le croyais aussi mais à chaque fois il y a quelque chose pour me rappeler que non. Je suis sûre qu'un jour j'arriverais à mes fins.
-Tu dis ça comme si tu voulais le mettre dans ton lit.
-Je suis humaine, et vu comment je suis restée en plan la dernière fois, crois moi que même ta frustration ne pourra battre la mienne. Surtout quand tu as déjà vu SooHyun nu.
-Lui aussi ?
-Oui, une fois, il avait oublié de fermer la porte de la salle de bain et je suis rentrée à ce moment là.
-Et alors ? C'est comment ?
-Et bien, tu as déjà vu le film anaconda ?
-A ce point là ? Kevin me regardait avec des billes à la place des yeux.
-Non je déconne en fait j'en sais rien, j'ai fermé les yeux avant de voir quoique ce soit. Enfin j'ai vu ses fesses et puis après plus rien. D'ailleurs je me suis prise la porte en voulant sortir ce jour là.
-Tssss, tu fais tout le contraire de ce que tu dois faire toi. Je te propose une solution. Tu rentres, tu débranches tous les téléphones et fermes tous les volets, tu attaches SooHyun fermement au lit et c'est parti.
-Et tu me fournis les menottes ?
-Si tu veux, j'en ai une paire à la maison qui prend la poussière. Sa remarque me souffla.
-On en apprend tous les jours.
-Je ne te dis pas tout.
-Bon je dois te laisser. J'ai un rendez-vous avec le directeur de l'hôpital et je n'ai pas envie de basculer du côté obscur de la force en restant avec toi.
-Dommage, on a des cookies.
-Bonne chance pour Samedi si je ne te revois pas.
-Merci. Et si tu as besoin des menottes fais moi signe.
-J'y penserais. »
Pendant qu'il m'attendait dehors, un visiteur tapa à la fenêtre de SooHyun. Il s'agissait de Kiseop qui s'apprêtait à prendre son service. SooHyun descendit de la voiture pour le saluer :
« Bonjour Doc'.
-Bonjour, qu'est-ce que vous faites ici ?
-Et bien, je suis venu accompagner Aude. Elle tient absolument à reprendre le travail et avait un rendez-vous, j'ai préféré la conduire ici moi-même. Je ne suis pas très rassuré de la savoir seule dans les rues.
-Je comprends. À votre place non plus je ne voudrais plus la lâcher.
-Je trouve quand même que c'est un peu trop tôt pour elle. Elle vient à peine de sortir d'un traumatisme, se remettre dans le sang et les personnes qui souffrent aussi vite. J'ai peur qu'elle ne tienne pas le choc. Elle hurle déjà toutes les nuits à cause de cauchemars horribles.
-Au contraire je trouve cette décision parfaite. Plus tôt elle reprendra le travail et plus tôt elle surmontera ses peurs. Et puis j'ai parlé avec le directeur de l'hôpital, il a décidé de mettre Aude dans un endroit un peu plus calme et où il est certains sera bien mieux, sous ma recommandation évidemment.
-Ah oui ? Et où va-t-elle être affectée ?
-A la maternité. Elle se sent comme un poisson dans l'eau là-bas et les sages-femmes l'apprécient énormément de venir les aider quand elle a du temps libre. Être entourée de bébés ne lui fera pas de mal. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais elle adore les enfants. Souvent elle nous parle de ce qu'elle voudrait pour le futur et ce sujet revient souvent. Elle dit qu'elle pourrait se retrouver n'importe où dans le monde à faire n'importe quel métier, elle aurait toujours la force de le faire du moment qu'elle est entourée par sa famille.
-Si, je l'ai bien remarqué cette étincelle qu'il y a dans ses yeux quand elle me raconte sa journée et qu'elle dit avoir fait un détour par la maternité pour oublier les problèmes de la journée. Je sais qu'elle occupera son poste à la perfection.
-Bien évidemment elle finira par retourner aux urgences un jour, c'est une fille forte, pour supporter de vivre sous le même toit que vous il faut avoir un sacré caractère. Mais je ne peux pas nier que vous vous êtes mal occupé d'elle ces derniers jours
-Comment ça ?
-Je l'ai appelé il y a deux jours, je m'inquiétais quand même pour elle. Elle m'a dit de ne pas m'en faire, qu'elle ne manquait de rien et que vous étiez toujours là quand elle en avait besoin. Et pour cela je voudrais vous remercier. Mais j'espère que vous ne la délaisserez pas de nouveau. Elle est vraiment surprenante. Elle arrive à accomplir des choses qu'on ne soupçonnerait pas.
-Expliquez-vous.
-Ce garçon dans la banque, elle l'a sauvé. Tout le monde a cru qu'il ne s'en sortirait jamais mais il est vivant. »
A l'intérieur, je me dirigeais vers l'ascenseur menant au bureau du directeur quand je vis deux policiers garder l'entrée d'une chambre. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire là ? C'était la première fois que je voyais des hommes armés surveiller un patient. J'avais un peu de temps devant moi et la curiosité me poussant, je m'approchais d'eux pour leur parler :
« Excusez-moi, qui est dans cette chambre ?
-Vous faites parti du personnel soignant mademoiselle ?
-Oui, dis-je en montrant mon badge.-Je suis en repos pour l'instant mais je fais bien parti de l'hôpital.
-C'est un jeune homme. Il a commis un braquage à main armée et il a été gravement blessé pendant la prise d'otage qui a eu lieu la semaine dernière. Je n'en croyais pas mes oreilles, cela ne se pouvait.
-Est-ce... est-ce que je peux entrer ?
-Faites donc, de toute façon vous ne craignez rien. Mais appelez nous au moindre geste suspect.
