26.
« Bon, tu es sûr que tu vas t'en sortir ? »
Niall croisa les bras sur sa poitrine et poussa un soupir interminable.
« Si tu me reposes la question encore une fois, ne te donne même pas la peine de revenir. »
J'adressai un coup d'œil à Harry, qui secoua légèrement la tête.
« Ne me regarde pas comme ça. Il n'était pas caractériel avant que tu t'installes avec lui. »
Certes.
Niall gloussa à mon air faussement blessé et écarte les bras.
« Oh, les gars. Ça fait un mois. Tout va bien. Liam habite quasiment ici, et vous avez un avion à prendre. »
Harry embrassa la joue de son frère avant d'ouvrir la porte d'entrée, notre valise à la main. Finalement, il avait bien fait de déchirer mon billet, car pour m'accompagner en Virginie, il avait dû bousculer son emploi du temps et changer nos dates de voyage. Et puis, en toute honnêteté, nous voulions également nous assurer que Niall récupère complètement avant de partir.
Après un mois de maternage prodigué par Liam, Harry, moi et sa vraie maman, Niall était sans doute soulagé de se débarrasser de nous. Il n'avait toujours pas retrouvé son énergie habituelle et fatiguait rapidement. Je lui avais conseillé d'aller voir le Dr Pritchard, et son premier rendez-vous était programmé quelques jours plus tard. Avec un peu de chance, mon bon docteur parviendrait à l'aider. Et à m'aider, par la même occasion. J'angoissais quelque peu à la perspective de notre séparation.
« Louis, le taxi vous attend. »
Niall me mit littéralement dehors.
« D'accord. » grommelai-je. « Mais si quoi que ce soit t'arrive pendant notre absence, je te tue. »
« Compris. »
« Et fais passer le message à Liam. »
« Je le préviendrai. Maintenant, tu veux bien dégager et aller faire ce que tu as à faire ? » Il me prit dans ses bras. « J'aimerai pouvoir t'accompagner. »
Je le serrai à mon tour puis me reculai.
« Ça va bien se passer. Un homme d'affaire tyrannique veille sur moi. »
« Je t'ai entendu. » me signifia Harry depuis le palier.
Merde. Je le croyais déjà dans la voiture.
« Bon, il faut que j'y aille si je ne veux pas me retrouver à voyager seul. »
« Appelez-moi en arrivant. »
« Compte sur nous. »
Nous nous dîmes au revoir, et je laissai Harry me bousculer jusqu'au taxi. Nous nous faisions du souci pour Niall depuis plus d'un mois, mais nos innombrables séances de rattrapage sexuel nous soulageaient considérablement.
Dans tous les sens du terme.
Nous n'avions pas encore fini de nous redécouvrir après toute cette histoire, mais ce nouveau « nous » était carrément chaud. Oh, et ce nouveau nous n'incluait pas Kendall. Harry l'avait virée, non sans lui avoir retrouvé un job dans une boîte de nuit qui ne lui appartenait pas. A mon avis, elle aurait pu se débrouiller seule -elle était d'une beauté insupportable- mais Harry se sentait coupable. Techniquement, c'était elle qui lui avait fait du rentre-dedans, il n'avait donc rien à se reprocher, mais il n'aimait pas l'idée que son propre manager ait pu essayer de profiter de lui. Ça ne correspondait pas à son état d'esprit d'homme des cavernes.
Pour ma part, je me sentais responsable de cette pagaille émotionnelle dans laquelle je baignais. Dans l'espoir de me rattraper, j'avais vidé l'une de mes tables de chevet et deux des tiroirs de ma commode pour faire un peu de place à Harry. Je n'arrivais toujours pas à me débarrasser de l'image de son sourire niais quand je le lui avais annoncé. Il avait bondi hors du lit -en pleine action, soit dit en passant- pour déballer ses affaires et les ranger sans attendre.
On aurait dit un gamin frétillant d'impatience le soir de Noël.
Naturellement, il avait fallu qu'il fasse mieux que moi, et il m'avait confié une clé de son appartement dès le lendemain. Je lui aurais bien rendu la pareille, mais il entrait déjà chez nous comme dans un moulin.
Je ne parlai pas beaucoup sur la route de l'aéroport, et pas beaucoup plus sur place. J'avais déjà la tête en Virginie, avec ma famille. Nous avions un vol pour Richmond, où nous séjournerions au Hilton. Le garde-meuble où les avocats avaient stocké mon héritage en attendant ma majorité se trouvait en centre-ville. Plutôt que de le libérer, j'avais continué à en payer la location. Dès que j'aurais fait le tri et décidé de ce qu'il adviendrait de mon patrimoine, Harry et moi irions dans la petite ville où j'avais grandi, dans le comté de Surry. Elle était située à tout juste une heure de route de Richmond, mais le trajet serait malgré tout une expérience pour nous deux, car ni lui ni moi n'avions plus conduit depuis une éternité. Et Harry n'avait encore jamais roulé à droite.
