13. Première partie.

J'étais allongé sur mon lit, les yeux rivés au plafond, sentant ce tiraillement entre mes jambes et une douleur dans chacun de mes muscles dès lors que je bougeais.

J'avais connu ma meilleure expérience sexuelle durant la nuit.

Avec Harry Styles.

Puis nous nous étions blottis l'un contre l'autre. Je fronçai les sourcils en y repensant, et pivotai ma tête sur l'oreiller vers la place vacante sur le matelas. Je n'aimais pas l'idée que les câlins fassent parti du deal, mais puisqu'ils étaient accompagnés de certains avantages, je décidai de ravaler mon malaise et de m'en accommoder. D'autant qu'Harry avait fait ce qu'il fallait en partant sans me réveiller.

Cela, au moins, signifiait : « Du cul seulement ! »

Cela pourrait fonctionner. Cela pourrait me convenir.

Le bruit d'une porte de placard se refermant dans le cuisine me tira du lit. Mon cœur s'accélérait déjà. Niall était-il rentré ? Puis mes yeux se posèrent au pied du lit. La chemise d'Harry. La veille au soir, elle avait fini par terre. Il l'avait donc ramassée. Je consultai mon réveil. Huit heures. Merde. Il était encore là. Qu'est-ce qu'il foutait là? Il n'avait pas un métier? L'agacement commençait à poindre, et je sentais mes joues s'empourprer quand je bondis hors du lit, avant de piocher au hasard un jogging. Dans un même élan, je partais pour aller lui régler son compte.

Je m'arrêtai brusquement dans l'embrasure de la porte de la cuisine en sentant cette montée de désir déjà familière. Harry était debout au milieu de la pièce, à verser du lait dans deux tasses à café. Il était irrésistible. Il avait enfilé son pantalon de costume tout en restant évidemment torse nu. Les muscles de ses larges épaules roulaient à chacun de ses gestes, et je ne pus m'empêcher de me rappeler les avoirs sentis sous mes mains.

« Deux sucres, c'est ça ? » me demanda-t-il avant même de se retourner, les lèvres légèrement ourlées.

Son sourire me fit l'effet d'un coup à la poitrine. Il était intime. Affectueux.

Ça faisait un mal de chien. Mon expression se durcit.

« Qu'est-ce que tu fais encore ici ? »

« Du café. »

Il haussa les épaules avant de mettre le sucre et de remuer.

« Tu n'as pas de travail ? »

« J'ai une réunion dans quelques heures. Ça me laisse le temps de prendre un café. »

Il sourit derechef et traversa la cuisine pour venir me tendre mon mug. Je refermai la main autour de la tasse délicieusement chaude à l'instant même où sa bouche se posa sur la mienne. Déjà épris de son goût, je l'embrassai en retour. Brièvement. Mais tendrement.

Quand il recula, je faisais la moue.

Harry soupira et avala une gorgée de son café avant de me demander.

« Quoi, encore ? »

« Tu es toujours là. »

Je tournai les talons et me dirigeai vers le salon pour me blottir dans un coin du canapé, les pieds repliés sous mes fesses. Harry se laissa tomber dans le fauteuil et je m'efforçai de ne pas le reluquer. Ma moue s'accentua.

« Et tu es torse nu. »

Il eut un léger rictus, comme s'il savait pertinemment ce que la vue qu'il m'offrait provoquait chez moi.

« J'ai besoin de café pour commencer la journée, et puisque j'étais en train de m'en préparer un, je me suis dis que j'allais t'en faire un également. »

« Tu n'as quand même pas besoin d'un café pour t'appeler un taxi ? »

« En outre, il faut qu'on parle. » ajouta-t-il.

Je grognai avant d'avaler une grande lampée.

« De quoi ? »

« De tes horaires de travail, pour commencer. Je risque d'avoir besoin d'être accompagné durant les soirs du week-end. Tu pourrais essayer de changer tes jours de boulot ? »

Je lui répondis d'un sourire mièvre.

Il haussa un sourcil.

« C'est un oui ou un non ? »

« C'est un bon gros non, sûrement pas. Harry, je ne changerai pas d'emploi du temps pour tes beaux yeux. » Je haussai les épaules. « Ecoute, je vais faire un effort. Si un jour tu tiens vraiment à ce que je sois là, et si tu me le dis et me le répètes suffisamment à l'avance, j'essaierai de modifier mes horaires. »

Il hocha la tête.