-Il ne me fera rien. J'approchais ma main tremblante de la poignée et finis par la tourner après un instant d'hésitation. Je poussais la porte puis pénétrais dans la chambre en regardant le sol. J'avais tellement peur de m'être fait une fausse joie.
-C'est déjà l'heure de mes soins infirmières ? Je relevais la tête et n'en croyais pas mes yeux, je restais plantée devant lui, bouche bée. -Aude ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Des larmes commençaient à couler le long de mes joues.
-Vlad, tu es vivant ?
-Comme tu peux le voir oui. Je... Je ne le laissais pas terminer sa phrase que je me jetais à son cou. Je le connaissais à peine et je n'avais aucun lien avec lui mais j'étais tellement soulagée de le voir vivant.
-Je croyais qu'il t'avait tué. J'ai cru que je n'avais pas réussi à te sauver, pendant tout ce temps je t'ai cru mort.
-Calme toi, je suis bel et bien vivant. Et c'est grâce à toi. Les médecins ont dit que si tu n'étais pas intervenu je ne serais plus de ce monde. Bon pendant l'opération j'ai manqué d'y rester une ou deux fois mais je voulais trop te revoir pour te dire merci. Il était hors de question que je m'en aille comme ça.
-Je n'arrive pas à le croire.
-Et pourtant je suis devant toi en chair et en os. Bon je suis rafistolé certes mais j'ai encore de belles années à vivre devant moi. Même si je vais devoir aller en prison.
-C'est vraiment obligé ? Je veux dire tu es jeune.
-J'ai commis un crime.
-Alors je t'aiderais, j'irais témoigner. Je leur dirais que tu as fait ça pour soigner ta mère, que tu as subit l'influence de Lucas et que grâce à toi je suis en vie, en parfaite santé et que tu as assuré ma sécurité. Ça pourra peut-être alléger la peine.
-Ne t'embête pas pour moi.
-Non je tiens à le faire. Tu ne mérites pas de subir tout cela.
-C'est bien la première fois que quelqu'un s'intéresse à moi de cette façon. Il est très chanceux.
-De qui ?
-L'homme que tu aimes. Tu sais, celui pour qui tu t'es pris un coup.
-Ah, celui-la.
-Est-ce qu'il t'a bien traité au moins ? Les jours qui ont suivis n'ont pas du être les plus faciles pour toi. Je m'en excuse.
-Je vais beaucoup mieux maintenant que je sais que tu es en vie. Je vais te sortir de là, je te le promets. Je connais quelqu'un qui fait son métier d'avocat mieux que personne. Patiente juste un petit peu.
-Il avait raison le garçon qui était avec toi, tu vaux plus que dix Superman réunis. Reste comme ça et ne change jamais.
-Je te le promets. Je dois y aller, mon directeur m'attend.
-Tu travailles ici ?
-Oui. Alors je viendrais te voir aussi souvent que je le peux avant qu'ils ne te transfèrent et je veillerais à ce que l'on te traite bien et à ce que tout le monde sache ce que tu as fait pour moi. »
Après avoir constaté que Vlad était en vie et une fois l'entretien avec mon directeur me donnant l'autorisation de reprendre le travail avec un bon suivi psychologique et affectée au service maternité, je me sentis plus légère que jamais. Je retournais dans la voiture de SooHyun, un grand sourire aux lèvres :
« Kiseop m'a dit, tu l'as vu je suppose.
-Oui. Je suis vraiment heureuse qu'il s'en soit sortit.
-C'est grâce à toi. J'ai beau te connaître, tu m'impressionneras toujours. Et c'est ce que j'aime chez toi. Océane aura beau dire ce qu'elle veut, jamais elle ne t'arrivera à la cheville. Il caressa le dessus de mes cheveux. -Maintenant que tu vas mieux, tu veux aller manger un morceau en ville ?
-Avec plaisir SooHyun, cela fait trop longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés tous les deux et je dois t'avouer que cela me manque. »
Samedi soir était arrivé et SooHyun et moi sortions chacun de notre côté. C'était le soir où nos amis allaient faire la fête une dernière fois avant de se marier alors tradition oblige, il fallait fêter cela. D'ailleurs la dispute qu'avait engendré cette annonce entre Océane et SooHyun avait été juste épique. Cette dernière lui avait reproché de se rendre un club de strip tease. Elle ne voulait pas qu'il voit d'autres femmes qu'elle à moitié nue et ce jour là, Kevin était présent. Nous avions collé notre oreille contre la porte pour mieux entendre et nous nous étions demandé si il était nécessaire de préciser à Océane que SooHyun m'avait vu dans mon bain. J'étais dans ma chambre, devant mon armoire à me décider quelle robe porter ce soir. Même si elles avaient voulu faire une soirée très détendue, les filles avaient tout de même choisi un endroit assez classe. Mon choix se porta sur ma robe courte et noire, sobre et classique, qui s'attachait tout naturellement dans le dos... En matière de bonnes idées, je n'en avais toujours pas. Je me tortillais dans tous les sens pour attraper désespérément ma fermeture mais rien à faire, elle était trop basse. Je ne voyais plus qu'une solution :
« C'est pas vrai, il va encore en profiter. SooHyun ! L'appelais-je. -SooHyun !
-Oui oui je suis là, qu'est-ce qu'il t'arrive. Il s'arrêta net en me voyant dans ma tenue. Il regarda tour à tour à l'extérieur puis à l'intérieur de ma chambre.
-Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
-Heu rien pardon. Qu'est-ce que tu veux ?
-Ma robe, tu peux m'aider à la fermer s'il te plaît.
-Tu es sûre ? Tu ne vas pas me remettre un coup de pied dans le tibia pour attouchement ?
-Mais non. Bon s'il te plaît dépêche toi, les filles vont bientôt arriver, je ne vais pas passer ma soirée nue.
-Seulement si la soirée se fait entre toi et moi.
