14- Un Dimanche pas si tranquille
Résumé des chapitres précédents :
Javier et Beate ont décidé de sécher la soirée dansante pour l'arrivée des français et ils s'amusent loin des autres.
Willem ne l'entend pas de cette oreille et il rejoint Javier dans sa chambre pour l'embêter encore. Les deux garçons s'embrassent puis Willem redevient méchant avant de repartir.
Javier décidé à se venger a été immobilisé la moto de Willem. Celui-ci revient le reveiller le dimanche matin en lui jetant de l'eau sur la tête.
Javier avoue ses problèmes à la famille de Beate et il s'en fait des alliés.
***
Willem
Les cris de ma mère qui alertent mon père à propos de la voiture en panne m'ont réveillé d'un coup. Une sonnette d'alarme a retenti dans ma tête et j'ai couru en pyjama jusqu'à ma moto sous les yeux ahuris de mes parents. Comme je le craignais : elle est en panne aussi.
C'est lui ! Je vais le tuer !
Ils appellent déjà mon oncle qui est garagiste en rigolant sur mon allure.
Rira bien qui rira le dernier !
Günter habite le long de la Trave, un quartier sympa dans une vieille maison, ses parents sont pharmaciens. J'appelle et il décroche aussitôt, mutique et guère réveillé.
─ Tu pourrais me prêter une de tes bécanes quelque temps ? Je soupçonne le français d'avoir saccagé ma moto et la voiture de ma mère.
─ Vous n'êtes pas normal tous les deux !
─ Tu viens me la déposer ?
─ Je la mets dans le quatre-quatre et j'arrive.
─ Super merci. J'irai ensuite payer une petite visite au coupable ! Ne traine pas j'ai une vengeance à prévoir et au fait avec Leni ? ça a donné quoi ?
─ Rien cette fille est allumée. Elle parle, elle parle ! elle m'a saoulée alors je l'ai plantée.
─ Tu es gay ! tu n'aimes pas les filles ?
─ C'est toi qui es gay mon gars et qui ne veut pas le reconnaitre ! Non, je ne suis pas tombé sur la bonne.
─ Tu as été discret dans tes questions j'espère ?
─ J'espère !
─ Ah tous les coups tu as été nase bon tant pis ! On avisera.
La famille Tennebaum va au temple comme tous les dimanches et j'ai vérifié qu'il n'est pas dans la voiture. Il est temps d'aller lui payer une petite visite. J'arrive facilement dans sa chambre, sa fenêtre est entrouverte et il dort profondément blotti dans les draps.
C'est bien ce qu'il m'avait semblé dans la nuit, c'est une chambre très féminine avec des murs tapissés de fleurs. Curieusement, il semble à sa place, ici.
Je l'admire un moment à ma merci, les cils posés sur les jours comme des papillons, les taches de rousseur légère, les cheveux avec des reflets roux foncé étalés sur l'oreiller, le torse nu qui se soulève doucement alléchant.
Il m'énerve, je l'aime ! je vais le tuer ! maudit français !
Une bouteille d'eau est posée sur la table de chevet, j'en bois une gorgée en continuant de le mater, j'ai l'impression qu'il se réveille doucement. Ça ne va pas assez vite pour moi, alors je lui verse le restant de l'eau, le faisant bondir comme un lapin, tout de suite fâché.
Petit lapin attend, je n'ai pas fini !
Je l'embrasse et j'avais oublié combien c'était bon avec lui. Je me perds dans le délice de son corps contre le mien, nos deux verges se frottent doucement. Je lui embrasse le cou, admire son corps qui se cambre quand ma vengeance me revient en mémoire d'un seul coup. Je retourne alors à ses lèvres et le mords au sang.
J'ai souvent du mal à me rappeler qu'il est mon ennemi et que nous sommes en guerre.
L'après-midi, nous nous retrouvons pour la plupart à la plage pour faire du kite. Sofia me colle, mais pas de Javier. Chez Beate, il n'y a personne, ils sont tous sortis alors que ces nullos ne sortent jamais.
