- Ombelyne, tu m'entends ?

Bien sûr qu'elle l'entendait, l'abruti, est-ce que vraiment il pensait qu'elle travaillait ? Lynie ferma les yeux et suspendit le mouvement de sa plume pour se concentrer.

- Je t'entends Corny, qu'est-ce qu'il y a ?

- On fait une farce pour les Serpentards et on aurait besoin d'un piaf... tu vois ce que je veux dire ?

- Genre, encrier collé en haut d'un mur et l'encre s'en écoule doucement sur le passant, tachant éternellement son costume ou son visage ?

- On n'a pas encore réussi à ce que cela tâche éternellement, mais ils auront beaucoup de mal à l'enlever c'est sûr ! on y est avec Sirius depuis un petit moment... tu es partante ?

Ombelyne réfléchit. Oh oui elle était partante, elle ne perdait jamais une occasion pour rabattre le caquet des Serpentards qui se délectaient des évènements hors de Poudlard, à savoir la montée en puissance de Voldemort, Aiglor éprouvait une haine terrible pour tous ce qui était vert et argent, surtout depuis la mort de son frère Hector. Cependant, elle avait promis à Lily et Remus de venir les aider pour le devoir de défense contre les forces du mal. La Gryffondor ne pouvait pas leur laisser un lapin.

- C'est bon j'ai compris, fit son frère par télépathie, pense à ton avenir et aider ton prochain Lynie, c'est toujours bien plus drôle que de se foutre de la gueule de petits Serpentards...

- Oh ne me prends pas par les sentiments, d'ailleurs, toi aussi tu devrais penser à ton avenir frangin, parce qu'entre le Quidditch et tes bricolos à la noix...

- Miss Potter, j'aimerai que vous utilisiez mes cours avec leur vocation première, qui est d'étudier et non de dormir ! s'exclama Mrs Ronolo

Ombelyne fit semblant de s'éveiller d'un long sommeil alors qu'elle n'avait fait que discuter avec son frère, par télépathie. Il n'était pas encore au mois d'octobre qu'elle n'en pouvait plus d'elle...

- C'est bien dommage Madame, je faisais justement un songe qui pourrait se révéler être prémonitoire...

- Vraiment ?! demanda son professeur soudainement intéressée, qu'avez-vous vu ?

Ombelyne fit un petit temps de silence pour ménager son effet, tout en rangeant ses affaires. Elle vit les Maraudeurs qui riaient sous cape. Ombelyne leur lança un grand sourire. Ils savaient très bien ce qu'elle était en train de faire.

- J'ai vu que j'arrêtais aujourd'hui même vos cours stupides, et comme vous l'avez dit vous-même, on ne peut s'échapper à son destin !

Et d'un geste théâtrale, elle remit sa cape sur ses épaules et descendit de la tour suivit de nombreux applaudissements.

Pourquoi avait-elle commencé la divination ? ah oui, pour rester avec son frère, pour faire ses devoirs sans rester dans la Salle Commune toute seule et en s'amusant un peu des mimiques de la prof.

Elle avait été hypocrite, c'est vrai, elle n'aurait jamais dû se mettre dans ce bourbier.

- Et Lynie, attends !

C'était James avec son sourire de publicité, suivi des maraudeurs qui riaient à gorge déployées

Ombelyne aimait ce sourire trop parfait, un peu kitch sans doute, mais il était annonciateur d'une bonne farce.

- Vous êtes sortis ? demanda-t-elle

- Bien sûr ! si tu croyais que j'allais te donner une longueur d'avance sur moi... tu te trompes ! s'exclama-t-il en passant un de ses grand bras sur les épaules de sa sœur.

- Maman ne vas pas être contente... insinua Ombelyne

- Au la barbe ! elle a voulus que je fasse divination car je n'avais pas pris assez d'options. Toi tu n'as fait que me suivre pour me soutenir durant ses longues heures de tortures...

- Arrête de faire ta victime Jamy ! répondit-elle en le chatouillant

- Et papa sera de notre côté, il n'a jamais pu blairer la Ronolo...

- C'est vrai, tu as raison.

- Au fait Aiglor, comme on a fini en avance, tu peux venir avec nous pour la farce ? demanda Sirius en arrivant à leur hauteur, tout en effectuant une bourrade amicale à son amie.

La réponse d'Ombelyne ne se fit pas attendre. Elle se retourna vivement vers James sans accorder le moindre regard au Gryffondor

- Non, je vais quand même à la bibliothèque avec Remus. Lily nous rejoindra ensuite. Comme ça plus vite finis, plus vite on vient vous rejoindre !