-Tu parles, même celle la Océane serait capable de venir la gâcher.
-Mais non, ce jour là je prendrais soin de fermer à clé. Bon tournes toi que je t'attache. Je lui lançais un regard légèrement noir. -La robe. C'est bon t'emballes pas. Je m'exécutais et tournais le dos à SooHyun. Il fit glisser ma chevelure sur le côté, ce qui me chatouilla puis remonta ma fermeture éclair lentement et en faisant glisser son index le long de ma colonne vertébrale. Habituellement je suis une fille très sensible mais encore plus quand il s'agit de SooHyun. Un grand frisson parcouru mon dos et je sentis ma respiration s'accélérer. Ma poitrine s'alourdit car je fis tout ce qu'il fallait pour que SooHyun ne se rende compte de rien. Une fois totalement habillée, je sentis la pression redescendre.
-Merci.
-Attends, il te manque quelque chose.
-Oui, un homme dans ma vie.
-Pour aller avec ta tenue je parle. Il sortit un objet de sa poche et me le passa autour du cou.
-Mon collier ! Où est-ce que tu l'as retrouvé ?
-Je suis allé le réclamer au poste de police. J'ai cru comprends qu'il te manquait. Dis moi, pourquoi tu l'aimes autant ce bijoux ?
-Je n'en sais rien. Je regardais notre reflet dans la glace. On aurait pu presque croire que nous étions un couple, si il n'y avait pas tout ces obstacles sur notre route.
-En tout cas maintenant tu es parfaite. Il déposa un baiser sur mon épaule. -Pourquoi tu ne dis plus rien quand j'ai ce genre de gestes envers toi. J'haussais les épaules.
-Peut-être que je m'y suis habituée. Et peut-être que j'y trouve une certaine forme de réconfort et de plaisir. Il mit ses mains sur mes épaules et me fit pivoter.
-Il y a tellement de choses que je voudrais te dire mais que je ne peux pas. Si un jour nous faisions nos valises et que l'on partait sans ne rien dire à personne.
-Et qu'est-ce que l'on ferait de plus ? Il faudrait bien rentrer un jour ou l'autre.
-J'aimerais tellement pouvoir te protéger de tout.
-Je pense que tu en fais déjà assez comme cela.
-Et si je te demandais de rester ici ce soir, que pendant vingt quatre heures plus rien n'existe autour de nous à part toi et moi, que dirais-tu ?
-Je dirais que j'en connais une qui ne serais pas contente.
-Oublie la cinq minutes tu veux ?
-Avec ses apparitions spontanées toutes les cinq minutes et tout le temps quand il ne faut pas ça va être dur.
-Cette fille, je la supporte vraiment de moins en moins. Je crois que entre elle et toi je vais vraiment finir par devenir fou.
-Pourquoi tu restes avec elle alors ? Largues la, ce n'est pas plus compliqué que ça.
-Si seulement. Ce n'est pas aussi simple que tu le crois.
-C'est toujours compliqué avec toi. Si c'est de son oncle que tu as peur, dis toi qu'il ne restera pas Maire toute sa vie, et si cela a une quelconque influence sur ton travail ou dans les pires des cas que tu es renvoyé, tu pourras toujours trouver un autre travail. Tu es un jeune homme talentueux, il faudrait être fou pour ne plus vouloir de toi comme employé. Et puis, il y a d'autres villes dans ce pays et tu n'as aucune attache alors tu pourrais facilement partir.
-J'en ai une : toi.
-La bonne blague. Si tu as peur que je me retrouve à la rue ne t'en fais pas, si un jour tu dois partir j'irais chez Kevin le temps que la situation s'arrange.
-Ce n'est pas ce que je voulais dire. Au fait, comment tu réagirais si tu devais abandonner tes études ?
-Je crois que je serais très malheureuse. J'aime vraiment ce que je fais même si ce n'est pas le métier le plus glamour du monde, au moins j'ai le sentiment de servir à quelque chose. Si jamais tout devait s'arrêter, j'aurais vraiment du mal à m'en remettre. Je ne dis pas que j'en mourrais mais presque. Pourquoi tu me poses toutes ces questions ce soir ?
-Pour rien, oublies.
-Tu es vraiment bizarre. C'est de marier ton meilleur ami dans quelques jours qui te rend comme ça ?
-Peut-être. J'ai l'impression de perdre mon temps en ce moment et de gaspiller ma jeunesse.
-Voilà ce qui arrive quand on sort avec une fille qui a le Q.I d'une moule et qui croit que tout lui appartient.
-Une dernière question. Est-ce que tu comptes rencontrer quelqu'un ce soir ?
-Mais c'est quoi cet interrogatoire. Tu comptes de débarrasser de moi ? Emménager avec l'autre et me laisser à la rue ?
-Pas du tout, c'est juste que au cas où tu l'aurais oublié, tu m'appartiens encore. J'écarquillais les yeux. Je ne me doutais pas que cette histoire était encore d'actualité. -Je crois que le fait de sortir avec Kiseop n'est plus d'actualité pour toi, tu es donc libre. De ce fait tu m'appartiens toujours, alors sors avec les filles ce soir mais pas plus.
-La logique de Shin SooHyun « j'ai le droit d'avoir une copine mais ma colocataire n'a pas le droit d'avoir une vie intime ». Tu es vraiment sans gêne quand tu t'y mets. Pourquoi toi tu aurais le droit de fréquenter quelqu'un et pas moi ? Et puis, qui a dit que je t'appartenais ? Laisse tomber, je vais attendre les filles en bas. Il fait bon dehors, un peu d'air frais ne me fera pas de mal. Je commençais à m'en aller mais SooHyun m'attrapa par le poignet et m'attira à lui pour me prendre dans ses bras.