« Ça me va. »

« C'est bon ? On a fini ? »

Il étrécit les yeux, et je sentis un brusque changement d'humeur. Il se pencha en avant et je me recroquevillai sur mon canapé, malgré la table basse qui nous séparait.

« Arrête de me traiter comme un coup d'un soir dont tu n'arrives pas à te débarrasser, Lewis. Ça me tape sur les nerfs. »

J'étais franchement perplexe.

« Tu as dis toi-même que ce n'était que du cul. »

« J'ai aussi dis que nous étions amis, et tu as acquiescé. Tu es aussi désagréable avec tous tes amis ? »

« Ça arrive. » Il m'adressa un regard menaçant, et je poussai un profond soupir. « Ecoute, je tiens juste à ce que ça ne se complique pas trop. Tu ne crois pas que s'endormir dans les bras l'un de l'autre et de me faire un café le matin soit un peu... »

« Un peu quoi ? »

« Argh ! » S'il avait décidé de se montrer si obtus, je capitulais. « Je ne sais pas. »

Harry posa sa tasse et se leva, s'approcha lentement de moi. Je le suivis du regard avec un mélange de méfiance et de désir, promenant mes yeux de ses tablettes de chocolat à son cou. Je mourrais d'envie d'embrasser ce cou. Il s'assit tout près de moi et tendit le bras pour attraper l'accoudoir, de sorte que je me retrouve pris au piège.

« Je n'ai encore jamais fait ça. Et je parie que toi non plus. Alors, vivons-le à l'instinct. Pas de règles. Pas d'idées préconçues sur la manière de fonctionner. Faisons ce qui nous semble naturel. »

« Tu te trompes. » murmurai-je. « Moi, je l'ai déjà fait. »

A ma grande surprise, le visage d'Harry se ferma aussitôt. Il arbora un air impénétrable, et le muscle de sa mâchoire se convulsa. J'avais l'impression qu'il tentait de me sonder du regard et, si désagréable que cela pût être, je n'arrivais pas à détourner la tête.

« Tu l'as déjà fait ? » répéta-t-il doucement.

Je haussai les épaules.

« Rien dans notre deal n'impliquait d'évoquer nos expériences respectives. Disons simplement que je sais de quoi je parle. Et que ce genre de marché exclut clairement les câlins et le café du matin. »

« Tu l'as déjà fait ? » insista-t-il. « Je croyais que tu n'avais plus eu de rapports depuis quatre ans. Tu devais donc avoir dix-huit ans, la dernière fois. »

Oh, je compris où il voulait en venir. Je plissai les yeux.

« Et alors ? »

« Quand j'avais dix-huit ans, la plupart des jeunes se pensaient amoureux de la personne qu'ils se tapaient. »

« Et ? »

Harry se pencha un peu plus, tentant de m'intimider.

« Alors, quand l'as-tu déjà fait ? »

« Ça ne te regarde pas. »

« Putain de merde, Lewis, tu pourrais répondre un jour à une question personnelle ? »

La fureur grandissait en moi. Je le savais. Je le savais pertinemment.

« C'est bon, c'est fini. C'était une grosse erreur. »

Je fis mine de me lever, mais me retrouvai plaqué sur la canapé, Harry allongé sur moi. Je le contemplai d'un air incrédule.

« T'es vraiment une brute ! »

Un Harry furieux que je ne connaissais que trop bien me souffla un feu brûlant au visage.

« Non, ce n'est pas fini. On vient juste de commencer. »

Je me débattis, ce qui ne fit qu'accroître la pression qu'il exerçait sur moi. Je perçus également le durcissement de sa virilité et je m'empourprai légèrement en me sentant réagir à ce toucher.

« Harry, ça ne marchera pas. Je ne suis pas ton petit ami. Tu disais, pas de conneries sentimentales entre nous. »

Il inclina la tête, les épaules tremblantes. Il m'épia derrière ses longs cils, pris d'un rire incrédule.

« Tu n'es vraiment pas comme les autres. »

« Non. »  répondis-je en toute honnêteté. « Pas du tout. »

Il remua de nouveau pour trouver une position confortable, et je sentis son membre raidi me provoquer ; mes cuisses s'écartèrent malgré moi. Je me mordis la lèvre pour étouffer un halètement, et les yeux d'Harry s'illuminèrent.