- A trop travailler, on va te retrouver aigrie ma vieille... mais si ton Remmy est plus important que nous... taquina James

Peter éclata d'un rire sonore. Mais Ombelyne était au-dessus de ça et ignora Sirius qui lançait un regard noir à Queudver

- Que vos méfaits fassent trembler Poudlard ! dit Ombelyne en embrassant bruyamment son frère sur la joue.

Elle accepta le bras de Remus, puis partirent ensemble. Ombelyne n'avait toujours pas regardé Sirius. Elle ne voulait plus le voir. Pas après ce qu'elle avait fait...

- Lynie ?

- Oui ?

- Ça ne va pas ? demanda Remus en posant ses affaires sur une table de la bibliothèque

- Pourquoi tu me demande ça Remus ? je vais bien ne t'inquiète pas... fit Ombelyne mollement

- Ombelyne arrête, tu peux faire ton manège aux autres mais pas à moi !

Elle ne répondit pas et continuait de chercher fébrilement un livre sur les contre-sorts, Remus prit soudainement son épaule et l'obligea à le regarder, lui faisant les yeux doux... et ça marchait à chaque fois...

- Sirius m'aime.

Il sourit. Cela faisait longtemps qui le savait. Mais apparemment cela mettait Ombelyne en rogne, pourtant elle l'aimait, non ?

- C'est lui qui te l'a dit ?

- Non.

- Alors comment...

Cela fit brusquement tilt dans son esprit.

- Tu l'as ... ?

- Oui et je t'assure que je n'en suis pas fière ! ajouta-t-elle devant le regard lourd de reproche du Gryffondor.

Remus soupira exaspéré.

- Je te l'ai toujours dit, rengaine un peu ta fierté et vas lui parler. Plus tu laisses mariner, plus cela vas te ronger et moins les Maraudeurs auront le morale. Car je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais à nous aussi ça nous plombe. James se pose des questions et je ne pourrai pas continuer longtemps à leur mentir.

- D'accord j'irai lui parler, soupira Aiglor.

Lupin lui sourit. Il avait gagné.

- Bon, Lily ne devrait pas tarder, je pars à sa rencontre, elle nous retrouvera plus vite.

- Ma meilleure amie n'est pas une gourde Remmy ! pas comme cette McKinnon...

- Jalouse !

Oui elle était jalouse de cette petite pimbêche de Serdaigle, prétentieuse, qui ne vivait que collée à Sirius dont elle était la petite amie depuis maintenant 2 semaines.

Lunard lui ébouriffa ses cheveux ébène puis sortit du rayon où ils s'étaient installés.

Qu'est-ce qu'elle ferait sans lui ? Ombelyne n'en n'avait aucune idée... puis elle se mit à travailler ardemment.

James avait raison, Lynie pensait énormément à son avenir. Elle avait toujours voulus faire partie du service d'ordre du Ministère, mais ce fut qu'à la mort de son frère Hector, qu'elle décida fermement de devenir Auror. Sa tante Adénais, qui en était une aussi, avait plus qu'encourager son choix, en lui donnant des petites leçons et exercices d'avance.

Ombelyne espérait qu'une chose, c'est qu'elle puisse accomplir les 3 ans de formation obligatoire le plus vite possible pour pouvoir rejoindre l'Ordre, dont faisait déjà parti ses parents et son parrain. Et se battre. Elle en avait marre. Marre d'être qu'une pauvre fillette de 15 ans qui n'a pas le droit de combattre et qui ne peut rien faire d'autre que de lire les nouvelles de la Gazette du Sorcier et s'en lamenter.

- Ombelyne !

L'interpelée releva la tête, sortant de ses pensées et vit un Sirius contenant à grand mal sa colère fonçant droit sur elle. il lui faisait presque peur, avec sa façon de crisper son nez... mais Patmol dans une bibliothèque, cela tenait du miracle.

- Où est Remus ? demanda-t-il

- Il est allé chercher Lily et descends d'un ton tu me donne mal à la tête... répliqua-t-elle en se remettant à travailler, et toi tu ne devais pas être avec James ?

- Je l'ai laissé faire seul avec Peter, car il faut que l'on parle !

Aiglor haussa un sourcil.

- Quelle est la vraie nature de ta relation avec Remus ? c'est ton petit ami ? c'est ça ?

- Mais j'hallucine ! répondit-elle en détachant les syllabes complètement abasourdie

- Je vois, petit enfoiré, me faire ça à moi, après ce que je lui ai dit...