-Aude, les hommes sont mauvais de nos jours, je ne veux plus qu'il t'arrive de mal. J'ai failli te perdre l'autre fois et si jamais tu rencontres quelqu'un et que ça fonctionne entre vous, alors là je serais sûr de te perdre pour de bon. Je n'ai vraiment pas envie. Aish cet homme, j'avais de ces envies de meurtre sur lui. Comment pouvait-il faire pour agir comme si nous étions ensemble et pourtant être avec une autre. Et comment arrivait-il à me faire accepter cette situation.
-Tu serais bien trop perdu si je devais te laisser seul, alors jusqu'à ce que quelqu'un puisse prendre soin de toi comme il se doit, je serais là.
-Et si jamais je ne trouve pas cette personne.
-Alors je suis condamnée à rester ici pour toujours et aussi à ne plus avoir de vie sexuelle. Car depuis que je te connais on ne peut pas dire qu'à ce niveau là ce soit une réussite. C'est toi qui me porte la poisse en fait. SooHyun se mit à rire, c'était bien la première fois depuis la prise d'otage.
-Que devrais-je faire alors ? M'en aller ? Te présenter quelqu'un ? Devenir ton mari ?
-Te détendre et aller faire la fête pour l'instant. Un coup de klaxon résonna dans toute la rue. -Les filles viennent d'arriver, je dois y aller. Amuse toi bien avec les autres.
-Toi aussi. Je l'embrassais sur la joue.
-Au fait SooHyun, la réponse aurait été oui.
-Oui à quoi ?
-Si tu m'avais demandé de tout oublier pendant vingt quatre heures pour rester avec toi, je l'aurais fait. »
Quelques heures plus tard, les garçons étaient dans la boite de strip-tease. Eli comme à son habitude ne tenait plus en place à la vue de toute ces filles, ce qui rendit Kevin un peu triste. Je crois que mon meilleur ami avait plus de sentiments qu'il ne voulait l'avouer à l'égard du jeune homme et voir tous ces corps se dandiner le mettait mal à l'aise. Quand une fille s'approchait trop de lui, il se cachait les yeux et émettait de petits cris aiguës. Hoon quand à lui était sage, il se contentait de regarder et de blaguer avec Eli. Il connaissait ses limites. Pour SooHyun et Kiseop, c'était une autre histoire. Si Kiseop jetait quelques regards par moment à la scène, SooHyun lui était calme et regardait sa bouteille de bière. Eli lui donna un coup sur l'épaule :
« Allez mec souris, c'est fête ce soir. Regarde moi toutes ces filles qui sont là rien que pour toi. Pour une fois que Océane n'est pas dans les parages pour te casser les couilles profites en. Tu ne sais pas quand une telle occasion se représentera à toi.
-Je sais, c'est juste que...
-Quoi ? Tu préférerais que ce soit Aude à la place ?
-Yah ! Je t'ai déjà dis de ne pas parler d'elle comme cela.
-Roooh c'est bon, je lui dirais rien promis. En même temps, c'est vrai que ça me gênerait de la voir dans ce genre de situation. Non non tu as raison, c'est une fille respectable, je retire ce que j'ai dis.
-Depuis quand vous êtes devenus proches tous les deux ?
-Depuis que tu lui as brisé le cœur enfoiré. Et que bien malgré moi j'ai été embarqué dans cette histoire de pari. La prochaine fois trouve autre chose quand tu devras faire souffrir une fille.
-Désolé, c'était sur le coup de la panique.
-Paniquer toi ? Tu es le roi pour ce qui est de trouver des excuses pour ne plus jamais revoir une fille mais alors pour garder la fille que tu aimes auprès de toi sans lui expliquer ce qu'il se passe clairement alors là il n'y a plus personne. Tu n'as jamais penser au fait que vous pourriez sortir ensemble sans ne rien dire à personne.
-Tu es fou ? Je n'ai pas envie qu'elle soit obligée de supporter de me partager.
-Rassures toi c'est ce qu'elle fait déjà. Pas de la même manière mais elle te partage déjà. Quand ta dinde reste dîner ou regarde un film à la télé avec toi, quand elle t'appelle, quand tu t'absentes le soir pour aller boire un verre avec le Maire, ou même quand la nuit elle hurle parce qu'elle a fait un cauchemar et que le seul truc qu'elle trouve c'est la solitude car toi tu es dehors, que ce soit avec Océane ou seul pour ne pas la voir, là elle a déjà le sentiment de te partager.
-Qu'est-ce que je dois faire alors ? Elle m'a dit que ça la rendrait malade de perdre ses études et si jamais Océane découvre tout c'est sûr qu'elle pourra dire au revoir à tous ses rêves.
-Mais si elle connaissait la vérité elle serait sûrement apaisée et verrait la situation sous un autre angle. Mets toi à sa place cinq minutes, voir l'homme qu'elle aime au bras d'une autre, devoir vivre avec lui tous les jours avec l'envie d'être avec lui qui lui dévore le ventre et croire que tout est fichu. Au début elle acceptait la situation parce qu'elle savait que tes aventures ne duraient jamais plus de vingt quatre heures. Maintenant c'est une affaire de plusieurs mois.
-Elle finira par surmonter ça, elle le fait toujours.
-Mais pas toi. On sait tous les deux pourquoi tu agis comme cela avec les filles, la vie te donne la chance de tout recommencer et d'être heureux, saisis la.
-Ou alors... intervint Kiseop.
-Attention, qu'est-ce qu'il va encore nous sortir le Doc' ?
-Poussez la à vous détester et elle s'en ira. Parce que pour l'instant vous la retenez en lui montrant toujours de l'intérêt. Si vous devenez l'homme qui la dégoûtera, vous serez sûr d'obtenir ce que vous recherchez. Elle s'en ira et fera sa vie dans les bras d'un autre homme.
-Et c'est reparti pour un tour.