Javier
─ Si tu veux je peux récupérer Iska, le chien de mamie, il nous préviendra des intrus, propose Beate.
─ Tu m'intéresses, car comment dormir si je redoute sans arrêt qu'il débarque dans ma chambre.
Les parents de Beate nous déposent à Wismar, la ville dans laquelle se trouve la maison de retraite. Nous visitons et allons voir un musée et à une fête foraine. J'ai un coup de fil rageur de Willem un peu plus tard et je lui explique que les parents de Beate m'ont obligé à aller voir la grand-mère. Il n'a pas détecté la supercherie.
Bravo la souris ! Check je suis le meilleur.
Nous rejoignons, plus tard, les adultes. Ils me présentent à la grand-mère de Béate, une petite vieille minuscule avec des cheveux blancs en chignon. Ici les pensionnaires peuvent garder leurs animaux de compagnie.
─ Maman, voici Javier le correspondant de Beate dont nous t'avons parlé, explique Bernhardt.
Elle est bavarde et m'interroge un long moment sur la France puis sur ma guerre avec Willem. Cela semble beaucoup l'amuser et elle me demande de la tenir au courant. Elle est heureuse de nous confier son chien pour les deux semaines de mon séjour.
─ Tu verras c'est une bonne chienne de garde. Elle te protégera !
Après la visite à la maison de retraite, avec mes trois complices et Iska, nous allons au restaurant. Iska est une chienne berger allemand intelligente, qui m'a adopté aussi vite que je l'ai adoptée.
Elle fait tout le trajet sur mes genoux, comme si elle avait déjà commencé sa mission de protection.
Quand nous arrivons à Ivendorf, la nuit tombe. Willem et son père sont devant chez eux. Je me demande quelle stratégie il a utilisé pour impliquer son vieux. Je devine sans difficulté que son but est de faire stopper les parents de Beate afin de vérifier mon alibi. Chapeau bas ! Il est aussi roublard que moi !
Cependant cela m'arrange, car je vais ainsi le moucher en beauté avec un alibi en béton.
Jerry is the queen !
Bernhardt s'arrête à hauteur de son voisin pour le saluer. J'admire le papa qui s'appelle Cisco, il est très beau. En le regardant, on devine à quoi ressemblera Willem plus tard. Je me rengorge, car il sera magnifique. Le regard bleu décidé, l'allure cool et énergique, un côté un peu pépère sympa, j'aime beaucoup.
Je pense un quart de seconde, que si je ne peux pas avoir le fils je vais draguer le père.
Un claquement de langue me fait sursauter.
Willem me fixe, fâché, on dirait qu'il a deviné mes pensées saugrenues.
─ Bonjour, Bernhardt, comment va la famille ? Tu as du monde en plus ? remarque l'homme aimable.
─ Oui, je te présente Javier le correspondant français de Beate. Nous avons aussi récupéré la chienne de ma mère pour quelques semaines. Maman a besoin de repos et la chienne la fatigue.
Iska aboie, comme si elle désavouait ce gros mensonge.
Je la caresse pour la rassurer, et m'excuser, je lui chuchote :
─ Pardon pour les mensonges. Tu es la meilleure.
─ Nous rentrons de la maison de retraite, ma mère voulait voir le français, nous sommes restés tard là-bas. J'espère qu'elle ne fera pas trop de bruit, elle aboie dès qu'il y a des intrus, explique Bernhardt en caressant la chienne.
Les Tennebaum se débrouillent comme des chefs pour mentir.
Willem sursaute, il a compris le message.
Les adultes bavardent encore quelques minutes et en admirant son père, je me demande à quoi ressemblerait le mien, s'il était encore là.
Je n'ai pas de souvenirs de lui, peu de photo et personne pour m'en parler, car il était orphelin. Je regrette soudain qu'il ne soit pas là, que Willem ne puisse pas le rencontrer.
À quoi je pense encore ?
Puis ma guerre me revient en tête et je réalise que j'ai gagné une bataille : plus de visite nocturne, check.
J-13 se termine mieux qu'il a commencé, sauf que demain je serai au lycée, sur son territoire.
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