« Arrête. » soufflai-je.

« Arrête quoi ? »

Il fit décrire un nouveau cercle à ses hanches, se frottant de nouveau à moi et causant une nouvelle vague de désir dans mon pantalon.

« Harry. » Je le repoussai des deux mains. « Sérieusement. »

« Nous sommes amis. » chuchota-t-il tout contre ma bouche. « Les amis ont le droit de poser des questions. Alors, par qui t'es-tu laissé baiser ? »

D'accord. Si c'était ce qu'il voulait...

« Pas mal de gars, en réalité. Et j'ai oublié la plupart de leurs prénoms. »

Il se recula brusquement pour m'observer. J'avisai une nouvelle fois sa mâchoire se crisper.

« Putain, ça veut dire quoi, ça ? »

Waouh ! Était-il en colère ? Je le fusillai du regard, toutes mes défenses redressées.

« Je n'aime pas les relations, Harry. Je te l'ai déjà dis. En revanche, j'aime le sexe, et je m'en sers pour m'amuser. Ce n'est pas l'alcool qui forme les couples durables. »

Il garda le silence quelques instants. Il resta même muet si longtemps que je savais précisément ce qu'il pensait. Je me sentis alors moche et lamentable. Je le poussai de nouveau.

« Tu peux me libérer, maintenant. »

Il refusa pourtant de bouger. Il secoua la tête et reprit un air normal en posant à nouveau les yeux sur moi.

« Quatre ans. » répliqua-t-il à mi-voix. « Tu n'avais pas couché depuis quatre ans. Depuis ton arrivé ici, je parie. Qu'est-ce qui a changé ? »

« C'est encore une question. »

Il eut alors un air inquiétant que j'en fus, cette fois, réellement intimidé. Je me crispai sous son corps, retenant mon souffle tandis que ses iris vert clair me sondaient.

« Est-ce que quelqu'un t'a fait du mal, Lewis ? »

Quoi ? Oh, mon Dieu... Je me détendis légèrement en comprenant quelle conclusion il en avait tirée.

« Non. » Je levai la main pour lui caresser doucement la joue, espérant que ce contact effacerait cette lueur dans ses yeux. « Harry, non. Je ne veux pas en parler, d'accord ? » expliquai-je tendrement. « Mais non, personne ne m'a fait de mal. J'étais foufou. Puis je suis devenu sage. Mais je ne t'ai pas menti hier soir. J'ai fait des tests, et je suis nickel. De toute façon, je suis sûr que tu as au bien plus de partenaire que moi, et je ne te juge pas. »

« Je ne te juge pas non plus, Lewis. »

« Oh que si. »

« Non. »

« Si. »

Il s'assit, passant le bras derrière mon dos pour me forcer à suivre le mouvement. Puis son autre main se posa sur ma hanche, de sorte que je me retrouvai tout contre son torse nu et chaud. Mes paumes se posèrent maladroitement sur ses pectoraux, et il me scruta alors avec intensité.

« Je n'aime pas partager. » murmura-t-il.

Il me l'avait déjà dit. Je sentis un pincement à la poitrine, un mélange d'exaltation et de malaise.

« Harry, je ne t'appartiens pas. »

Il m'étreignit plus fermement.

« Pendant les trois prochains mois, si. Je suis sérieux, Lewis. Personne d'autre n'a le droit de te toucher. »

Mon corps refusa obstinément d'écouter mon cerveau qui lui hurlait Cours ! Cours ! Cours !

« Tu te comportes comme un con. » lui lançai-je d'un ton rauque.

Mes yeux me trahirent en plongeant vers sa bouche.

« Je ne te jugeais pas. » continua-t-il comme si je n'avais pas parlé. Il me planta alors quelques baisers légers et provocateurs, du menton jusqu'à l'oreille. « En public, tu es Louis Tomlinson : posé, mesuré. Au pieu, tu es Lewis Tomlinson : une vraie bombe. Sauvage. Insatiable. Doux. » souffla-t-il. « Je suis content de le savoir. Je déteste en revanche que d'autres hommes soient au courant. »

J'étais peut-être assez excité pour oublier qui nous étions et quelle était la nature de notre relation, mais je me surpris à me laisser aller à l'un de mes rares moments d'honnêteté. Je me penchai pour lui embrasser le cou, adorant la manière dont il arqua la gorge pour m'accueillir. Ma main remonta sur sa poitrine, son épaule, et s'enroula derrière sa nuque. Je mordillai, léchouillai et embrassai en retournant à sa bouche, puis je basculai le menton en arrière, déjà tellement prêt à l'accueillir que ça n'en était pas amusant.