-N'ai-je pas raison Eli ?
-Ah non non non, je ne veux même pas en entendre parler, débrouillez-vous entre vous. La seule chose que je dirais c'est qu'à la vouloir tous les deux, aucun de vous ne l'aura. Eli s'écarta des garçons et s'approcha de Kevin. -Alors mon pti Kevin, tu t'amuses bien ? Dit-il en passant son bras autour de ses épaules.
-Pas vraiment non.
-Oh tu ne vas pas me dire qu'il n'y a aucune de ces filles qui ne te plaît.
-Que ce soit ici ou à l'extérieur, aucune fille ne me plaît.
-Tu ne vas pas me dire que tu es narcissique au point de n'aimer que toi-même ?
-Tu n'as vraiment rien comprit Eli ? Demanda Hoon.
-Compris quoi ?
-Rien laisse tomber. On va dire que c'est ton taux d'hormone un peu trop élevé qui te bloque toute irrigation au cerveau. Le sang est descendu ailleurs.
-Qu'est-ce qu'il sous-entend ?
-Je suis gay Eli, reprit Kevin.
-Hein ? Quand tu dis gay tu veux dire...
-J'aime les hommes, je regarde la même chose que les filles, je suis pas adepte de la moule frite, tout ce que tu veux.
-Tu es sûr de toi ?
-A cent pour cent.
-D'accord...
-Est-ce que quelque chose te dérange ?
-Non pas du tout, c'est juste que tout ce temps j'ai cru que tu jouais un jeu pour te moquer de moi.
-Et bien non. Voilà, maintenant que tout est dit et que tu comprends pourquoi je ne voulais pas venir ici, je peux retourner me cacher ?
-Je m'en veux de t'avoir traîner ici de force. Tu aurais du me le dire, on aurait choisi un autre endroit. C'est vrai après tout, on est pas obligé de voir des filles à moitié nues pour s'amuser. Je vais voir avec les garçons si on ne peut pas aller ailleurs. Eli tourna la tête et vit que SooHyun et Kiseop se lançaient des regards noirs. -Quand ces deux là auront fini de se tuer mentalement. Aller viens je te paies une clope.
-Merci mais je ne fume pas.
-Accompagne moi au moins. Je fais un effort pour être gentil alors ne me repousse pas s'il te plaît.
-Bon très bien, par devant.
-On revient Hoon, essaie de garder un œil sur ses deux là.
-Ouais ouais » répondit Hoon sans même regarder son ami.
De mon côté, j'étais dans le bar à vin le plus classe de toute la ville. Hoon avait fait une surprise à Carla et il lui avait laissé une somme d'argent assez conséquente pour que nous nous fassions plaisir tout au long de la soirée. L'avantage d'avoir un fiancé riche. L'alcool commençait à monter légèrement et nous partions dans des fous rires presque incontrôlables avec Martha et Carla :
« J'ai trop mal au ventre à force de rire. Qui aurait cru que le vin pouvait faire cet effet là ? Dis-je.
-Je n'en sais rien mais en tout cas nous ne sommes pas très discrètes, répondit Carla.
-On s'en fiche. C'est certainement la dernière soirée que tu passes avec nous avant de te faire appeler Madame alors profitions-en.
-C'est vrai, ça va me faire bizarre.
-D'autant plus que Madame fait un peu vieux je trouve. Je suis heureuse de toujours m'appeler Mademoiselle.
-Que tu dis. Moi au moins je m'envoie en l'air.
-Alors ça c'était petit. Presque aussi petit que ce qu'il y avait entre les jambes de Teddy quand nous étions en première année. Ce souvenir nous fit repartir dans un nouveau fou rire.
-Carla ma chérie, ne te crois pas sauver, reprit Martha. -Une fois que le mariage est passé, la libido des hommes descend, ils passent leur temps à ronfler, à se gratter les fesses et à boire des bières en regardant le foot. Carla et moi nous arrêtions de rire et regardions Martha en panique. -Mais non c'est bon je plaisante. Même si mon mari ne baisse pas la lunette des WC, c'est toujours le feu d'artifice au lit avec lui. Il suffit de savoir entretenir la flamme et pour ça, rien de mieux qu'une peu de dentelle noire et des bougies. Martha sortit de son sac un paquet que Carla déballa. Dedans, il y avait un déshabillé extra transparent.
-Merci Martha. Déjà que Hoon est un homme assez sportif, alors avec ça on ne va plus sortir de la chambre.
-Yah, vous avez fini toutes les deux, les grondais-je. -Pensez un peu à celle qui font ceinture depuis plusieurs mois.
-J'aurais du t'amener un cadeau à toi aussi. Ma pauvre chérie, être entourée d'autant de beaux garçons et ne rien pouvoir faire. C'est à se demander comment tu as fais pour perdre ta virginité.
-Ceci est une longue histoire aussi.
-Bon parlons plus sérieusement, une fois que Carla sera mariée, elle sera une femme respectable et droite, alors j'ai une question vraiment important à vous poser... C'est quoi votre fantasme ? Martha ne semblait pas avoir la même définition du mot « important » que le dictionnaire.
-Pour Aude on sait ce que c'est. Il s'appelle SooHyun, répondit taquinement Carla.
-Ah oui c'est vrai. Le colocataire extra canon aux fesses de rêve. Rien que d'y penser j'en ai des frissons. J'aimerais tellement les toucher au moins une fois pour voir si elles sont aussi fermes que dans mes pensées.
-Et encore si il n'y avait que les fesses. Il y a aussi les muscles et dans ses meilleurs jours la classe, la galanterie et aussi un porte-feuille bien garni.
-Vous avez fini toutes les deux ? Demandais-je. -Si vous relayez SooHyun au rang de fantasme cela veut dire que je ne l'aurez jamais. J'ai tellement envie de m'envoyer en l'air avec lui. Je m'effondrais à moitié sur la table.
