22.
C'est ainsi que Harry nous trouva le lendemain : endormis tête contre tête, main dans la main, les joues maculées de larmes séchés, tels deux petits garçons.
Il ne me réveilla pas. En réalité, il ne me regarda même pas.
Je me réveillai uniquement parce qu'il secouait Niall.
« Quelle heure il est ? » entendis-je mon ami demander d'une voix ensommeillée.
« Midi passé. Je t'ai préparé de quoi manger. »
Le son de sa voix m'atteignit tel un coup de poing dans la poitrine. J'ouvris les paupières avec difficulté, les yeux chassieux et gonflés à cause de la pire crise de pleurs que j'avais connue depuis la mort de Dru. Harry était penché au-dessus de son frère, le recoiffant d'un air enamouré. Ses yeux étaient injectés de sang et profondément cernés de noir.
Il avait vraiment une sale tête.
La mienne devait être pire encore.
« Je n'ai pas faim. » chuchota Niall.
Harry secoua la tête, inflexible.
« Il faut que tu manges. Allez mon grand, lève-toi. »
Je vis Niall saisir sa large main et le laisser le relever. Il le mena hors de la chambre avec son pantalon de lin froissé, son tee-shirt chiffonné et ses cheveux en bataille. Niall avait vraiment l'allure de quelqu'un dont la vie vient d'être chamboulée. J'avais tant de peine pour lui. Et je n'arrivais même pas à lever les yeux vers Harry tant je me sentais mal pour lui.
« Louis, tu viens? » m'appela Niall par-dessus son épaule.
Et parce que la requête venait de lui, j'acquiesçai.
Même si je ne voulais surtout pas m'approcher d'Harry.
Et vous savez le pire ? C'est qu'il ne faisait pas preuve de la moindre mesquinerie à cause de la rupture. Evidemment, il refusait de me regarder ou de me parler, mais... il avait aussi préparé mon putain de déjeuner.
Niall et moi étions donc attablés à la cuisine devant notre délicieuse assiette d'œufs brouillés, tandis qu'Harry se tenait adossé au comptoir à siroter son café. Niall ne se rendit pas tout de suite compte du froid qui régnait entre nous, tellement perdu dans ses pensées que le silence ne lui semblait pas anormal.
Cependant, ce gars est à ce point généreux qu'en dépit de ce qui arrivait, il finit par remarquer que quelque chose clochait entre son frère et moi. Et bien plus tôt que je ne l'aurais imaginé. C'était notre faute : nous n'avions pas fait preuve d'une grande discrétion. Quand je me levai pour mettre mon assiette et ma tasse dans l'évier, Harry se déplaça jusqu'à l'autre bout de la cuisine. Et quand j'allai chercher le jus d'orange dans le frigo, il reprit sa place initiale. Le placard des verres étant situé non loin de sa tête, il retourna au réfrigérateur, puis de nouveau à l'évier quand je remis la bouteille au frais.
« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda Niall d'une voix douce.
Il observait, sourcils froncés, notre petit manège.
« Rien. » nous répondîmes en chœur.
« Euh ? » Niall semblait soudain tétanisé. « Est-ce que le docteur a appelé ? »
Nous nous tournâmes vers lui de conserve, soudain saisis de remords.
« Non. » Harry secoua la tête. « Non, Niall. On va toujours le voir cet après-midi, comme prévu. »
« Alors pourquoi vous comportez-vous si bizarrement ? »
Nous le contemplâmes, impassibles, mais l'un d'entre nous dut commettre une erreur, une erreur grossière, car après nous avoir scrutés pendant une bonne minute, Niall se décomposa.
« Vous avez rompu. »
Harry changea de sujet.
« Niall, tu devrais aller prendre une douche. Tu te sentirais mieux. »
« A cause de moi ? » Niall se leva, les yeux écarquillés. « Vous avez rompu à cause de moi ? »
Je jetai un regard en coin à Harry, qui contemplait son frère d'un air solennel. Lui non plus ne voulait pas ajouter le moindre poids à son fardeau. Ce fut moi qui lui répondis.