« C'était des gamins, pas des hommes. Et pour ta gouverne : ils n'ont jamais obtenu de moi ce que tu as eu hier soir. Jamais, parce qu'ils ne m'en ont jamais donné autant que toi. Loin de là. » J'effleurai ses lèvres du bout des miennes, puis le regardai droit dans les yeux avec une légère moue. « Voilà encore de quoi alimenter ton ego. » Je resserrai les doigts sur sa nuque. « Mais c'est la vérité. »

Je m'attendais à ce qu'il réponde quelque chose, n'importe quoi. Au lieu de quoi, ses iris s'assombrirent de désir et m'écrasa contre lui. Ses lèvres imposèrent à ma bouche de s'ouvrir, et elle leur obéit, le laissant m'embrasser voracement, cherchant moi-même à lui couper le souffle puisque sa puissante étreinte m'empêchait déjà de respirer. En moins d'une minute, j'étais sous lui. Trente secondes plus tard, j'étais complètement nu et, bientôt, il allait et venait en moi, prouvant une fois encore qu'il m'arrivait effectivement d'être insatiable et doux.

Je flânai jusqu'à ma chambre, à nouveau vêtu, où j'observai Harry boutonner sa chemise. Il me sourit en se tournant vers moi.

« Tu t'assures que je parte pour de bon ? »

Je haussai les épaules, me sentant plus détendu maintenant qu'il m'avait offert un nouveau orgasme retentissant.

« On va le faire à l'instinct. »

Son sourire s'élargit.

« Ça va être facile, s'il suffit de coucher pour te faire changer d'avis. »

Je lui adressai un regard exaspéré.

« Harry. Je suis sérieux. On va le faire à l'instinct, et tant que nous couchons ensemble, on s'engage à ne coucher avec personne d'autre. En revanche, on s'engage aussi à ne pas insister pour obtenir des réponses à des questions auxquelles l'autre ne veut pas répondre. »

Après m'avoir longuement contemplé, il se contenta de hocher la tête.

« Marché conclu. »

« Ok. Marché conclu. »

« Bon, je rentre me doucher et me changer. » Il me déposa un rapide baiser sur les lèvres en posant sa main sur ma hanche. « A ce soir. »

Je fronçai les sourcils.

« Non. Ce soir, je travaille. »

« Ouais. Je passerai avec Liam et Niall. »

« Pas question. »

Je secouai la tête. Pas après ce qui s'était passé la fois précédente. Et, en vérité, j'avais besoin d'un peu d'air.

Le front d'Harry se plissa.

« Pourquoi pas ? »

« Je travaille. Pas de distraction. »

« Tu bosses avec Craig ? »

« Oui. » admis-je avec une grimace.

Sa main se resserra sur ma hanche.

« Il t'embrasse et... »

« ...tu lui casses les dents. » acquiesçai-je en roulant les yeux. « Il ne se passera rien. Je te le promets. Mais tu ne viens pas ce soir. »

« D'accord. » Il haussa les épaules comme si de rien n'était. « Alors, tu me trouveras ici en rentrant. »

Ok. Je faillis opiner, quand mon cerveau intervint : Attends ! Non ! Non, non et non !

« Non ! » rétorquais-je un peu plus fort que je ne l'avais souhaité.

Harry parut fâché.

« Ça fait même pas vingt-quatre heures, et cet arrangement m'épuise déjà. »

« Eh bien, tu m'as donné plusieurs orgasmes. Ça fatigue. »

J'eus un sourire coquin. Ma diversion ne prit pas.

« Je serai ici. Ce soir. »

« Harry, sérieusement, non. C'est vraiment tout nouveau pour moi. J'ai besoin d'espace. »

« Bébé. »

Il se pencha pour m'embrasser sur le front, et je me détendis légèrement. Voilà. Comme quoi, il savait se montrer agréable et de bonne volonté de temps à autre.

« Nous n'avons que trois mois. » reprit-il. « Nous n'avons pas le temps de prendre le temps. »

Ou pas.

« Je serai crevé en rentrant. »

« Pas demain matin. »

« Alors viens demain matin. »

Il opina avec un soupir de lassitude.