Je songeai à tout cela tandis qu'il nous guidait à travers les bornes d'enregistrement et la sécurité.
« Je sais que tu penses à plein de trucs. » me dit-il en s'asseyant en salle d'embarquement. « Mais si te mets à flipper, préviens-moi, d'accord ? »
« D'accord. »
« Promis ? »
Je m'installai à côté de lui et l'embrassai délicatement sur les lèvres.
« Promis. »
Nous demeurâmes silencieux un moment, mais ce silence était agréable.
Puis...
« Ça te dirait de rejoindre le Mile High Club. Ça pourrait être marrant. »
Je secouai la tête, souriant malgré moi.
« Chéri... avec toi, c'est toujours marrant. »
« Mmm. » Il pencha la tête vers moi et chuchota tout contre mes lèvres. « Bonne réponse. »
Puis il m'embrassa langoureusement.
***
Richmond, Etat de Virginie, trois jours plus tard.
« Oh, Harry, continue. » suppliai-je en enroulant les mains dans les draps devant moi.
Harry me pétrit doucement une fesse en pinçant mon téton entre son pouce et son index. Ce faisant, il ondulait des hanches tout en me pénétrant, me faisant haleter de plus belle.
Je m'étais réveillé sur le côté ce matin-là, sentant sa chaleur dans mon dos, son bras autour de ma taille et son sexe déjà en moi.
« Jouis pour moi, bébé. » demanda-t-il le souffle court, accélérant la cadence. « Jouis pour moi. »
Il glissa la main sous mon tee shirt et entre mes jambes, venant caresser mon sexe de ses longs doigts.
Oh... mon.... Dieuuuuu !
Je rejetai la tête en arrière, hurlant son nom tout en me laissant submerger par l'orgasme.
Harry me donna un ultime coup de butoir et étouffa son cri dans mon cou tandis qu'il venait à son tour.
Je me laissai tomber contre lui, exténué.
« Bonjour. »
Je le sentis sourire contre ma peau.
« Bonjour. »
« Si tu me réveilles comme ça au moins une fois par semaine, je serai un garçon très, très heureux. »
« C'est bon à savoir. »
Il se retira délicatement et je me tournai pour lui faire face, tendant la main pour lui saisir la mâchoire avant de l'embrasser tendrement.
Quand Harry rompit notre silence, il avait les sourcils froncés.
« Assez tardé. Aujourd'hui, on s'y met. »
Je déglutis douloureusement, mais opinai néanmoins.
Nous nous trouvions à Richmond depuis deux jours et demi, et je n'avais pas encore trouvé la force de quitter la chambre d'hôtel, insistant pour multiplier les parties de jambes en l'air avec mon petit-ami. C'était difficile à accepter pour Harry, qui bien que n'ayant absolument aucune réticence à cette idée, s'inquiétait de constater que je repoussais sans cesse l'échéance.
De toute évidence, l'heure était venue.
***
Le garde-meuble n'était situé qu'à une vingtaine de minutes de l'hôtel, dans une rue non loin du Three Lakes Park. Je regardai Harry observer la ville depuis le taxi qui nous menait à l'entrepôt -nous ne louerions une voiture qu'au moment de nous rendre chez moi. Pour ma part, je n'étais pas vraiment d'humeur à me rappeler l'Etat dans lequel j'avais grandi. Je me savais sur le point d'exhumer nombre de souvenirs et, pour être honnête, cela me flanquait une peur bleue.
Le type de l'entrepôt se montra tout à fait charmant. Je lui présentai une pièce d'identité et lui indiquai mon numéro de box, et il nous mena dans une sorte de parking aux portes rouge vif. Il s'arrêta soudain devant l'une d'elles.
« Et voilà. »
Il sourit et nous laissa seuls.
Harry me massa les épaules, me sentant hésiter.
« Tu peux le faire. »
Je peux le faire.
Je pianotai un code sur le clavier près du box, et la porte métallique se souleva. Une fois qu'elle fut à l'horizontale, je laissai mes yeux embrasser la scène. Il y avait une multitude de cartons pleins à craquer. Des valises. Une boîte à bijoux. Tremblant, j'entrai dans le garage et m'efforçai de maîtriser mon souffle avant d'être prise d'une crise d'angoisse.
Je sentis la main large et fraîche d'Harry se glisser dans la mienne, qu'il serra.
« Respire, bébé. Respire. »
Je lui adressai un sourire tremblant.
J'étais clairement capable d'affronter ça.
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