« Non, Niall. Pas à cause de toi. Ça n'a rien à voir avec toi, et ce qui est fait est fait. Ça va. Ne t'en fais pas pour nous. On reste là pour toi. »
Son expression se durcit, et il tendit le menton d'un air buté.
« Pourtant, vous ne vous parlez plus. Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Harry soupira.
« Il ne m'aime pas, et c'est un connard insensible et indigne de confiance. Maintenant, va prendre ta douche. »
Puisqu'il ne me regardait pas, je n'eus pas à me donner la peine de dissimuler la douleur que ses paroles m'infligèrent.
Un connard insensible et indigne de confiance. Connard. Insensible. Indigne de confiance. Insensible. Connard. Connard. CONNARD.
J'oubliais cependant que Niall, lui, pouvait me voir, jusqu'à ce que je découvre la compassion dans ses yeux.
« Harry. » chuchota-t-il avec un léger ton de reproche.
« A la douche. Tout de suite. »
Il se tourna de nouveau vers moi, inquiet. Je n'arrivais pas à croire que Niall se fasse du souci pour moi à un moment pareil.
« Niall, la douche. » intervins-je.
« Vous êtes pire que mes parents. » marmonna-t-il sans humour.
Néanmoins, considérant sans doute qu'il préférait ne pas affronter deux des personnes les plus obstinées qu'il eût jamais connues, il tourna les talons, nous abandonnant à notre pesant silence.
Ce fut Harry qui le rompit.
« Tu as laissé tes merdes chez moi. Je les rapporterai ce week-end. »
Il avait lui aussi des vêtements dans ma chambre.
« Je vais rassembler tes affaires. »
Notons qu'à cet instant, nous étions chacun adossés à un bout du comptoir de la cuisine, nous adressant davantage au mur qui nous faisait face que l'un à l'autre.
Harry se racla la gorge.
« Tu es revenu pour lui ? »
Etait-ce une pointe d'espoir dans son ton ?
« Comme quoi, parfois, même les connard insensibles et indignes de confiance tiennent leurs promesses. » rétorquai-je sèchement en avalant une gorgée de jus.
Harry grogna en reposant bruyamment sa tasse.
« Niall n'a besoin ni de ta pitié, ni de ta putain de culpabilité. »
Bordel.
Bordel de chier de merde.
A l'évidence, Harry avait passé la nuit à laisser infuser sa colère. Je pris sur moi pour me montrer compréhensif sans le blesser plus que je ne l'avais déjà fait.
« Il n'a droit ni à l'un ni à l'autre. »
« Oh, alors j'avais raison hier soir. » Harry hocha la tête. « Contrairement à moi, il a droit à ton amour. »
« Harry... » m'étouffai-je.
Je m'attendais à ce qu'il demeure fidèle à lui-même, stoïque, intimidant, inébranlable et froid. Pas vulnérable, amer et furieux. En résumé : il se comportait comme un idiot au pire des moments. A sa décharge, je l'avais largué quelques heures à peine après qu'il avait appris que son frère souffrait peut-être d'une tumeur au cerveau, alors qui était le plus idiot, dans l'histoire ?
« Tu ne m'aimes pas non plus, Harry. »
Ses yeux s'embrasèrent avant de m'examiner une fois encore de la tête aux pieds, un examen froid qui provoqua en moi d'horribles frissons. Puis son regard bleu glacier revint soutenir le mien.
« Tu as raison. Je ne t'aime pas. Je suis juste un peu embêté d'avoir à chercher un nouvel arrangement, alors que mon ancien partenaire n'était pas trop mauvais au pieu. »
J'avais la prétention de me croire bon comédien, mais encore une saillie comme celle-ci et je risquais de m'effondrer. Je me détournai rapidement afin de ne pas laisser paraître le mal que ses mots me causaient.
« J'espérais qu'on pourrait rester amis mais, à l'évidence, cela ne t'intéresse pas. Alors pour le bien de Niall, pourrait-on décider de ne plus s'adresser la parole sauf en cas d'extrême nécessité ? »
« Si ça ne tenait qu'à moi, pour le bien de Niall, je te dégagerais d'ici à coups de pied au cul en te demandant de ne plus jamais venir salir notre palier. Mais le pauvre n'a pas besoin de ça en ce moment. »
La surprise me fit relever la tête et je le scrutai d'un air incrédule.