-Je croyais que tu étais amoureuse et que ce n'était pas que physique.
-Bien sûr que je le suis, mais il y a bien un moment où l'instinct primaire prend le dessus sur les sentiments, surtout dans ce genre de situation. Nan mais ça fait des mois que le vois exhiber son corps dès le réveil. Il a prit l'habitude quand on est tous les deux de se lever sans son t-shirt et de le voir comme ça avec les cheveux en bataille, croyez moi mes petits déjeuné sont mouvementés.
-Si tu veux mon avis il te teste. C'est ce qu'on appelle un « appel au viol » dans le jargon.
-Oui bah crois moi ça ne va pas tarder. Si dans quelque jours vous voyez écrit dans le journal « une colocataire attache l'homme avec qui elle vit et abuse de lui » vous saurez que c'est moi. Vous viendrez me voir en prison j'espère.
-Je ne sais pas si un jour tu arriveras à te faire SooHyun mais en tout cas je crois que tu as une touche, me signala Carla.
-Qu'est-ce que tu racontes ?
-Et bien l'homme qui est assit tout seul dans le coin là-bas, il ne t'a pas quitté des yeux de la soirée.
-Oh oui c'est vrai ! S'excita Martha sur sa chaise. Je tournais la tête légèrement et discrètement pour voir l'homme en question. Il devait être un peu plus âgé que moi et était habillé très élégamment. Il portait un costume à la fois chic et décontracté. Quand il vis que je le regardais, il leva son verre pour me saluer. J'en fis autant, un peu gênée tandis que mes deux amies retombaient en adolescence en poussant quelques couinement. Je me retournais en leur direction, les regardant sérieusement.
-En tout cas il est charmant, fit remarquer Martha. -Mais dis moi, tu as un aimant pour les attirer ou je sais pas tu pratiques la sorcellerie, un truc dans ce genre.
-Moi je suis sûr que c'est la robe, continua Carla.
-C'est vrai que avec ta coiffure et ton maquillage tu as un côté sauvage, une vraie panthère. Grrrrr. Je levais les yeux au ciel. -Oh attention il arrive ! Carla et Martha se cachèrent derrière la carte des vins.
-Bonsoir Mesdemoiselles, dit l'homme. Je sursautais légèrement en entendant sa voix qui je dois le dire, était assez suave. -Oh excusez moi, je ne voulais pas vous faire peur.
-Ce n'est rien, vous m'avez juste un peu surprise, je ne vous avez pas entendu arriver, répondis-je.
-Je suis désolé de m'imposer comme cela mais je vous ai remarqué et je n'ai pas pu m'empêcher de me demander ce que trois jeunes femmes comme vous faites seules dans un endroit comme celui la.
-Et bien, on fête un enterrement de vie de jeune fille.
-Oh vraiment ? Est-ce vous qui vous mariez ?
-Oh non pas moi, c'est mon amie, Carla.
-Et bien Carla, toutes mes félicitations. Cette dernière lui répondit d'un signe de tête. Il me tendit sa main. -Je m'appelle Allen.
-Et moi Aude. Je tendis ma main pour le saluer quand ce dernier se pencha et me fit un baise-main. Surprise, je regardais les filles qui n'en revenaient pas.
-Enchanté de faire votre connaissance. Puis-je me joindre à vous et vous offrir un verre ?
-Oh oui oui oui vous pouvez, se dépêcha de répondre Martha à ma place. -Installez vous.
-Merci beaucoup. Alors racontez moi, que faites vous dans la vie. Son regard insistant sur moi me mettait un peu mal à l'aise. Cet homme avait beaucoup de classe, de savoir vivre et de savoir être, un peu comme SooHyun dans ses bons jours mais c'était quand même différent. Tout le monde attendit que je prenne la parole.
-Oh et bien, nous sommes infirmières. Nous travaillons toutes les trois à l'hôpital.
-Intéressant. J'ai toujours eu beaucoup de respect pour votre métier car vous accomplissez des tâches difficiles mais vous êtes souvent dans l'ombre des médecins. Je vous admire.
-Oh mais Aude voudrait poursuivre ses études pour devenir médecin plus tard, ne put s'empêcher de dire Martha.
-Oh, quelqu'un avec de l'ambition, j'adore ça. J'espère de tout cœur que vous y arriverez.
-Oui enfin, je n'en suis pas encore là. Il faut d'abord que j'obtienne mon diplôme d'infirmière.
-Vous avez l'air d'être une femme aux multiples talents, vous arriverez à tout dans la vie. Je m'excuse si ma question peut vous paraître soudaine mais, est-ce qu'il y a un chanceux qui partage votre vie ?
-Absolument personne, coupa une nouvelle fois Martha. Apparemment le colocataire hyper sexy n'existait plus à ses yeux.
-Martha, dis-je en fronçant les sourcils.
-Désolée.
-J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas ? Me demanda Allen.
-Oh non ne vous en faites pas. C'est juste que Martha est du genre un peu trop bavarde. Et vous, que faites-vous dans la vie ?
-Je suis gérant d'une boite de nuit. D'ailleurs, il y a une soirée qui devrait démarrer dans quelques instants, vous voudriez y assister ? Vous seriez mes invités. Je regardais les filles pour avoir leur consentement. Aucune d'elles ne semblaient s'y opposer.
-Oui pourquoi pas. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion d'aller danser.
-Parfait. Ma voiture est garée dehors, allons-y. Je me levais tandis qu'Allen déposa sa veste sur mes épaules. Au moins il connaissait la galanterie sur le bout des doigts. Il me tendit son bras que je saisis et nous emmena dehors. Devant le bar, une superbe limousine était garée et apparemment, elle appartenait à notre nouvelle connaissance.