« D'accord. »

Il m'attira à lui, puis me fit décoller du sol pour un baiser torride et humide que je ne risquais pas d'oublier de sitôt. Et dès qu'il m'eut reposé, chancelant, il quitta l'appartement sans même un au revoir.

***

« Vous pensez que je suis fou ? »

Je fis la moue, redoutant la réponse du docteur Pritchard.

« Parce que vous avez accepté de vous rendre sexuellement disponible pour Harry ? »

« Ouais... »

« Louis, vous êtes un adulte. De telles décisions vous appartiennent. Et vous, vous estimez être fou ? »

Elle me posa cette question avec un léger sourire.

Je répondis d'un rire sans humour, tout en réfléchissant à Harry et aux sentiments qu'il m'inspirait.

« Je crois que c'est le meilleur moyen de gérer cette attirance entre nous. Au moins, ça ne va pas dégénérer au point de me contraindre à déménager. Ni lui ni moi ne voulons d'une relation durable. Nous sommes deux adultes consentants. Nous connaissons tous les deux les règles. Je n'accepterai jamais de m'engager davantage, alors ça me convient parfaitement. Nous nous servirons l'un de l'autre jusqu'à nous lasser. Pas d'animosité. Pas d'embrouille. Pas de déménagement. »

« Pourtant, vous auriez pu quitter Dublin Street. Vous débarrassez d'Harry pour de bon au lieu d'accepter ce petit arrangement. Pourquoi ne l'avez-vous pas fait ? »

Je fronçai les sourcils tant cela me semblait évident.

« Pour Niall. Nous sommes amis. »

Elle acquiesça lentement, prenant bonne note de ma remarque.

« Vous acceptez donc d'explorer des territoires inconnus avec un homme qui, de votre propre aveu, vous fait peur à cause des sentiments qu'il fait naître en vous, et vous le faites uniquement parce que vous êtes ami avec son frère ? »

« Oui. »

« Vous consentez donc à vous soucier de Niall... mais pas de Harry ? »

Attendez un instant. Non. Quoi ?

« Ce n'est pas... » Ma voix dérailla, ma poitrine se comprima. « Niall est un ami. Ça ne veut rien dire. Je l'aime bien. Je ne veux pas le perdre, ça ne va pas plus loin que ça. »

Le docteur Pritchard soupira, semblant pour une fois légèrement agacée.

« Vous savez, Louis, ce processus serait bien plus efficace si vous arrêtiez de vous mentir. »

Je pris une profonde inspiration, m'efforçant d'ouvrir mes poumons au maximum.

« D'accord. » J'opinai. « Je me fais du souci pour lui. C'est un bon ami, et quelqu'un de bien. »

« Pourtant, vous ne cessez de répéter que vous ne vous faites du souci pour personne. Que vous ne tiendrez jamais suffisamment à personne pour vous sentir proche de lui. »

« Ce n'est pas comme si Niall était de ma famille. » rétorquai-je en espérant vainement lui faire comprendre mon point de vue. « Ce n'est pas la même chose. »

Elle inclina la tête de côté, de cette façon que je détestais.

« En êtes-vous sûr ? D'après tout ce que vous m'avez raconté, j'ai l'impression que Niall vous traite comme un membre de sa famille. »

« Vous déformez mes propos. » me défendis-je, sentant poindre ma migraine habituelle. « Je me soucie des gens. Je n'ai jamais dit le contraire. Zayn et James comptent beaucoup pour moi. Niall aussi. »

« Alors pourquoi refusez-vous cet honneur à Harry ? »

Je contemplai mes pieds.

« Ce n'est que du cul. » marmonnai-je.

« Pourtant, rien ne vous garantit que ce soit bien le cas, Louis. Personne ne peut prédire vos sentiments pour lui quand les trois mois seront écoulés. Ou les siens à votre égard. Et, au vu de ce que vous m'avez dit -que ce que vous ressentez pour Harry vous effraie-, je vous suggère de prendre le temps d'y réfléchir. »

« C'est de l'attirance sexuelle que je ressentais pour lui qui m'effrayait. Ça, je peux le gérer. Ce n'est que du sexe. » persistai-je.

Quelque part au fond de moi, une voix tenta de s'extraire du petit tiroir où je l'avais enfermée pour me confirmer que je faisais l'autruche.

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