« Tu plaisantes ? »
Il croisa ses bras puissants et secoua la tête.
« Non. Je ne peux pas te faire confiance. Tu es cinglé. Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour Niall. »
« La nuit dernière, tu voulais que je sois là pour lui. »
« J'ai eu le temps d'y réfléchir. Si je le pouvais, je me débarrasserais de toi. Malheureusement, ça lui ferait encore plus de peine. »
« Tu le ferais vraiment ? » Je peine à respirer. « Me dégager de ta vie ? »
« Et pourquoi pas ? C'est bien ce que tu as fait avec moi hier soir. »
« Non. J'ai simplement rompu avec toi. » Je lui lançai un regard furieux. « Mais si j'avais su que je comptais si peu pour toi, je l'aurais sans doute fait.
« Oh. » Il hocha la tête. « J'avais oublié. Tu ne m'aimes pas, mais tu tiens à moi. » Il haussa les épaules. « Eh bien, je n'en ai rien à foutre de toi. » Je serrai les dents, m'efforçant au mieux de retenir mes larmes. « Et pour tout te dire, j'ai baisé quelqu'un d'autre cette nuit. »
Vous avez déjà reçu une balle de fusil à pompe en plein ventre ? Non ? Moi non plus. Mais j'ai le sentiment que ce que venait de me dire Harry produisait le même effet. Et, franchement, même le meilleur acteur du monde n'aurait pas pu dissimuler une douleur aussi intense.
Je tressaillis à ces mots, mon corps bascula en arrière, mes genoux flageolèrent. J'avais les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Et là, le pire arriva.
Je me mis à pleurer.
A travers mes larmes, je vis Harry pincer les lèvres.
Il fit deux pas vers moi, tout hérissé.
« Putain, j'en étais sûr. » siffla-t-il en approchant encore.
« Ne me touche pas ! » hurlai-je, incapable de supporter sa présence auprès de moi.
« Tu ne veux pas que je te touche ? » Il ricana, les yeux lançant des éclairs. « Mais je vais te tuer ! »
« Moi ? » Je me retournai, arrachai une assiette à l'égouttoir, et la lui balançai à la figure. Il baissa la tête pour l'éviter et elle alla s'écraser contre le mur. « Ce n'est pas moi qui suis allé baiser ailleurs deux secondes après avoir rompu ! »
Je voulus m'emparer d'un verre, mais Harry était déjà sur moi. Il maintenait mes poignets le long de mes côtes tout en me collant au comptoir. Je me débattis violemment, mais il était bien trop fort.
« Lâche-moi ! » sanglotai-je. « Lâche-moi. Je te hais. Je te hais !
« Chut. Chut, Lewis. » fit-il, apaisant, en enfouissant son visage contre mon cou. « Chut, ne dis pas ça. » supplia-t-il tout contre ma peau. « Ne dis pas ça. Ce n'est pas vrai. J'ai menti. J'étais furieux. Je suis un sale con. J'ai menti. J'ai passé la nuit chez Elodie. Tu peux l'appeler pour le lui demander. Elle te dira la vérité. Tu sais que je ne te ferais jamais ce que l'on m'a fait. »
Ses mots eurent raison de mon hystérie, et je cessai de me débattre... pour me mettre à trembler.
« Quoi ? »
Harry se recula pour me permettre de lire la vérité dans ses yeux glacier n'exprimant plus que sincérité.
« Je t'ai menti. Je ne suis pas allé voir quelqu'un d'autre. Il n'y a eu que toi depuis que nous sommes ensemble. »
J'avais le nez plein d'avoir tant pleuré, j'eus donc l'air d'un enfant de cinq ans quand je murmurai :
« Je ne comprends pas. »
« Bébé... » La tendresse était revenue dans sa voix, même si elle ne dissimulait pas totalement une contrariété certaine. « J'étais tellement furieux hier soir quand tu m'as quitté que je suis parti marcher. Je suis allé chez Elodie car je savais qu'elle ne dormirait pas à cause de Niall, et je voulais m'assurer qu'elle allait bien. Elle a compris que quelque chose clochait dès qu'elle m'a fait entrer. Je lui ai expliqué la situation et elle m'a parlé de ce qu'elle t'avait dit au mariage. Elle m'a aussi raconté que ses mots t'avaient fait l'effet d'une gifle. Et plus tard, pendant qu'on dansait, elle a compris qu'elle s'était trompée à ton sujet. »
Il me lâcha les poignets pour enfouir ses doigts dans mes cheveux et incliner ma tête en arrière afin que je ne puisse pas fuir son regard.