-Jésus Marie Joseph, Bouddha et Bob l'éponge, s'exclama Martha. -Ce petit bijoux est à vous ?
-Oui, un cadeau de mon père pour mon anniversaire. Ah le voilà le défaut que j'attendais depuis le début. Il avait beau être gentleman mais l'arrogance était au rendez-vous, chose que je détestais. -Si vous voulez bien vous donner la peine. Martha et Carla montèrent les premières tandis qu'Allen m'aidait à entrer dans la limousine. Si j'avais su que la soirée se finirait comme cela, j'aurais choisi une autre tenue. Une fois dedans, mes amies et moi regardions tout autour de nous. Cette voiture était si grande, c'était à en avoir le tournis. -Une coupe de champagne pour le trajet Mesdemoiselles ? »
Pendant que les filles et moi passions une agréable soirée, Kiseop et SooHyun étaient toujours en train de se faire une guerre avec le regard. Aucun des deux ne pensait avoir tort et vu qu'ils avaient tous les deux un sale caractère, aucun d'eux ne voulait céder :
« Donc si je comprends bien ce que vous voulez me dire Doc', c'est que je devrais passer pour l'enfoiré de service dans l'espoir que Aude vous tombe dans les bras sans que vous n'ayez rien à faire ?
-Si, il faudra que je la console mais sans vous dans les jambes ce sera vraiment, mais alors vraiment plus simple.
-Vous pouvez toujours courir.
-Pourquoi ? Vous avez le droit de faire votre vie et pas elle ? Vous avez une façon de penser bien particulière des fois.
-Il n'y a que moi en mesure de la protéger comme elle le mérite.
-En sortant avec une autre ? Je devrais essayer cette excuse le jour où je voudrais garder une fille sous le coude sans vouloir m'engager. Peut-être que pour un plan d'un soir ça passerait. SooHyun tapa brusquement du poing sur la table.
-Elle n'est pas un plan d'un soir, quand est-ce que vous allez comprendre ?
-Le jour où vous vous comporterez en homme et que vous oserez affronter ce qui vous fait si peur pour oser lui dire ce que vous ressentez. Il n'y a que Aude qui ne l'a pas encore remarqué. Ou alors elle ne veut pas, et on ne peut pas la blâmer pour cela. Alors jusqu'à preuve du contraire c'est moi qui ai su le mieux la protéger jusqu'ici. Vous à part lui donner de faux espoir puis la briser vous n'avez pas fait grand chose. De toute évidence nous sommes dans une impasse. On croit tous les deux être supérieur à l'autre.
-Alors qu'est-ce qu'on fait ? On va quand même pas la sortir et la comparer pour voir qui a la plus grande.
-Non mais... nous sommes dans un bar. Le premier qui se couche a perdu. Le premier qui tombe renoncera officiellement à Aude et laissera l'autre sortir avec elle. SooHyun réfléchit un instant.
-Une minute SooHyun, tu ne vas quand même pas essayer de gagner Aude avec un stupide défi à l'alcool, le coupa Hoon.
-Marché conclu, fini par répondre mon colocataire.
-Et bien si il va le faire. À ce moment là, Eli et Kevin firent leur réapparition.
-Qu'est-ce qu'il se passe ici ? L'ambiance a l'air tendue, demanda Eli.
-SooHyun et Kiseop ici présents, en hommes très matures et respectables ont eu la brillante idée de faire un concours d'alcool pour décider avec lequel des deux Aude sortirait.
-Quoi ?! Non mais ils ne sont pas bien.
-Si c'est comme ça alors moi aussi je joue, lança soudainement Kevin.
-Hein ?
-Aude est ma meilleure amie, c'est à elle et elle seule de décider de son avenir, alors si je peux gagner ce défi au moins elle aura encore cette liberté.
-Oui bon bah vous continuerez votre défi stupide tout à l'heure. Kevin en a marre d'être ici, on va en boite.
-Bonne idée, peut-être que le temps d'une marche leur aéra l'esprit, conclut Hoon. » Les cinq jeunes hommes quittèrent le lieu où ils étaient et Kevin pu enfin respirer. Il étira ses bras vers le ciel et prit une grande bouffée d'air. Ne plus voir Eli mater toutes ces filles le soulageait, d'autant plus qu'ils avaient eu une longue conversation quelques instants plus tôt et qu'il s'était rendu compte qu'au final ils s'entendaient plutôt bien. Ils arrivèrent enfin devant la boite de nuit où les videurs les laissèrent rentrer. La salle de danse était pleine à craquer et la musique se voulait forte et entraînante. Une hôtesse les conduisit jusqu'à une table de libre où SooHyun commanda immédiatement de l'alcool. Une grande quantité de shooters avec différents alcool et comme chacun le sait, les mélanges ne font pas toujours bon ménage :
«Alors vous ne renoncez pas ? Demanda Hoon.
-Pour que ce médecin me pique ma future femme ? Certainement pas
-Futur femme ? Vous ne trouvez pas que vous allez un peu vite en besogne ? Continua Kiseop. -Vous n'avez pas encore gagné. Et surtout, elle n'a pas encore dit oui.
-Un jour j'ai promis qu'elle m'épouserait et je tiendrais cette promesse.
-Tu es sûr de toujours vouloir jouer Kevin ? S'inquiéta Eli.
-Pas vraiment, mais d'un côté je n'ai pas envie que quelqu'un décide à la place de Aude. Ou si quelqu'un doit le faire autant que ce soit moi.
-D'accord mais si tu ne te sens pas bien arrête tout de suite d'accord ?
-Eli, est-ce que tu t'inquiéterais pour moi ?
-Pas du tout, c'est juste que Kiseop est ton patron, ne va pas faire mauvaise figure devant lui. Kevin posa sa main sur la joue d'Eli qui contre toute attente se laissa faire.