Il commençait à partir quand Ombelyne le retint par la cape

- Remus et moi ne sommes qu'ami, depuis toujours et jamais je ne le considèrerais autrement, tout le monde le sait ! ... et si cela ne te plait pas, tu sais ce qu'il te reste à faire.

Patmol avait arrêté de bouger et fronça les sourcils d'incompréhension.

- Tu n'es qu'un lâche Sirius. Parce que le courage, ce n'est pas d'enfreindre les règles de Poudlard ou de tabasser un Serpentard, le vrai courage, c'est de regarder dans les yeux la femme que l'on aime et de lui dire ce que l'on ressent pour elle.

Ombelyne lâcha la cape de son ami qui avait blêmi. Il ouvrit plusieurs fois la bouche sans être capable de sortir aucun son.

- C'est Remus qui te l'a dit ?

- Non, je t'ai sondé par legilimancie Patmol...

- Pourquoi ?

- Je n'en pouvais plus de te voir sortir et coucher avec toute les filles de l'école, si vite, s'en plus t'en soucier après... et moi que tu semblais prendre que comme une sœur... ça me faisait mal, je voulais savoir... et tu as fait tout ça... pour me rendre jalouse ?

- Je... rougis Sirius

- Tu aurais dû me le demander avant. Là, on a tout gâché...

- Lynie je...

Elle pivota sur elle-même et sortit du rayon en éclatant en sanglots. Ombelyne croisa Remus et Lily et, à leur tête, elle comprit qu'ils avaient tout entendus :

- Lynie... commença Lily

- Non, laissez-moi.

Elle courut hors de la bibliothèque pour se réfugier dans sa chambre. La jeune fille ne croisa personne à part Franck et Alice, qui ne lui posèrent aucune question, ce dont Ombelyne en fut très reconnaissante. La brune s'écroula sur son lit à baldaquin et pleura amèrement. Elle avait tout gâché ! à parler toujours trop vite comme Dorcas...

Peu de temps après, Lily arriva dans le dortoir, portant deux grands bols de chocolat chaud. Elle s'assit doucement dans le lit de son amie qui s'était enfouie dans sa couette.

Lily lui tendit délicatement un bol, avec un sourire.

- C'est Remus qui est allé le demander aux cuisines.

- Merci, il ne fallait pas, soupira Ombelyne en souriant, à ça fait du bien !

Elle but à grandes gorgées le liquide pourtant brûlant, ce qui fit rire la jeune fille rousse.

- Arrête tu vas t'étouffer !

Ombelyne rigola. Posant le bol sur sa table de nuit, elle regarda son amie dans les yeux.

- Tu as...

- Oui et Remus m'a expliqué ce que je ne comprenais pas.

- Et il a fait quoi ensuite Sirius ?

- Il a pété un câble, il s'est traité de tous les noms possibles, il a renversé des livres et Mme. Pince a été obligé de le sortir elle-même de la bibliothèque, déclara Lily d'un ton désinvolte en effaçant une larme sur le visage d'Ombelyne. Il est interdit de bibliothèque maintenant, jusqu'à nouvel ordre.

Elle soupira :

- Enfin pour le peu qui il y allait...Tu aurais pu choisir quelqu'un d'autre quand même...

- Je savais que tu allais me dire ça. Il te déplait tant que ça ?

- Oh non, je l'aime bien ton Sirius...

- Pourquoi MON Sirius ?

- C'est juste, que c'était tellement évident que vous étiez fait l'un pour l'autre, continua Lily s'en prêter attention à la remarque de son amie, que s'en était déconcertant. Et finalement, on se disait que cela n'arriverait jamais... que vous ne finiriez pas ensemble... tu vois ce que je veux dire?

- Franchement ? non...

- Tu ne fais pas d'effort, bon, on va en cours ? la McGo va nous crier dessus... tu ne vas pas le fuir indéfiniment ! allez ma vieille, tu es une Gryffondor ou pas ?

Sur ses mots d'encouragement, Lily se remit debout, fit disparaitre les bols, remit son uniforme en ordre, prit son sac et se retourna vers son amie qui n'avait toujours pas bougé.

- Bah alors ?! tu te magne ?

- Merci.

- De quoi ?

- D'avoir toujours était là pour moi, Lily.

- Tu es la même pour moi, Lynie, je te remercie aussi.

Et sur ces douces paroles, les deux amies sortirent du dortoir. Elles arrivèrent les dernières à la salle de cour. Mais cela ne pouvait que réconforter Ombelyne, elle ne voulait pas le voir.

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