« J'ai passé la nuit à me remémorer les six derniers mois, et je sais que tu mens. Je sais que tu m'aimes, Lewis, parce que je ne peux pas être aussi amoureux de toi sans que la réciproque soit vraie. C'est impossible. »
Le cœur battant, je tentai de ravaler le reste de peur qui m'obstruait encore la gorge.
« Alors c'était quoi, ce cirque, ce matin ? »
Il me serra la nuque et se pencha vers moi, la lueur de colère revenue dans ses yeux.
« Tu es digne de confiance, tu n'es pas insensible, et n'es pas un connard. Tu as... des problèmes. Ça, je l'ai bien intégré. On en a tous. Mais dès que j'ai su que tu me mentais, j'ai commencé à comprendre pourquoi. Tu penses que tu ne t'es jamais livré à moi. Tu penses qu'il est encore temps de faire machine arrière et de prétendre qu'il ne s'est jamais rien passé entre nous, comme ça, s'il m'arrive quelque chose, tu pourras toujours te dire que tu t'en fiches et ne pas souffrir. »
Oh, mon Dieu. Il était carrément télépathe, en fait.
« Tu es d'ailleurs plutôt doué pour faire croire que rien ne t'atteint. Je me disais que si j'arrivais à te blesser ce matin, j'aurai la preuve que tu me mentais. »
Je le fusillai d'un regard qui signifiait que je mourrais d'envie de le castrer.
« Et tu n'as rien trouvé de mieux que de me dire que tu avais couché avec quelqu'un d'autre ? »
Il opina doucement et s'excusa d'un léger baiser sur mes lèvres.
« Désolé, bébé. Je l'ai fait pour connaître la vérité. Mais, pour être honnête, je l'ai surtout fait pour te blesser autant que toi tu m'as blessé hier soir. » Il semblait désormais plein de remords. « Je suis sincèrement navré. Je ne veux plus jamais revoir cet air sur ton visage, plus jamais te faire pleurer, je te le jure. Cela dit, tu as pleuré. Tu as pleuré parce que le fait de m'imaginer avec quelqu'un d'autre t'a brisé le cœur. Tu m'aimes. »
Je tentais de rassembler mes esprits, que la panique dispersait aux quatre vents. Il y avait bien trop de question en suspens, trop de point à discuter, et il faudrait le faire plus tard, car Niall avait besoin de nous.
« D'une : c'était la plus débile des choses à faire. De deux : on ne peut pas régler ça maintenant. »
« On ne quittera pas cette cuisine tant que tu n'auras pas admis que tu m'aimes. »
« Harry, je suis sérieux. » Je le repoussai fermement, et il ne résista pas, même s'il ne s'écarta pas non plus. « Nous sommes toujours séparés. Je ne changerai pas d'avis. »
Il leva les yeux au ciel, et je le vis fournir un gros effort pour ne pas perdre patience. Quand son regard finit par se poser sur moi, les muscles de sa mâchoire se contractaient.
« Pourquoi pas ? » cracha-t-il.
Je ne pouvais pas le lui expliquer. Il trouverait un moyen de contourner le problème, et je ... Non !
« Parce que c'est comme ça. A présent, on a une longue journée devant nous, et peut-être de très longs mois, alors... laisse tomber. »
« Ok. »
Il ouvrit les mains et recula d'un pas. Je m'apprêtais à pousser un léger soupire de soulagement quand il reprit la parole.
« Provisoirement. »
Oh bordel.
« Quoi ? »
Il me sourit. Un sourire las qui se voulait malicieux, mais il était bien trop fatigué et inquiet pour obtenir l'effet escompté.