-Ne t'en fais pas, je suis peut-être gay mais je ne suis pas en sucre. » Kevin prit place autour de la table avec les autres tandis que la serveuse arriva avec la commande. Les trois hommes se mirent à boire. L'alcool coulait à flot et personne ne parlait. Les commandes se succédaient à grande vitesse, devant les yeux inquiets de Hoon et Eli. Ils regardaient la scène sans trop savoir quoi faire et certainement pour surveiller que rien ne dégénérait. Au bout d'un certains nombre de verre, la tête de Kevin commençait à lui tourner :
« Désolé Aude, mais je crois que je ne pourrais pas aller plus loin. Tu es forte, tu arriveras à gérer cette situation toute seule. Oh je me sens pas bien moi. Kevin tangua légèrement sur son siège et Eli le rattrapa.
-Tu as trop bu. Viens avec moi prendre l'air, ça te fera le plus grand bien. Hoon, j'emmène Kevin dehors, surveille les deux autre spécimen si tu veux bien.
-Est-ce que j'ai vraiment le choix ? Eli passa un bras de Kevin par dessus ses épaules et l'aida à marcher jusqu'à l'extérieur. À table, Kiseop et SooHyun se fixaient tel des lions prêt à se jeter l'un sur l'autre. Leurs regard trop imbibés d'alcool pétillaient et eux aussi avaient du mal à se tenir sur leur chaise.
-Alors Doc', on abandonne ? Demanda SooHyun, encore un verre à la main.
-Certainement pas, je n'en suis encore qu'à l'échauffement. Par contre vous, vous n'avez pas bonne mine.
-Je me sens parfaitement en forme. Je pourrais faire ça toute la nuit.
-ça tombe bien parce que moi aussi. Pour notre premier rendez-vous, j'emmènerai Aude manger dans un restaurant de luxe en lui offrant un bouquet de fleurs puis je la conduirais au sommet d'une colline où on pourra admirer les étoiles. Vous saviez qu'elle aimait ça, admirer le ciel quand il fait nuit et qu'il n'y a pas un bruit ?
-Oui je le sais, car quand on a passé les vacances chez mes parents c'est ce qu'on a fait. Je sais aussi qu'elle déteste tout ce qui concerne l'argent donc désolé de vous dire ça mais en ce qui concerne le restaurant vous avez tout faux. De toute façon économisez votre argent car c'est moi qui vais gagner. Et je pourrais lui faire passer une bonne journée sans même sortir ma carte de crédit.
-Ah oui ? Je suis curieux de savoir comment vous allez faire.
-Je prendrais soin d'elle. Elle a un travail pénible, je passerais donc la journée à la dorloter et à la masser pour la soulager, puis le soir je lui préparerais à manger et quand nous irons nous coucher je lui ferais passer la plus belle nuit de sa vie.
-Du sexe, encore et toujours. Vous n'avez que ce mot à la bouche.
-Là c'est vous qui l'avez. Et puis vous croyez que Aude a encore quinze ans ou quoi ? Elle a les mêmes besoins que nous, sauf qu'elle, elle sait bien le cacher. Sauf quand elle parle avec ses copines, alors là c'est juste le summum.
-Et en plus vous collez votre oreille aux murs pour entendre ce qu'il se passe. Vous ne seriez pas un peu voyeurs/pervers sur les bords par hasard. Le regard de Hoon se perdit soudain dans le vide et il tapota l'épaule de son ami.
-Heu les gars, pour la compétition laissez tomber, je crois que Aude a décidé à votre place. »
La soirée devenait intense pour moi. Alors que Carla et Martha dansaient à quelques mètres de moi, j'étais finalement resté collée à Allen. Son côté vantard n'était pas trop ressorti lors de la soirée mais je dois dire que les trois verres de champagne que j'avais bu dans la limousine et ceux que j'avais bu en arrivant en boite m'aidaient pas mal à oublier certaines choses. Il y avait très longtemps que je n'avais pas été détendue, enjouée et insoucieuse de ce qu'il pouvait arriver. Je ne m'étais pas posée de question en me « rapprochant » d'Allen, je me laissais juste aller à voir ce qu'il se passerait plus tard. Le dj avait décidé de passer L.A. Song de Rain, une chanson assez entraînante et dynamique et je bougeais au rythme de la musique, mais il faisait très chaud et je commençais à fatiguer. Allen s'approcha de moi et posa sa main sur une de mes hanches :
« Est-ce que tu veux boire quelque chose ?
-Pourquoi pas. C'est encore toi qui m'invites ?
-Je suis ici chez moi alors oui.
-D'accord. Rapporte moi un cocktail, je te laisse choisir lequel pour moi du moment qu'il y a de l'alcool dedans.
-Très bien. Je peux avoir un bisous ? Il s'approcha de mon visage mais je posais mon index sur ses lèvres.
-Hein hein, pas tout de suite. On verra quand tu reviendras.
-Tu es une femme difficile à charmer, bien plus que toutes celles que j'ai connu mais il n'y a rien d'insurmontable dans la vie. Je reviens très vite. À vrai dire, même si je passais une très bonne soirée, SooHyun était tout de même dans mes pensées. J'avais eu une conversation avec les filles pendant la soirée, me disant que je ne devait pas m'empêcher de vivre ou de rencontrer quelqu'un une fois de temps en temps, que les histoires sans lendemain sont monnaie courante de nos jours et que vu le nombre qu'il avait eu, il n'en mourrait pas de me voir avec quelqu'un une fois de temps en temps mais c'était comme cela. Rien que le fait de penser à lui me bloquait. Je regardais Allen s'éloigner et me remis à danser quand je percutais une grosse masse de muscle derrière moi. Je me retournais et arrêtais immédiatement tout mouvement.
-Han SooHyun. »
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