16- Au lycée
Résumé des chapitres précédents :
Tout le week-end les garçons se sont vus et ont recommencé leurs vacheries malgré le plan de Javier de se tenir à carreau et d'éviter Willem.
Willem, fou de rage après Javier, a demandé au frère de Gunter qui est informaticien de pirater le téléphone du français.
Dans un sursaut de lucidité, il réalise ce qu'il fait et se ressaisit, décidé à se calmer.
Il va aborder une nouvelle stratégie et ignorer ce garçon qui lui plait beaucoup trop et qui lui bouscule toute sa vie.
Il vient de rompre avec Sofia, personne n'est au courant pour l'instant.
Javier est inquiet pour sa journée au lycée. Il redoute les vacheries de Willem et n'en mène pas large.
***
J-12
***
Willem
Ne le regarde pas ! Ignore-le ! Rien à foutre de ce sale traitre !
Deux semaines et je suis définitivement débarrassé de lui.
J'ai entrainé Günter à l'écart, le tirant par col de sa veste, manquant l'envoyer valdinguer par terre, sous les rires de nos copains.
─ J'ai changé d'avis et je n'utiliserais pas le piratage de Johan, rien à foutre du Français.
─ Ça me parait plus intelligent.
Il a hoché la tête, sans faire mine de me croire.
Cela ne m'aide pas !
─ Si je déconne préviens moi.
Comme je le craignais, les Français ont foutu le bordel au lycée. Il n'y avait pas assez de chaises dans les classes et ça désorganise tous les cours.
─ On est au lycée quand même on n'a pas que ça à faire ! On a l'Abitur à passer.
Tous me regardent avec des yeux ronds. Günter, ce sale traitre, ricane.
Trois Français nous rejoignent, dont une belle brune qui s'appelle India et deux garçons. Ils s'installent au fond intimidé, en poussant des exclamations stupides.
Je suis dépité de constater, non je suis soulagé ... Javier n'est pas avec moi. Comme par hasard il est avec Beate et Leni. Il a dû magouiller pour rester avec sa copine.
Je l'ai vu arriver au loin ce matin, ils ont fait sensation tous les deux : lui, car il est vraiment mignon, en look militaire. Quant à Beate, au lieu de porter un pyjama, elle est en jean, sexy, ses cheveux sont différents, plus classe.
La rumeur de son homosexualité s'est répandue comme une trainée de poudre.
Sofia le déteste et répand son venin. Je ne comprends pas pourquoi elle est aussi agressive avec lui. Elle ne peut pas savoir pour ma guerre contre lui ?
Je continue ma stratégie de l'ignorer, j'ai senti son regard sur moi, mais je ne daigne pas lui jeter un coup d'œil. C'est difficile, parce qu'il est magnifique et comme un fait exprès, je ne vois que lui. Je sens que je vais encore fantasmer cette nuit.
A un moment, l'un des gars le prend par la taille. La jalousie qui m'assaille est immédiate.
Tous savent donc qu'il est gay et s'en moque.
Les Français sont bruyants, vantards. Il me saoule.
Un des gars de notre classe qui s'appelle Evan se prétend un pro du foot. Alors, là, laissez-moi rigoler ! Je ne peux pas laisser dire de telle bêtise !
─ Voyons voir si tu es si bon au foot, je te propose un match : Français contre Allemand. Je parie que nous te mettons une raclée !
─ C'est toujours les Français qui gagnent les guerres !
N'importe quoi ! Ce mec je ne peux pas le blairer.
─ Rectification, les Français perdent, mais se débrouillent toujours pour se faire aider.
─ Rectification, les Français sont toujours dans le camp des vainqueurs, rétorque Evan qui est un homme mort.
Günter me bouscule, agacé :
─ Tu fais quoi encore ? Tu vas avoir des ennuis !
─ Mais non je propose un peu de sport à nos amis.
Je suis le roi de la mauvaise foi.
Sofia vient me coller et je m'apprête à la repousser, après tout nous avons rompu hier. Comme Javier me regarde pile à ce moment-là, je dépose un baiser amical sur son front.
─ Tu ne m'en veux plus pour les rumeurs concernant Dennys ?
─ Je ne t'en ai jamais voulu. Va le rejoindre !
─ Pauvre type.
Elle s'éloigne vexée. Quand la fin des cours sonne, j'ai à peu près rempli mon objectif de l'ignorer. Nous allons jouer un peu sur le stade et les Français viennent nous voir pour repérer les lieux, tous sauf Javier. Je suis grand seigneur et leur explique qu'ils peuvent s'entrainer quand ils veulent.
─ Il vous manque des joueurs ! Et les autres mecs ? demande Marcus.
─ On jouera à ce nombre-là ! rétorque Evan.
─ Vous allez perdre et vous pourrez dire que c'est parce c'est à cause du nombre réduit ! je gueule écœuré par leurs mauvaises foi et leurs manœuvres pour gagner.
─ N'importe quoi ! Etienne a un problème cardiaque et les autres sont infernaux. Si on prend Javier par exemple, il rêve au milieu du terrain en laissant passer les balles ! Vous n'avez qu'à jouer au même nombre que nous si vous voulez ou alors vous prenez un des Français qui reste et nous un Allemand ça sera plus amical et équilibré ?
Je jure, je ne veux pas un match équilibré ! Je veux les écraser. Il m'énerve ! et pourquoi il a parlé de Javier ? Maintenant je l'imagine rêveur sur un terrain de foot et j'adorerai voir cela.
Soudain Leni cheveux bleus débarque et va droit sur mon copain.
─ Gunter Kellerman, rapplique tout de suite ! Il faut que je te parle !
Elle le fait sursauter et j'avoue qu'elle est impressionnante d'autorité. Nous autre on se marre. Elle est haute comme trois pommes, mais Günter soupire en y allant sans manquer de me jeter un regard noir.
Ils s'éloignent tous les deux, je les observe, elle agite le doigt devant lui et semble crier. Elle repart peu après avec le port d'une reine.
─ Qu'est-ce qu'elle voulait ? Nous demandons tous.
Même les Français s'incrustent.
─ Elle m'a insulté et traité de pauvre type sans cervelle qui écoute aveuglément son copain sans réfléchir. Je me demande si elle n'a pas raison ? marmonne Günter qui est blême.
─ C'est la définition d'un copain qu'elle t'a donné ! je fais en lui frappant l'épaule.
─ ...Mwouais.
─ Tu veux me frapper ? Ça te ferait du bien ? je demande.
─ Oui, c'est tentant ! Non ! Je vais réfléchir comment m'excuser auprès de Leni. Allons jouer, continue Günter en désignant les terrains.
L'évidence m'assaille :
─ Elle te plait !
─ Ben je n'avais jamais songé à cette naine, mais elle est mignonne, drôle, décidée et finalement j'aime bien ses cheveux bleus.
Mon copain amoureux ! Incroyable !
─ Le côté petite grosse bizarre ne te gêne pas ? De toute façon tu es hyper mal barré, et en plus tu es nul ! Alors, fonce ! Qui ne tente rien n'a rien ! je rigole de toutes mes dents j'ai hâte de le voir en couple.
─ Toi et tes maximes à la con, ronchonne celui-ci.
Je le serre par les épaules. Il est mon encre en ce moment et je sens bien que je vais avoir du mal à tenir mes résolutions et ne parlons même pas de mon état dans deux semaines.
─ On joue ou on fait la causette, intervient le connard de français.
Il est pile ce qu'il me fallait celui-là, je vais l'éclater.
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