« Je t'aime. Tu es à moi. Je tuerai n'importe quel salopard qui tenterait de t'arracher à moi. Alors, voilà comment ça va se passer : Niall est notre priorité, et tant qu'on s'occupera de lui, tu pourras être aussi buté que tu le désires et prétendre qu'on est séparés. Je ne te contredirai même pas. Cependant, je viendrai ici tous les jours pour te rappeler ce que tu perds. »
J'avais les joues encore humides et les yeux gonflés, je savais que je ressemblais probablement à rien mais, pour l'heure, je ne m'en souciais guère. Une partie de moi était subjugué et intimidé. L'autre tremblait de peur. Et mon obstination bornée tirait sur chacune de ces cordes.
« T'es malade ? Je ne changerai jamais d'avis. »
« Oh que si. » Harry soupira. « On aura besoin l'un de l'autre, pendant cette période. A cent pour cent. Et si cela ne suffit pas, alors j'emploierai la manière forte. Je ferai tout ce qu'il faut. Parfois, tu te sentiras frustré. D'autres fois, excité. Et j'ai bon espoir que, parfois aussi, cela te mettra dans une colère noire. »
« C'est bien ça, tu es malade. »
« Non. » Nous nous retournâmes à l'unisson et découvrîmes Niall dans l'embrasure de la porte, vêtu d'un simple jogging, un sourire las mais déterminé sur le visage. « Il se bat pour obtenir ce qu'il veut. »
« Ce n'est pas le seul. »
J'entendis la voix de Liam en même temps que la porte d'entrée, et Niall fit volte-face pour regarder dans le couloir.
Ses pas se rapprochèrent et il se matérialisa derrière lui.
Bon sang, il avait une tête horrible. Je ne l'avais encore jamais vu si mal rasé, et il portait un vieux tee-shirt miteux, une parka et un jean qui avait connu des jours meilleurs. Ses cernes noirs rivalisaient avec ceux d'Harry, et il transpirait le désespoir par tous les pores.
Liam prit la main de Niall et la porta à ses lèvres. Il ferma les yeux en l'embrassant. Quand il les rouvrit, j'y vis quelques larmes, et ma gorge se serra. Niall cessa de respirer quand il lui pressa la main et l'attira dans la cuisine. Quand ils se retrouvèrent face à Harry, Liam parut sur le point de défaillir.
« J'ai quelque chose à te dire. »
Harry croisa les bras et fronça les sourcils en les voyant si proches l'un de l'autre.
« Vas-y. »
Liam rassembla son courage, mais j'admirais la détermination que je voyais dans son regard.
« Tu es comme un frère, pour moi. Je ne ferai jamais rien qui puisse te blesser. Et je sais que je ne me suis pas vraiment comporté comme un frère pour Niall, mais je l'aime, Harry. Je l'aime depuis longtemps, et je ne peux pas ne pas être avec lui. J'ai déjà perdu bien assez de temps. »
Niall et moi retînmes notre souffle alors que les deux meilleurs amis se faisaient face. Harry observa son frère sans rien trahir. Bon Dieu, il savait vraiment prendre l'air intimidant, quand il le voulait.
« Est-ce que tu l'aimes ? » demanda-t-il à Niall.
Liam se tourna vers lui, et Niall lui serra le bras. Il répondit avec un léger sourire :
« Oui. »
Harry haussa les épaules et se tourna machinalement vers la bouilloire pour l'allumer.
« Dis donc, il était temps. Vous commenciez à me donner mal au crâne. »
Liam, Niall et moi en restâmes bouche bée. Même lorsque nous nous fréquentions, pas une seule fois il ne m'avait confié savoir ce qui se tramait entre Liam et Niall. Quel salopard.
« Tu es vraiment un foutu monsieur Je-Sais-Tout. » déclarai-je en lui passant devant sans ménagement.
Je m'arrêtai rapidement devant Liam et Niall pour leur dire :
« Je suis heureux pour vous. »
Puis je me précipitai dans la salle de bain pour m'éloigner d'Harry et de sa perspicacité insupportable. J'entendis son petit rire grinçant, puis sa voix délicieuse qui résonna dans ma tête.
« Il m'aime vraiment. »
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